Julie Ou La Nouvelle Héloïse

Julie Ou La Nouvelle Héloïse

Julie ou la Nouvelle Héloïse

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Julie,
ou la Nouvelle Héloïse

Illustration de Julie,ou la Nouvelle Héloïse


Page de titre de la première édition


Auteur Jean-Jacques Rousseau
Genre Roman épistolaire
Pays d'origine France France
Lieu de parution Amsterdam
Éditeur Marc-Michel Rey
Date de parution 1761

Julie ou la Nouvelle Héloïse est un roman épistolaire de Jean-Jacques Rousseau paru en 1761 chez Marc-Michel Rey à Amsterdam.

Thèmes

Intitulé à lorigine Lettres de deux amans, Habitans d'une petite ville au pied des Alpes, la Nouvelle Héloïse sinspire à lévidence de lhistoire dHéloïse et dAbélard, la passion amoureuse est dépassée pour céder la place à la renonciation sublimée.

En dépit du format romanesque sous lequel se présente la Nouvelle Héloïse, lœuvre baigne dans une théorie philosophique de lauthenticité Rousseau explore les valeurs morales dautonomie et dauthenticité pour accorder la préférence à léthique de lauthenticité contre les principes moraux rationnels : naccomplir ce quexige la société que conformément à ses propres « principes secrets » et aux sentiments qui constituent lidentité profonde, car il est suicidaire dagir de façon inauthentique.

Intrigue

La Nouvelle Héloïse relate la passion amoureuse entre Julie dÉtanges, une jeune noble, et son précepteur, Saint-Preux, un homme dorigine humble. Après avoir tenté de sen défendre, ce dernier va tomber sous le charme de sa jeune élève. Saint-Preux et Julie vont alors saimer dans le décor romantique du Lac Léman, mais leur différence de classe sociale les force à garder leur relation secrète. En raison des conventions sociales qui empêchent cet amour de sexprimer au grand jour, Saint-Preux quitte la Suisse pour Paris et Londres d il va écrire à Julie. Ces deux personnages vont alors échanger de nombreuses lettres et billets amoureux délibératifs, cherchant une réponse au dilemme que leur pose leur amour et à la situation catastrophique quelle engendre, jusquà ce que la famille dÉtanges ayant découvert cette relation, persuade Julie dépouser un autre homme, le vieux M. de Wolmar. Lorsque Saint-Preux rentre, des années plus tard, Julie a déjà choisit dhonorer ses vœux matrimoniaux et de remplir ses devoirs dépouse et de mère. Incapable, pourtant doublier Saint-Preux, Julie décide, par loyauté, davouer cet amour à son mari.

Titre

Le titre original de la Nouvelle Héloïse était : Lettres de deux amans, habitans d'une petite ville au pied des Alpes, mais le roman est devenu célèbre sous le titre de Julie ou la Nouvelle Héloïse, qui fait allusion à lamour dHéloïse pour Abélard.

Analyse

Emblème du roman sensible, la Nouvelle Héloïse constitue un prototype du mouvement littéraire préromantique dont on retrouve, à lévidence, toutes les caractéristiques :

  • exaltation des sentiments ;
  • plainte des personnages qui se plaisent dans cette complainte.

Personnages

  • Julie DÉtanges, jeune noble. Amoureuse de son précepteur Saint-Preux, elle aura une liaison avec lui avant dy mettre fin par un mariage de raison avec un vieil ami de son père.
  • Claire, cousine de Julie, amie inséparable de Julie quelle rejoindra à Clarens après son mariage.
  • Saint-Preux, précepteur de Julie dont il finira par tomber amoureux.
  • Baron dÉtanges, père de Julie. Noble suisse, ancien mercenaire autoritaire et emporté, il mettra une opposition inflexible au mariage entre sa fille et Saint-Preux.
  • Baronne dÉtanges, mère de Julie, tentera en vain de fléchir son mari.
  • Milord Édouard Bornston, lord anglais qui deviendra le meilleur ami de Saint-Preux et son soutien le plus sûr.
  • M. de Wolmar, compagnon darmes du baron dÉtanges qui lui a promis la main de sa fille après quil lui a sauvé la vie.

Résumé

Le premier baiser par Nicolas Monsiau, 1761.
Ce qui suit dévoile des moments clés de lintrigue.

