- Ratonnade
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Une ratonnade est une violence physique exercée à l'encontre de personnes d'origine nord-africaine. Par extension, le terme peut s'appliquer aux violences exercées contre une minorité ethnique ou un groupe social[1].
Sommaire
Étymologie
L'expression vient du mot raton, très fortement péjoratif et raciste, apparu en 1937[2], qui désigne un Maghrébin en argot français. À noter qu'un raton est un petit rat dans la langue française.
Historique
Les ratonnades (au sens premier historique, c'est-à-dire des violences contre les personnes nord-africaines) ont été particulièrement violentes dans les années 1950 et 60, faisant de très nombreux blessés et morts dans le contexte de la guerre d'Algérie.
La plus importante fut le massacre des Algériens à Paris les 17 et 18 octobre en 1961, qui fut qualifiée de ratonnade à l'époque, et qui fit des dizaines de morts (les estimations varient de 30 à plus de 200), dans la suite de l'affaire de la station de métro Charonne en février. Une autre ratonnade importante fit 127 blessés graves[3] : la « ratonnade de la Goutte d'Or », les 2 et 3 avril 1961.
Ces dizaines de morts dans les manifestations font suite à des centaines d'arrestations arbitraires d'Algériens par la police de Paris et les supplétifs FPA[4], à l'occasion desquelles de nombreux Algériens ont été torturés, parfois à mort. Parmi les tortures, citons celle où on fait boire au prisonnier de l'eau de Javel. Des viols ont également été commis pendant les perquisitions chez les Algériens de Paris[5].
Au Royaume-Uni, de nombreuses ratonnades, appelées là-bas "paki bashing", ont été commises par des racistes d'extrême droite dans les années 1970 à la suite de la venue d'immigrés pakistanais ("Paki" est un terme informel péjoratif utilisé pour désigner une personne d'origine pakistanaise).
En Espagne, des ratonnades eurent lieu suite aux attentats du 11 mars 2004 à Madrid, plus précisément en Andalousie.
En revanche, le phénomène de ratonnade exercée par des citoyens ordinaires a été également très important. Il est notamment, mais pas seulement, le fait de skinheads néonazis, comme Blood and Honour appelant à la violence contre les immigrés. Un des derniers exemples en France fit un mort[6].
Voir aussi
Références
- Définition sur Le Trésor de la Langue Française informatisé
- Alain Rey, Dictionnaire LE ROBERT, 1998 Dictionnaire historique de la langue française, dir.
- p. 111 Ratonnades à Paris,
- Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 90, février 2006 Emmanuel BlanchardPolice judiciaire et pratique d'exceptions pendant la guerre d'Algérie ,
- p. 40–100 Les harkis à Paris dans le livre de Paulette Péju, Ratonnades à Paris,
- L'Humanité. Autre exemple de violences commis par des skinheads en réunion: L'humanité Mouloud Aounit : non au "racisme ordinaire", 21 mai 1998, L'Humanité
Bibliographie
- Ratonnades à Paris, 1961, de Paulette Péju, publié aux Éditions F. Maspero, préfacé par Pierre Vidal-Naquet. L'ouvrage fut censuré. Il ne fut jamais réédité avant 2001. ISBN 2-7071-3329-9
- Arabicides, une chronique française, 1970-1991, par Fausto Giudice, éditions La Découverte, Paris 1992. ISBN 2-7071-2035-9
Liens internes
- Escadron de la mort
- Rejet social
Liens externes
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