Pride and Prejudice

Pride and Prejudice

Orgueil et Préjugés

Orgueil et Préjugés
Auteur Jane Austen
Genre Roman
Version originale
Titre original Pride and Prejudice
Éditeur original T. Egerton
Langue originale Anglais
Pays d'origine Royaume-Uni Royaume-Uni
Lieu de parution original Londres
Date de parution originale 1813
Version française

Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice) est le plus connu des romans de Jane Austen.

Il a été écrit entre 1796 et 1797. Révisé en 1811, il a été publié deux ans plus tard, en 1813.

Drôle et romanesque, le chef-d'œuvre de Jane Austen reste tout simplement incontournable car derrière le masque des apparences et les préjugés des premières impressions, l'auteur nous livre à nouveau une parfaite peinture de la société britannique au tournant des XVIIIe et XIXe siècles.

Sommaire

Résumé

« Elle est passable, mais pas assez belle pour me tenter », dit Mr. Darcy, le célibataire le plus fortuné de la contrée (Pride and Prejudice, 1895).

Dans un petit village de l'Angleterre, Longbourn, sous George III, Mrs. Bennet veut marier ses cinq filles (Jane, Elizabeth, Mary, Kitty et Lydia) afin de leur assurer un bel avenir. Lorsqu'un riche jeune homme vient habiter à Netherfield Park, elle espère vivement que ses filles sauront lui plaire, et qu'elle pourra marier l'une d'entre elles au nouveau venu. Malheureusement, ce rentier, Mr Bingley, est accompagné de sa sœur, plutôt imbue d'elle-même, et d'un très bon ami, qui, s'il est très riche, est aussi hautain et plutôt méprisant envers la famille Bennet, et le reste de la société locale. L'orgueilleux Mr Darcy, de Pemberley, voit d'un très mauvais œil son ami s'éprendre de Jane Bennet, l'aînée des sœurs, de peur d'un mariage qui serait une mésalliance, et convainc son ami de repartir passer l'hiver à Londres.

Elizabeth est l'héroïne de ce roman. La plupart des situations sont vues à travers son regard, son humour et ses réflexions. « Elle est d'une vive intelligence, d'une sagesse éloignée de tout pédantisme qui lui permet de supporter sereinement et avec indulgence l'atmosphère provinciale étriquée dans laquelle il lui faut vivre. Son caractère naturellement gai la met en état de percevoir le côté humoristique ou grotesque de toute situation quelle qu'elle soit ». Elle suit avec attention l'évolution des sentiments de sa sœur préférée tout en faisant attention à l'officier Wickham, un militaire séduisant qui ne la laisse pas indifférente. Il lui faut aussi garder son sang froid devant le ridicule Mr Collins, ce cousin qui héritera de leur propriété de Longbourn à la mort de Mr Bennet, selon le système anglais de l’entail. Cet homme, un clergyman, cherche malheureusement à prendre rapidement une épouse, comme le lui a conseillé Lady Catherine de Bourgh, sa protectrice, et a jeté son dévolu sur Elisabeth.

Miss Elizabeth Bennet ne manque pas d'un certain orgueil, ou plutôt d'un certain sens de la dignité qui lui impose de défendre son entourage. C'est pourquoi lorsque Darcy considère avec quelque mépris les façons de faire de sa mère et de ses jeunes sœurs, (après avoir refusé assez cruellement de danser avec elle à Meriton, à leur première rencontre) elle en plaisante mais dit aussi : « Je pourrais facilement lui pardonner son orgueil s'il n'avait mortifié le mien ». C'est de là que naît le « préjugé » qu'elle a contre Darcy, préjugé que Wickham entretient soigneusement par ses confidences. (Cela dit, Darcy n'a pas hésité à écarter Charles Bingley de Jane Bennet, lorsque celui ci commença à avoir des pensées dépassant l'amitié à son encontre. Certes, Darcy pensait que Jane était indifférente à son ami, mais surtout, il ne trouvait pas sa famille assez honorable. C'est en quelque sorte, un préjugé envers la vulgarité de Mrs Bennet et de ses plus jeunes filles, dont Jane, pourtant irréprochable elle-même, fait les frais, lorsqu'une tendre amitié se forme entre elle et Mr Bingley). Pour toutes ces raisons, Elisabeth a de nombreux motifs pour détester Darcy et elle se montre à la limite de l'insolence lorsque celui-ci, qui apprécie de plus en plus sa vivacité et son intelligence, lui adresse la parole, au cours des mois d'automne qu'il passe à Netherfield.