Première partie

Saint-Preux écrit plusieurs lettres à Julie il lui avoue son amour. Celle-ci finit, après avoir joué la froideur, par lui avouer quelle partage ce sentiment. Elle écrit, pour la supplier de revenir suivre les leçons de ce précepteur auprès delle, à sa cousine Claire qui comprend tout et tremble pour Julie. De vertueuse, la relation entre Saint-Preux et Julie prend un tour physique avec le baiser échangé dans le bosquet en présence de la cousine Claire. Saint-Preux effectue un premier voyage en Valais à la demande de Julie qui craint que leur relation ne soit découverte. Mis par le baron dÉtanges en demeure daccepter un salaire ou de cesser ses leçons, Saint-Preux quitte sa place et sinstalle de lautre côté du lac de Genève il sabandonne à tous les effets de sa passion. Julie tombe malade, mais le baron dÉtanges ne veut pas entendre parler mariage et la fiance à M. de Wolmar. Julie devient la maîtresse de Saint-Preux. Les remords, qui suivent de près cette « chute », sont apaisés par Claire et Saint-Preux qui démontrent à Julie la responsabilité de la société dont les préjugés empêchent cet amour. Un départ en voyage des parents de Julie offrait aux deux amants une perspective de se voir librement chez Claire qui ne se réalisera pas lorsque Saint-Preux devra, à son tour, sabsenter. Milord Édouard, dont Saint-Preux avait fait la connaissance lors de son voyage dans le Valais, rend visite à Julie et Saint-Preux. Il leur fait découvrir la musique italienne mais manque de se battre en duel avec Saint-Preux après que celui-ci a découvert quil nest pas insensible aux charmes de Julie. Après avoir renoncé au duel, Milord Édouard propose à Saint-Preux de se faire le champion de sa cause auprès du baron dÉtanges, mais ce dernier ne veut rien entendre. Après une explication avec sa fille, il la frappe et la blesse au visage. Bien quil se soit réconcilié avec sa fille, le père de Julie exige une séparation définitive et Saint-Preux doit quitter Clarens.

Deuxième partie

Seconde partie de la Nouvelle Héloïse

En exil, Saint-Preux sabandonne au désespoir : milord Édouard écrit à Claire quil est passé de la léthargie à une sombre fureur. Milord Édouard offre un asile aux deux amants dans le duché dYork ou les « sages lois » anglaises leur permettront de se marier. Julie refuse afin de ne pas couvrir ses parents « de douleur et dopprobre » tandis que Claire avait résolu de rester avec elle quelle que soit sa décision. Tentant de se reprendre, Saint-Preux décide dentrer dans le monde. Julie met en garde Saint-Preux qui lui répond en dépeignant la vie parisienne, ses habitudes, ses mœurs conjugales, son théâtre et les Parisiennes de façon négative. Julie répond en faisant la part entre Paris et la France. Lenvoi dun portrait delle déclenche des transports chez son amant. Saint-Preux rend compte à Claire de lopéra et de la musique française en reprenant les termes de la Querelle des Bouffons. Saint-Preux trompe Julie par erreur lorsque de jeunes libertins layant mené chez une prostituée qui pose à la femme de colonel, il se réveille, après sêtre enivré (également par erreur) dans son lit. Julie répond en lui apprenant que sa mère a probablement découvert les lettres que lui a envoyé Saint-Preux.

Troisième partie

La baronne tombe malade et Claire conjure Saint-Preux de renoncer à Julie. La baronne meurt, laissant Julie persuadée quelle est responsable de la mort de sa mère en dépit du caractère fort ancien de sa maladie. Le baron dÉtanges rappelle sa promesse de mariage avec Wolmar à Julie qui lui répond quelle a promis à Saint-Preux de ne jamais épouser un autre que lui. Le baron dÉtanges somme brutalement Saint-Preux de rendre sa parole à Julie. Saint-Preux sexécute et tout est fini entre eux. Julie tombe gravement malade. Saint-Preux se précipite à son chevet. En embrassant la main de Julie, Saint-Preux a également contracté la petite vérole mais cest « linoculation de lamour » et il en réchappe. Julie et Saint-Preux songent à ladultère, mais celle-ci traverse une crise religieuse qui la convainc de renoncer à Saint-Preux et de se soumettre à la volonté de ses parents. Julie épouse Wolmar et entreprend de dénoncer les « vains sophismes » philosophiques qui ont failli causer leur perte. Elle demande à Saint-Preux de lautoriser à révéler le secret de leurs amours passées. Saint-Preux est fort loin de partager la sérénité de Julie et lui demande de nen rien faire, lui demandant si elle est heureuse. Julie lui répond quelle lest à condition que Saint-Preux ne cesse de laimer en frère et de loin. Elle lui brosse un tableau de sa vie conjugale inscrit sous le signe de la modération, y compris dans les sentiments que se portent les époux. Elle a définitivement tiré un trait sur le passé et fait le serment de ne pas se remarier si elle devient veuve. Elle conclut en lui demandant de ne plus lui écrire en se contentant de communiquer, dans les occasions importantes, par lintermédiaire de Claire. Saint-Preux sombre dans le désespoir et songe au suicide. Il renonce à cette idée après sêtre laissé convaincre par largumentation de Milord Édouard. Il fera, au lieu de cela, le tour du monde.

