Servais de tongres

Servais de tongres

Servais de Tongres

Saint Servais ( en 300 - mort à Tongres en 384) fut évêque du diocèse de Tongres. Il est le premier évêque attesté du Civitas Tungrorum, district romain qui allait de la Toxandrie jusquà lArdenne qui deviendra plus tard diocèse de Liège. À la cité romaine Tongres, il préféra la ville mosane de Maastricht établie à lintersection des deux principaux axes de communication de la région, à cette époque, lantique route Bavais-Cologne et la Meuse.

Servais est un grand personnage de la chrétienté ; c'était un évêque très populaire, et dix-neuf églises portent aujourd'hui son patronyme. Saint Servais est le dernier des Saints de glace, on le fête le 13 mai. Ses reliques furent transportées de Tongres à Maastricht se trouve encore son sarcophage dans une crypte visitée par les Papes. Le trésor de saint Servais est dans un musée, l'on peut remarquer une lourde châsse romane et des clefs de saint Pierre.


Sommaire

Biographie

Servais participa à de nombreux conciles, dont celui de Sardique à l'âge de 43 ans il défendit l'Orthodoxie en soutenant Athanase, également celui de Rimini à l'âge de 59 ans il défendit toujours avec foi le dogme de la Trinité dans un climat de persécution de la part de la tétrarchie à la tête de l'Empire romain. Sulpice Sévère soutient qu'il était tenace, obstiné et courageux mais simple et droit.

La discrétion de l'histoire de sa vie est quelque peu compensée par la légende qui ferait de lui un cousin du Christ et descendant de sainte Anne, on dit de lui qu'il était protégé par un ange. Il est également cité dans les écrits de Grégoire de Tours, Sulpice Sévère, Saint Martin de Tours. Syagrius, Majorien, Hunibald et Trithem l'auraient même respecté et mentionné dans des écrits sous le règne de Constantin. Le Général Aetius lui-même se serait converti en Austrasie en voyant les Nerviens et les Atrebates combattre à ses côtés.

Saint Servais mourut à l'âge de 84 ans car il fut toujours épargné de la mort par l'intercession du Christ pour avoir prêché la vérité de l'évangile.

La légende de Saint-Servais

La légende de Saint Servais telle quon la connaît est probablement la confusion déjà ancienne entre plusieurs personnages ayant porté des noms proches (Servatius, Aravatius).

Il est écrit, dans le livre des Miracles[xiv], comment le corps de ce saint fut transféré après un long espace de temps. Après avoir arrangé et complètement exposé ces événements selon lordre des temps, jai cru quil ne métait pas permis de passer sous silence ce que lhistoire de Renatus Frigeridus[xix] rapporte sur Aetius dont nous avons parlé plus haut. Il raconte, dans le douzième livre de son histoire, quà la mort de lempereur Honorius[xx], Valentinien, encore enfant, et nayant accompli quun lustre, fut créé Empereur par son cousin germain Théodose [424], et que le tyran Jean séleva à lempire de Rome; après avoir dit que ses députés furent méprisés par César, il ajoute : Pendant que ces choses se passaient ainsi, les députés retournèrent vers le tyran, lui rapportant les menaces les plus terribles.

Ces menaces déterminèrent Jean à envoyer aux Huns, avec beaucoup dor, Aetius, à qui était alors confié le soin de son palais. Celui-ci les avait connus dans le temps il était chez eux en otage, et était lié avec eux dune intime amitié. Il fut chargé de leur porter les instructions suivantes, quaussitôt que les ennemis entreraient en Italie, ils les attaquassent par derrière, tandis que lui les prendrait de front. Et comme nous aurons par la suite beaucoup de choses à dire sur cet homme, je juge à propos de parler de sa naissance et de son caractère. Son père Gaudentius, de la principale ville de la province de Scythie, ayant commencé la guerre par létat de domestique, parvint jusquau grade de maître de la cavalerie. Sa mère, Itala, était une femme noble et riche ; leur fils Aetius, prétorien dès son enfance, fut à trois ans remis en otage à Alaric, de aux Huns ; ensuite, étant devenu gendre de Carpillion, il commença, en qualité de comte des domestiques, à être chargé de ladministration du palais de Jean. Il était dune taille médiocre, dun corps vigoureux, sans faiblesse ni pesanteur, dun extérieur mâle et élégant, dun esprit très actif ; cavalier très agile, habile à lancer des flèches, adroit la lance à la main, très propre à la guerre, excellent dans les arts de la paix. Exempt davarice et de toute avidité, il était doué des dons de lesprit, ne sécartant pas de son devoir par de mauvais penchants, supportant les outrages avec une très grande patience, aimant le travail, ne craignant aucun danger, souffrant avec beaucoup de courage la faim, la soif et les veilles. Il est certain quil lui fut prédit, dès son jeune âge, à quelle puissance le destin le réservait, et quil serait renommé dans son temps et dans son pays.

