- Science Po Paris
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Sciences Po (Paris)
Pour les articles homonymes, voir Sciences Po.Sciences Po, au sens de Sciences Po Paris, est le nom donné à l'ensemble officieusement formé par la Fondation nationale des sciences politiques et l'Institut d'études politiques de Paris, et qui a succédé en 1945 à l'École libre des sciences politiques.
L'utilisation de l'expression pour désigner deux entités pourtant distinctes se justifie non seulement par les liens légaux qui existent entre elles, mais aussi par la profonde coopération qui unit deux structures partageant leur siège et une partie de leur personnel. Il est cependant inexact de parler du « directeur de Sciences Po » ou d'un « étudiant à Sciences Po ».
Sommaire
Institut et fondation
Origines
En 1945, Charles de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française, confia à Michel Debré une Mission provisoire de la réforme de la Fonction publique, chargée notamment de réfléchir à la formation et la sélection des hauts fonctionnaires. Outre la création de l'École nationale d'administration (ÉNA), Debré proposa la nationalisation de l'École libre des sciences politiques, qu'avait déjà tentée le Front populaire. Lors des négociations avec Michel Debré et Jean-Marcel Jeanneney, les responsables de l'École, qui était une société privée (André Siegfried, Roger Seydoux, Jacques Chapsal), s'opposèrent cependant à une nationalisation totale.
Un accord fut finalement trouvé pour remplacer l'École par deux structures distinctes et complémentaires :
- Une entité sui generis de statut privé, la Fondation nationale des sciences politiques, à laquelle fut transmis le patrimoine de l'École.
- Une entité publique, l'Institut d'études politiques de l'Université de Paris, composante de l'Université de Paris, auquel fut attribuée la mission de formation initiale.
L'Université de Paris délégua par convention la gestion administrative et financière de l'Institut à la FNSP.
En 1969, l'Université de Paris étant démembrée suite à l'adoption de la loi Edgar Faure[1], l'IEP en devint autonome et devient l'Institut d'études politiques de Paris, et c'est par décret[2] que sa gestion fut déléguée à la FNSP.
Le décret du 10 mai 1985[3] fit de l'IEP de Paris un grand établissement, cet statut ayant été créé par l'article 37 de la loi Savary[4]. La délégation de gestion fut maintenue par ce décret.
L'article 74 de la loi du 2 juillet 1998[5], qui modifie l'ordonnance du 9 octobre 1945, renforce les liens entre Institut et Fondation, qui sont désormais d'ordre législatif.
Liens officiels
L'Institut, qui est géré administrativement et financièrement par la Fondation, ne possède aucun capital (donc aucun patrimoine et aucun budget) et ne reçoit aucune subvention. C'est la Fondation qui possède les bâtiments, reçoit de l'État une subvention qui constitue l'essentiel de ses ressources, perçoit les droits de scolarité versés par les élèves, et emploie et rémunère les enseignants non-titulaires ; l'Institut remplit l'une de ses cinq missions, la formation.
Depuis 1950, le directeur de l'Institut, actuellement Richard Descoings, a toujours été également administrateur de la Fondation. Le président de la Fondation, actuellement Jean-Claude Casanova, est membre de droit du conseil de direction de l'Institut. D'autres personnalités – Jean-Paul Fitoussi, Michel Pébereau, Jean-François Sirinelli – sont membres du conseil d'administration de la Fondation et du conseil de direction de l'Institut, sans que cette double appartenance soit de droit.
Les sièges de l'Institut et de la Fondation se trouvent tous deux dans le bâtiment historique de l'École, l'ancien hôtel de Mortemart, au n° 27 de la rue Saint-Guillaume. D'autres locaux des deux entités se trouvent aux 25, 29 et 30 de cette même rue, au 9 de la rue de la Chaise, au 56 de la rue des Saints-Pères, aux 117, 174, 199 et 224 du boulevard Saint-Germain, au 56 de la rue Jacob, et, depuis le rachat des anciens locaux de l'ÉNA, au 13 de la rue de l'Université, baptisés René Rémond peu après la mort de ce dernier, qui a été président de la Fondation nationale des sciences politiques.
Appellation
Certaines expressions courantes utilisant l'appellation « Sciences Po » sont inexactes :
- Le « directeur de Sciences Po » est directeur de l'Institut, et traditionnellement administrateur de la Fondation.
- Un « étudiant à Sciences Po » est élève, ou étudiant, à l'Institut : le terme élève est employé comme pour d'autres grandes écoles (il y a par exemple un Bureau des élèves (BDE)), mais il est également légitime de parler d'étudiants.
- Un « chercheur à Sciences Po », à moins qu'il n'ait un poste à l'Institut, est selon les cas un chercheur titulaire, rattaché ou associé à l'un des centres de recherche de la Fondation.
- Un « professeur à Sciences Po » est en poste à l'Institut, où il est, selon les cas, professeur des universités, professeur émérite des universités ou maître de conférences fonctionnaire. Sont également employés un grand nombre de « maîtres de conférence » vacataires, le terme signifie alors que la personne est chargée d'une conférence de méthodes.
