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Eau douce
L'eau douce est une eau qui, à l'inverse de l'eau dure ou de l'eau de mer, contient peu de sels dissous. Elle contient généralement moins d'un gramme de matières solides dissoutes (comme les sels, métaux et éléments nutritifs) par litre. La turbidité désigne l'opacification de l'eau causée par la présence de matières solides en suspension.
On parle aussi d'eau douce pour une eau peu calcaire (inversement, une eau dure est une eau très calcaire).
En aquariophilie l'expression « eau douce » est aussi utilisée pour désigner une eau non salée par opposition à l'« eau de mer » et l'eau saumâtre pour différencier trois types d'aquariums qui requièrent des équipements différents, dits aussi « aquarium d'eau douce », « aquarium d'eau saumâtre » et « aquarium d'eau de mer ».
Sommaire
Écosystèmes
Les eaux douces en tant qu'habitats naturels sont les écosystèmes qui abritent le plus d'espèces aquatiques terrestres, dite dulçaquicole et qui fournissent une grande part de l'eau potable ou bue dans le monde.
En Europe ils sont couverts par une directive cadre sur l'eau qui impose aux états-membres un objectif pour 2015 de retour à un bon état écologique des masses d'eau (douce, saumâtre et marines)[1] [2].
Menaces, état, pressions
Les écosystèmes d'eau douce sont victimes de nombreuses sources de pollution, individuelles et collectives, urbaines et industrielles (pollutions accidentelles, effluents insuffisamment épurés, lessivage par les pluies d'orages), agricoles (nitrates, phosphates, érosion source de turbidité, pesticides).
La fragmentation écologique par les grands barrages infranchissables, le réchauffement ou la pollution contribuent à empêcher la libre circulation des organismes aquatiques, dont les poissons migrateurs. Et localement, dans les zones humides et sur leurs bassins versants, les plombs de pêche et de chasse ou de ball-trap perdus sont une source de saturnisme chez les animaux, les oiseaux d'eau étant les plus touchés. Ils sont aussi une source de pollution durable des sédiments.
Enfin, les eaux ruisselant sur des secteurs touchés par les séquelles de guerre, ou certains lacs, marais, bras morts, puits, etc., en particulier dans l'ancienne zone rouge peuvent être gravement polluées par des toxiques lorsque les munitions qui y ont été abandonnées ou perdues se mettent à fuir.
Les eaux chaudes tendent à perdre leur oxygène qui se dissout naturellement mieux dans l'eau froide, le réchauffement moyen, nocturne notamment des zones chaudes et tempérées est un facteur supplémentaire de dégradation de la biodiversité.
De nombreux poissons d'eau douce font partie des espèces qui régressent dans la plupart des pays développés et en développement, de même que les amphibiens considérés comme de bons indicateurs de qualité des eaux douces.
Origine des eaux douces
Après l'apparition de la vie, le cycle de l'eau a été modifié par son utilisation par les plantes et les animaux. Sur les milieux émergés, l'eau douce est vitale pour la plupart des espèces. Elle provient de la précipitation de vapeur d'eau atmosphérique. Elle-même est issue de l'évaporation des eaux marines et terrestres, mais aussi de la recondensation cyclique de l'évapotranspiration et de la respiration / transpiration des plantes et animaux. Elle provient également des cycles de réévaporation de la rosée et des eaux météoriques qui se sont évaporées avant de rejoindre les nappes ou les cours d'eau qui alimentent les lacs intérieurs, les rivières et fleuves, ainsi que des nappes d'eau souterraines profondes, soit directement, soit suite à la fonte de neiges ou de glaces (voir le cycle de l'eau). Sur Terre, 97 % de l'eau de surface est salée ; les 3 % restant constituent les réserves d'eau douce de la planète. On a approximativement la répartition suivante : 2/3 d'eau douce sous forme de glace et 1/3 sous forme liquide.
L'accès à l'eau (douce, saine et propre)
C'est un problème de plus en plus critique pour la survie de nombreuses espèces (« stress hydrique »), y compris l'être humain, notamment dans les déserts et autres contrées arides, polluées, ou dans les zones en cours de salinisation suite au déboisement, à l'irrigation ou au drainage.
L'eau douce étant très inégalement répartie et accessible sur la Terre, elle est une des grandes sources d'inégalité écologique et de conflits pour l'avenir selon l'ONU.
L'année 2003 a été proclamée l'année internationale de l'eau douce par l'Assemblée générale des Nations unies.
Voir aussi
Articles connexes
- Fossé,
- Mare
- Cycle de l'eau
- Drainage
- Irrigation
- Maladie hydrique
- Désertification
- Salinisation
Bibliographie
- Jean-Claude Lefeuvre et Nicolas Pion, L'eau douce en France : histoire d'un long combat, Milan, Toulouse, 2009, 116 p. (ISBN 978-2-7459-2940-2)
- Sylvie Paquerot, Eau douce : la nécessaire refondation du droit international, Presses de l'Université de Québec, Sainte-Foy (Québec), 2005, 246 p. (ISBN 2-7605-1323-8)
Liens externes
- Dossier du CNRS sur l'eau douce
- Site web d'Environnement Canada sur l'eau douce
- Article de l'UNESCO sur la guerre de l'eau
Notes et références
- ↑ Article 2 et Annexe V de la directive n° 2000/60 du 23 octobre 2000 modifiée établissant un cadre pour la politique communautaire dans le domaine de l'eau
- ↑ Circulaire DCE 2005/12 n°14 du 28 juillet 2005 relative à la définition du "bon état" et à la constitution des référentiels pour les eaux douces de surface ainsi qu’à la démarche à adopter pendant la phase transitoire (2005-2007), non publiée au JO
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Catégorie : Eau à l'état liquide
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