- Ronronnement
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Ronronnement Ronronnement d’un chat domestique Le ronronnement est une vocalisation le plus souvent associée au contact, tant avec un congénère amical qu’avec un être humain ou même un objet, par exemple lorsqu’un chat malaxe un coussin avec ses pattes[2]. Le ronronnement se manifeste lorsque l’animal éprouve du plaisir, mais aussi de la souffrance : les vétérinaires observent fréquemment les chats ronronner continuellement lorsqu’ils sont stressés, blessés et même mourants[11].
Le chat ronronne le plus souvent pour exprimer la dépendance[7] : le chaton dépend de sa mère et de son lait, de l’homme lorsqu’il réclame des soins ou des caresses. Le ronronnement a un rôle important dans les relations sociales des félins puisqu’il communique l’état du chat à son entourage humain ou félin : ainsi le chaton qui ronronne informe sa mère qu’il va bien ou les chats adultes expriment leur contentement sous la caresse. Cette vocalisation pourrait également renforcer les liens sociaux et désamorcer les conflits (un chat ronronne lorsqu’il rencontre un chat dominant). Selon Dennis C. Turner et Patrick Bateson, le rôle du ronronnement peut être comparé à celui du sourire chez l’homme[14]. En 1985, Joël Dehasse avance l’hypothèse que le chat ronronnerait pour lui-même, pour s’apaiser par exemple. Cela explique pourquoi le chat peut ronronner lorsqu’il est souffrant[23]. Gustav Peters explique également que le ronronnement peut parfois constituer un exemple d’autocommunication[24].
Le chat domestique est, en comparaison avec les autres félins, particulièrement « ronronneur ». Cette particularité s’est sans doute développée au contact de l’homme. Deux causes concomitantes peuvent être avancées pour expliquer le phénomène. D’une part, l’Homme a peut-être sélectionné les chats qui ronronnaient le plus. D’autres part, le ronronnement étant avant tout une vocalisation sociale, celui-ci a pu être favorisé par le contact permanent avec l’homme. Il est également possible que la domestication ait consisté à sélectionner des traits de caractères infantiles chez le chat, le ronronnement faisant partie des vocalisations des jeunes dans la nature[25].
Le chat domestique a par ailleurs développé un ronronnement « supplémentaire » contenant un cri très aigu comparé à un cri de bébé et mélangé au ronronnement normal[Note 5]. Ce ronronnement « de sollicitation » a été écouté par cinquante expérimentateurs et a été perçu comme teinté d’urgence. L’auteur conclut qu’il s’agirait d’une adaptation à la communication avec l’homme[26],[27],[28].
Un moyen de guérison ?
Les vétérinaires considèrent que les chats guérissent rapidement des fractures, ont moins de complications postopératoires et ont une prévalence aux maladies osseuses, musculaires et ligamentaires plus faible que les chiens[15]. Une hypothèse avance que le ronronnement, dont la fréquence se situe entre 25 et 30 Hz, peut avoir un pouvoir réparateur et même antalgique par rapport aux os, aux tendons et aux muscles. De nombreux félins émettent des vibrations dont la fréquence permet de calmer les douleurs aiguës, les problèmes tendineux, musculaires ou articulaires[23]. Le ronronnement serait alors un moyen de garder la santé pour le chat en assurant une maintenance corporelle[18].
Cette théorie s’appuie sur deux observations : d’une part le ronronnement n’est pas associé à une émotion ou un état particulier (un chat peut ronronner lorsqu’il est content ou mourant) ; d’autre part, le ronronnement, pour s’être perpétué chez de nombreuses espèces de félins, doit constituer un avantage dans l’optique de la sélection naturelle. Ensuite, de nombreuses recherches[15] montrent que les sons de basse fréquence, entre 20 et 140 Hz, ont un effet bénéfique sur les os, les muscles et les tendons et permettent de calmer la douleur ; ces sons ont également un effet sur le mental puisqu’ils déclenchent des émotions ; or les félins ronronnent sur de basses fréquences[15].
Le ronronnement et l'Homme
Étymologie
Le mot « ronron » [ʀɔ̃ʀɔ̃] est une onomatopée imitant le bruit du chat attestée dès 1731 dans une phrase de La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau[29]. Le mot « ronronnement », considéré comme un synonyme de ronron, est dérivé du verbe « ronronner[30] » lui-même formé à partir de « ronron »[31]. Par analogie, le ronronnement désigne en français un bruit sourd et continu comme le ronronnement ou ronron d’un moteur, ou un bruit monotone et continu[29]. Des trois termes, celui qui apparaît le plus dans la langue française est « ronronner », suivi de « ronron » puis de « ronronnement » (fréquence absolue littéraire respectivement de 125, 100 et 54)[29],[30],[31].
En anglais, « ronronnement » se dit « purr » ; attesté dès le XVIe siècle, il s’agit également d’une onomatopée[32].
La ronron-thérapie
Le ronronnement aurait une action très bénéfique sur les humains, notamment grâce à un effet relaxant[23]. La présence d’un chat qui ronronne permettrait une cicatrisation plus rapide[33]. Le site EfferveSciences argumente que le ronronnement est analogue à la madeleine de Proust et permet de se remémorer des souvenirs agréables, et par voie de conséquence d’évacuer le stress[33]. Certains hôpitaux testent l’effet apaisant des chats, notamment sur les personnes âgées et, au Japon, les bars à chat permettent à quiconque de garder l’animal auprès de soi pour se reposer[34]. Des enregistrements de ronronnements, accompagnés ou non de musique, sont même vendus[33]. Le Purr-like vibration device est une invention exploitant le possible pouvoir de guérison des basses fréquences ; il s’agit d’un petit appareil pouvant se fixer sur le corps et émettant des vibrations à la fréquence du ronronnement[35].
