- 'Abbâs Effendi
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Article connexe : Translittération baha'ie.
'Abbás Effendi (perse: عباس افندی), plus connu sous le titre de `Abdu’l-Bahá (arabe : عبد البهاء, "Serviteur de Bahá'"), naquit à Téhéran le 23 mai 1844 (cinquième jour de Jamádíyu’l-Avval 1260 ap.H.) ; Il était le fils aîné de Bahá’u’lláh (1817-1892, fondateur du Bahaïsme) et de sa première épouse Ásiyih Khánum (1820-1886), plus connue sous son titre de Navváb. Il avait huit ans lorsque son père fut jeté dans la prison du Síyáh-Chál à Téhéran, où celui-ci connut une expérience mystique qui donnera naissance à la Foi baha'ie. Il lui rendit visite et fut profondément meurtri de voir le collier de fer et les chaînes qui emprisonnaient son cou.
Une fois son père libéré, `Abdu’l-Bahá devait devenir le plus proche compagnon de Bahá’u’lláh, qu’il suivit pendant toute sa vie au cours de son exil de 40 années à travers le Moyen-Orient, et dont il fut le soutien permanent.
Son érudition, mais aussi son abnégation, sa grande humilité, ajoutées à l’admiration même de son père envers lui, valurent à `Abdu’l-Bahá le titre de « Mystère de Dieu » (Sirru'lláh) et celui de « Maître » (Sarkár-i-Áqá), encore employé respectueusement aujourd’hui lorsque les bahá’ís parlent de lui. Il représente pour la communauté, comme pour chaque individu un modèle de vie que chacun s’efforce de suivre. Son père lui décerna aussi le titre de la « Plus Grande Branche » (en arabe: الغصن الأعظم Ghuṣn-i-A‘ẓam), et en fit dans son testament (Kitáb-i-'Ahdí) le « Centre de son l'Alliance », l’unique chef de sa communauté et l’unique interprète autorisé de ses écrits.
`Abdu'l-Bahá épousa Munírih Khánum (1848-1938), fille de Mírzá Muhammad `Alíy-i-Nahrí, dans la maison de `Abbúd à `Akká le 8 mars 1873[1]. De leur union naquirent neuf enfants, dont seulement quatre filles parvinrent à l’âge adulte : Ḍíyá'iyyih Khánum (la future mère de Shoghi Effendi), Túbá Khánum, Rúḥá Khánum et Munavvar Khánum[2]
C’est après le décès de son père, que `Abbás Effendi prit le titre de `Abdu’l-Bahá. Il resta prisonnier de l’Empire ottoman, mais à travers ses lettres et un contact direct avec les premiers croyants occidentaux qui se rendaient en Palestine, il contribua à la propagation de la religion nouvelle hors du Moyen-Orient. `Abdu’l-Bahá a joué un rôle clé en explicitant la vision planétaire de son père et en faisant de la Foi bahá’íe, petit mouvement né au Moyen-Orient, une religion mondiale.
Après la révolution des Jeunes-Turcs, `Abdu’l-Bahá retrouva sa liberté et put voyager. En août 1911, il quitta la Terre Sainte pour se rendre en Europe où il séjourna quatre mois, notamment à Londres et à Paris. Il y rencontra à nouveau les croyants occidentaux et donna chaque jour des conférences sur la Foi bahá’íe et ses principes.
Le printemps suivant, `Abdu’l-Bahá entama un long voyage d’un an, à nouveau en Europe, aux États-Unis et au Canada. Ce voyage aida considérablement à la propagation de la Foi bahá’íe dans ces deux derniers pays.
À la déclaration de la Première Guerre mondiale, `Abdu’l-Bahá était de retour en Terre Sainte. Dans ses messages à l’Occident, il lança un avertissement, revenant constamment sur la nécessité d’établir la fédération mondiale souhaitée par son père pour prévenir une telle guerre.
Pendant la guerre, `Abdu’l-Bahá passa son temps à appliquer les principes défendus par son père et par lui-même. Par exemple, il organisa personnellement près de Tibériade un vaste projet de développement agricole qui fournit une importante récolte de blé à la région et empêcha la population de mourir de faim. Pour son action, `Abdu’l-Bahá fut nommé Chevalier ("Sir") par le gouvernement britannique le 27 avril 1920.