Quatrième partie

Cinquième partie de la Nouvelle Héloïse

Julie na pas eu de nouvelles de Saint-Preux, parti faire le tour du monde, depuis six ans. Menant sa vie selon son plan de « modération », elle devrait, avec sa vie paisible, son mari modèle, ses deux charmants enfants, être heureuse, mais le bonheur nest pas au rendez-vous. Julie continue déprouver des remords vis-à-vis de Wolmar au sujet de sa relation passée avec Saint-Preux. Enfin, les raisonnements philosophiques et les plans moraux ont échoué à lui faire oublier Saint-Preux. Elle écrit à Claire et lui demande de venir sinstaller avec elle à Clarens. Cest précisément le moment Saint-Preux réapparaît avec une lettre adressée à Claire il lui apprend quil a terminé son voyage autour du monde et que, en chemin vers lItalie avec Milord Édouard, il va passer la voir. Il demande également à revoir Julie, assurant que son amour pour elle est désormais de nature vertueuse. Wolmar, à qui Julie a fini par confesser sa liaison passée, écrit à Saint-Preux pour lassurer de son amitié et linviter à Clarens. Arrivé à Clarens, Saint-Preux est saisi dune intense émotion à la vue de son pays natal. Chez Wolmar et Julie, il découvre une vie la sagesse des occupants leur permet de vivre frugalement dans la paix, linnocence et le bonheur. Les serviteurs sont bien traités, on leur permet de danser et Julie danse même avec eux. Les maîtres de Clarens ont, quant à eux, conçu un jardin anglais appelé lÉlysée qui est comme un bout du monde à trois pas du château. Julie explique à Claire la conduite de M. de Wolmar vis-à-vis de Saint-Preux : ignorant la passion, il la épousée par inclination pour lui éviter de se déshonorer vis-à-vis des autres et delle-même. Il préfère « régler »[1] lamour entre Julie et Saint-Preux plutôt que de tenter de lanéantir, persuadé quil est que cest de la jeune fille quétait Julie et non de la femme daujourdhui que Saint-Preux est amoureux. Il est tellement persuadé de cette idée quil projette même détablir définitivement Saint-Preux à Clarens en linstituant le précepteur de ses enfants. Pendant une absence de M. de Wolmar de quelques jours, Saint-Preux et Julie font sur le lac une promenade qui manque pourtant de mettre leur vertu à mal.

Cinquième partie

Après avoir entendu la démonstration de Wolmar, Saint-Preux se déclare convaincu et prêt à entendre le secret du bonheur au château de Clarens : Wolmar cherche le bonheur dans les plaisirs simples dune existence rustique paisible et retirée la vraie richesse réside non dans laccumulation des biens mais dans une aisance modérée. Les Wolmar sont prospères parce que, selon des principes proches de ceux des physiocrates, ils vivent en autarcie. Sains, honnêtes et simples, les plaisirs quon éprouve à Clarens y sont ceux de la vie champêtre car la vie citadine ne vaut rien aux vertus. Les enfants sont éduqués selon les principes qui se retrouveront un an plus tard dans lÉmile : plutôt que de raisonner avec les enfants, il faut leur imposer le principe de la nécessité que la nature impose à lhomme et utiliser le principe de lintérêt pour faire obéir lenfant. Julie regrette néanmoins que M. de Wolmar soit athée. Sourd aux raisonnements de sa femme et à ceux de Saint-Preux, il ne veut pas non plus la tromper en feignant des sentiments qui ne seraient pas les siens. Larrivée de Claire à Clarens pour nen plus partir déclenche lallégresse débordante de ses habitants. Lépoque des vendanges est une nouvelle occasion de dessiner le tableau de lidylle rustique à Clarens. Le renoncement pèse cependant à Saint-Preux qui parvient à grand peine à faire prévaloir la raison et la volonté sur les sentiments quil continue de porter à Julie. Arrivé à son tour à Clarens, Milord Édouard emmène Saint-Preux en Italie. Retrouvant la chambre quil a occupée lors de son premier voyage dans le Valais, Saint-Preux est submergé par lémotion et la nostalgie. Ayant rêvé dans la nuit que Julie est morte, il retourne à Clarens dont il séloigne, rassuré, dès quil a entendu la voix de Julie et de Claire. Julie affirme à Claire que ce quelle prend pour de la compassion et de lamitié envers Saint-Preux est en réalité de lamour et lengage à lépouser.

