Raid d'Entebbe

Raid d'Entebbe
Opération Entebbe
Opération Thunderbolt - Opération Jonathan
L’aéroport d’Entebbe.
Laéroport dEntebbe.
Informations générales
Date 4 juillet 1976
Lieu Aéroport international dEntebbe, Ouganda
Issue Mission réussie ; 102 otages sur 105 secourus.
Belligérants
Drapeau d'Israël Israël PFLP PFLP-EO
Revolutionäre Zellen.png Revolutionäre Zellen
Drapeau d'Ouganda Ouganda
Commandants
Drapeau : Israël Yekutiel Adam
Drapeau : Israël Dan Shomron
Drapeau : Israël Benjamin Peled
Drapeau : Israël Yonatan Netanyahou
PFLP Wadie Haddad
Revolutionäre Zellen Wilfried Bose
Drapeau : Ouganda Idi Amin
Forces en présence
Environ 100 commandos, dont Sayeret Matkal, Sayeret Tzanhanim et Sayeret Golani, ainsi que léquipage aérien et le personnel de secours. 7 terroristes. Nombre de soldats ougandais inconnu.
Pertes
1 commando tué.
5 commandos blessés.
Terroristes
Tous les 7 tués.
Soldats ougandais
45 soldats tués.
Nombre de soldats ougandais blessés inconnu.
11 avions détruits.

Le raid dEntebbe, aussi connu sous le nom Opération Entebbe ou Opération Thunderbolt, sest déroulé dans la nuit du 3 au 4 juillet 1976, à laéroport international dEntebbe en Ouganda. Il a été appelé opération tonnerre par les forces militaires israéliennes layant planifiée et exécutée, et a été nommé rétroactivement opération Jonathan[1] après la mort du colonel Jonathan Netanyahou, le seul soldat israélien tué au cours du raid, frère cadet du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Sommaire

La prise d'otages

Le 27 juin 1976, le vol Air France 139, un Airbus A300B4 immatriculé F-BVGG, venant de Tel Aviv en Israël et transportant 244 passagers et douze membres déquipage[2], décolla dAthènes en Grèce, pour rejoindre Paris en France. Peu après le décollage à 12 h 30, le vol fut détourné par quatre terroristes. Les preneurs dotages, deux membres du Front populaire de Libération de la Palestine et deux Allemands (Wilfried Böse et Brigitte Kuhlmann) membres de la Fraction armée rouge, aussi connue sous le nom de Bande à Baader, prirent le commandement de lavion et le détournèrent vers Benghazi en Libye. , il resta au sol pendant sept heures pour réapprovisionner en carburant et pour relâcher une femme otage (Patricia Heiman, ressortissante britannique), puis redécolla à 21 h 40 pour se poser à 3 h 15 à laéroport international dEntebbe en Ouganda.

À Entebbe, les quatre preneurs dotages furent rejoints par trois autres pirates, et obtinrent le soutien des forces pro-palestiniennes du président ougandais, Idi Amin Dada. Les pirates étaient commandés par Wilfried Böse (et non pas, comme il est dit parfois, par Ilich Ramírez Sánchez dit « Carlos »). Ils exigeaient la libération de quarante Palestiniens emprisonnés en Israël et de treize autres détenus au Kenya, en France, en Suisse et en Allemagne.

Les passagers étaient retenus en otages dans le hall de transit du vieux terminal de laéroport international dEntebbe. Les preneurs dotages en relâchèrent dans un premier temps un grand nombre, ne gardant que les Juifs, qui étaient menacés de mort au cas Israël naccéderait pas à leur demande[3].

Le raid israélien

La tour de contrôle en 1994. Les dégâts dus à lassaut sont encore visibles.

Le gouvernement dIsraël laissa croire aux preneurs dotages que pour la première fois de son histoire, Israël acceptait de négocier. En fait, le gouvernement décida plutôt dentreprendre une action militaire de secours pour libérer les otages restants. Après plusieurs jours passés à réunir des renseignements et à planifier lopération, trois avions de transport Hercules C-130 de larmée de lair israélienne décollèrent secrètement dIsraël et atterrirent à laéroport dEntebbe sans être repérés par le contrôle aérien ougandais. Suivis par la suite dun avion contenant des équipements médicaux, qui atterrit à lAéroport international Jomo Kenyatta à Nairobi au Kenya. Un autre avion, hébergeant le poste de commandement de lopération, était parvenu au-dessus de laéroport dEntebbe.

