- Secteur de l'industrie pharmaceutique
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Industrie pharmaceutique
L'industrie pharmaceutique est le secteur économique qui regroupe les activités de recherche, de fabrication et de commercialisation des médicaments pour la médecine humaine ou vétérinaire. C'est une des industries les plus rentables et importantes économiquement, au monde. Cette activité est exercée par les laboratoires pharmaceutiques et les sociétés de biotechnologie.
Sommaire
Historique
Avant la fin du XIXe siècle, les médicaments étaient fabriqués par chaque pharmacien, ou apothicaire à partir de diverses substances végétales, voire minérales. L'industrie pharmaceutique moderne est née à la fin du XIXe siècle avec le développement des médicaments de synthèse issus de la chimie. Les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux tirent en général leur origine du développement de la chimie.
Économie
Facteurs de croissance
Les besoins en médicaments sont importants, du fait :
- du vieillissement de la population[réf. nécessaire],
- d'un plus large accès aux services de santé dans de nombreux pays
- de la définition des maladies mentales DSM[1]
Défis
L'industrie pharmaceutique mondiale est confrontée à plusieurs défis :
- La chute tendancielle de l’innovation des différents laboratoires de recherche depuis 1999, sur 1092 nouveaux médicaments lancés en cinq années sur le marché, aucun n’a apporté une réelle innovation thérapeutique (chiffre établi en 2005)[réf. nécessaire].
- La concurrence, de plus en plus importante, des médicaments génériques, favorisée par les politiques de réduction des coûts de santé, réalisées dans les différents pays développés. Le marché des génériques devrait croître annuellement de 9% pour atteindre 75 milliards d’euros en 2008 (100 milliards de dollars) (estimation faite en 2005)[réf. nécessaire].
- La plus grande vigilance des autorités de santé (FDA américaine, EMEA européenne, etc.) face aux apports thérapeutiques des nouveaux produits et à leurs effets secondaires. Les autorisations de mise sur le marché sont donc de moins en moins nombreuses.
- La montée de la biotechnologie, incontournable dans la découverte de nouvelles molécules, mais d'une culture différente de la culture chimique d'origine des laboratoires. Le secteur de la biotechnologie représentait 7 % du marché de l'industrie pharmaceutique en 2006. Il devrait fournir le meilleur potentiel de croissance de l'industrie.
- Si les besoins en matière de santé sont infinis, les ressources qui peuvent y être consacrés sont limitées. Les systèmes de remboursement des dépenses de santé public ou privés tentent de freiner la consommation de médicament en volume comme en valeur (incitation à l'utilisation de génériques, déremboursements). Dans certains pays, des taxes sont directement établies sur les laboratoires pharmaceutiques.
Pour répondre à ces défis :
- les laboratoires tentent de raccourcir les délais de découverte et de mise sur le marché des nouveaux médicaments.
- les grands groupes travaillent sur une rationalisation et un meilleur contrôle de leurs frais marketing, qui est le poste principal de leurs dépenses opérationnelles et représente en moyenne plus de 30% de leur chiffre d’affaires[réf. nécessaire].
« Pour contourner les politiques publiques et la prescription par les médecins, les compagnies s’efforcent de cibler directement le consommateur »[2]
Les grands laboratoires pharmaceutiques cherchent à se concentrer sur les points suivants :
- une véritable expertise sur des marchés clés (diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers et les vaccins) ;
- le nombre de produits à fort potentiel se trouvant dans le portefeuille de recherche ("blockbusters", médicaments de masse dont les ventes sont supérieures à 750 millions d’euros, soit un milliard de dollars) ;
- la détention, dans le portefeuille :
- de produits très spécialisés, difficilement copiables,
- de produits s’adressant à la clientèle âgée des pays riches et les aidant réellement à améliorer leur santé générale (hypertension, bronchite, asthme, diabète, cancer...) et donc leur survie ;
- de nouveaux produits ayant la capacité à devenir des médicaments de masse ;
- la capacité à générer sur plusieurs années une croissance des bénéfices par action à deux chiffres.
Acteurs
Les principaux laboratoires pharmaceutiques mondiaux
Les quatorze premiers laboratoires pharmaceutiques mondiaux sont, par ordre de taille le 12 mars 2009 (classés par CA du groupe, cités par "Les Echos") [3] :
- Pfizer-Wyeth (États-Unis) : 75 milliards de dollars
- Merck & Co.- Schering-Plough (Etats-Unis) : 47 milliards,
- Hoffmann-La Roche-Genentech (Suisse) : 43,10 milliards,
- Novartis (Suisse) : 41,50 milliards,
- Sanofi-Aventis (France) : 34,90 milliards,
- GlaxoSmithKline (Royaume-Uni) : 33,60 milliards,
- AstraZeneca (Royaume-Uni) : 31,60 milliards,
- Abbott (États-Unis) : 29,50 milliards,
- Johnson & Johnson : 24,60 milliards (pharma uniquement)(Etats-Unis)
- Bristol-Myers-Squibb (États-Unis) : 20,60 milliards,
- Eli Lilly (États-Unis) : 18,63 milliards,
- Amgen (États-Unis) : 14,77 milliards,
- Bayer (Allemagne) : 14,10 milliards,
- Boehringer-Ingelheim Pharmaceuticals (Allemagne) : 10,95 milliards (2007).
Controverse
Article détaillé : Lobby pharmaceutique.L'industrie pharmaceutique est sujette à de nombreuses controverses.
L'un des axes de la critique porte sur la nature de leur croissance. Parmi les critiques les plus extrêmes figure celle du journaliste Jörg Blech : « Pour maintenir la croissance titanesque de ces dernières années, écrit Jörg Blech[4], l'industrie de la santé doit de plus en plus souvent s'acharner médicalement sur des individus sains. »[5] Jörg Blech poursuit en affirmant que les grands groupes pharmaceutiques et les médecins organisés en réseau international redéfinissent à ce titre le concept de santé : « les épreuves naturelles de la vie et les comportements normaux sont alors systématiquement interprétés comme étant pathologiques. ». Dans le Herald tribune du 4 janvier 2003, Jacques Leibowitsch commente : « Persuader des gens qu'ils ont une maladie dont ils ne savaient même pas jusque-là qu'elle existait, c'est habile et bas en même temps. ».
Un autre axe de critique porte sur l'information médicale. Jörg Blech affirme que les labos détiennent le monopole de l'information dans le domaine de l'éducation à la santé. « Un employé de l'agence de relations publiques, Ogilvy Healthcare, à Düsseldorf, estime que 72% à 80% de tous les articles traitant des thèmes médicaux dans les médias sont à attribuer à une action de relation publique ciblée. »[6]
Notes et références
- ↑ redéfinition des maladies.
- ↑ Industrie pharmaceutique: charité bien ordonn
- ↑ LEe échos
- ↑ (fr) Jörg Blech, Les inventeurs de maladies : manœuvres et manipulations de l'industrie pharmaceutique, Québec (Leméac ISBN 978-2-7609-2781-0), Suisse (Servidis), France et autres pays (Actes sud), 2005, collection Babel, ISBN 978-2-7427-7414-2.
- ↑ Page 17.
- ↑ Jörg Blech, 2008, pp. 20-21.
Voir aussi
Articles connexes
- Production pharmaceutique industrielle
- Liste des entreprises pharmaceutiques
- Essai clinique, Médicament
- Pharmacie, Pharmacien, Pharmacologie
Lien externe
- (fr) Les Entreprises du Médicament - Leem, syndicat professionnel français
- (fr) Encyclopédie canadienne, l'industrie pharmaceutique au Canada
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