Sixième partie

Sixième partie de la Nouvelle Héloïse

Claire répond à Julie quelle aime Saint-Preux sans laimer. Ses sentiments pour lui sont plus que de lamitié, mais sans être de lamour et, quand elle le voit, ce quelle pourrait ressentir pour lui sévanouit. Quant à Saint-Preux, il ressent pour elle une affection mêlée de tendresse mais ce nest pas de lamour non plus. Il ne peut donc être question de mariage. Quant à Milord Édouard, il hésite entre épouser une aristocrate au caractère emporté et une ancienne courtisane qui fut sa maîtresse. Le dilemme est dénoué par lentrée opportune au couvent de cette dernière. Claire écrit une longue lettre sur Genève sont analysées les mœurs des Genevois qui sont dépeints comme francs, généreux, cultivés et leurs femmes gracieuses et sensibles quoique elles aient tendance à se dégénérer en prenant les Françaises pour modèle. Julie revient à la charge avec sa proposition de mariage entre Claire et Saint-Preux, mais ce dernier refuse également. En fait, il sestime « guéri » de lamour. Julie tombe de plus en plus dans le mysticisme, mais se défend de devenir une dévote, même si elle continue de regretter lathéisme de Wolmar. Une catastrophe survient alors que Julie a sauté à leau pour sauver son fils Marcellin après quil est tombé dans le lac : tombée malade, Julie a fini par succomber et est morte avec une très grande sérénité dâme après avoir fait une profession de foi qui tourne à la thèse en théologie, ce qui ne laisse pas de surprendre dans la bouche dune mourante. Elle a même trouvé la force, entre ses méditations sur la vie et la mort, décrire une lettre à Saint-Preux que lui envoie Wolmar. Cette lettre révèle à Saint-Preux que Julie navait jamais cessé de laimer : « Je me suis longtemps fait illusion. […] Vous mavez crue guérie, et jai cru lêtre. » Louvrage se conclut sur une lettre de Claire à Saint-Preux elle lui avoue à son tour : « Jai eu de lamour pour vous, je lavoue ; peut-être en ai-je encore, peut-être en aurai-je toujours », mais cela ne change rien à laffaire car il ne saurait être question, pour elle, de commettre lindignité et la lâcheté dépouser Saint-Preux. Elle conclut en prédisant sa propre mort avant peu.

Réception

Avec au moins 70 éditions avant 1800, La Nouvelle Héloïse a peut-être été louvrage à réaliser les meilleures ventes au XVIIIe siècle[2]. La demande était telle que, ne pouvant imprimer suffisamment dexemplaires du roman, les éditeurs se mirent à le louer à la journée et même à lheure.

Le plus remarquable est quen dépit du clair aveu de paternité de Rousseau dans sa préface, « jai travaillé moi-même à ce livre, et je ne men cache pas », une bonne partie du lectorat ait choisi dignorer cette réalité pour sidentifier aux personnages et écrire des lettres enflammées à Rousseau lui demandant de leurs nouvelles.

Répression

La Nouvelle Héloïse a été mise à lIndex.

Le Voyage du Commodore Anson comme ressort de lintrigue

Le premier mouvement de la Nature.

Le Voyage du Commodore Anson, qui avait connu un grand retentissement une douzaine dannées auparavant, fut utilisé par Rousseau pour amplifier son intrigue en lui donnant une dimension planétaire, introduire un voyage bien plus épique que le classique tour en Italie (voire en Grèce) quaccompliront les héros romantiques, illustrer enfin le mythe naissant du « bon sauvage ». La relation officielle du voyage dAnson, rédigée par son chapelain qui avait collationné les journaux de bord des officiers, avait été publiée en 1748 et avait connu un grand succès tant dans les milieux maritimes que littéraires, et des traductions en français et en allemand avaient accru sa diffusion.