Une centaine de soldats, incluant les membres du commando délite Sayeret Matkal, appuyés par la brigade Golani et probablement quelques hommes du Mossad[réf. souhaitée] furent envoyés à Entebbe, avec le soutien du gouvernement kenyan, alors adversaire du régime dIdi Amin Dada.

Les forces israéliennes atterrirent à 23 heures, avec les portes des avions cargo déjà ouvertes. Une Mercedes noire et une Land Rover, des modèles identiques à celles utilisés par Amin Dada et ses gardes du corps lorsquils venaient régulièrement rendre visite aux otages furent employées pour détourner les soupçons, et conduites par les soldats israéliens grimés de lavion jusquau terminal. Elles étaient prêtées par des civils israéliens, et apparemment repeintes en noir pour le raid, étant entendu quelles seraient retournées aux propriétaires avec leur couleur dorigine.

Les responsables ougandais de la tour de contrôle furent apparemment confondus par ce stratagème, si bien quils laissèrent la Mercedes et la Land Rover approcher du terminal. Les otages étaient assis dans le hall principal du bâtiment, directement adjacent à la voie de roulage. Les Israéliens sautèrent alors de leurs véhicules et jaillirent brusquement dans le terminal en criant : « À terre ! À terre ! » en hébreu. Un otage courut alors au-devant du commando et fut abattu. Trois pirates de lair dans le bâtiment visèrent alors les troupes israéliennes avec leurs armes et furent abattus. Un autre soldat demanda en hébreu : «  sont les autres ? » en parlant apparemment des terroristes. Les otages désignèrent la porte adjacente. Les soldats israéliens dégoupillèrent alors leurs grenades à main, défoncèrent la porte et les lancèrent à lintérieur de la pièce. Après les explosions, des soldats des commandos entrèrent dans la pièce et tuèrent les trois autres preneurs dotages, assommés par lexplosion. Les Israéliens retournèrent alors à leurs avions et commencèrent à embarquer les otages à bord. Quelques soldats ougandais commencèrent alors à leur tirer dessus depuis le toit de laéroport, tuant deux otages. Les Israéliens répliquèrent sans subir plus de pertes dans leurs rangs et achevèrent ainsi lembarquement. On a dit que cest à ce moment- que le commandant de lopération, Jonathan Netanyahou, a été tué. Mais dans son livre intitulé Entebbe : un moment défini du terrorisme, Iddo Netanyahou a dit que Jonathan était sur le point dentrer dans le terminal quand il a été touché par une rafale de AK-47. Il aurait alors donné lordre dévacuer les otages avant quon soccupe de ses blessures. Il mourut tandis quil était en train dêtre évacué dans le C-130.

Le raid dura environ une trentaine de minutes et six preneurs dotages furent tués. Un otage fut tué par les forces israéliennes. Sur 103 otages juifs, trois moururent. On a spéculé sur le fait que les forces israéliennes avaient capturé des preneurs dotages, mais il ny eut jamais de confirmation sur ce point. Le colonel Jonathan Netanyahou (frère de lhomme politique israélien Benyamin Netanyahou) a été le seul militaire israélien tué durant le raid. Un total de quarante-cinq Ougandais furent tués durant le raid, et les avions de combat ougandais entreposés sur la piste détruits, il sagissait de quatre MiG-17 et de sept MiG-21[4] (ce qui représentait un quart de laviation ougandaise[5]). Les otages furent transportés après les combats en Israël via Nairobi.

Dora Bloch, une otage de 73 ans, était à lhôpital de Kampala lors du raid israélien, admise à la suite dun grave malaise. Cest quelle mourut. En avril 1987, Henry Kyemba, alors ministre ougandais de la Santé, a raconté à la commission ougandaise des droits de lhomme que Dora Bloch a été traînée de force de lhôpital et assassinée par deux officiers de larmée suivant les ordres dAmin Dada. Ses restes furent récupérés en 1979 à la suite de la guerre entre la Tanzanie et lOuganda qui précipita la fin du dictateur.[réf. souhaitée]

Analyse

Une des raisons du succès du raid a été le fait que le terminal ont été retenus les otages a été construit par une entreprise israélienne. Les entreprises israéliennes étaient souvent impliquées dans la construction de bâtiments en Afrique durant les années 1960 et 1970. Lentreprise ayant construit le terminal avait toujours les plans, et les a fait parvenir au gouvernement israélien. De plus, plusieurs des otages relâchés ont donné de précieux renseignements sur laménagement intérieur des bâtiments, le nombre de preneurs dotages, limplication des troupes ougandaises et beaucoup dautres détails importants. Durant la préparation de lopération, il fut construit une réplique partielle de laéroport avec laide de civils israéliens ayant travaillé à sa construction.