La rancœur d'Elisabeth augmente au cours de l'hiver : Jane n'a aucune nouvelle de Bingley et Darcy en est responsable à ses yeux. Elle le rencontre sans plaisir à Pâques chez Lady Catherine de Bourgh qui se trouve être sa tante. (Mr Collins a finalement épousé la meilleure amie de Lizzie, Charlotte, et celle-ci l'a invitée à passer quelques semaines au presbytère) Aussi, lorsque Darcy (qui, à sa grande surprise, est tombé amoureux d'elle ) la demande en mariage (plutôt maladroitement ! il s'imagine qu'elle appréciera l'honneur qu'il lui fait !) elle le refuse en lui reprochant son orgueil et sa vanité, affirmant qu'elle n'épousera jamais l'homme qui a détruit le bonheur de Jane et a honteusement traité Wickham, le filleul de son père et le compagnon de son enfance, en faisant de lui un paria. Darcy choisit de justifier ses actions, et explique dans une longue lettre les motifs de son ingérence dans l'idylle de Jane et Bingley, ainsi que les motifs de son attitude à l'égard de Wickham : il lui révèle qu'il n'est en effet qu'un fourbe, dépravé et joueur, un coureur de dot qui, l'été précédent, a essayé de persuader sa sœur Giorgiana, âgée de quinze ans, de s'enfuir avec lui. Seule la venue inattendue de Darcy a empêché l'enlèvement et obligé Wickham à partir, sans pouvoir mettre la main sur la dot de la jeune fille.

À la lumière de ces révélations, Lizzy est forcée de revoir son opinion et ses sentiments pour Darcy. Au cours d'un voyage en été dans le Derbyshire avec son oncle et sa tante Gardiner, la visite du beau domaine de Pemberley lui présente Darcy sous un jour différent. En effet, il y est connu et aimé comme un maître généreux et bienveillant. Au cours d'une rencontre imprévue, il se montre aimable avec les Gardiner et lui présente sa sœur. Et quand elle découvre qu'il est intervenu pour sauver Lydia, la benjamine des sœurs Bennet, du déshonneur aux mains de Wickham, puis qu'il "permet" à Bingley de renouer avec Jane, elle accepte ses sentiments pour lui, et finit par accueillir avec joie le renouvellement de sa proposition de mariage, à l'automne suivant.

Le livre se termine sur un chapitre traitant de l'avenir des protagonistes. On y apprend que Lydia et Wickham vivent au jour le jour, toujours endettés, et quémandant sans cesse de l'argent à Jane et Elizabeth, qui ne peuvent refuser, piochant dans leur bourse personnelle. Elizabeth et Darcy vivent heureux à Pemberley, avec Giorgiana ; Darcy pardonnera finalement à sa tante tout le mal qu'elle a dit d'Elisabeth, et Lady Catherine acceptera de se réconcilier avec son neveu et de venir à Pemberley. Jane et Bingley n'ont passé qu'un an à Netherfield : ils en sont partis pour échapper à l'omniprésence de Mme Bennet et aux commérages oppressants de Meriton et des environs, pour s'installer près de Pemberley. Jane et Elizabeth se rendent souvent mutuellement visite. Kitty passe le plus clair de son temps chez ses sœurs, Elizabeth et Jane. Elle côtoie ainsi une société plus distinguée. Mr Bennet s'invite à l'improviste et les Gardiner sont toujours les bienvenus à Pemberley.

