- Biais Cognitif
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Biais cognitif
Un biais cognitif est une erreur dans la prise de décision et/ou le comportement adopté face à une situation donnée résultant d'une faille ou d'une faiblesse dans le traitement des informations disponibles. L'étude des biais cognitifs fait l'objet de nombreux travaux en psychologie cognitive, en psychologie sociale et plus généralement dans les sciences cognitives. Le terme biais fait référence au fait que l'erreur ainsi commise présente un caractère relativement systématique dont les déterminants sont à rechercher dans les mécanismes mis en jeu dans le traitement cognitif appliqué à la situation.
Les travaux en psychologie ont identifié de nombreux biais cognitifs propres à l'esprit humain à travers de multiples domaines : perception, statistiques, logique, causalité, interactions sociales, etc. Ces biais cognitifs ne sont généralement pas conscients. Leur caractérisation est importante aussi bien dans les domaines judiciaire que scientifique. Par exemple, ils impliquent d'analyser avec soin les témoignages avant de conclure à leur véracité.
La publicité exploite souvent des biais cognitifs pour faire passer ses messages (raisonnement fallacieux, oubli de la fréquence de base).
Sommaire
Liste de biais cognitifs
Biais sensori-moteurs
S'agissant des processus sensori-moteurs, on parle par habitude plutôt d'illusions que de biais.
Biais attentionnels
- Défaut d'attention
Biais mnésique
- Biais rétrospectif ou l'effet « je le savais depuis le début »
- Effet de récence — mieux se souvenir des dernières informations auxquelles on a été confronté
- Effet de simple exposition — avoir préalablement été exposé à quelqu'un ou à une situation le/la rend plus positive
- Effet de primauté — mieux se souvenir des premiers éléments d'une liste mémorisée
Biais de jugement
- Ancrage mental — influence laissée par la première impression
- Biais d'attribution — façon d'attribuer la responsabilité d'une situation à soi ou aux autres
- Biais d'autocomplaisance — se croire à l'origine de ses réussites mais pas de ses échecs
- Biais d'immunité à l'erreur — ne pas voir ses propres erreurs
- Biais égocentrique — se juger sous un meilleur jour qu'en réalité
- Biais rétrospectif ou l'effet « je le savais depuis le début »
- Effet de halo — une caractéristique positive chez une personne rend positifs ses autres traits
- Effet de simple exposition — avoir préalablement été exposé à quelqu'un ou à une situation le/la rend plus positive
- Illusion de savoir
Biais de raisonnement
- Biais de confirmation d'hypothèse — préférer les éléments qui confirment plutôt que ceux qui infirment une hypothèse
- Biais d'évaluation de probabilités
- Biais de représentativité — considérer certains éléments comme représentatifs d'une population
- Biais de disponibilité — ne pas chercher d'autres informations que celles immédiatement disponibles
- Biais d'appariement — se focaliser sur les éléments contenus dans l'énoncé d'un problème
- Cadrage — la façon de présenter une situation influe sur la façon dont elle est interprétée
- Dissonance cognitive — réinterpréter une situation pour éliminer les contradictions
- Effet rebond — une pensée que l'on cherche à réprimer devient plus saillante
- Illusion des séries — percevoir à tort des coincidences dans des données au hasard
- Réification du savoir — considérer les connaissances comme des objets immuables et extérieurs
Biais liés à la personnalité
- Biais culturel — biais lié au fait d'appartenir à un type de culture donné.
- Biais linguistique — ou hypothèse Sapir-Whorf selon laquelle les caractéristiques d'une langue influent sur la cognition de ceux qui la parlent
- Conformisme — chercher à ressembler à la majorité
Autres biais du processus de décision, et aspects liés aux comportements sociaux
À noter, au-delà du cognitif, lié à l'intellect, l'interférence inconsciente ou consciente de facteurs émotionnels (biais émotionnel) ou instinctifs. En fait, certains biais cognitifs résultent de biais émotionnels qui perturbent la cognition. Toute prise de décision mettant en jeu, pour prendre une image, la tête, le cœur et/ou les tripes, autant en être conscient et surveiller ces trois « organes ».
L'individu n'étant pas isolé dans ses décisions, la psychologie sociale (phénomènes de groupe et de foule) apporte aussi un éclairage. Le biais cognitif est, selon les cas, exclusivement dû à l'individu, ou lié à la pression sociale sur cet individu. Certaines techniques de persuasion, propagande et manipulation mentale cherchent à exploiter ce travers.
Économie et finance, domaines phares de recherche des biais cognitifs
Les divers types de biais cognitifs (ancrage, représentativité, cadrage...) ont particulièrement été mis en lumière par la finance comportementale comme étant source de diverses anomalies affectant les comportements économiques et l'efficience des marchés.
C'est du fait de ces travaux que le psychologue Daniel Kahneman a obtenu le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel en 2002.
Biblographie
Les références suivantes couvrent certains biais cognitifs.
- Dan Ariely (2008). C'est (vraiment ?) moi qui décide. Flammarion (14 mai 2008)
- Malcolm Gladwell (2006); La force de l'intuition (titre anglais: Blink: The Power of Thinking Without Thinking), édition Pocket (2007), édition Robert Laffon (2006)
- Steven Levitt (2006). Freakonomics. Editions Denoël
- Nassim Nicholas Taleb (2008) Le Cygne Noir. La puissance de l'imprévisible, Les Belles Lettres (2008). (ISBN 978-2-251-44348-5).
Articles connexes
- Sciences cognitives
- Cognition
- Cognition sociale
- Risque ; Gestion du risque
- Effet expérimentateur
- Effet idéomoteur
- Rationalité
- Sophisme
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