Durant la semaine précédant le raid, Israël a essayé dobtenir la libération des otages par diverses voies. Beaucoup de sources[Lesquelles ?] indiquent que le gouvernement israélien avait préparé la libération des prisonniers palestiniens en cas déchec de la solution militaire. Un officier à la retraite, Chaim Bar-Lev, ayant connu pendant longtemps Amin Dada et ayant des relations personnelles fortes avec lui, a essayé de négocier sans succès au téléphone avec celui-ci pour obtenir la libération des otages.

Conséquences

Le gouvernement ougandais a plus tard[Quand ?] convoqué une session du Conseil de sécurité de lONU, afin dobtenir une condamnation du raid israélien pour violation de sa souveraineté nationale. Le Conseil de sécurité refusa de passer une résolution dans ce sens. À ladresse du conseil de sécurité, lambassadeur israélien Chaim Herzog déclara :

« Nous avons un message simple au Conseil : nous sommes fiers de ce que nous avons fait, parce que cela démontre au monde entier que pour un petit pays, Israël en la circonstance, avec lequel les membres du Conseil de sécurité sont maintenant tous familiers, la dignité, la vie humaine et la liberté constituent les valeurs les plus élevées. Nous sommes fiers, non seulement parce que nous avons sauvé la vie dune centaine de personnes innocentes - hommes, femmes et enfants - mais aussi parce que la signification de notre acte signifie la liberté humaine. »

— Chaim Herzog, Heroes of Israel, p. 284

Le succès de ce raid a aussi affaibli le gouvernement dictatorial dIdi Amin Dada et renforcé ses opposants. Le régime tomba 3 ans plus tard.[réf. souhaitée]

Films

Lévénement a été le sujet de plusieurs films.

Il en est également question dans Le Dernier Roi dÉcosse de Kevin Macdonald.

Livres

  • Aventures dans le ciel : coup déclat à Entebbe, Aviasport, no 557, Avril 2001
  • Lopération dEntebbe, Avions & pilotes : laviation racontée par les pilotes daujourdhui, no 8, Octobre 1989
  • Le Livre Entebbe, les secrets du raid israélien (1976) est un livre de Gérard de Villiers retraçant lépisode de cette prise dotages et du raid. Le livre raconte cette histoire à travers les yeux dun terroriste, de plusieurs otages et de létat-major israélien.
  • La bande dessinée : Opération Entebbé dessinée et racontée par Jacky Yarhi[6]

Notes et références

  1. (en) Timeline of Events - Half a Century of Independence 1948-1998 sur Ministère des Affaires Étrangères, 2 octobre 2002. Consulté le 8 octobre 2010. « The action is named Operation Jonathan, after Jonathan Netanyahu, an officer killed during the action. ».
  2. (en) Herbert Druks, The uncertain alliance : the U.S. and Israel from Kennedy to the peace process, Greenwood Publishing Group, coll. « Contributions to the study of world history », 2001, 294 p. (ISBN 0313314241) [lire en ligne (page consultée le 8 octobre 2010)], p. 156 .
  3. (en) Sol Scharfstein, Understanding Israel, KTAV Publishing House, 2006, 4e éd., illustré, 144 p. (ISBN 0881254282) [lire en ligne (page consultée le 26 octobre 2010)], p. 118 .
  4. (en) Nigeria : bulletin on foreign affairs, vol. 6, Nigerian Institute of International Affairs, 1972 [présentation en ligne], p. 2 .
  5. (en) Hans Kundnani, Utopia or Auschwitz: Germanys 1968 generation and the Holocaust, Columbia University Press, 2009, 374 p. (ISBN 0231701373) [lire en ligne (page consultée le 17 octobre 2010)], p. 134 .
  6. La fameuse « Opération Entebbé » dessinée et racontée par Jacky Yarhi, sur hassidout.org.

Articles connexes


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