- Les « conseils de Sciences Po » sont le conseil de direction de l'Institut et le conseil d'administration de la Fondation.
L'appellation doit être gardée dans les noms de certains organes internes, changés récemment :
- la Bibliothèque de Sciences Po, ancienne Bibliothèque de la Fondation nationale des sciences politiques ;
- les Presses de Sciences Po, marque utilisée par les Presses de la Fondation nationale des sciences politiques ;
- le Centre d'études européennes de Sciences Po ;
- le Centre d'histoire de Sciences Po, ancien Centre d'histoire de l'Europe au XXe siècle (CHEVS) ;
- le Centre de recherches politiques de Sciences Po, ancien Centre d'études de la vie politique française (Cevipof).
Organisation
Admission
Il y a différentes procédures d'admissions (données de 2007) :
- En Première Année :
- Concours d'entrée à Bac+0 : 280 admis / taux de réussite: 12%
- Conventions d'Education Prioritaire : 95 admis / 13%
- Mention très bien : 383 admis / 32%
- Procédure internationale : 243 admis / 30%
- Concours à Bac+1 : 170 admis / <10% (Cette procédure sera supprimée en 2008-2009)
- Entrée en 1ère année de master (Bac + 3) : taux de réussite 16%
- Concours pour ceux qui ont validés 180 crédits ECTS
- Admission avec le Cycle international d'études politiques (CIEP)
- Admission pour ceux qui ont travaillé 5 ans.
Depuis 2002, le nombre de candidats a considérablement augmenté. En 2002, il y avait 200 candidatures pour le programme international. Ils étaient plus de 800 cette année soit une augmentation de 300% en 5 ans. Pour le concours d'entrée, le nombre de candidats a doublé en 5 ans. Une augmentation de 500% du nombre de candidats pour la sélection sur mention très bien est à noter.
Le Campus
Sciences Po est localisé dans le centre de Paris, dans le 6e et 7e arrondissement :
- le 27 rue Saint-Guillaume accueille la direction depuis 1879. Dans ce bâtiment se trouve les grands amphithéâtres de Sciences Po : Emile Boutmy et Jacques Chapsal.
- le 56 rue des Saints-Pères : cours de langues, laboratoire de langues, service audiovisuel et atelier de cartographie.
- le 117 boulevard Saint-Germain: Ecole de Journalisme
- le 174 boulevard Saint-Germain: MBAMBA
- le 199 boulevard Saint-Germain: Ecole doctorale
- le 224 boulevard Saint-Germain: Salles de cours
- le 56 rue Jacob: Centre d'histoire de Sciences Po et Centre d'études et de recherches internationales
- le 13 rue de l'Université / bâtiment René Rémond : salles de cours
- le 8 rue Jean-Sébastien-Bach : Cycle urbanisme
Syndicats et Associations permanentes
- Toutes les sensibilités politiques sont représentées à Sciences Po à travers les syndicats étudiants : Unef, Sud étudiant Nouvelle Donne, InterZaide, UNI et Cé. Les répresentants sont élus, tous les ans, en janvier par les étudiants.
- De plus, il y a 4 associations permanentes :
- Bureau des élèves (BDE) organise notamment des fêtes.
- Bureau des arts (BDA) offre des cours de théâtre, de peinture, d'écriture de scénario, et de sculpture sur plâtre depuis 2008.
- l'Association sportive (AS) propose une offre pléthorique de sport : Golf, Squash, football, yoga, volleyball, danses orientales...
- Junior Consulting
Il y a plus de 70 associations comme ATTAC, P.A.V.é.S et Sciences Po Finance.
Premiers cycles
Description
En l'an 2000, Sciences Po a appliqué la réforme du LMD (processus de Bologne) avec un premier cycle en trois ans et un master en deux ans. Ce fut, ainsi, l'un des premiers établissements supérieur français à adopter cette réforme sous l'impulsion de Richard Descoings[réf. nécessaire]. Le premier cycle est composé de 2 années en campus à Paris ou dans un campus délocalisé et la troisième année à l'étranger dans l'une des 300 universités partenaires de Sciences Po. Les deux premières années s'intéressent à de nombreuses disciplines des sciences sociales en particulier : Relations internationales, économie et politique économique, études de management, finance, géographie, droit constitutionnel et administratif, philosophie, et la sociologie. Puis, la troisième année se déroule à l'étranger. Sciences Po est le premier établissement supérieur à avoir instauré cette année à l'étranger[réf. nécessaire]. Les étudiants peuvent soit effectuer un séjour d'études dans une université partenaire ou faire un stage toujours à l'étranger. Parmi, les universités partenaires, il y a Harvard, Princeton, Oxford, Columbia...
En plus des disciplines, l'enseignement de Sciences Po incorpore des travaux plus pratique comme les exposés, le travail de groupe, la communication, la faculté de présenter ses travaux (powerpoint) et permet l'épanouissement des étudiants et le déploiement de tous les potentiels[non neutre].
