- Fortifications de la ville de Metz
-
Fortifications de Metz
Les fortifications de Metz, en Lorraine, sont particulièrement soignées, en raison de la position stratégique de cette ville, entre la France et l’Allemagne. Metz est une place forte depuis le XVIe siècle et la construction de la citadelle après le siège de Charles-Quint en 1552. Ayant visité la place en 1675, Vauban aurait déclaré : « Les autres places du royaume couvrent la province, Metz couvre l’État ». Ses plans furent en partie suivis en 1676, puis repris par son élève Louis de Cormontaigne entre 1728 et 1749. À cette époque, une partie des remparts médiévaux fut remplacée par un système bastionné et des casernes sur la rive gauche de la Moselle (1728-1732). Sur la rive droite de la Seille, entre la porte des Allemands et la Moselle, on conçut en miroir la double couronne de Bellecroix (1731-1733). Au Fort-Moselle, on construisit alors un hôpital militaire royal et un corps de caserne d’artillerie. Un corps de caserne de cavalerie fut construit à Chambière de 1732 à 1736. L’ensemble de la ville était bastionné, rendant sa prise improbable.
Au cours du XIXe siècle, les progrès de l’artillerie obligèrent les ingénieurs français à concevoir un nouveau système défensif autour de la place forte de Metz, la première ceinture fortifiée. Ce dispositif est à l'origine composé de quatre forts avancés et détachés, les forts du Saint-Quentin et de Plappeville à l'ouest, et les fort de Saint-Julien et de Queuleu à l'est. Ce dispositif, conçu notamment par le colonel Séré de Rivières, était inachevé en 1870. Dans un premier temps, il fut complété par la construction de sept autres forts, par les ingénieurs militaires allemands, entre 1871 et 1898. Dans un second temps, la première couronne de forts fut doublée par une seconde ceinture fortifiée, composée de neuf groupes fortifiés, entre 1899 et 1916.
Les forts sont généralement composés de plusieurs grandes casernes entourées de blockhaus plus petits. Les casernes, enterrées sur trois côtés, tournent le dos aux tirs ennemis, n'offrant aux regards qu'une façade appareillée pour les plus anciennes, ou bétonnée pour les plus récentes. Les casernes ont généralement des murs de plus de deux mètres d'épaisseur et une couverture de plusieurs mètres de terre compactée, souvent renforcée par une chape de béton d'un à deux mètres d’épaisseur. Des tunnels souterrains relient la plupart des structures entre elles. Les forts les plus anciens sont entourés de larges tranchées, véritables douves sèches dont la profondeur atteint parfois une dizaine de mètres. Ces forts étaient en outre entourés d’un réseau dense de fil de fer barbelé.
Sommaire
Moyen Âge
Depuis l’Annexion
Forts de la première ceinture fortifiée
- Fort de Saint-Privat (1870) / Fort Prinz August von Württemberg (1872 - 1875)
- Fort de Queuleu (1867 - 1870) / Fort Goeben (1871 - 1890) : au sud-est
- Fort des Bordes (1870) / Fort Zatrow (1874 - 1875) : à l’est, complètement enterré entre les quartiers de Borny et Vallières-Les Bordes
- Fort de Saint-Julien (1867 - 1870) / Fort Manteuffel (1871-1891)
- Fort Gambetta / Fort Hindersin (1879 - 1881)
- Fort Déroulède / Fort Kameke (1876 - 1879)
- Fort Decaen / Fort Schwerin (1878 - 1880)
- Fort de Plappeville (1867 - 1870) / Fort Alvenslebenn (1871 - 1891) : au sud-ouest
- Groupe fortifié du mont Saint-Quentin (1867 - 1870) / Feste Prinz Friedrich-Karl (1872 - 1892)
- Fort Diou (1867 - 1870) / Ostfort (1872 - 1892)
- Fort Girardin / Fort Mannstein (1872 - 1892)
Forts de la seconde ceinture fortifiée
- Groupe fortifié l'Aisne / Feste Wagner (1904-1912)
- Groupe fortifié Driant / Feste Kronprinz (1899 - 1905)
- Groupe fortifié François de Guise / Feste Leipzig (1907-1912)
- Groupe fortifié Jeanne d’Arc / Feste Kaiserin (1899-1905)
- Groupe fortifié Lorraine / Feste Lothringen (1899-1905)
- Groupe fortifié La Marne / Feste GeneralFeldMarshall Freiherr von der Goltz (1907-1916)
- Groupe fortifié Verdun / Feste Haeseler (1899-1905), ou Feste Graf Haeseler
- Groupe fortifié l’Yser / Feste PrinzRegent Luitpold (1907-1914)
- Fort Lauvallière / i-werke Belle-Croix (1908-1914) : au nord-est, au nord de Borny
« Les Sept nains »
Entre 1912 et 1916, les ingénieurs allemands construisent une ligne de fortification légère, entre les forts Driant et Jeanne d’Arc. En raison de leur vulnérabilité par rapport aux forts de la seconde ceinture fortifiée, ce groupe de fortins fut surnommé « The seven Dwarves » par les GIs de la IIIe armée américaine, au cours de la bataille de Metz, qui se déroula entre septembre et décembre 1944.
Du sud au nord, ce système défensif « léger » se compose de :
- l’ouvrage d’infanterie de Marival
- le point d’appui de Vaux Sud
- le point d’appui de Vaux Nord
- l’ouvrage d’infanterie de Bois-la-Dame
- le point d’appui de Jussy Sud
- le point d’appui de Jussy Nord
- le point d’appui de Saint-Hubert
Bibliographie
- Christian Dropsy, Les fortifications de Metz et Thionville, Bruxelles, 1995.
- Alain Hohnadel, La bataille des Forts Verdun face à Metz, 1995, (ISBN 2-84048-087-5).
Lien externe
- Portail de Metz
Catégories : Patrimoine militaire de Metz | Architecture militaire
Wikimedia Foundation. 2010.