- Saint-Victor-Malescours
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Saint-Victor-Malescours
Mairie de Saint-Victor-MalescoursAdministration Pays France Région Auvergne Département Haute-Loire Arrondissement Arrondissement d'Yssingeaux Canton Canton de Saint-Didier-en-Velay Code commune 43227 Code postal 43140 Maire
Mandat en coursJoseph Champavert Intercommunalité Communauté de communes Loire Semène Démographie Population 799 hab. (2009) Densité 55 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 753 m — maxi. 931 m Superficie 14,47 km2 Saint-Victor-Malescours est une commune française, située dans le département de la Haute-Loire et la région Auvergne. Mentionnée en 1224 comme Ecclesia Sancti Victoris (Bibl. nat, lat., 12745, p.405), son nom a évolué au cours des siècles :
1265 : Parrochia Sancti Victoris, Aniciensis diocesis.,(cart. de St Sauveur en Rue, p.151)
1398 : Parochia S. Victoris de Malis Curtibus (coll. Chaleyer)
1461 : Parochia S. Victoris de Malas Courtz (Rhône, H.1180)
XVIe siècle : Sainct-Victour-de-Malescours (év.)
1793 : Victor, Victor-de-Malescours (le village a perdu l'attribut « saint », Révolution française oblige)
En 1789, Saint Victor Malescours faisait partie de la province du Velay, de la subdélégation et sénéchaussée du Puy et archiprêtré de Monistrol-sur-Loire, et était dédiée à Saint Victor comme succédant aux droits du prieur de Dunières, l'évêque était collateur. (source : dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire - Auguste Chassaing - 1907)
Sommaire
Environnement
Le paysage de la région est essentiellement composée de vastes prairies verdoyantes, marquées par le relief. La commune est traversée par la rivière Semène, affluent de la Loire. L'humidité de la région, la forte présence de l'eau, sont à l'origine de nombreuses zones humides, où le populage des marais côtoie les lychnis flos cuculi, les gentianes pneumonanthes, les potentilles des marais et des graminées comme la molinie bleue et la canche cespiteuse. Elles sont habitées par des grenouilles rousses et des tritons palmés. Parmi les oiseaux, en plus des buses, perdrix, rougequeues, chardonnerets, piverts, bergeronnettes, des éperviers ont été observés. Parmi les araignés, outre l'épeire des roseaux, l'apparition de l'épeire fasciée a été signalée. Les chauve-souris sont également présentes. Le gibier, lapins, lièvres et chevreuils, est apprécié des chasseurs. En dehors des prairies, les alentours du village sont recouverts de forêts d'épicéas, pour partie plantées en faveur des scieries, menuiseries et autres industries liées à la sylviculture, aujourd'hui presque disparues. Ces forêts sont riches en fruits sauvages (myrtilles, mûres) et champignons. Le climat est relativement tempéré durant l'année, mais peut s'avérer très rude, en raison de l'altitude et des vents parfois violents, notamment la burle. L'hiver est marqué par de longues périodes de neige. La rivière Semène fait l'objet du Contrat Rivière qui a pour but de rétablir l'équilibre biologique. Elle est peuplée par des vairons, loches, goujons et truites farios. Les écrevisses à pieds blancs et l'ombre commun, autrefois présents, ont disparu des eaux.
Histoire
L'histoire écrite de Saint-Victor-Malescours débute en 1138, mais les 14,47 km2 qui constituent la commune ont été habités depuis l'Antiquité. Le climat et la configuration de la commune, avec ses prairies et ses bois, longeant sur 11 km la rive droite de la rivière Semène, ont préfiguré les ressources des habitants.
Les terres acides et pauvres, les nombreuses zones humides, ont conditionné une agriculture d'élevage, plutôt que de culture céréalière. Sauf au lieu-dit Cellières, qui, comme son nom l'indique, constituait le grenier (de seigle) de la commune.
Très vite, la force hydraulique de la Semène a été utilisée et de nombreux moulins à blé virent le jour. Moulin Cheval fut mentionné dès 1363, Faridouay à partir de 1569.
À partir de 1836, des scieries s'établirent à Moulin Blanc, au Suc, à Faridouay et au Poyet. Ce fut le début d'une politique de boisement. Au cours du XIXe siècle, avec le développement de l'industrie de la soie et du textile, un moulin à chanvre (Le Poyet), deux foulons (La Planche et Moulin Blanc) et un moulinage (Le Poyet) furent ajoutés aux activités existantes. La proximité de Saint-Étienne, a amené d'autres activités, fournissant des ressources complémentaires aux paysans, souvent très pauvres. En adaptant leurs fermes, ils entrèrent les métiers de la passementerie. En 1846, Saint-Victor comptait 55 personnes qui vivaient de cette occupation (rubanniers, passementiers, tisseurs).
