- Robert A. Mundell
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Robert Mundell
Robert Alexander Mundell (24 octobre 1932 - ) est un économiste canadien qui enseigne aux États-Unis. Il a fait ses études à l'Université de la Colombie-Britannique, l'University of Washington, et la London School of Economics.
Titulaire d'un doctorat du MIT (1956), en 1961 il élabora de son côté un modèle économique. Marcus Fleming fit de même. Par la suite, leurs travaux furent repris sous le terme de Modèle de Mundell-Fleming, qui généralise la théorie keynésienne à la dynamique monétaire, aux taux de change et aux marchés des capitaux dans les économies ouvertes. Il est professeur à l'Université Columbia de New York (1974).
Il est, avec Fleming, à l'origine de la théorie des zones monétaires optimales. Ainsi une zone monétaire est optimale si les zones économiques qui la composent n'ont pas de différentiel d'inflation, ne subissent pas de chocs asymétriques mais au contraire connaissent une libre circulation des individus (facteur travail) et des flux financiers (facteur capital).
Il favorise l'élargissement des blocs monétaires comme l'euro et critique la doctrine d'ATTAC en particulier en ce qui concerne la taxe Tobin sur les mouvements de capitaux.
En 1999, il a reçu le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel.
Sommaire
Biographie
L’enfance
Robert Alexander Mundell est né le 24 octobre 1932 en Ontario, au Canada, dans un ancien village nommé Latimer. En 1945, la famille Mundell déménage à Kingston, tout près de Latimer, mais un an plus tard, il part pour la Colombie-Britannique où il y achèvera ses études collégiales et universitaires.
Parcours académique et professionnel
Mundell s’inscrivit au University of British Columbia où il obtint un diplôme de 1er cycle en économie et en études slaves. C’est au University of Washington à Seattle en 1954 qu’il compléta sa maîtrise en économie. Il poursuivit ses études de troisième cycle à la London School of Economics (Londres) et obtint un doctorat au M.I.T. en 1956 avec une thèse portant sur les mouvements internationaux de capitaux. Il n’avait alors que 24 ans.
En 1974, il fut nommé professeur d’économie au Columbia University de New York et il y est toujours actif.
Vie privée
Robert Mundell fut marié à Barbara Sheff de 1957 à 1972. Le couple eut 3 enfants (Paul, Bill et Robyn). Plusieurs années après son premier mariage, il rencontra Valerie Natsios, une poète d’origine italienne. Mundell est également un artiste et, dit-on, il serait même un peintre accompli. Le fait que Valerie soit de deux décennies plus jeune ne les empêcha nullement de se marier. Ils eurent un petit garçon (Nicholas) en décembre 1997. Mundell avait alors 65 ans. Aujourd’hui ils habitent, selon leur désir, dans leur appartement de New York ou leur palais de la renaissance situé près de Sienne en Italie. Enfin Mundell, souvent surnommé l’enfant terrible pour ses prises de position et son franc parler, est un passionné de philosophie et d’histoire.
Contributions
Robert Mundell a été récompensé en 1999 d’un "prix Nobel d'économie" pour ses contributions théoriques qu’il publia dans les années 60. Celles-ci mirent à l’étude les politiques monétaires et fiscales dans des économies ouvertes. Entre autres, Mundell mit en évidence la manière dont les échanges commerciaux peuvent contraindre les politiques macroéconomiques nationales. En ce sens, Mundell a été, depuis le début des années 70, un grand défenseur de l’unification monétaire européenne. Mundell est d’ailleurs surnommé un des pères de l'euro (€) ; Mundell aida à sa création avec notamment le travail qu’il effectua sur la théorie de l'optimalité de l'union monétaire en 1961.
La théorie de la zone monétaire optimale
La théorie de la zone monétaire optimale (ou de l'optimalité de l'union monétaire) élaborée par Mundell s’applique dans le cas où un État opte pour une l’union monétaire au lieu d’une autonomie monétaire. Elle explique si cette union est optimale, et dans le cas où elle ne le serait pas, comment elle serait tout de même soutenable et souhaitable.