Pour séparer Saint-Preux de Julie, mariée à M. de Wolmar, un homme bon et digne, Milord Edouard Bornston a pensé faire engager le jeune homme dans létat-major de son ami George Anson : la guerre de l'oreille de Jenkins est déclarée entre lAngleterre et lEspagne, et le capitaine Anson vient dêtre nommé Commodore, chef dune escadre chargée daller harceler les Espagnols dans le Pacifique. Dailleurs Saint-Preux a de sérieuses connaissances en génie militaire, il pourra les accroitre en examinant les forteresses étrangères, et se rendre utile en cas de siège dune ville espagnole : Lima (et même Manille) faisaient partie des objectifs (à vrai dire utopiques) de lexpédition.

« Il est question, lui écrit Milord Edouard, dune entreprise grande, belle, et telle que bien des âges nen voient pas de semblable… »

Saint-Preux accepte, rejoint Portsmouth, et décrit les préparatifs de lembarquementJean-Jacques Rousseau, qui en fait de ports na vu avant 1761 (date de parution de Julie ou la nouvelle Héloïse) que Genève, Lausanne et Venise sait emporter le lecteur :

« Jentends le signal et les cris des matelots, je vois fraîchir le vent et déployer les voiles. Il faut monter à bord, il faut partir. Mer vaste, mer immense, qui doit peut-être mengloutir dans ton sein, puissé-je retrouver sur tes flots le calme qui fuit mon cœur agité… ».

Partie (trop tard) en septembre 1740, doublant le Horn à la mauvaise saison, arrivant exsangue aux Îles Juan-Fernandez, lescadre dAnson croise ensuite sur les côtes du Pérou, met à sac la petite ville côtière de Païta, monte en vain la garde pendant un mois au large dAcapulco en attendant le Galion de Manille, puis se lance dans la traversée dEst en Ouest du Pacifique. Seul le vaisseau-amiral, le Centurion, arrive à Macao après une escale providentielle sur une petite île paradisiaque et quasi-déserte de lArchipel des Mariannes : lîle de Tinian. En laissant entendre aux autorités quil désire rentrer directement en Angleterre, Anson obtient du gouverneur de Canton que son navire soit réparé (il faisait eau au point de menacer de couler…), et réapprovisionné. Mais quand il reprend la mer, cest pour aller se mettre encore une fois à laffût du galion de Manille, au large des côtes des Philippines.

Utilisant son écrasante puissance de feu, Anson capture le galion à lissue dun combat bref, mais meurtrier pour les Espagnols. Il revient à Canton avec sa prise, obtient à nouveau dêtre réapprovisionné, et, sur son Centurion surchargé de butin, repart vers lOuest, passe par le détroit de la Sonde et le Cap de Bonne Espérance, et est accueilli triomphalement en Angleterre en Juin 1744.

Saint-Preux revient donc à Clarens, lui qui ne tenait plus à la vie, et alors quil ny eut que 188 rescapés sur les 2 000 hommes qui prirent la mer quatre ans plus tôtIl décrit ainsi son voyage à Mme dOrbe (IVe partie, lettre 3:

« Ma cousine, jai passé quatre fois la ligne, jai parcouru les deux hémisphères, jai vu les quatre parties du mondeJai fait le tour entier du globe. Jai beaucoup souffert, jai vu souffrir davantage. Que dinfortunés jai vu mourir !… ».

« Jai traversé paisiblement, ajoute-t-il, les mers orageuses qui sont sous le cercle arctique… » : pendant les trois mois épouvantables que durèrent le passage du Horn, lescadre dAnson perdit près des deux-tiers de ses marins

Le départ de Saint-Preux.

Suit le point de vue de Rousseau sur les différentes terres touchées par son héros, et il rappelle les thèmes favoris de lécrivain :

« Jai vu dabord lAmérique méridionale, ce vaste continent que le manque de fer a soumis aux Européens, et dont ils ont fait un désert pour sassurer lempireJai séjourné trois mois dans une ile (il sagit de Juan-Fernandez) déserte et délicieuse, douce et touchante image de lantique beauté de la nature, et qui semble confinée au bout du monde pour y servir dasile à linnocence et à lamour persécutés ; mais lavide Européen suit son humeur farouche en empêchant lindien paisible dy habiter, et se rend justice en ne lhabitant pas lui-mêmeJai surgi dans une seconde île déserte (Tinian), plus inconnue, plus charmante encore que la première, le plus cruel accident ( alors que Anson et la majeure partie de léquipage se reposent à terre, le Centurion rompt son câble dancre et est emporté au large ) faillit nous confiner pour jamais. Je fus le seul peut-être quun exil si doux népouvanta point… ».