Voilà ce que rapporte sur Aetius lhistorien nommé ci-dessus. Mais lempereur Valentinien, devenu adulte, craignant quAetius ne le mît sous le joug, le tua sans sujet 454. Lui-même à son tour, siégeant sur son tribunal dans le champ de Mars et parlant au peuple, fut surpris par derrière et percé dune épée par Occylla 455, trompette dAetius. Telle fut la fin de lun et de lautre.

[xiii] Cest Servatius, Saint-Servais, évêque de Tongres vers 384 A la mort dEustoche, évêque de Tours, Licinius fut créé le neuvième évêque de cette ville depuis saint Martin. Cest de son temps queut lieu la guerre dont nous venons de parler, et que le roi Clovis vint à Tours. On rapporte que cet évêque voyagea dans lOrient ; visita les lieux saints, alla même à Jérusalem, et quil contempla souvent le théâtre de la passion et de la résurrection de Notre Seigneur, que nous lisons dans lÉvangile.

Beaucoup de personnes ignorent[xxi] quel fut le premier roi des Francs. Quoique Sulpice Alexandre[xxii] rapporte sur eux beaucoup de choses, il ne nomme pas les premier de leurs rois, et dit quils avaient des ducs : il est bon cependant de rapporter ce quil raconte de ces derniers chefs. Après avoir dit que Maxime, ayant perdu tout espoir de conserver lEmpire, restait dans Aquilée, presque privé de tout, il ajoute : Dans ce temps les Francs [lan 388], sous la conduite de Gennobaude, Marcomer et Sunnon, leurs ducs, firent une irruption dans la Germanie[xxiii], et, passant la frontière, massacrèrent beaucoup dhabitants, et, ayant ravagé des cantons dune grande fertilité, portèrent lépouvante jusquà Cologne [Colonia Agrippina]. Aussitôt que la nouvelle en eut été portée à Trèves[xxiv], Nannénus et Quintinus, commandants de la milice, à qui Maxime avait confié lenfance de son fils et la défense des Gaules, assemblèrent une armée et se rendirent à Cologne.

Mais les ennemis, chargés de butin, après avoir pillé les richesses des provinces, repassèrent le Rhin, laissant sur le territoire romain plusieurs des leurs prêts à recommencer le ravage. Les Romains les combattirent avec avantage, et tuèrent un grand nombre de Francs près de la forêt des Ardennes [la Carbonnière]. Comme on délibérait pour savoir si, pour profiter de la victoire, on devait passer dans le pays des Francs, Nannénus sy refusa, sachant bien quils étaient prêts à les recevoir, et quils seraient certainement plus forts chez eux. Quintinus et le reste de larmée étant dun avis différent, Nannénus retourna à Mayence.

Quintinus, ayant passé le Rhin avec son armée auprès de Nuitz[xxv], arriva, le deuxième jour de marche depuis le fleuve, à des maisons inhabitées et de grands villages abandonnés. Les Francs, feignant dêtre épouvantés, sétaient retirés dans des bois très enfoncés, et avaient fait des abattis sur la lisière des forêts, après avoir incendié toutes les maisons, croyant, dans leur lâche sottise, que déployer contre ces murs leur fureur, cétait consommer leur victoire. Les soldats, chargés de leurs armes, passèrent la nuit clans linquiétude. Dès la pointe du jour, étant entrés dans les bois sous la conduite de Quintinus, ils sengagèrent presque jusquà la moitié du jour dans les détours des chemins, et ségarèrent tout à fait. À la fin, arrêtés par une enceinte de fortes palissades, ils se répandirent dans des champs marécageux qui touchaient à la forêt. Quelques ennemis se montrèrent sur leur passage, montés sur des troncs darbres entassés ou sur des abattis. Du haut de ces tours, ils lançaient, comme si ceût été avec des machines de guerre, des flèches trempées dans le poison des herbes ; de sorte quune mort certaine était la suite des blessures qui navaient fait queffleurer la peau, même dans des parties du corps les coups ne sont pas mortels. Bientôt larmée, environnée dun grand nombre dennemis, se précipita avec empressement dans les plaines que les Francs avaient laissées ouvertes. Les cavaliers sétant plongés les premiers dans les marais, on y vit périr pêle-mêle les hommes et les chevaux. Les fantassins qui nétaient pas foulés par le poids des chevaux, plongés clans la fange, et, débarrassant leurs pieds avec peine, se cachaient de nouveau en tremblant dans les bois dont ils venaient à peine de sortir. Les légions avant rompu leurs rangs furent massacrées. Héraclius, tribun des Joviniens[xxvi], ayant été tué ainsi que la plupart des officiers, un petit nombre trouva son salut dans lobscurité de la nuit et les retraites des forêts. Ce récit se trouve dans le troisième livre de lhistoire de Sulpice Alexandre.

