- Remparts médiévaux de Metz
-
Remparts de Metz Type remparts Début construction XIIIe siècle Fin construction XVIe siècle Destination initiale Cité fortifiée Protection Classé MH
Coordonnées Pays France
Anciennes provinces de France Trois-Évêchés Région Lorraine Département Moselle Commune française Metz modifier Les remparts médiévaux sont les premières fortifications de Metz à succéder aux remparts romains. Construits au XIIIe siècle, ils se composaient à l’époque d’un mur d’enceinte de sept kilomètres avec trente-huit tours de guet et dix-huit portes.
Sommaire
Histoire
Les tours avaient une chambre pour les soldats et un garde-manger dans lequel des vivres était entreposées pour soutenir un siège de six mois. Chaque tour était entretenue par une corporation de métiers dont elles portent encore le nom (celles avec un astérisque sont encore debout en 1857) : des Barbiers*, des Bouchiers, des Boullangiers, des Bourçiers*, des Chandelliers, des Charpentiers, des Chauldronniers*, des Cherriez, des Chevriers, des Cloweteurs, Commoffle, des Courvoisiez, des Coustelliés*, des Drappiers, des Escrepenniers, des Harenguiers, des Lennyers, des Mareschaulx, des Massons*, des Merciers, des Pelletiers, des Pescheurs, des Poinetres, des Pottiers, des Racowateurs, des Revendeurs, des Tailleurs*, des Tanneurs, des Tonneliers, des Tysserans*, des Viéciers, des Vignerons*, des Wercolliers*[1].
Le pont des Basses-Grilles (construit en 1360) était défendu par la tour des Esprits, et correspond à l’endroit où le bras de la Seille qui coulait rue des Tanneurs et rue Haute-Seille jusqu’en 1903 (voir quartier Outre-Seille) se jetait dans l’autre bras aux pieds des remparts. La tour éventrée dévoile des voûtes d’ogives gothiques. Elle avait aussi pour nom Tour des sorcières, car, dit-on, les sorcières s’y réunissaient[2]…
La tour Camoufle, construite en 1437, porte le surnom de Jacob de Castel, dit « Camoufle », un artilleur du XVe siècle, célèbre pour son adresse.
La canonnière Dex, bâtie en 1527, est ornée de rangées de pointes de diamant, de bombes et de grelots.
Les ouvertures des canonnières sont décorées de masques grotesques. La figure la plus curieuse représente un homme jambes écartées, pantalon baissé, passant la tête entre les jambes et présentant son derrière à l’ennemi.
Le pont des Grilles, dernier pont à l’est de Metz, était fortifié : des grilles pouvaient descendre sous ses arches pour bloquer le passage des bateaux[3].
Au XVIe siècle, la citadelle de Metz vient s’intégrer aux remparts ; une partie des remparts médiévaux sont remplacés par un système bastionné et des casernes sur la rive gauche de la Moselle, à l’ouest de la cité. Un mur percé de meurtrières est ajouté aux remparts le long de la Seille ; il sert de fausse braie pour protéger la base du rempart.
Les remparts étaient percés d’une multitude de portes dont les plus utilisées étaient : la porte du Saulcy (place du Saulcy), la porte de France (à l’extrémité du pont des Morts), la porte de Thionville (à l’extrémité du pont de Thionville), la porte de Chambière (rue Chambière), la porte Sainte-Barbe (boulevard de Trèves), la porte des Allemands (rue des Allemands), la porte Mazelle (place Mazelle), la porte Serpenoise (avenue Robert Schuman), la porte de la Citadelle (à la place du Palais du Gouverneur) et la porte Saint-Thiébaut (au niveau de la rue François de Curel).
Durant l’annexion allemande, entre 1901 et 1906, une grande partie des remparts, devenus inutiles, est démolie pour créer le boulevard bordant le centre-ville (actuellement boulevard André-Maginot, avenue Jean XXIII, avenue Foch et avenue Joffre) ainsi que le nouveau quartier impérial (Nouvelle Ville).
Une portion de ces remparts, avec ses tours longeant la Seille et la Moselle sur 1,5 km[4], entre la porte des Allemands et le pont des Grilles, est épargnée.
Les vestiges des remparts les plus importants sont : la porte des Allemands à l’est au niveau du pont sur la Seille, la tour Camoufle sur l’avenue Foch et la porte Serpenoise.
La restauration des remparts médiévaux a fait l’objet de plusieurs tranches de travaux, la troisième datant de 2007.
Protections
Les remparts font l’objet d’une série de protections par l’État.
Les restes des anciens remparts, situés au nord et au nord-est de l’Arsenal sont inscrits par arrêté du 12 octobre 1929[5].
La tour Camoufle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 31 octobre 1929[5].
La tour des Esprits, la partie des remparts comprise entre celle-ci et la tour Camoufle, ainsi que les constructions dites « basses grilles de la Seille » sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 14 avril 1932[5].
La porte des Allemands est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 3 décembre 1966[5].
L’ancienne porte de prison, transférée de la rue Lasalle sur la face intérieure du rempart médiéval en 1980, est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 27 octobre 1971[5].
Galerie photos
Voir aussi
Notes et références
- Journal de Jehan Aubrion, bourgeois de Metz de Jean Aubrion et Pierre Aubrion, éditeur F. Blanc, imprimeur, 1857, p. 549-550. Topographie messine 1465 1512, dans
- Miroir du temps — Tour des Esprits
- La rainure dans laquelle elles coulissaient est toujours visible. C’est au pont des Grilles que s’arrête le rempart aujourd’hui.
- Journées européennes du patrimoine 19 et 20 septembre 2009— 35. Les fortifications de la ville de Metz, dans Metz Magazine, hors série no 3, 2009, p. 9.
- Notice no PA00106837, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Lien externe
- Miroir du temps—Galerie de cartes postales anciennes des portes et tours de Metz apposées à des photos récentes.
Catégories :- Patrimoine militaire de Metz
- Architecture militaire
- Architecture gothique
Wikimedia Foundation. 2010.