En 1851, Saint Victor Malescours avait atteint 1134 habitants. En 1975, la commune n'en comptait plus que 356 : l'exode rural avait atteint la commune avec le déclin de la passementerie et la mécanisation de l'agriculture. Ils n'étaient pourtant pas partis bien loin, les San-Vitournaires, trouvant du travail dans les mines de Firminy et de Saint-Étienne, ainsi que dans les nombreuses usines qui prospéraient. Souvent, ils gardaient un pied-à-terre dans leur commune d'origine.
Après la Première Guerre mondiale, Saint Victor était devenue une villégiature recherchée pour les Stéphanois en quête d'air pur. Ils arrivaient dès le mois de juin par cars entiers, doublant le nombre d'habitants pendant la période estivale. L'auberge Robert, le café Souvignet et des locations répondaient à cette demande.
Dans les années 80, avec l'amélioration des routes et la banalisation de l'automobile, la situation s'est inversée. Nombreux sont les habitants qui ont leur lieu de travail à Firminy et Saint-Étienne.
L'activité bois sur la commune
Jusqu'en 1988, la commune a bénéficié d'une politique de boisement, le bois étant une activité plus lucrative que l'agriculture. À ce moment, 25% de la superficie de la commune était boisée[1] (contre 11,2% en 1879[2]). Depuis, les récoltes de bois ont baissé et certaines parcelles sont à l'abandon ou restituées à l'agriculture. La fermeture de la scierie de Régis Peyrard à Vial en 2009, signifie la fin d'une période, même s'il reste encore une scierie en activité à Saint-Victor. Quant à l'abattage du bois, il ne reste actuellement qu'un seul bûcheron sur la commune.
Les premières scieries apparaissent entre 1816 et 1836 en bordure de la rivière Semène. Elles appartenaient souvent à de grands propriétaires, les meuniers étant de très modestes locataires. Elles étaient actionnées par les forces hydrauliques de la Semène et s'ajoutaient aux moulins à farine de Moulin Blanc, Faridouay, le Suc, le Pont de Malzaure, le Poyet et Vial. Elles fabriquaient surtout du bois pour le « boisage » des mines, des poteaux, la fabrication des navires et pour la charpente.
La motorisation des scies a progressivement sonné le glas des scieries hydrauliques, qui subissaient le contrecoup des périodes d'étiage. La première s'est établie au carrefour de la Garne, activée par un moteur à vapeur. La famille Barnier qui en était propriétaire, durement frappée par la perte de deux de ses fils à la Première Guerre mondiale, a dû arrêter cette activité dès 1918, maintenant seulement le moulin à farine.
Sylvain Mounier, locataire de Monsieur Convert au moulin de Faridouay depuis 1930 a installé sa propre scierie à l'entrée du bourg de Saint-Victor-Malescours dans les années cinquante. La scierie fut reprise par son fils André, mort accidentellement en 1967. Celui-ci avait ajouté à l'activité existante le façonnage de bois exotiques pour la menuiserie. En 1973, un autre fils, René, a développé avec sa femme une scierie à la Grange du Bois. S'il continue actuellement la fabrication de bois de charpente, cette activité en forte décroissance ne représente aujourd'hui que 10% de la production. Son entreprise s'est surtout spécialisée dans la fabrication de palettes et est la seule scierie en activité dans la commune.
En 1965, le père de Régis Peyrard, descendant d'une très ancienne famille de meuniers propriétaires, a déplacé son activité du moulin de Vial sur l'autre rive de la rivière Semène, dans le village de Vial. Cette scierie a suivi toute la filière classique du bois, y ajoutant l'utilisation des bois nobles, pin, sapin, épicéa pour la menuiserie et l'ébénisterie. À cette époque, les menuisiers étaient nombreux dans la région, fabriquant directement les meubles pour les habitants. Ces dernières années l'activité s'est limitée à la fabrication de bois pour des palettes.À l'heure actuelle, une nouvelle exploitation des forêts voit le jour. Si dans le passé, Saint-Victor était une villégiature recherchée pour les habitants de Saint-Étienne, aujourd'hui il faudra attirer les touristes à la recherche d'air pur et de tranquillité et redécouvrir les forêts comme espace de loisirs. L'Europe, l'État, les collectivités locales s'attachent à lui donner une mission écologique. Il s'agira de prendre en compte les multiples fonctions de la forêt afin de mieux l'exploiter, la protéger et la léguer aux générations futures. Toutefois, il convient de se demander si l'exploitation artisanale du bois est vraiment épuisée et si d'autres orientations peuvent être envisagées, telles la fabrication de pellets et granulés pour le chauffage.
Géographie
Saint-Victor-Malescours est une commune du Massif central située à l'est du Velay.