En thérapie cognitive, un exercice de sophrologie visant à réapprendre une respiration centrée sur l’expiration imite le ronronnement du chat : la respiration doit être brève et accompagnée d’un son guttural ressemblant à un roulement de « R »[36].
Autres utilisations du ronronnement
La comptine Il était une bergère met en scène une jeune bergère qui pour protéger son fromage tue son chaton. Le refrain imite le ronron du chat : « Et ron, et ron, petit patapon »[37].
Sir Purr, une panthère noire, est la mascotte des Panthers de la Caroline[38].
Une publicité Catsan vante les mérites d’une litière avec une unique image d’un chat en train de ronronner dans son bac en lisant un livre[39].
Notes et références
Notes
- La chatte utilise également un cri transcrit « brrp », « mhrn » ou « chirp » selon les auteurs.
- Ronronnement d’une Génette tigrine sur Robert Eklund’s Ingressive Phonation & Speech Page.
- Ronronnement d’un guépard sur Robert Eklund’s Ingressive Phonation & Speech Page.
- Ronronnement d’un Serval sur Robert Eklund’s Ingressive Phonation & Speech Page.
- Écouter un ronronnement de sollicitation sur BBC News
Références
- (en) Robert Eklund, Gustav Peters et Elizabeth D. Duthie, « An acoustic analysis of purring in the cheetah (Acinonyx jubatus) and in the domestic cat (Felis catus) », dans Proceedings of Fonetik, 2-4 juin 2010, p. 17–22 [texte intégral [PDF]].
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- (fr) François Moutou, Pourquoi le chat ronronne-t-il ?, Éditions le Pommier, coll. « Les Petites Pommes du Savoir », 17 juin 2004, 59 p. (ISBN 978-2746501805), p. 27-33, « Parlez-vous félin ? ».
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- (en) Robert Eklund, « Robert Eklund’s Ingressive Phonation & Speech Page » sur http://roberteklund.info, IDA, 5 septembre 2009. Consulté le 29 mai 2010.
- Christiane Sacase, Les Chats, Solar, coll. « Guide vert », février 1994, 256 p. (ISBN 2-263-00073-9), « Comprendre et connaître le chat », p. 17-32.
- The mother-kitten relationship », p. 27-29. Dennis C. Turner et Patrick Bateson, op. cit., «
- The essence of cats », p. 10. Mel et Fiona Sunquist, op. cit., «
- (fr) Joël Dehasse, Tout sur la psychologie du chat, Odile Jacob, 2008, 608 p. (ISBN 2738119220 et 9782738119223) [lire en ligne].
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- Joël Dehasse, Tout sur la psychologie du chat, Odile Jacob, mars 2005, 602 p. (ISBN 2-7381-1603-5), « Vivre avec un chat », p. 50.
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- (en) Jennifer Viegas, « Cats Use Special Purr to Manipulate Humans » sur http://dsc.discovery.com, DiscoveryNews, 13 juillet 2009.
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- lexicographiques et étymologiques de « ronron » du CNRTL. Définitions
- lexicographiques et étymologiques de « ronronnement » du CNRTL. Définitions
- lexicographiques et étymologiques de « ronronner » du CNRTL. Définitions
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- (fr) Emmanuelle Klein, « La ronron thérapie : les chats thérapeutes ? » sur Human et Terre.
- (en) Michael Simos et Roberta Daar, « Purr-like vibration device », 31 octobre 2005.
- Jean Cottraux, Thérapies cognitives et émotions : la troisième vague, Elsevier Masson, coll. « Médecine et psychothérapie. Progrès en TCC », 2007, 205 p. (ISBN 2294078799 et 9782294078798).
- Marguerite Du Parquet, Jeux et exercices des jeunes filles, Hachette & Cie, 1860, 316 p..
- (en) Sir Purr sur http://www.panthers.com, Carolina Panthers.
- (fr) Catsan : Pentmouse sur http://www.culturepub.fr/, Culture Pub.
Annexes
Articles connexes
Article principal : Chat.Liens externes
- (en) The felid purring site : un site spécialisé dans le ronronnement, avec des vidéos et des spectrographes de ronronnement chez divers félidés.
- (en) The home of the cat’s purr healing research! : un site mettant en œuvre des recherches sur l’effet curatif du ronronnement.
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- (en) Dennis C. Turner et Patrick Bateson, The domestic cat The biology of its behaviour, Cambridge, Presse universitaire de Cambridge, 2000, 244 p. (ISBN 0-521-63648-5)
- (fr) Bernard Denis, Contribution à l’étude du ronronnement chez le chat domestique (Felis catus L.) et chez le chat sauvage (Felis silvestris S.)., École nationale vétérinaire d’Alfort, 1969
- (fr) François Moutou, Pourquoi le chat ronronne-t-il ?, Éditions le Pommier, coll. « Les Petites Pommes du Savoir », 17 juin 2004, 59 p. (ISBN 978-2746501805)
Catégorie :- Comportement des félins
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