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Quéménès
Quéménès
Kemenez (br)Géographie Pays France Archipel Archipel de Molène Localisation Mer Celtique (océan Atlantique) Coordonnées Superficie 0,47 km2 Côtes 3,42 km Géologie Île continentale Administration France Région Région Bretagne Département Finistère Commune Le Conquet Autres informations Découverte Préhistoire Fuseau horaire UTC+1 Îles de France L’île de Quéménès (Kemenez, en breton) est une petite île bretonne située au large du Finistère. Elle fait partie de l’archipel de Molène, en mer d’Iroise.
Sommaire
Géographie
Elle se trouve à 2 milles marins de l’île de Molène et mesure 1,6 km de long et 400 m de large. Une île plus petite, le Lédénes de Quéménès, lui est souvent associée, les deux îles étant reliées par une cordon de galets émergé à marée basse.
Histoire
Comme les îles voisines, Quéménès a probablement été occupée dès le néolithique, comme en témoignent des menhirs et des chambres mégalithiques[1].
Des fouilles archéologiques ont également permis de mettre au jour des pièces de monnaie datant du Moyen Âge. À la fin de cette période, l'île appartient à l'abbaye de Saint-Mathieu.[1]
Sous l'Ancien Régime, elle est — comme le reste de la région — soumise à des attaques britanniques récurrentes, comme celle de 1758, durant laquelle le bétail de l'île fut saisi.[1]
Le 5 juillet 1923, elle est achetée (en partie) par Mme Levasseur. Le 20 juin 1958, une partie de l'île est cédée par l'abbaye de Saint-Mathieu à François Kerlec'h.[1]
Cependant, ses propriétaires n'occupent l'île qu'à partir des années 60. Madame Floc'h, qui passa 50 ans sur l'île dont 17 ans veuve, mena l'exploitation agricole et la récolte du goémon à la belle saison, en ayant jusqu'à une trentaine d'ouvriers sous ses ordres.[1] Ensuite, la famille Tassin loua l'île à partir de 1953 puis l'acheta en 1960 à Mme Bellanger, pour l'occuper en permanence jusqu'à 1973[2].
L'exploitation agricole y fut la plus prospère de tout l'archipel molénais, sur 24 hectares de terre labourable, comptant jusque 10 chevaux, 12 vaches et porcs, des moutons et des volailles. Ce fut aussi un lieu privilégié pour la récolte du goémon, à tel point qu'on y monta une petite (et éphémère) usine d'iode.[1]
Le 10 mars 2008, le passage d'une tempête a révélé la présence de quatre squelettes (trois hommes et une femme) non identifiés sous la plage. Selon une première analyse de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, ils auraient été enterrés là entre 1966 et 1976[3]. Cependant, une datation au carbone 14 réalisée par le centre de datation par radiocarbone de l'Université de Lyon I, plus fiable, fait remonter la mort de ces individus avant 1640. L'hypothèse d'un lien avec un centre de redressement fermé au début des années 1960 sur l'île voisine de Trielen, qui a défrayé la chronique[2] (tout en étant incohérente avec la première datation des squelettes[4]), est définitivement écartée[5].
Le 8 octobre 2008, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Rosny-sous-Bois rend ses conclusions au sujet d'une petite sphère de plomb trouvée près des squelettes au mois de juillet précédent. Il s'agirait d'un projectile utilisé dans des « armes à feu à chargement par la bouche », selon les dires du procureur de la République de Brest, Xavier Tarabeux, qui conclut : « Maintenant, c’est à l’Histoire de prendre le relais »[6]. L'IRCGN précise que les munitions de ce type étaient utilisées entre 1617 et 1848, ce qui corrobore les analyses du centre de datation de Villeurbanne[7].
Valorisation de l'île
Après son acquisition en 2003 par le Conservatoire du littoral, un projet d'exploitation maraîchère et d'élevage (moutons et volaille) et d'accueil du public avec chambres d'hôte et actions d'éducation à l'environnement marin a vu le jour. Après la rénovation des 11 bâtiments que compte l'île et son équipement en matériel fournissant de l'énergie renouvelable (panneaux solaires, éolienne), l'activité a démarré à l'été 2008. Toutefois, l'île ne sera pas habitée de façon permanente : le couple choisi par le Conservatoire du littoral pour y vivre et gérer cette exploitation, Soizic et David Cuisnier, fera 4 mois de relâche sur le continent en hiver[8].
Le magazine télévisé Thalassa, sur France 3, a diffusé le 30 mai 2008 un reportage portant sur l'année de préparation de l'exploitation et des chambres d'hôtes[9] et le 28 novembre 2008 une enquête sur les squelettes découverts en mars.
L'île a reçu la visite le 18 juillet 2008 de la secrétaire d'État à l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet et de la ministre de la Justice Rachida Dati lors d'un déplacement dans le Finistère pour parler des écosystèmes marins et de la répression des pollutions marines.
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e et f Vital Rougerie, L'archipel molénais, édité pour le compte de la SNSM de Molène, Rennes, 1989, 114 p., p. 89-92
- ↑ a et b Gaël Cogné, « L’énigme des quatre cadavres de Molène », dans Libération, 21 juillet 2008 [texte intégral]
- ↑ Marc Mahuzier, « Le mystère des ossements de Quéménès », dans Ouest France, 23 juillet 2008 [texte intégral]
- ↑ Muriel Meignan, « Les cadavres de Quéménès alimentent les fantasmes », dans La Nouvelle République du Centre-Ouest, juillet 2008 [texte intégral]
- ↑ « Les squelettes de l’île Quéménès datés entre le xve et le xviie siècle », dans Ouest France, 6 octobre 2008 [texte intégral]
- ↑ « Squelettes de Quéménès, fin du mystère », dans Le Télégramme, 7 octobre 2008 [texte intégral]
- ↑ « Une balle de plomb précise la datation des squelettes de Quéménès », dans Libé Rennes, 8 octobre 2008 [texte intégral]
- ↑ Sébastien Panou, « Ils montent une ferme-auberge à Quéménes », dans Ouest France, 25 juillet 2007 [texte intégral].
- ↑ Les robinsons de la mer d'Iroise, sur le site de Thalassa.
Liens externes
- Page de présentation de l'île sur le site www.iledemolene.fr
- Le blog de Soizic et David, nouveaux habitants de Quéménes
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