Les cours sont dispensés par un corps de 1400 enseignants : professeurs, entrepreneurs, chercheurs... De plus, un grand nombre de personnalités sont maintenant maîtres de conférences (non fonctionnaires) à Sciences Po comme l'ancien Premier Ministre français, Dominique de Villepin, l'actuel président de l'OMC Pascal Lamy mais aussi Jean-Pierre Raffarin, Hubert Védrine et auparavant Dominique Strauss-Kahn. De plus, de nombreux cours sont dispensés en langue étrangère. Plus d'un tiers des cours sont dispensés en langues étrangères[réf. nécessaire]comme l'anglais, l'espagnol, l'allemand et l'italien.
Campus délocalisés
3ème année à l'étranger
Masters
Description
Double masters
La recherche à Sciences Po
École doctorale
Master recherche
Agrégation
Centres de recherche
Bibliothèque et édition
Bibliothèque de Sciences Po
Maison d'édition : les Presses de Sciences Po
Marque
L'IEP de Paris a déposé les marques « Sciences Po » et « SciencesPo. » et autorise les autres instituts d'études politiques à l’employer en précisant le nom de la ville, par exemple « Sciences Po Grenoble ».Depuis les années 1990, l'Institut et la Fondation se sont lancés dans une politique de marque et utilisent l'appellation « Sciences Po » pour désigner toutes leurs activités. Certains organes internes ont été renommés.
[réf. nécessaire]
On peut y voir une volonté de renforcer l'identité commune des deux structures malgré leur statut particulier (« ambiguë » selon la Cour des comptes, « original » selon la direction). Selon le journaliste et énarque Alain Garrigou, connu pour ses critiques sur le fonctionnement de l'établissement, il s'agit également de souligner l'héritage de l'École libre des sciences politiques : « le nom de Sciences Po a transmis l'héritage de prestige de l'ancienne école libre. Les présentations de l'institution revendiquent une continuité bien établie : “Sciences Po est née en 1872, lorsque Émile Boutmy a créé l'École libre des sciences politiques pour renouveler la formation des élites en France”, commentait une plaquette de 1997. Le nom commun a été officialisé ; la dénomination légale d'Institut d'études politiques de Paris a disparu. »[6]
Logotype
Le logotype de Sciences Po est composé d’un renard et d'un lion qui se font face. Ces deux animaux ont été choisis en raison d’un passage du Prince de Machiavel :
« Si donc un prince doit savoir bien user de la bête, il doit choisir le renard et le lion ; car le lion ne peut se défendre des filets, le renard des loups ; il faut donc être renard pour connaître les filets et lion pour faire peur aux loups. Ceux qui veulent seulement faire les lions n’y entendent rien. »Jusqu’en 2007, il était écartelé en quartiers, à la manière d'armoiries, pour symboliser les quatre missions d'origine de Sciences Po. Depuis décembre 2007, il est rouge et représente toujours un lion et un renard, face à face, tenant un livre, encadrés d'un carré.
Références et sources
Bibliographie
- Jacques Chapsal, L'École et la guerre : la transformation de son statut, dans Pierre Rain, L'École libre des sciences politiques, Fondation nationale des sciences politiques, Paris, 1963
- Nicolas Catzaras, Jean Chiche, Sophie Maurer, Anne Muxel (dir.) et Vincent Tiberj, Les Étudiants de Sciences Po : leurs idées, leurs valeurs, leurs cultures politiques, Paris, Presses de Sciences Po, 2004, 268 p.
- Richard Descoings Sciences Po. De la Courneuve à Shanghai, préface de René Rémond, Presses de Sciences Po, Paris, 2007 (ISBN 2724609905).
Notes
- ↑ Loi n° 68–978 du 12 novembre 1968 d'orientation de l'enseignement supérieur (abrogée)
- ↑ Décret n° 69-55 du 18 janvier 1969 relatif à l'Institut d'études politiques de Paris (abrogé)
- ↑ Décret en Conseil d'État n° 85-497 du 10 mai 1985 relatif à l'institut d'études politiques de Paris, publié au Journal officiel de la République française du 11 mai 1985, p. 5339-5340
- ↑ Loi n° 84–52 du 26 janvier 1984 sur l'enseignement supérieur
- ↑ Loi n° 98–546 du 2 juillet 1998 portant dispositions d'ordre économique et financier, publiée au Journal officiel de la République française du 3 juillet 1998, p. 10140
- ↑ Alain Garrigou, « Sciences-Po laminoir des élites françaises », Le Monde diplomatique, mars 1999
Liens externes
- (fr) Sciences Po, site de l'IEP de Paris et de la FNSP
- (fr) Le statut juridique de Sciences Po : la dualité FNSP / IEP de Paris, extrait du commentaire par Sciences Po d'un rapport de la Cour des comptes sur sa gestion de 1995 à 2001, publié le 14 novembre 2003.
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