Personnages

Élizabeth Bennet 

Elle est le personnage principal d'Orgueil et Préjugés. Àgée d'à peine vingt-et-un ans, elle est la seconde des cinq filles de Mr et Mrs Bennet. Élizabeth (Lizzy) est dépeinte comme étant la plus vive et la plus intelligente de la fratrie. Si sa sœur aînée Jane est considérée (par la mère surtout) comme la plus belle, Élizabeth est la favorite de son père, qui apprécie son esprit. L'une comme l'autre cependant, par leur discrétion et leurs manières parfaites, font preuve d'une distinction qui manque quelque peu au reste de la famille Bennet.

Aussi brune que son aînée est blonde, Élizabeth est décrite comme d'une beauté proche de celle de sa sœur aînée, rehaussée par la profondeur et l'intelligence de son regard. Les affinités de caractère qu'elle partage avec Jane font des deux sœurs des amies affectueuses et dévouées apportant leur propre sensibilité à la résolution des problèmes de chacune. Élizabeth apparaît également sûre de son jugement sur les autres. Elle avoue se fier volontiers à sa première impression. Mais son entêtement peut la conduire à des erreurs de jugement lourdes de conséquences. Elle n'est guère intimidée par le rang social des personnes qu'elle rencontre, qu'il s'agisse de la prétentieuse Lady Catherine de Bourgh à qui elle saura tenir tête avec courage et dignité, ou de Mr Darcy dont la richesse et le pouvoir ne la troublent pas. Elle prend des risques en refusant deux offres de mariages qui assureraient son avenir matériel, mais elle attend du mariage non la sécurité mais le bonheur.

Fitzwilliam Darcy 
La Grande Cascade de Chatsworth House, sans doute le modèle du château de Pemberley.

Jeune homme fier, voire hautain, peu locace et cassant, mais d'une richesse qui fait tourner la tête à toutes les mères de jeunes filles à marier, il suscite bien vite l'animosité d'Élizabeth : dès son premier bal à Meriton, en Hertfordshire, il se refuse en effet à inviter celle-ci, qui s'entend qualifier par lui de « passable, certes, mais pas assez jolie pour le tenter, lui ». Que Darcy use ensuite de son influence pour mettre fin à la tendresse naissante de son ami Charles Bingley pour Jane, qu'il ait auparavant privé George Wickam du bénéfice d'une cure promise par Mr Darcy père, ne feront qu'attiser l'hostilité d'Élizabeth, sans la surprendre pour autant. Mr Darcy est le maître du splendide domaine de Pemberley dans le Derbyshire et le neveu de Lady Catherine de Bourg, la protectrice de Mr Collins. Observateur affuté et un peu méprisant de la société qui l'entoure, trop conscient que sa richesse attire les chasseuses de mari, (la sœur de Bingley, Caroline, serait ravie de l'épouser !) mal à l'aise parmi ceux qui ne sont pas de son monde, il est peu à peu obligé de revenir sur les jugements peu charitables qu'il a portés sur Élisabeth et se sent très attiré par elle ; elle est la seule personne avec qui il engage volontairement la conversation, avec qui il sort un peu de sa réserve. L'amour qu'il lui porte l'amènera à la demander en mariage (malgré tous les préjugés qu'il a contre son milieu et sa famille) et, après son refus, à prendre en compte ses critiques, au point de réformer son comportement, lutter contre ses préjugés, et même prendre le risque d'un second refus.

Jane Bennet 

Miss Bennet (comme on disait à l'époque pour l'aînée) a vingt trois ans. D'une grande beauté, de manières irréprochables, toujours prête à juger en bien autrui, (elle est la seule à ne pas avoir de préjugés) elle est très attirée par Charles Bingley, l'ami de Mr Darcy et se lie d'amitié avec ses deux sœurs. Discrète et peu expansive cependant, son attachement naissant n'est pas reconnu pour ce qu'il est par les deux amis, et Caroline Bingley fait tout pour décourager Jane.

Charles Bingley 

Fils d'un homme qui a fait fortune dans le commerce mais n'a pas assez vécu pour investir sa fortune dans une propriété et ainsi monter dans la hiérarchie sociale, Bingley loue Netherfield, en attendant de trouver un domaine à acheter. Grand ami de Mr Darcy, mais bien plus jeune que lui, il est gai, expansif, toujours de charmante humeur, assez insouciant et tombe facilement amoureux. Il est immédiatement conquis par la beauté et la douceur de Jane Bennet. Il est cependant d'une nature influençable, et a une totale confiance dans le jugement de son ami Darcy, qui saura le convaincre que Jane ne l'aime pas véritablement, et qu'elle ne le mérite d'ailleurs pas. Mais il n'arrivera pas à l'oublier.