Hameaux
- Chazotte
- Bonnefont
- Cellières
- Faridouay
- Fleurieu
- Langellière
- La Bourlèche
- La Bruyère
- La Chazotte
- La Fauvinière
- La Garne
- La Grange du Bois
- La Mure
- La Tourette
- Le Fraisse
- Le Mazel
- Le Play
- Le Poyet
- Le Pont de Malzaure
- Le Trève
- Malescours
- Malploton
- Malzaure
- Montebello
- Moulin Blanc
- Moulin Cheval
- Paravel
- Planchette
- Siméon
- Soleymet
- Vial
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité Depuis mars 2001 Joseph Champavert 1989 2001 Jean Fauvet 1971 1989 Paul Fournel 1965 1971 Joseph Souvignet 1953 1965 Barthelemy Blachon 1947 1953 Joseph Souvignet 1919 1947 Louis Duplay 1908 1919 Jean-Marie Verot 1905 1908 André Royon 1904 1905 Aimé Duplay 1903 1904 Jean-Marie Verot 1889 1903 Aimé Duplay 1862 1889 Augustin Sovignet 1837 1862 Jean-Denis Massardier 1832 1837 André Sovignet 1795 1832 Jean-Baptiste Sovignet 1790 1795 Denis Sovignet Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2009 352 411 356 375 476 673 799 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Le village est construit autour de sa charmante petite église et son lavoir toujours présent et entretenu. Beaucoup de "petits villages" entourent ce bourg, avec des fermes anciennes et d'époque, toujours pimpantes et pleines de vie.
Château du Fraisse[3]: De la gentilhommière du Fraisse se détachent surtout la chapelle et une petite tour. Le Fraisse appartenait à la fin du XVIe siècle à Antoine Drevet qui s'y était retiré. Sa fille apporta le domaine à la famille Duplay, en épousant Marcellin Duplay. Ce sont les descendants qui possèdent toujours le château, rare exemple de tradition patrimoniale ininterrompue. Propriété privée, ne se visitant pas.
Château du Malploton[4] : Autrefois appelé Mas Ploton. Du manoir primitif, il reste une tour, trois fenêtres à meneaux et des meurtrières à tir rasant. La partie XIXe siècle est d'inspiration néo-Renaissance. Cette ancienne possession des barons de Saint Didier fut attribuée en dot à Isabelle de Saint Didier lors de son mariage en 1335 avec Henri "Ploton" de Rochebaron. En 1372, la maison forte fut achetée par Jehan Allier en même temps que la terre de la Fressange dont il pris le nom. En 1615, Jehan IV de la Fressange cède le château à son beau-frère Pierre de la Fayolle. Sa veuve le transmet à son fils (né d'un second mariage) Innocent de Soubeyrand. De 1733 à 1782 le château a été la propriété de la famille du Peloux de Saint-Romain. De 1782 à 1889 le Château a appartenu à la famille Souvignet. En 1889 Théodore Véron de la Combe acquiert Le Malploton, et le fait rebâtir par l'architecte Vaucanson. Ses descendants possèdent toujours le château. Propriété privée, ne se visitant pas.
Personnalités liées à la commune
Abbé Jacques Massardier, prêtre réfractaire, né à St-Victor en 1726, mort déporté à St-Martin de Ré en 1799. Un vitrail dessiné par M. Bory lui est dédié dans l'église.
François Peyrard (1759-1822)[5], bibliothécaire à l'École Polytechnique, Professeur de mathématiques et d'astronomie) au Lycée Bonaparte (l'actuel Lycée Condorcet) à Paris, ce grand érudit (mathématicien, helléniste et philosophe) est né au hameau de Vial à Saint-Victor-Malescours, le 20 octobre 1759. Il prit une renommée internationale en identifiant dans le butin que Napoléon ramenait du Vatican, le manuscrit resté inconnu d'Euclide, le "Vaticanus graecus 190", version la plus ancienne du célèbre géomètre grec, qu'il a traduit par la suite et dont la dernière impression date de 2006 (Éditions Jacques Gabay). Très vite, il a adopté les idées de la Révolution française. À ce titre, il a été parmi les auteurs d'un projet d'Instruction Publique (1793), commandé par le Conseil Général de Paris. En dehors d'Euclide, il fut le traducteur renommé d'Archimède. Il traduisit également l'intégralité des poésies d'Horace, ainsi que l'œuvre de Corneille Agrippa (De la supériorité de la femme au-dessus de l'homme et Traité de l'incertitude des sciences). Philosophe à ses heures, il fut l'auteur « De la Nature et de ses Lois » (1793-1794). Ce bref essai philosophique est un manifeste des principes qu'il souhaitait diffuser dans la société.
Références
- 100 ans d'agriculture en Haute Loire - Chambre d'Agriculture
- Archives départementales
- Châteaux de Haute Loire; Régis Thomas; Édition Watel 1993
- Châteaux de Haute Loire; Régis Thomas; Edition Watel 1993
- François Peyrard
Voir aussi
Liens externes
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