Rousseau, par la plume de Saint-Preux (et on croirait lire Voltaire…) exprime aussi son horreur de la guerre :

« Jai vu lincendie affreux dune ville (la bourgade côtière de Païta, au Nord du Pérou…) entière sans résistance et sans défenseurs. Tel est le droit de la guerre parmi les peuples savants, humains et polis de lEurope : on ne se borne pas à faire à son ennemi tout le mal dont on peut tirer profit, mais on compte pour un profit tout le mal quon peut lui faire en pure perteJai vu dans le vaste Océan, il devraît être si doux à des hommes den rencontrer dautres, deux grands vaisseaux se chercher, se trouver, sattaquer, se battre avec fureur, comme si cet espace immense eût été trop petit pour chacun deux. Je les ai vus vomir lun contre lautre le fer et les flammes. Dans un combat assez court, jai vu limage de lenfer ; jai entendu les cris de joie des vainqueurs couvrir les plaintes des blessés et les gémissements des mourants. Jai reçu en rougissant ma part dun immense butin… »

Saint-Preux relève aussi en quelques phrases les particularités des peuples quil a côtoyés, tant européens quasiatiques. Ainsi, pour les Britanniques (mais Rousseau navait pas encore traversé la Manche…) :

« Jai vu dans mes compagnons de voyage un peuple intrépide et fier, dont lexemple et la liberté rétabliraient à mes yeux lhonneur de mon espèce, pour lequel la douleur et la mort ne sont rien, et qui ne craint au monde que la faim et lennui… ».

Mais Saint-Preux, mûri par ses aventures, « noir comme un More, marqué de petite vérole » (IVe partie, lettre 7), la variole quil a dailleurs contractée avant son départ au contact de Julie malade, est encore plus séduisant, et la fatalité guette

La nature sera sa consolatrice. Mais quand Saint-Preux écrit à Milord Edouard (IVe partie, lettre 10):

« La campagne, la retraite, le repos, la saison, la vaste plaine deau (le lac Léman) qui soffre à mes yeux, le sauvage aspect des montagnes, tout me rappelle ici ma délicieuse île de Tinian… »,

Rousseau se doute-t-il en 1760 que cinq ou six ans plus tard, auteur dun admirable roman sensible pour les unset responsable honni de brûlots anti-sociaux pour les autresil sera heureux de se réfugier sur la petite île Saint-Pierre, au milieu du lac de Bienne ?…

Commentaires

« Me voici à Vevey. Je ne saurais vous exprimer, madame, combien je désirais de voir cette ville et ses environs si vantés par Rousseau, et devenus si célèbres par son roman dHéloïse. Je me disais souvent, si le fonds de toute cette histoire nest quun conte, au moins les descriptions quil fait des sites, des mœurs, etc. doivent être des vérités. Mais, madame, mon attente a été entièrement trompée. Jai trouvé, il est vrai, la situation de Vevey charmante, et ses habitants de bonnes gens ; mais les divins bosquets de Clarens, lÉlysée, les charmes que lon goûte en habitant des chalets, tout cela na jamais existé que dans le cerveau bouillant de Rousseau. »

Jean-Benjamin de Laborde, Lettres sur la Suisse, adressées à Madame de M***, (1783)

Notes

  1. Donner des règles.
  2. Robert Darnton, The Great Cat massacre and other episodes in French Cultural History, New York, Viking, 1984, p. 242.

Bibliographie

Livres

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Articles

  • Nouchine Behbahani, Paysages rêvés, paysages vécus dans La Nouvelle Héloïse de J. J. Rousseau, Voltaire Foundation at the Taylor Institution, Oxford, 1989, (ISBN 9780729403931)
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  • André Blanc, « Le Jardin de Julie », Dix-huitième Siècle, 1982, n° 14, p. 357-376
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  • R. J. Howells, « Désir et distance dans La Nouvelle Héloïse », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1985, n° 230, p. 223-232
  • R. J. Howells, « Deux histoires, un discours : La Nouvelle Héloïse et le récit des amours dÉmile et Sophie dans lÉmile », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1987, n° 249, p. 267-294
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