Vie de saint Servais selon Grégoire de Tours

Saint Grégoire de Tours mentionne Servais dans ses textes sous le nom d'Aravatius, évêque de Tongres, il est nommé ainsi chez les descendants des Éburons sa tribu d'origine. Au sens le plus simple, dire de quelquun quil est réellement historique cela veut dire :

  • Que cette personne a réellement existé,
  • Que lon sait sur elle de façon certaine un certain nombre de choses, éventuellement que des écrits ou des paroles peuvent lui être attribués. Pour les paroles et récits oraux, ils peuvent êtrehistoriquesetauthentiquessoit dans le mot à mot lui-même, soit dans leur signification.

Issus de l'histoire ecclésiastique des Francs, Chapitre V, du livre II

  • Télécharger Histoire ecclésiastique des Francs [Document électronique]. par Grégoire de Tours précédée de sa vie écrite au Xe siècle par Odon, abbé de Cluni ; trad. nouvelle par Henri-Léonard Bordier. Numérisation par la [ http://www.bnf.fr/ BNF] de l'éd. de, Paris : F. Didot, 1859. 18 cm : Tome 1 et Tome 2 (au format PDF).

Enfin,le bruit sétait répandu que les Huns voulaient faire une irruption dans les Gaules. Il y avait en ce temps dans la ville de Tongres un évêque dune très grande sainteté, nommé Aravatius [1] . Adonné aux veilles et aux jeûnes, souvent baigné dune pluie de larmes, il suppliait la miséricorde de Dieu de ne pas permettre lentrée des Gaules à cette nation incrédule, et toujours indigne de lui. Mais ayant été averti par inspiration quà cause des fautes du peuple, ce quil demandait ne lui serait pas accordé, il résolut de gagner la ville de Rome, afin que la protection des mérites apostoliques, unie à ses prières, lui obtînt plus facilement ce quil demandait humblement au Seigneur. Sétant donc rendu au tombeau du saint apôtre, il sollicitait le secours de sa bienveillance, se consumant dans une grande abstinence et un jeûne continuel ; en sorte quil était deux ou trois jours sans manger ni boire, et ne mettait point dintervalle dans ses oraisons.

Étant demeuré dans cette affliction pendant lespace de beaucoup de jours, on rapporte quil reçut cette réponse du bienheureux apôtre : Pourquoi me tourmentes-tu, très saint homme ? il a été irrévocablement fixé par les décrets du Seigneur que les Huns viendraient dans les Gaules, et que ce pays serait ravagé par la plus terrible tempête. Maintenant donc prends ta résolution, fais une prompte diligence, dispose ta maison, prépare ta sépulture, aie soin de te munir dun linceul blanc. Tu quitteras ton enveloppe corporelle, et tes yeux ne verront pas les maux que les Huns doivent faire à la Gaule. Ainsi la dit le Seigneur notre Dieu.

Après avoir reçu cette réponse du saint apôtre, le pontife hâte son voyage et regagne promptement la Gaule. Étant arrivé à la ville de Tongres, il apprête aussitôt ce qui était nécessaire à sa sépulture ; et, disant adieu aux ecclésiastiques ainsi quau reste des habitants de la ville, il leur annonce avec des pleurs et des lamentations quils ne verront plus longtemps son visage ; et ceux-ci le suivant avec des larmes et des gémissements, le suppliaient humblement en disant : Ne nous abandonnez pas, saint père ! ne nous oubliez pas, bon pasteur ! Mais comme leurs pleurs ne pouvaient le retenir, ils sen retournèrent après avoir reçu sa bénédiction et ses baisers. Lui donc, étant allé à la ville de Maastricht, fut attaqué dune légère fièvre, et abandonna son corps ; et, ayant été lavé par les fidèles, il fut enterré auprès du rempart public.

Références

  1. il s'agirait de saint Servais


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