- Pélagianisme
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Le pélagianisme est une doctrine théologique chrétienne développée à partir de la deuxième moitié du IVe siècle par l'ascète breton Pélage et ses partisans, caractérisée par l'insistance sur le libre arbitre de l'homme.
Le pélagianisme, professant que la liberté règle les rapports entre l'homme et Dieu, s'attire l'opposition de l'épiscopat africain marqué par l'idée de la grâce d'Augustin d'Hippone qui obtient la condamnation de ce courant par l’empereur Honorius puis par le 16e concile de Carthage en 418.
Considéré comme la première en date des hérésies issue du christianisme occidental, cette doctrine religieuse naturaliste et rationaliste sera en partie récupérée par le thomisme et influencera Abélard.
Sommaire
Doctrine
Établi à Rome et devenu le maître spirituel d'un groupe d’aristocrates, Pélage enseigne qu'il est possible de choisir le bien et de vivre sans péché, de suivre les commandements de Dieu en exaltant la primauté et l'efficacité de l'effort personnel dans la pratique de la vertu. En 410, Pélage fuit Rome assiégée pour Carthage puis pour l'Orient.
Le pélagianisme soutenait que l'homme pouvait, par son seul libre arbitre, s'abstenir du péché, contestait le péché originel ou les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d'Adam - qui n'a nui qu'au seul Adam - dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Pélage lui-même ne nie pas l'importance de la grâce, au contraire de certains de ses disciples.
Débats théologiques
Trois conciles s'étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 418, et celui d'Antioche en 424. Le Concile œcuménique d'Éphèse, en 431, condamna cette doctrine en dépit des correctifs que Pélage insére dans ses apologies.
Le pélagianisme subsista jusqu'au VIe siècle. Il fut surtout combattu par Augustin d'Hippone qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église romaine excommunie Pélage.
Les doctrines pélagiennes furent en partie soutenues par Jean Cassien et Vincent de Lérins. Il y eut des désaccords entre l'Orient et l'Occident sur la manière de traiter ce problème. Ainsi, plusieurs théologiens blâment Augustin et soutiennent Cassien alors que Rome fait inversement quoique tous trois soient canonisés.
L'histoire du pélagianisme fut écrite par Gérard Vossius et le cardinal Noris.
Le théologien catholique Henri de Lubac a dénoncé le fait qu'à trop exalter le libre-arbitre, on produit une « religion humaniste », croyante ou athée.[réf. nécessaire]
Bibliographie
- Henri-Irénée Marrou, « Les Attaches orientales du Pélagianisme », in Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, no 3, 1968, pp. 459-472, article en ligne
- Michel Meslin
- « Sainteté et mariage dans la seconde querelle pélagienne. Mystique et continence », in Études carmélitaines, éd. Desclée de Brouwer, Paris, 1952
- « L'Autonomie de l'homme dans la pensée pélagienne », in I. Meyerson (dir.), Problèmes de la personne, éd. Mouton, Paris, 1973
- Georges de Plinval, Pélage et les premiers aspects au pélagianisme, Paris, 1936, extrait de la Revue des sciences philosophiques et théologiques
- Jean-Marie Salamito, Les virtuoses et la multitude, Aspects sociaux de la controverse entre Augustin et les pélagiens, Millon, coll. Nomina, Grenoble, 2005
Voir aussi
Liens internes
Lien externe
- (en) Pelagius and Pelagianism sur Catholic encyclopedia.
Sources partielles
- Michel Meslin, article Pélagianisme in Encyclopaedia Universalis, 2010
- Michel-Yves Perrin, « La crise pélagienne », in Jean-Robert Armogathe (dir.), Histoire générale du christianisme, vol. I, Paris, éd. P.U.F./Quadrige, 2010, pp. 457-460
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