Il quitta ce monde à Haïfa le 28 novembre 1921, après quarante ans d’emprisonnement, d’exil et de souffrances, et toute une vie de dévouement et de service, non sans avoir désigné comme successeur, dans la fonction de Gardien de la Foi bahá’íe, son petit-fils Shoghi Effendi (1897-1957).
Mon nom est `Abdu'l-Bahá [littéralement, le serviteur de Bahá]. Ma qualité est `Abdu'l-Bahá. Ma réalité est `Abdu'l-Bahá. Ma louange est `Abdu'l-Bahá. Ma soumission à la Perfection bénie [Bahá'u'lláh] est mon glorieux et brillant diadème, et servir la race humaine tout entière ma religion perpétuelle…Je n’ai point de nom, point de titre, point de mention, point de louange autre que `Abdu'l-Bahá. C’est là mon ardent désir; c’est là mon aspiration la plus profonde; c’est là ma vie éternelle. C’est là ma gloire infinie.[3]
Sa dépouille repose actuellement dans le mausolée du Báb sur le Mont Carmel à Haïfa, en attendant la construction prévue de son propre mausolée.
Ouvrages de ’Abdu’l-Bahá traduits en français
- "`Abdu’l-Bahá à Londres", retranscription des discours tenus par `Abdu’l-Bahá lors de son séjour à Londres en 1912, édité par la Maison d’éditions baha’ies (Bruxelles, Belgique), (ISBN 978-2-87203-040-8)
- Art Divin de Vivre
- "Bases de l'Unité du Monde" (extraits de ses discours lors de son périple en Occident), Maison d’éditions baha’ies (Bruxelles, 1981), D/1981/1547/10
- "Catastrophe du Titanic", causerie de `Abdu'l-Bahá qui avait refusé de voyager en Amérique sur le Titanic en 1912 avant qu’il ne coule, et leçon à en tirer pour l’humanité.
- Causeries de `Abdu'l-Bahá à Paris (extraits de ses discours lors de son voyage à Paris en 1911), Maison d’éditions baha’ies (Bruxelles 1987), (ISBN 978-2-87203-006-4)
- "Joie de `Abdu'l-Bahá" dans ses moments de faiblesse.
- "Leçons de Saint-Jean-d’Acre" (explications de la Foi Baha'ie à des occidentaux), traduites du persan par Hippolyte Dreyfus, Presses Universitaires de France (Paris, 5 ° édition corrigée 1982), (ISBN 978-2-13-037588-3)
- "Lettre de `Abdu'l-Bahá au célèbre Professeur suisse Auguste Forel", Maison d’éditions baha’ies (Bruxelles, 1974)
- "Mémorial des fidèles" (anecdotes sur la vie exemplaire de 69 baha'is), Maison d’éditions Fada’il (Niamey, Niger, 2002).
- "Politique" (siyasiyya), une des premières œuvres de 'Abdu'l-Bahá démontrant aux dirigeants persans tout le bénéfice que leur pays pourrait tirer des enseignements baha’is.
- "Secrets de la Civilisation divine", Maison d’éditions baha’ies (Bruxelles, 1973), D/1973/1574/10
- "Sélection des écrits de `Abdu'l-Bahá", Maison d’éditions baha’ies (Bruxelles, 1983), D/1547/1983/1
- "Tablette de `Abdu'l-Bahà à Breakwell", révélée en l’honneur de Thomas Breakwell au moment de son décès à Paris. Ce document retrace aussi la vie de ce croyant hors du commun.
- "Tablette pour le Martyre du Bàb"
- "Tablettes du Plan Divin" (explications du plan divin pour la nouvelle ère humaine)
- "Volonté et Testament de `Abdu'l-Bahá", Maison d’éditions baha’ies (Bruxelles, 1970), D/1970/1547/6
Notes
- Taherzadeh, Adib : "La Révélation de Bahá'u'lláh", Tome 2 : Andrinople 1863-68, édité par la Librairie baha'ie (Paris France)
- ISBN 978-0-85398-439-9) Taherzadeh, Adib : "The Child of the Covenant", p.305, édité par George Ronald (Oxford, UK, 2000), (
- Propos de `Abdu'l-Bahá cités par Shoghi Effendi, p.131 de "L'Ordre mondial de Bahá'u'lláh", Maison d'Éditions Bahá'íes (Bruxelles, 1re édition, 1993)
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