Principes élémentaires de propagande de guerre

Principes élémentaires de propagande de guerre

Principes élémentaires de propagande de guerre, (utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède...) est un livre de Anne Morelli paru en 2001.

Les dix « commandements » que propose Anne Morelli dans cet ouvrage sont avant tout une grille danalyse qui se veut pédagogique et critique. Elle na pas pour but de prendre parti, ou de prendre la défense des « dictateurs », mais de constater la régularité de ces principes dans le champ médiatique et social. Au ban des accusés, on retrouve tant les vaincus que les vainqueurs.

« Je ne tenterais pas de sonder la pureté des intentions des uns ou des autres. Je ne cherche pas ici à savoir qui ment et qui dit la vérité, qui est de bonne foi et qui ne lest pas. Mon seul propos est dillustrer les principes de propagande, unanimement utilisés, et den décrire les mécanismes. »[1]

Il est néanmoins indéniable que depuis les dernières guerres qui ont marqué notre époque (Kosovo, guerre du Golfe, Afghanistan, Irak) ce sont nos démocraties occidentales et le champ médiatique qui leur correspond qui sont mis en question.

Anne Morelli réactualise, grâce à ce petit manuel du citoyen critique, des formes invariables pour des contenus divers. La propagande sexerce toujours via les mêmes invariants quelle que soit la guerre, d la grande pertinence de la grille proposée. Il semble également essentiel dans cette introduction de citer Lord Ponsonby quAnne Morelli remercie dès les premières pages de son ouvrage. En effet, Ponsonby a largement contribué à lélaboration des principes. Lord Ponsonby était un travailliste anglais qui sétait radicalement opposé à la guerre. Déjà durant la Première Guerre mondiale, il sillustre par divers pamphlets et finit par écrire un livre sur ces mécanismes de propagande. Livre quAnne Morelli reprend, réactualise et systématise en dix principes élémentaires.

Sommaire

Nous ne voulons pas la guerre

« Arthur Ponsonby avait déjà remarqué que les hommes d'État de tous les pays, avant de déclarer la guerre ou au moment même de cette déclaration, assuraient toujours solennellement en préliminaire qu'ils ne voulaient pas la guerre . »[2] La guerre nest jamais désirée, elle nest que rarement vue comme positive par la population. Avec lavènement de nos démocraties, le consentement de la population devient essentiel, il ne faut donc pas vouloir la guerre et être un pacifiste dans lâme. À la différence du Moyen Âge, lavis de la population navait que peu dimportance et la question sociale nétait pas substantielle. « Ainsi déjà le gouvernement français mobilise tout en proclamant que la mobilisation nest pas la guerre mais, au contraire, le meilleur moyen dassurer la paix. »[2] « Si tous les chefs d'État et de gouvernements sont animés de semblables volontés de paix, on peut évidemment se demander innocemment pourquoi, parfois (et même souvent), des guerres éclatent tout de même  ? »[3] Mais le second principe répond à cette question.

Le camp adverse est le seul responsable de la guerre

Ce deuxième principe émane du fait que chaque camp assure avoir été contraint de déclarer la guerre pour empêcher lautre de détruire nos valeurs, mettre en péril nos libertés, ou même nous détruire totalement. Cest donc laporie dune guerre pour mettre fin aux guerres[4]. On en arrive presque à la mythique phrase de George Orwell « War is Peace ». Ainsi, les États-Unis ont été « contraints » de faire la guerre contre lIrak qui ne leur a pas laissé le choix. Nous ne faisons donc que « réagir », nous défendre des provocations de lennemi qui est entièrement responsable de la guerre à venir. « Ainsi déjà, Daladier dans son « appel à la nation » - faisant limpasse sur les responsabilités françaises dans la situation créée par le traité de Versaillesassure le 3 septembre 1939 : lAllemagne avait déjà refusé de répondre à tous les hommes de cœur dont la voix sétait élevée ces temps derniers en faveur de la paix du monde. […] Nous faisons la guerre parce quon nous la imposée. » »[5] Ribbentrop justifie la guerre contre la Pologne en ces termes ; « Le Führer ne veut pas la guerre. Il ne sy résoudra qua contrecœur. Mais ce nest pas de lui que dépend la décision en faveur de la guerre ou de la paix. Elle dépend de la Pologne. Sur certaines questions dun intérêt vital pour le Reich, la Pologne doit céder et faire droit à des revendications auxquelles nous ne pouvons renoncer. Si elle sy refuse, cest sur elle que retombera la responsabilité dun conflit, et non sur lAllemagne. »[6] On a pu également lire lors de la Guerre du golfe dans Le Soir du 9 janvier 1991 : « La paix que tout le monde désire plus que tout, ne peut pas se bâtir sur de simples concessions à un acte de piraterie. (…) La balle étant essentiellement, faut-il le dire dans le camp de lIrak. »[7] Idem pour la guerre en Irak, ainsi avant que la guerre ne commence, Le Parisien titrait le 12 septembre 2002 : « Comment Saddam se prépare à la guerre ».

Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l'affreux de service »)

« On ne peut haïr un groupe humain dans son ensemble, même présenté comme ennemi. Il est donc plus efficace de concentrer cette haine de lennemi sur le leader adverse. Lennemi aura ainsi un visage et ce visage sera bien évidemment odieux. »[8]

« Le vainqueur se présentera toujours (voir Bush ou Blair récemment) comme un pacifiste épris de conciliation mais acculé par le camp adverse à la guerre.

Ce camp adverse est bien sûr dirigé par un fou, un monstre (Milosevic, Ben Laden, Saddam Hussein, ...) qui nous défie et dont il convient de débarrasser l'humanité. »[9]

La première opération dune campagne de démonisation consiste donc à réduire un pays à un seul homme. À faire donc comme si personne ne vivait en Irak, que seul Saddam Hussein, sa « redoutable » garde républicaine et ses « terribles » armes de destruction massive vivent -bas[10]. Personnaliser ainsi le conflit est très typique dune certaine conception de lhistoire, qui serait faite par des « héros », lœuvre des grands personnages[10]. Conception de lhistoire quAnne Morelli refuse en écrivant inlassablement sur les « laissés pour compte » de lhistoire légitime. Cette vison est particulièrement idéaliste et métaphysique en que lhistoire est le fruit des idées de ses « grand » hommes. À cette conception de lhistoire soppose un conception dialectique et matérialiste qui définit lhistoire en termes de rapports et de mouvements sociaux.

Ainsi ladversaire est qualifié de tous les maux possibles. Il en va de son physique à ses mœurs sexuelles. Ainsi, Le Vif-L'Express du 2 au 8 avril 1999 présente « Leffroyable Milosevic ». « Le Vif-LExpress ne site aucun discours aucun écrit du « maître de Belgrade » mais par contre relève ses sautes dhumeur anormales, ses explosions de colère, maladives et brutales : Quand il était en colère, son visage se tordait. Puis, instantanément, il recouvrait son sang-froid. »[11] Ce type de démonisation nest dailleurs pas utilisé uniquement pour la propagande de guerre (comme tous les autres principes dailleurs.) Ainsi, Pierre Bourdieu rapportait quaux États-Unis, nombre denseignants universitaires, excédés de la popularité de Michel Foucault dans leurs collèges, écrivaient bon nombre de livres sur la vie intime de lauteur. Ainsi, Michel Foucault, « lhomosexuel masochiste et fou » avait des pratiques « contre-nature », « scandaleuses » et « inacceptables. ». Par ce biais, il ny a donc pas besoin de débattre la pensée de lauteur ou les discours dun homme politique, mais le réfuter sur des jugements moraux relatifs aux soi-disant pratiques de lindividu.

C'est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers

Les buts économiques et géopolitiques de la guerre doivent être masqués sous un idéal, des valeurs moralement justes et légitimes. Ainsi on pouvait déjà entendre George Bush père déclarer «  Il y a des gens qui ne comprennent jamais. Le combat ne concerne pas le pétrole, le combat concerne une agression brutale »[12] ou Le Monde le 22 janvier 1991 : « Les buts de guerre américains et français sont dabord les buts du Conseil de sécurité. Nous sommes en raison des décisions prises par Conseil de sécurité et lobjectif essentiel, cest la libération du Koweït. »[12] En fait, dans nos sociétés modernes, à la différence de Louis XIV, une guerre ne peut se réaliser quavec un certain consentement de la population. Gramsci avait déjà montré à quel point lhégémonie culturelle et le consentement sont indispensables au pouvoir. Ce consentement sera facilement acquis si la population pense que de cette guerre dépendent leur liberté, leur vie, leur honneur[13]. Les buts de la Première Guerre mondiale par exemple se résument en trois points : « -écraser le militarisme - défendre les petites nations - préparer le monde à la démocratie. Ces objectifs, très honorables, sont depuis recopiés quasi textuellement à la veille de chaque conflit, même s'ils ne cadrent que très peu ou absolument pas avec ses objectifs réels. »[14] « Il faut persuader lopinion publique que nousau contraire de nos ennemisfaisons la guerre pour des motifs infiniment honorables. »[14] « Pour la guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie, on retrouve le même décalage entre buts officiels et inavoués du conflit.

