- République de Novgorod
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La république de Novgorod (en russe : Новгородская республика, Novgorodskaïa respoublika) est un puissant État de la Russie médiévale, centré sur la ville de Novgorod et qui s'étendait de la mer Baltique à l'Oural entre 1136 et 1478.
Sommaire
Formation et histoire de la République
Pour consulter un article plus général, voir : Histoire de la Russie.Les velléités de Novgorod de se séparer de Kiev se sont manifestées dès le début du XIe siècle. Les boyards de Novgorod étaient les principaux tenants de cette séparation, avec le soutien de la population urbaine qui devait payer un tribut à Kiev et fournir des troupes pour les campagnes militaires.
Au début du XIIe siècle, Novgorod commence à inviter différents knyazs (ducs) pour diriger la ville sans demander l'avis des grands princes de Kiev. En 1136, les boyards et les principaux marchands obtiennent l'indépendance politique. Des villes comme Staraïa Roussa, Staraïa Ladoga, Torjok ou Orechek se placent comme vassales de Novgorod.
Au milieu du XIIIe siècle, la ville de Pskov commence à revendiquer son indépendance. Novgorod devra la reconnaître au traité de Bolotovo (en), en 1348. Pskov devient alors également une république.
Cela n'empêche pas la république de Novgorod de s'étendre à l'est et au nord-est entre le XIIe siècle et le XVe siècle. Elle explore les zones situées autour du lac Onega, le long de la Dvina et les côtes de la mer Blanche. Au début du XIVe siècle, elle explore même l'océan Arctique, la mer de Barents, la mer de Kara et l'Ob. Les tribus ougriennes doivent alors payer un tribut à Novgorod. Ces territoires nordiques, riches de leurs fourrures, en animaux marins et en salines, ont été d'une grande importance économique pour Novgorod, qui a mené une série de guerre contre la principauté de Moscou pour le contrôle de ces territoires.
L'organisation interne
L'assemblée populaire (vietche) est la plus haute autorité de la République. Elle comprend non seulement les membres de la population urbaine, mais également la population rurale libre. Cet organe a le pouvoir d'élire, parmi les boyards, le premier ministre (Posadnik), les commandants militaires (tys'atskys) et même l'archevêque depuis 1156.
L'archevêque est à la tête de l'exécutif et le propriétaire terrien le plus riche de Novgorod, possédant l'essentiel des terres et des richesses transférées par les princes de Kiev. Il est chargé du trésor et des relations extérieures. Les commerçants et les artisans participent également aux affaires politiques de la ville et ont leurs guildes appelées konchans, oulichans ou sotnyas.
L'économie
L'économie de la République était principalement axée sur l'agriculture fondée principalement sur le seigle et l'élevage, même si la chasse, l'apiculture et la pêche étaient également très répandues. Dans la plupart des cas, ces activités étaient combinées avec l'agriculture qui était pratiqué d'abord sur brûlis puis sur un assolement triennal après le XIIIe siècle. Des mines de fer étaient exploitées le long du golfe de Finlande, alors que Staraya Russa et d'autres villes étaient connues pour leurs salines. La culture du lin et du houblon avaient également une importance significative.
L'ensemble de ces produits étaient vendus sur les marchés et exportés vers d'autres villes russes ou même plus loin. Mais la principauté était surtout connue pour son commerce de fourrures, qui provenait de l'ensemble de son aire d'influence, des lacs Ladoga et Onega jusqu'à l'Oural. Novgorod étant la principale interface entre l'Europe et la Rus' de Kiev, la place des marchands était importantes et ils commerçaient avec tout le bassin de la mer Baltique avec notamment des marchands suédois, allemands ou danois. La ligue hanséatique n'autorisait toutefois pas les marchands de Novgorod à se rendre dans les ports européens sur leurs propres bateaux. Les citoyens de Novgorod communiquaient entre eux par le biais de documents sur écorce de bouleau. Ces documents sont principalement des lettres privées ou des factures.
Plus de la moitié des terres détenues par des particuliers dans la République ont été concentrées dans les mains de 30 à 40 familles de boyards au cours des XIVe et XVe siècle. Ces richesses permettaient d'assurer la suprématie politique des boyards. Le principal rival des boyards en termes de propriété terrienne était la Maison de Sainte Sophie à Novgorod. Il s'agissait du plus grand établissement ecclésiastique de la République. Ses dépendances étaient placées dans les régions les plus développées.
Les relations extérieures
La République de Novgorod doit lutter contre les agressions de la Suède et des chevaliers allemands. Durant les guerres novgorodo-suédoises, les Suédois ont envahi la Finlande, où une partie de la population payait auparavant le tribut à la République. Les Allemands ont eux essayé de conquérir la région de la Baltique depuis la fin du XIIe siècle. La République de Novgorod a ainsi mené 26 guerres contre la Suède et 11 contre les Chevaliers Porte-Glaive.
Prenant avantage des invasions mongoles, les chevaliers allemands désormais intégrés à l'Ordre Teutonique, alliés pour l'occasion avec les Danois et les Suédois, ont accru leurs activités militaires en 1240, transférant leurs opérations sur le territoire de la République. Toutefois, ceux-ci perdent la bataille de la Neva en 1240, et la bataille du lac Peïpous en 1242.
Le 12 août 1323, la Suède et la République signent le traité de Nöteborg réglant la question de leurs frontières. Cela a été la première fois qu'une frontière précise est établie entre ce qui allait devenir la Russie et le royaume de Suède.
Si la République a réussi à échapper aux invasions mongoles et à proclamer son indépendance vis-à-vis de la Horde d'Or, elle a tout de même dû leur payer un tribut. Au XIVe siècle, les raids des pirates de Novgorod vont en revanche contribuer à la stagnation économique, puis à la chute, de la Horde d'Or.
La chute de la République
Tver, la Moscovie et la Lituanie ont essayé de s'emparer de la République depuis le XIVe siècle. Aussitôt nommé Grand Prince de Vladimir, Mikhaïl de Tver envoie ses gouverneurs à Novgorod sans consultation préalable. Cet incident pousse la République à développer des liens plus proches avec Moscou durant le règne de Iouri III.
Alors que la Moscovie commence à s'agrandir, plusieurs de ses monarques, notamment Ivan Kalita et Simeon Gordiy, essayent de limiter l'indépendance de la République. Un conflit éclate en 1397 lorsque la Moscovie annexe les terres situées le long de la Dvina septentrionale. Elles sont rendues à la République l'année suivante.
Le gouvernement de Novgorod et la plupart des boyards cherchent alors à s'allier avec le grand-duché de Lituanie pour faire obstacle à la montée en puissance de la Moscovie qui tente d'éliminer les divisions féodales de l'ancienne Rus'. Ce groupe de boyards est appelé le parti lituanien et est dirigé par Marfa Boretskaïa.
Sur l'initiative de ce parti, Boretskaïa se marie au prince lituanien Mikhaïl Olelkovitch et lui offre le gouvernement de la République. Une alliance est également conclue avec le Grand duc Casimir lui-même. Une grande partie de la population n'est toutefois pas d'accord avec cette alliance et des troubles éclatent.
Les autorités moscovites tirent alors avantage de ce conflit interne et, dénonçant le Traité de Iajelbirsy, déclarent la guerre à la République. En 1471, les Moscovites remportent une victoire à la bataille de la Chelon (en). Sept ans plus tard, Ivan III de Russie envoie son armée envahir Novgorod et annexe finalement l'ensemble de la République. Elle cesse donc d'exister en 1478.
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Novgorod Republic » (voir la liste des auteurs)
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