- Radio FM en France
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Sommaire
Historique
Les débuts de l'utilisation de la bande FM en France remontent à 1954 avec un émetteur expérimental installé rue de Grenelle à Paris. La bande FM se trouve alors sous monopole d'État comme l'ensemble du média radio depuis l'ordonnance de 23 mars 1945. La RTF lance le 28 mars 1954 des programmes expérimentaux en modulation de fréquence, mais la couverture complète du territoire national est seulement achevée au milieu des années 1960. 16 émetteurs FM sont ainsi recensés en 1961, 109 en 1965 et 196 en 1971.
Le 27 mars 1960, le programme France IV disposant depuis 1954 d'une version spéciale pour être diffusée en FM est baptisée : « France IV - Haute Fidélité ». Le 8 décembre 1963, les stations de la RTF sont rebaptisées après un référendum auprès des auditeurs : « France Inter », « France Culture » et « France Musique ».
Le 5 janvier 1971, Radio France lance à Paris une station musicale nommée France Inter Paris qui deviendra FIP et sera reprise dans quelques grandes villes de province (Lille, Lyon, Marseille, Strasbourg, Bordeaux, Toulouse, Nantes St-Nazaire, Metz..). Le 2 juin 1980, Radio France lance Radio 7 à destination du jeune public francilien puis teste, en 1980 toujours, trois formats de stations locales publiques : urbaine avec Melun FM, départementale avec Radio Mayenne dirigée par l'animateur Daniel Hamelin de France Inter, et régionale avec Fréquence Nord dans le Nord-Pas de Calais. Parallèlement, à destination du public du troisième age Radio France lance au niveau national Radio Bleue sur les puissants émetteurs ondes moyennes relayant auparavant France Culture. Depuis, ce réseau reprend France Info pour les régions hors de portée des relais FM, à l'exception de l'émetteur de Paris (864 kHz) qui, équipé en stéréo expérimentale C-Quam, relaie la station parisienne de France Bleu.
À partir des années 70, quelques groupes de jeunes passionnés de radio commencent à émettre localement sur la FM, principalement au profit des opposants aux projets de centrales nucléaires (Radio Verte Fessenheim en Alsace, Radio Libre 44 à Nantes) ou des syndicats de secteurs industriels en déclin (Lorraine Coeur d'Acier à Metz, Radio-Quinquin dans le Nord), d'où leurs surnoms à l'époque de "radios pirates". Le 13 mai 1977, Radio Verte émet sur Paris et annonce le lancement de dizaines de radios FM un peu partout en France. Le défi fait grand bruit, les stations se multiplient et l’état multiplie saisies et brouillage. Considéré par le Premier ministre Raymond Barre comme « un germe puissant d’anarchie » les radios libres de la FM peinent à exister. L’élection de François Mitterrand en 1981 marque un changement véritable puisqu’il a soutenu les initiatives des radios libres, ayant lui-même soutenu et s'étant exprimé sur la radio Canal 75, proche du Parti Socialiste, pendant la campagne présidentielle. Après avoir hésité face à l’opposition de la presse écrite, les socialistes entament une timide libéralisation de la FM, limitation de la puissance, interdiction des revenus publicitaires. Bientôt ces contraintes cèdent au profit des stations les plus puissantes et les mieux organisées, NRJ, Skyrock, RFM... Les radios libres deviennent des radios locales privées. Par la suite la Loi Léotard de 1986 réforme le statut des radios privées en abandonnant la notion de zone géographique au profit de celle de seuil de population maximale desservie par une station. C'est l'ouverture aux réseaux privés nationaux qui se multiplient aux dépens des radios locales de province, progressivement rachetées pour constituer des relais des stations parisiennes.
À partir du début des années 1990, un réseau de radios autoroutières a été déployé sur 107.7 MHz. Sur cette fréquence unique sont présentes des stations différentes proposées par les sociétés d'autoroute. Ce réseau a bénéficié des expériences réussies d'isofréquence (émetteurs synchronisés sur une fréquence unique) permettant de développer les réseaux FM de France Info (105.5 MHz), RTL (104.3 MHz) et Europe 1 (104.7 MHz) dans les villes moyennes de province, en plus de leurs émetteurs déjà installés dans les principales agglomérations.
Décennie 2000
Aujourd'hui le spectre de la bande FM est proche de la saturation en de nombreux endroits, dont Paris. Des inégalités se ressentent dans le nombre de fréquences accordées aux catégories de radio et aux groupes: ces inégalités proviennent des conditions historiques de développement (premiers arrivés premiers servis, rachats de radios locales par des groupes, etc...).
En 2006, le CSA, en concertation avec les opérateurs (éditeurs de programmes et leurs diffuseurs) étudie plusieurs scénarios d'optimisation visant à améliorer la couverture des programmes actuels et permettre l'introduction de nouvelles fréquences. Les principes d'optimisation s'appuient principalement sur un rapprochement (géographique et en fréquence) des stations FM diffusant un même programme. L'optimisation est réalisée région par région. Elle est effectuée par le CSA en concertation avec les opérateurs et permet l'introduction de 15 à 20% de nouvelles fréquences, tout en réglant une série d'incohérences techniques héritées du passé. La mise en place des nouveaux plans de fréquences est réalisée à l'occasion de « NEVA » (nuit bleue radiophonique), dont le calendrier est fixé par le CSA.
Technique
Un même programme radio peut exister sur différentes fréquences ou canaux. Le système RDS permet à chaque station de diffuser sous forme numérique les fréquences dites alternatives des émetteurs situés en bordure de la zone de service et/ou présentant une grande probabilité d'être reçues.
Depuis 2006 le système Fmnet permet aujourd'hui la supervision et le contrôle technique du réseau FM français. Le dispositif offre, outre ces services professionnels, l'accès libre à la base de données des stations de radio FM en France ainsi que la vision, sur Google Earth de l'implantation des émetteurs.
Initialement destinées à pallier l'engorgement de la FM, les expériences de radio numérique (DAB, pour Digital Audio Broadcasting) menées à Paris et dans de rares villes de province n'ont jamais été suivies d'effet, les récepteurs n'étant pas disponibles dans le commerce et donc totalement inconnus du grand public. Depuis 2005, alors que les réseaux TNT (DVB-T) diffusent aussi les principales radios en numérique à l'étranger (en Allemagne ou au Royaume-Uni par exemple), la France n'a pas retenu cette option, mais celle d'une diffusion selon une norme différente. Au printemps 2011, le retard accumulé depuis plusieurs années a amené les pouvoirs publics à différer ce projet, les bandes de fréquences définitives n'étant pas même encore finalement retenues et empêchant toute construction, et donc toute vente de récepteurs dans le commerce.
Liens externes
Wikimedia Foundation. 2010.