En adhérant à une zone monétaire, les États se trouvent alors à fixer le taux de change entre tous les États membres de l’union puisqu’ils utilisent la même monnaie. Un État dont les prix sont trop élevés par rapport aux autres adhérents n’aura plus l’équilibre selon le mécanisme classique d'ajustement des prix au niveau international de David Hume , c’est-à-dire qu’avec des prix trop élevés la demande étrangère pour ces biens diminue. En conséquence, la valeur de la monnaie diminue également. Ce qui résulte en une baisse de l’activité économique et à une diminution des prix. Par contre, au sein d’une union monétaire, la valeur de la monnaie demeure la même et si les prix sont rigides, ceci risque fort d’amener des conséquences économiques négatives pour cet État. Une telle union monétaire est alors désignée comme non optimale. Pour contrer cela, il faut alors que la mobilité du travail soit parfaite et vienne constituer un substitut à la variation des prix. Dans notre exemple, il s’agirait d’une émigration de la main d’œuvre vers les autres États de l’union.
Mundell concluait dans son article que les États-Unis n’étaient pas une zone monétaire optimale. La flexibilité des prix et la mobilité du travail n’étant pas parfaite, d’autres mécanismes devaient alors compenser les écarts entre les États. Pour les États-Unis, il s’agissait des transferts interétatiques provenant du gouvernement fédéral qui permet de maintenir la cohésion de cette zone monétaire non optimale.
C’est toujours dans l’idée d’une union monétaire européenne et d’une future devise nommée aujourd’hui l’euro, que Mundell a été conseiller[1] auprès du comité monétaire de la Communauté économique européenne (CEE) en 1970, et qu’en 1972-73 il a fait partie du groupe d’études de la CEE sur l’Union monétaire. De plus, il a été conseiller pour plusieurs autres agences et organismes internationaux comprenant les Nations Unies, le FMI, la Banque Mondiale, plusieurs gouvernements d’Amérique latine et d’Europe, le Réserve fédérale des États-Unis ainsi que le département du trésor américain et le gouvernement du Canada.
Plus récemment, Mundell s’est prononcé au sujet d’une éventuelle monnaie mondiale unique. Selon lui, la mise en place d’une telle monnaie « constituerait un formidable outil de promotion du commerce mondial dans un climat d’ouverture et de transparence. Il n’y aurait plus de crise de change, ni de ces opérations d’arbitrage […] sur les produits dérivés circulant actuellement dans le monde » [2]. Mundell considère inefficace, voir absurde, d’être contraint au système de change actuel. Par contre, il explique qu’il y aurait deux façon d’instituer une « monnaie mondiale, soit au moyen d'une banque mondiale émettant du papier monnaie, soit en revenant à l'étalon-or »[3] tel qu’à l’époque de Bretton-Woods. Mundell soutient cette dernière option car il considère que l’idée d’opter pour une banque mondiale et de « confier à une poignée de gens tous les pouvoirs monétaires en leur demandant de ne s'en servir que pour maintenir la stabilité de la monnaie est utopique sur la longue période » [4].
Ceci dit, Robert Mundell est associé à l’école des néo-keynésiens, soit l’une des plus importantes. Cette école a pour objectif de réaliser la synthèse entre les néoclassiques et Keynes. Rappelons que durant les années 50 et 60, le courant keynésien était encore très fort et qu’il n’y a nul doute que Mundell fut influencé par le keynésianisme durant ses études et au début de sa carrière; d’autant plus que Mundell élabora à partir de la théorie keynésienne un nouveau modèle en généralisant la théorie keynésienne à la dynamique monétaire, aux taux de change et aux marchés des capitaux dans les économies ouvertes.
Le modèle de Mundell-Fleming
De 1960 à 1962, Robert Mundell et Marcus Fleming publient des articles indépendants sur les effets à court terme de la politique monétaire et fiscale en économie ouverte. Cependant, c’est dans un nouvel article en 1963 que Mundell établi de façon claire et solide les effets du commerce extérieur et des mouvements de capitaux sur le modèle d'économie fermée appelé IS-LM. Autrement dit, il ajoute au modèle IS-LM l'équilibre entre les importations et les exportations, et les flux de capitaux entrants et sortants. Cette théorie permet dorénavant d’expliquer le rôle primordial joué par le système de taux de change, c'est-à-dire comment dans un système de taux de change variable la politique monétaire devient un outil efficace contrairement à la politique fiscale qui ne l'est pas, et contrairement l’inverse lorsqu'il s'agit d'un système de taux de change fixe. Les analyses résultant du modèle de Mundell-Fleming furent très pertinentes lors de l’effondrement du système de Bretton-Woods et de l'ouverture des marchés internationaux de capitaux au début des années 70.