Officiellement l'OTAN intervient pour préserver le caractère multi-ethnique du Kosovo, pour empêcher que les minorités y soient maltraitées, pour y imposer la démocratie et pour en finir avec le dictateur. Il s'agit de défendre la cause sacrée des droits de l'homme. Non seulement à la fin de la guerre, on peut constater qu'aucun de ces objectifs n'a été atteint, qu'on est notamment loin d'une société multi-ethnique et que les violences contre les minoritésserbes et roms cette fois - sont quotidiennes, mais encore on se rend compte que les buts économiques et géopolitiques de la guerre, dont on n'avait jamais parlé, sont -eux- atteints. »[15] Ce principe implique son corollaire, lennemi lui est un monstre sanguinaire qui représente la société de la barbarie.

L'ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c'est involontairement

Les récits des atrocités commises par lennemi constituent un élément essentiel de la propagande de guerre. Cela ne veut évidemment pas dire que des atrocités nont pas lieu pendant les guerres. Tout au contraire, les assassinats, les vols à main armée, les incendies, les pillages et les viols semblent plutôtmalheureusement - récurrents dans lhistoire des guerres. Mais le fait de faire croire que seul lennemi commet de telles atrocités, et que notre armée est aimée de la population, cest une armée « humanitaire ».

Mais la propagande de guerre sarrête rarement , non contente des viols et pillages existants, il lui faut le plus souvent créer des atrocités « inhumaines » pour incarner en lennemi lalter-ego dHitler (Hitlerosevic, …). Nous pouvons ainsi mettre côte à côte plusieurs passages ayant trait à des guerres différentes sans y trouver de grandes différences.

Durant la Première Guerre mondiale, Ponsonby rapporte cette histoire : « Trente ou trente-cinq soldats allemands étaient entrés dans la maison de David Tordens, charretier à Sempst (aujourdhui Zempst). Ils ligotèrent lhomme puis cinq ou six dentre eux se jetèrent sous ses yeux sur la fille âgée de treize ans et lui firent violence, ensuite ils lembrochèrent sur leurs baïonnettes. Après cette action horrible ils lardèrent de coups de baïonnettes son fils âgé de neuf ans et fusillèrent sa femme. » On n'oubliera pas non plus lépisode des enfants aux mains coupées, qui sapparente plus à une rumeur infondée quà un fait historique[16].

Pour la Guerre du Golfe dans Le Monde du 3 mars 1990 : «  Sils ne prouvent rien quant au nombre, les corps mutilés de la morgue de lhôpital Moubarak plaident pour la certitude de la cruauté des sept mois doccupation irakienne. Yeux arrachés, gorges tranchées, têtes écrasées, crânes coupés dont la cervelle séchappe, corps à moitiés carbonisés, brûlures de cigarettes… » Sans oublier également lépisode des couveuses volées et des bébés tués atrocementQui se révéla être une mystification.

Pour lAfghanistan dans le Herald Tribune du 7 août 1999 : « Certains ont été tués dans les rues. Beaucoup ont été exécutés chez eux, après blocage et perquisition des zones réputées pour être habitées en majorité par certains groupes ethniques. Certains ont été ébouillantés à mort ou asphyxiés dans des conteneurs métalliques scellés, placés en plein soleil. Dans un hôpital au moins, 30 patients ont été tués par balle dans leur lit. Les corps des victimes ont été abandonnés dans les rues ou dans les maisons, pour intimider le reste des habitants. Des témoins affolés ont pu voir des chiens s'acharner sur les cadavres, mais on leur a imposé par mégaphone ou par radio de ne pas y toucher et de ne pas les enterrer. » Les talibans, ici responsables de ses atrocités nont pour la plupart pas été arrêtés, et aucune nouvelle de Ben Laden

Pour la guerre en Irak, les récits furent encore une fois similaires, et les mensonges sur les armes de destruction massive aussi. On peut donc facilement dégager certaines tendances dans ces histoires. Il sagit avant tout de toucher la corde « sentimentale » du lecteur, il faut avant tout de « bonnes histoires » et si on ne les trouve pas, on les invente. Les détails « croustillants » totalement inutiles au vu des réelles conséquences au point de vue humain dans les guerres sont pourtant monnaie courante dans ces récits, et fait de lennemi un monstre plus horrible que jamais, qui tue avant tout par plaisir ou vice.