Mr Bennet 

Pince-sans-rire et doté d'un incontestable sens de l'humour, il ne manque jamais de plaisanter la sottise de ses trois plus jeunes filles. Il souffre de l'inconséquence et de la vulgarité de sa femme, et n'en apprécie que plus les bonnes manières de ses deux filles aînées, et l'esprit affuté de Lizzie. Parfaitement conscient des insuffisances du reste de sa famille, son désir d'avoir la paix lui fait éviter tout conflit, et donc ne pas assumer ses responsabilités paternelles. Il se réfugie dans sa bibliothèque dès qu'il le peut.

Mrs Bennet 

Mère de cinq filles à marier, jolies certes, mais sans aucun héritage à espérer, elle est obsédée par l'impérieuse nécessité de leur trouver à chacune un prétendant fortuné. Elle ne manque d'ailleurs pas d'une une certaine habileté pratique pour parvenir à ses fins. Mais sa vulgarité, sa prétention et sa sottise la poussent à se vanter publiquement des mariages avantageux qu'elle espère pour ses filles et à pas tenir compte des remarques de bon sens d'Élisabeth... ce qui entraîne le mépris de Mr Darcy, et par voie de conséquence, l'effondrement de ses projets matrimoniaux pour sa fille Jane. Elle est facilement rancunière, n'aime pas beaucoup Élisabeth, adore sa plus jeune fille, Lydia, qui lui ressemble beaucoup, au point de tout lui passer, invioque en cas de difficulté le prétexte de ses « pauvres nerfs » et parle beaucoup pour ne rien dire !

Mary Bennet 

C'est la troisième des filles de Mr et Mrs Bennet. C'est la seule qui n'est pas jolie. Elle a donc cherché d'autres façons de se faire remarquer. Elle lit beaucoup mais n'utilise pas intelligemment ses lectures ; elle aime asséner à ses proches des vérités profondes, qui ne sont souvent que des lieux communs, et travaille beaucoup son piano-forte, mais, n'ayant « ni génie ni goût », joue de façon pédante et ampoulée.

Kitty Bennet 

Avant-dernière des cinq filles Bennet, elle est frivole et inconséquente. Mais c'est l'exemple donné par sa jeune sœur, qui a beaucoup d'influence sur elle et qu'elle suit sans réfléchir, qui la pousse à être aussi sotte.

Lydia Bennet 

Lydia est la benjamine des sœurs Bennet. Elle a quinze ans au début du roman. Elle est frivole, enjouée, superficielle, peu réfléchie et peu intelligente ; sa seule préoccupation est de flirter avec les jeunes officiers de la milice, de trouver un mari parmi les officiers, et de profiter des plaisirs qu'offrent les bals. Elle n'a aucun bon sens, et s'enfuira avec Wickham, persuadée qu'il l'épousera. C'est une caricature de l'héroïne romantique.

Mr Collins 

Mr Collins est le cousin mal aimé de la famille Bennet. Il doit en effet, hériter de la propriété de Longbourn à la mort de Mr Bennet, puisque la propriété n'est pas transmissible aux filles, ce qui lui attire les foudres de Mme Bennet. Collins est un homme peu séduisant dont les manières sont quelques peu maladroites et inappropriées, mais qui est sûr de lui et prétentieux. Il souhaite se marier avec l'une de ses cousines, pour, en quelque sorte atténuer le préjudice qu'il doit leur causer. Il jette son dévolu sur Jane, malheureusement promise à Mr Bingley selon Mme Bennet, puis dirige alors son choix sur Élizabeth qui refuse, mi-irritée, mi-amusée par sa déclaration. Collins est un personnage tout à fait ridicule et ennuyeux. Son respect à l'égard de Lady Catherine confine à la dévotion : il est obséquieux et admiratif.