L'effet Mundell-Tobin
Mundell fut le premier à suggérer que l’augmentation du taux d’intérêt nominal devrait ralentir, proportionnellement parlant, quand l’inflation augmente puisqu’en réponse à l’inflation, les gens devraient détenir moins de monnaie mais plus d’autres types de capitaux, ce qui devrait contraindre la demande monnayable et l’augmentation du taux d’intérêt nominal. De façon plus formelle, l'effet Mundell-Tobin[5] révèle que la baisse du taux d’intérêt réel résultant d’une hausse de l’inflation anticipée qui accroît le taux d’intérêt nominal, diminue les encaisses monétaires réelles et la richesse réelle et, de ce fait, réduit la consommation et accroît l’épargne.
Autres Contributions
Ajoutons que Mundell a apporté sa contribution dans plusieurs autres domaines de la macro-économie. Entre autres, il a œuvré largement sur la dynamique monétaire. Bien avant d’obtenir son prix Nobel en 1999, Robert Mundell était déjà une sommité internationale.
Titres honorifiques
Doctorats honorifiques ou titres de professeur associé
- Université de Paris
- Université du Peuple de China
- Université de Miami
- Université du Queen de Kingston, Ontario
- Université Bishop, Québec
- Université de la Colombie Britannique
- Université Nouvelle de Lisbonne
- Université d'Économie de Prague
- Université Gustavus Adolphus du Minnesota
- Fondation Getulio Vargas de Rio de Janeiro
- Université de San Francisco de Quito, Équateur
- Académie de la Finance de Moscou
- Université du Nord du Paraguay
- Université Nanking
- Université Jiaotong de Shanghai
- École Graduée de la Banque du Peuple de Chine
- Université de Piraeus
- Université du Commerce de Pékin
- Académie Chinoise en Sciences Sociales
- Institut d'Économie Mondial de Pékin
- Collège de finance Guangzhou de Canton, Chine
- Université Johns Hopkins
- Université Nankai de Tianjin, Chine
- Chaire honorifique du Centre de Recherches Économiques de l'Université Jiao tong à Shanghai
- Doyen honorifique du Collège d'Ingénierie Financière Shenzhen de l'Université Nankai
Ouvrages
- Monetary Theory: Interest, Inflation and Growth in the World Economy, 1971
- The Dollar and the Policy Mix:1971, 1971
- International Economics, 1968
- Man and Economics, 1968
- Inflation and Real Interest, 1965
- Capital Mobility and Stabilization Policy under Fixed and Flexible Exchange Rates, 1963
- The appropriate Use of Monetary and Fiscal Policy for Internal and External Stability, 1962
- The International Disequilibrium System, 1961
- Flexible Exchange Rates and Employment Policy, 1961
- A Theory of Optimum Currency Area, American Economic Review, 1961
- The Pure Theory of International Trade, 1960
- The Monetary Dynamics of International Adjustement under Fixed and Flexible Exchange Rates, Quarterly Journal of Economics, vol 74, 1960
- International Trade and Factor Mobility, 1957
Notes
- ↑ The works of Robert A. Mundell - Biography
- ↑ Bulletin du FMI 12 mars 2001
- ↑ L'avenir des monnaies
- ↑ MNR - Discours de Philippe MILLIAU - La puissance monétaire
- ↑ mankiw.univ-lemans.fr/Glossaire/glossaire.pdf
Voir aussi
Liens internes
- Règle de Mundell
- Triangle d'incompatibilité
- Modèle de Mundell-Fleming
- Liste des économistes célèbres
Liens externes
- Site personnel
- Page de R. Mundell de l'Université de Columbia
- bastiat.net
- depts.washington.edu
- jdi.econ.queensu.ca/Publications/Mundell.html
- nobelprize.org
- www.imf.org/external/pubs/ft/survey/fre/2001/031201F.pdf
- Portail de l’économie
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