Pour le Kosovo, « il y a évidemment eu, au printemps 1999, meurtres, pillages, tortures et incendies de maisons albanaises, mais on "oublie" de mettre en évidence avec la même acuité les mêmes atrocités commises à partir de l'été sur des Serbes, Bosniaques, Roms et autres personnes non Albanaises[17]. Leur exode sera passé sous silence alors que les images de réfugiés albanais du Kosovo et leur accueil à l'étranger avaient fait l'objet d'émissions complètes à la télévision. C'est que ce cinquième principe de la propagande de guerre veut que seul l'ennemi commette des atrocités, notre camp ne peut commettre que des "erreurs". La propagande de l'OTAN popularisera à l'occasion de la guerre contre la Yougoslavie le terme de "dégâts collatéraux" et présentera comme tels les bombardements de populations civiles et d'hôpitaux, qui auraient fait, selon les sources, entre 1 200 et 5 000 victimes. "Erreur" donc que le bombardement de l'ambassade chinoise[18], d'un convoi de réfugiés albanais, ou d'un train passant sur un pont. L'ennemi, lui, ne commet pas d'erreurs, mais commet le mal sciemment. »[19]

Pour conclure sur une citation de Jean-Claude Guillebaud : « Nous étions devenus, nous journalistes, à notre corps défendant, des espèces de marchands dhorreur et lon attendait de nos articles quils émeuvent, rarement quils expliquent ».

L'ennemi utilise des armes non autorisées

Ce principe est le corollaire du précédent. « Non seulement nous ne commettons pas datrocités, mais nous faisons la guerre de manière chevaleresque, en respectantcomme sil sagissait dun jeu, certes dur mais viril ! – les règles. » [20] Ainsi déjà pendant la Première Guerre mondiale, la polémique fit rage à propos de lusage des gaz asphyxiants. Chaque camp accusait lautre davoir commencé à les utiliser[21]. Bien que les deux camps avaient fait usage du gaz et quils avaient effectué tous des recherches dans le domaine, cette arme était le reflet symbolique de la guerre « inhumaine ». Il convient ainsi de limputer à lennemi. Cest en quelque sorte larme « malhonnête », larme du fourbe.

Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l'ennemi sont énormes

« À de rares exceptions près, les êtres humains préfèrent généralement adhérer à des causes victorieuses. En cas de guerre ladhésion de lopinion publique dépend donc des résultats apparents du conflit. Si les résultats ne sont pas bons, la propagande devra cacher nos pertes et exagérer celles lennemi. »[22]

Déjà durant la Première Guerre mondiale, après un mois du début des opérations, les pertes sélevaient déjà à 313 000 tués. Mais létat major français na jamais avoué la perte dun cheval et ne publiait pas la liste nominative des morts[22].

Dernièrement, la guerre en Irak nous fournit un exemple du genre, on a interdit la publication des photos des cercueils de soldats américains dans la presse. Les pertes de lennemi sont elles, par contre, énormes, leur armée ne résiste pas. « Dans les deux camps ces informations remontent le moral des troupes et persuadent lopinion publique de lutilité du conflit. »[23]

Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause

Lors de la Première Guerre mondiale, sauf quelques rares exceptions, les intellectuels soutinrent massivement leur propre camp. Chaque belligérant pouvait largement compter sur l'appui des peintres, des poètes, des musiciens qui soutenaient, par des initiatives dans leur domaine, la cause de leur pays[24].

Les caricaturistes sont largement mis au travail, pour justifier la guerre et dépeindre le "boucher" et ses atrocités, tandis que d'autres artistes vont travailler, caméra au poing, pour produire des documents édifiants sur les réfugiés, toujours soigneusement pris dans les rangs albanais, et choisis les plus ressemblants possible par rapport au public auquel ils s'adressent, comme ce bel enfant blond au regard nostalgique, censé évoquer les victimes albanaises.