Charlotte Lucas 

Grande amie d'Élizabeth Bennet, elle est la fille aînée de Sir William Lucas, personnage important de Meriton. Charlotte est une fille sensé, et intelligente, mais cependant décrite comme peu jolie. Âgée de 27 ans , elle risque de rester vieille fille et se décrit elle même comme « une charge bien lourde pour ses parents ». Elle se voit sans avenir, et profite du dépit de Mr Collins, vexé du refus d'Elisabeth, pour détourner vers elle son désir de mariage. Charlotte, qui avoue à Élisabeth ne pas être romantique et attendre du mariage la sécurité, se trouvera fort heureuse de vivre au presbytère de Hunsford, près de Rosings, et de s'occuper de son propre foyer.

Sir William Lucas 

Ayant été anobli par le roi à l'époque où il était maire de Meriton, il a pris des idées de grandeur : il s'est retiré dans une petite propriété (Lucas Lodge, près de Longbourn) et fait allusion chaque fois qu'il le peut à sa réception à la Cour. Il fait partie de la galerie de personnages dont Jane Austen souligne le ridicule, mais il n'est pas méchant. Il a deux filles, Charlotte, l'amie d'Élisabeth et Maria, une adolescente aussi sotte que son père, et des garçons. Son épouse supporte avec patience et son mari, et Mme Bennet

George Wickham 

D'un charme indiscutable, auréolé aux yeux de Lydia et Kitty du prestige de l'uniforme, il est prompt à se faire des amis. Elizabeth elle même n'est pas insensible à son charme, et compatit sans réserves à ses mésaventures face à la dureté et l'injustice dont il affirme que Darcy a fait preuve à son égard. On apprend plus tard qu'il était le filleul du père de Darcy, et le fils de son intendant. M. Darcy Père lui paya des études en vue de le faire entrer dans les ordres, et lui promit la cure de Pemberley, mais Wickham, peu attiré par la vie de clergyman, à la mort du père, réclama et obtint de Darcy une assez belle somme d'argent en échange de la cure, somme qu'il perdit au jeu. Il demanda alors à Darcy de l'aider financièrement, ce que ce dernier refusa. Il profita du séjour de Georgiana Darcy à Ramsgate pour la séduire, lui proposer de l'enlever, espérant récupérer les 30 000 livres de dot de la jeune fille. Lorsqu'il comprit qu'il n'aurait jamais cet argent, il s'enfuit. Manipulateur, séducteur, joueur, Wickam n'hésite pas à utiliser tous les subterfuges pour abuser de la bienveillance de son entourage.

Mr et Mrs Gardiner 

Oncle et tante d'Elizabeth. Il est le frère de sa mère, sans doute plus jeune. Elle est fine, élégante, discrète, raisonnable, observatrice, probablement encore jeune, et a passé une partie de sa jeunesse à Lambton, à l'ombre de Pemberley. Lui est cultivé, intelligent, et d'une distinction de manières qui surprendra Darcy, eu égard à la vulgarité de ses sœurs Mrs Bennet et Mrs Phillips. Edouard Gardiner est un commerçant londonien, ce qui lui permet d'avoir des revenus confortables, même s'il vit dans un quartier de Londres que les sœurs Bingley se refusent à fréquenter. Les Gardiner ont quatre jeunes enfants (deux filles de 8 et 6 ans et deux garçons plus jeunes) et sont proches des deux aînées Bennet, qui viennent souvent chez eux à Londres : Jane passe l'hiver chez eux, et ils emmènent Élisabeth dans leur voyage d'agrément dans le Derbyshire (Jane gardant les enfants à Longbourn).

Mrs Hurst 

De son nom de jeune fille Louisa Bingley, c'est la sœur aînée de Charles Bingley. Bien dotée, Elle a épousé un homme de la bonne société, mais peu fortuné, et dont les centres d'intérêt sont limités : les cartes, la chasse, la bonne chère.. et les siestes sur le sofa quand aucune des autres activités n'est possible.

