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Rôle de l'actionnaire
Dans le fonctionnement de l'économie capitaliste, le rôle de l'actionnaire est de permettre à une entreprise de financer son projet entrepreneurial. L'apport de fonds de l'actionnaire et sa prise de risque pourront ensuite être complétés par des financements d'autres investisseurs institutionnels (banques, épargne, ...).
Sommaire
Mécanisme de création de valeur
Créer de la valeur est la finalité de l'entreprise. Cette expression de "création de valeur" est rarement bien comprise alors que l'idée dont elle est porteuse est pourtant simple.
La création de valeur est le fait de vendre un produit ou un service plus cher que son coût de revient. Elle est nécessaire pour permettre la rémunération des fonds apportés et du risque pris par l'actionnaire.
La création de valeur se produit lors de la mise sur le marché d'un bien ou d'un service rare et de qualité que beaucoup de consommateurs ont envie d'acheter car il correspond à leurs besoins ou leurs envies (ex: PlayStation de Sony, lecteur Ipod et téléphone iPhone d'Apple, véhicule Renault Espace qui a pris 50% du marché en France, ...).
Du fait de la demande importante (qualité) et de la faible offre (rareté), le prix commercial du bien devient élevé afin de réguler et de mettre en adéquation l'offre avec la demande. Le prix élevé du bien permet alors à l'entreprise productrice d'augmenter de manière importante son chiffre d'affaire et de créer ainsi de la valeur. Le montant de création de valeur correspond alors à la différence entre le prix de vente élevé (du à l'engouement des clients) et le prix de revient moindre (du aux coûts des matières premières et de main d'œuvre).
Rôle de l'actionnaire dans le processus de création de valeur
Deux questions se posent alors :
- qui est le responsable de la création de la valeur ?
- comment se mettre en situation de création de valeur par la mise sur le marché d'un nouveau produit rare et de qualité ?
Certains affirment que ce sont exclusivement les salariés qui créent la valeur puisqu'ils fabriquent et assurent la production du bien rare et de qualité attendu par le marché ... Cette analyse critique classique du capitalisme amène même certains (voir extrême-gauche) à nier la nécessité d'une Direction au sein de l'entreprise (voir auto-gestion) et à vouloir la suppression de l'actionnaire (voir collectivisme).
En fait, il est généralement admis que la création de valeur résulte de l'action de 3 acteurs majeurs :
- le salarié qui produit vite et bien des produits de qualité attendus par le marché,
- la direction qui prend les bonnes décisions stratégiques pour décider quels nouveaux produits pertinents concevoir et fabriquer,
- l'actionnaire qui apporte des capitaux pour financer la R&D et les investissements industriels nécessaires à la mise sur le marché des nouveaux produits de qualité, créateurs de valeur.
Actionnaire et risque financier
Malheureusement, réussir sur un marché (ex: réussite commerciale d'Airbus, du logiciel CATIA, ...) en y créant de la valeur n'est pas une activité gagnante à tous les coups. Imaginer un nouveau produit rare et de qualité, le concevoir, le produire, le distribuer avant la concurrence comprend de nombreux risques d'échecs (ex: échec commercial de la Renault Avantime, de la Citroën XM, de la Volkswagen Phaeton, du Concorde, ...) et il faut disposer d'un acteur au sein de l'entreprise prêt à assumer ces risques. C'est le rôle de l'actionnaire. Il fournit les capitaux qui permettent de réaliser l'avance des frais de R&D, de production, de distribution ... En espérant que la Direction prenne les bonnes décisions stratégiques d'investissement, l'actionnaire attend que le capital investi lui rapporte plus que s'il dormait sans risque sur des placements peu rémunérés (ex: Livret A de Caisse d'épargne, bons du Trésor, ...).
Sans prise de risque financier, pas de possibilité de création de valeur. En effet, pour produire plus d'argent, l'argent liquide a besoin de devenir solide (en "s'incarnant" dans des investissements matériels (ex: machines, logiciels, usines, ...) et des produits et services à haute valeur ajoutée) avant de redevenir liquide lors de la production d'un retour sur investissement.
Dynamique financière et rémunération du risque
Cette rotation des capitaux relève d'une véritable dynamique financière dont il faut bien en comprendre le fonctionnement systémique qui - dans le cadre des modèles proposés par l'automatique - relève d'une boucle positive de rétroaction (dite aussi boucle d'amplification ou cercle vertueux).
A contrario, l'échec commercial d'un produit nouveau sur un marché détruit de la valeur et relève d'une boucle négative de rétroaction ou cercle vicieux.
Les dividendes versés à l'actionnaire correspondent alors à la rémunération de sa prise de risque et à la valorisation de la confiance que l'actionnaire décide d'accorder librement en engageant ses fonds dans l'entreprise choisie.
Selon un lieu commun, l'actionnaire attendrait un rendement annuel des capitaux engagés de l'ordre de 15%/an, c'est-à-dire que pour l'achat d'une action de 100 euros, il espèrerait que le total du dividende annuel et de la hausse annuelle du cours soit de 15%. Dans les faits, les rendements attendus sont très variables, le marché étant soumis à des périodes d'engouement ou de pessismisme. En moyenne, ces rendements sont fonction :
- du taux d'intérêt sans risque (celui des obligations d'état),
- de la prime de risque (qui mesure l'aversion ou la tolérance au risque pour l'ensemble du marché financier, ou pour un portefeuille donné) et
- du coefficient bêta (pour un titre individuel).
Les cours de bourse sont fonction, aux distorsions psychologiques près, de ces attentes : plus le rendement exigé est élevé (périodes de pessimisme et d'aversion au risque) plus le cours est bas (puisque le cours est mathématiquement le dénominateur du ratio de rendement et du fait que la réticence des actionnaires à acheter des actions réduit la demande de titres).
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Catégorie : Thèmes généraux de finance
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