On peut voir ainsi les « manifestes » se développer partout. Le manifeste des cent, pour soutenir la France pendant la Première Guerre mondiale (André Gide, Claude Monet, Claude Debussy, Paul Claudel). Plus récemment le « manifeste des 12 » contre le « nouveau totalitarisme[25] » quest lislamisme. Ces « collectifs » dintellectuels, artistes et hommes notables se mettent donc à légitimer laction du pouvoir politique en place.

Notre cause a un caractère sacré

Ce critère peut être pris dans deux sens, soit littéral, soit au sens général. Dans le sens littéral, la guerre se présente donc comme une croisade, donc la volonté est divine. On ne peut donc se soustraire de la volonté de Dieu, mais seulement laccomplir. Ce discours a repris une grande importance depuis larrivée de George Bush fils au pouvoir et avec lui toute une série dultra-conservateurs intégristes. Ainsi la guerre en Irak sest manifestée comme une croisade contre « lAxe du Mal » une lutte du « bien » contre le « mal ». Il était de notre devoir de « donner » la démocratie à lIrak, la démocratie étant un don issu tout droit de la volonté divine. Ainsi faire la guerre cest réaliser la volonté divine. Des choix politiques prennent un caractère biblique qui efface toute réalité sociale et économique. Les références à Dieu on toujours été nombreuses (In God We Trust, God Save the Queen, Gott mit Uns, …) et servent à légitimer sans appel les actions du souverain.

Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres

Ce dernier principe est le corollaire de tous les précédents, tout personne mettant en doute un seul des principes énoncés ci-dessus est forcément un collaborateur de lennemi. Ainsi, la vision médiatique se limite aux deux camps cités ci-dessus. Le camp du bien, de la volonté divine, et celui du mal, des dictateurs. Ainsi, on est « pour ou contre » le mal. En ce sens, les opposants à la guerre du Kosovo se sont vu traiter dans LÉvènement du 29 avril au 5 mai 1999 de « complices de Milosevic ». Lhebdomadaire va même jusqu'à systématiser plusieurs « familles ». On retrouve ainsi la famille « anti-américaine » avec Pierre Bourdieu, Régis Debray, Serge Halimi, Noam Chomsky ou Harold Pinter. La famille « pacifiste intégriste » avec Gisèle Halimi, Renaud, labbé Pierreet leur organes respectifs, le Monde diplomatique, le PCF.

Il devient donc impossible de faire surgir une opinion dissidente sans subir un lynchage médiatique. Le pluralisme des avis nexiste plus, il est réduit à néant, toute opposition au gouvernement est réduite au silence et au discrédit par des arguments bidon.

Ce même argumentaire a été de nouveau en application lors de la guerre en Irak, bien que lopinion internationale étant plus partagée, cela cest moins ressenti. Mais être contre la guerre cest être pour Saddam HusseinLe même schéma fut appliqué dans un tout autre contexte quétait le référendum sur la constitution européenne : « être contre la constitution cest être contre lEurope ! »

Sources

Notes et références

  1. Morelli, Anne, « Principes élémentaires de propagande de guerre », Bruxelles, Labor, 2001, p. 6.
  2. a et b Ibid, p. 7.
  3. Ibid, p. 10
  4. Ibid, p. 11.
  5. Ibid, p. 14.
  6. Ibid, p. 16.
  7. Collon, Michel, « attention médias ! », Bruxelles, éditions EPO, 1992, p. 34.
  8. Morelli, Anne, op. cit., p. 21.
  9. Morelli, Anne, « L'histoire selon les vainqueurs, l'histoire selon les vaincus. », 8 décembre 2003 in : http://www.brusselstribunal.org/8dec_fulltexts.htm.
  10. a et b Collon, Michel, op. cit., p. 60.
  11. Morelli, Anne, op. cit., p. 25.
  12. a et b Collon, Michel, op. cit., p. 32.
  13. Morelli, Anne, op. cit., p. 27.
  14. a et b Ibid, p. 28.
  15. Ibid, p. 34.
  16. L'enfant aux mains coupées1914, nouvelle guerre entre les deux pays. On se racontait avec insistance, côté français, que les soldats allemands étaient d'ignobles brutes qui coupaient les mains des enfants.
  17. Serbie : Après léchec des négociations sur le Kosovo, la parole est à lONULe Kosovo considéré par Belgrade comme le berceau de sa culture et de sa religion compte 5 % de Serbes après lexode de plus de 200000 dentre eux.
  18. Révélation: l'Otan a bombardé volontairement l'ambassade de Chine à Belgrade Selon une enquête de l'hebdomadaire britannique The Observer, conduite avec le journal danois Politiken, l'Otan aurait bombardé sciemment l'ambassade chinoise de Belgrade le 7 mai dernier (voir aussi notre article du 10/05/99). Des responsables militaires et des renseignements auraient déclaré que l'ambassade chinoise abritait un système de retransmission des émissions de l'armée yougoslave. Du coup, elle aurait été rayée de la liste des "cibles interdites", et bombardée.
  19. Ibid, pp. 37-47.
  20. Ibid, p. 48.
  21. Ibid, p. 49.
  22. a et b Ibid, p. 54.
  23. Ibid, p. 56.
  24. Morelli, Anne, « les 10 commandements de Ponsonby », sur le site de Zaléa TV : [1].
  25. Son usage envers le terrorisme par Jack Straw semble en ce sens impropre. Le "terrorisme" en général ne peut être considéré comme un "totalitarisme" au sens originaire du terme. Il ne remplit pas les critères nécessaires. L'usage du concept requiert une analyse approfondie de la société ou de la structure du groupe étudié, il faut en faire ressortir les catégories essentielles et les processus de -différenciation propres au totalitarisme. Il ne semble pourtant pas que Jack Straw ait réalisé une telle analyse pour pouvoir donner une vraie assise théorique à son assertion. L'usage du terme a dans ce cas un but politique ou de propagande de guerre.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Principes élémentaires de propagande de guerre de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Propagande mondiale — Propagande  Pour l’article homonyme, voir Propagande (Roy).  La propagande désigne un ensemble d actions psychologiques effectuées par une institution ou une organisation déterminant la perception publique des évènements, des personnes… …   Wikipédia en Français

  • Propagande politique — Propagande  Pour l’article homonyme, voir Propagande (Roy).  La propagande désigne un ensemble d actions psychologiques effectuées par une institution ou une organisation déterminant la perception publique des évènements, des personnes… …   Wikipédia en Français

  • Propagande soviétique — Propagande  Pour l’article homonyme, voir Propagande (Roy).  La propagande désigne un ensemble d actions psychologiques effectuées par une institution ou une organisation déterminant la perception publique des évènements, des personnes… …   Wikipédia en Français

  • Propagande —  Pour l’article homonyme, voir Propagande (Roy).  La propagande désigne un ensemble d actions psychologiques influençant la perception publique des événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader une… …   Wikipédia en Français

  • Film de propagande — Propagande  Pour l’article homonyme, voir Propagande (Roy).  La propagande désigne un ensemble d actions psychologiques effectuées par une institution ou une organisation déterminant la perception publique des évènements, des personnes… …   Wikipédia en Français

  • Émission de propagande — Propagande  Pour l’article homonyme, voir Propagande (Roy).  La propagande désigne un ensemble d actions psychologiques effectuées par une institution ou une organisation déterminant la perception publique des évènements, des personnes… …   Wikipédia en Français

  • Endoctrinement médiatique — Propagande  Pour l’article homonyme, voir Propagande (Roy).  La propagande désigne un ensemble d actions psychologiques effectuées par une institution ou une organisation déterminant la perception publique des évènements, des personnes… …   Wikipédia en Français

  • Propagandiste — Propagande  Pour l’article homonyme, voir Propagande (Roy).  La propagande désigne un ensemble d actions psychologiques effectuées par une institution ou une organisation déterminant la perception publique des évènements, des personnes… …   Wikipédia en Français

  • Anne Morelli — Historienne occidentale Époque contemporaine Anne Morelli Naissance 194 …   Wikipédia en Français

  • Anne Morelli — Es fehlen die biographischen Daten. Markus Mueller 12:40, 10. Dez. 2006 (CET) Anne Morelli während einer Konferenz an der ULB Anne Morelli (* 14. Februar 1948[1]) ist eine belgische Historikerin mit italienischen Wurzeln. An der Université Libre… …   Deutsch Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1369445 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”