Caroline Bingley 

Miss Bingley est plus jeune que Louisa, mais rien dans le roman ne précise si elle est plus jeune ou plus âgée que son frère. Élevée, comme sa sœur, dans une pension huppée, elle espère se marier dans la bonne société et cherche à faire oublier que la fortune familiale a été acquise dans le commerce, ce qui explique son mépris pour la parenté de Jane Bennet : un oncle avoué à Meriton, un oncle commerçant à Londres. Elle aimerait bien que son frère épouse Giorgiana Darcy, ce qui faciliterait le mariage dont elle rêve avec Mr Darcy. Elle éprouve de l'amitié pour Jane, mais elle la sacrifie volontiers pour empêcher son frère de revoir celle-ci lorsqu'elle est à Londres. Elle découvre avec étonnement et inquiétude l'intérêt de Darcy pour Élisabeth et sa jalousie la pousse à se montrer très impolie avec elle et a la dénigrer systématiquement, mais, comme dit Jane Austen, elle ne veut pas se fermer la porte de Pemberley, aussi elle saura faire amende honorable après le mariage de Darcy et Élisabeth.

Giorgiana Darcy 

Bien plus jeune que son frère, douze ans environ, elle est sous sa responsabilité et celle de son cousin, le colonel Fitzwilliam depuis le décès de leur père, cinq ans plus tôt. Ayant, semble-t-il, perdu tôt sa mère, c'est une jeune fille très timide qui joue du piano forte et semble bien solitaire ; il n'est pas étonnant qu'elle ait cru aimer Wickham qu'elle connaît depuis l'enfance et qui sait se montrer si charmant ! Elle est prête à aimer Élisabeth de tout son cœur et il est à peu près certain que son frère a beaucoup d'affection pour elle, même s'il en fait peu étalage.

Commentaires

Rôle et importance des bals dans le roman

On sait, par ses lettres, que Jane Austen adorait danser, et il y a des bals dans tous ses romans. C'est normal ; à son époque, les bals faisaient partie intégrante de la vie sociale et pouvaient jouer un rôle important dans la vie d'une jeune fille : c'était le seul endroit où elle pouvait échapper à la surveillance de son chaperon (en général sa mère) pendant la durée des figures imposées, et engager librement la conversation avec son cavalier. Un homme pouvait inviter la dame de son choix pour deux danses successives et, selon le nombre de couples et la longueur de la salle, une danse pouvait facilement durer vingt à trente minutes ! Avec leur code de bonne conduite, les bals peuvent être considérés comme des allégories de la vie sociale, et les figures imposées de la danse comme des symboles des relations entre les personnages .

Dans la première partie d'Orgueil et Préjugés, il y a trois bals clairement identifiés et une étrange invitation à danser de Darcy à Élisabeth, pendant son séjour à Netherfield. Ne pourrait-on les considérer comme une allégorie de la situation relative des deux héros, et de leur devenir ?

Le premier bal, à Meriton, (Ch. 3) est l'évènement fondateur : Darcy snobe superbement Élisabeth, dont toute l'attitude, par la suite, découle de sa première impression : elle est beaucoup plus vexée qu'elle veut bien se l'avouer !

Il y a ensuite (Ch. 6) le bal plus où moins improvisé, à Lucas Lodge, où Darcy se laisse entraîner à inviter presque malgré lui Élisabeth, qui refuse avec détermination, mais qu'il regarde avec complaisance.

À Netherfield (Ch. 10) pendant que Miss Bingley joue des airs écossais, Darcy demande à Élisabeth si elle n'a pas envie de danser un reel[N 1] ; elle ne répond pas, d'abord, puis questionnée à nouveau, explique son refus, que Darcy accepte avec amabilité, ce qui étonne Élisabeth. Il y a enfin le bal de Netherfield (Ch. 18) où elle ne trouve aucune excuse pour refuser de danser avec lui, et où tout le monde, elle la première, est surpris de « la dignité à laquelle elle est parvenue ».

Ainsi, après avoir refusé Darcy à Hunsford, Élisabeth aura-t-elle des relations beaucoup plus aimables avec lui à Pemberley, et acceptera finalement d'épouser l'homme qu'elle tenait au début en si grand mépris.

Adaptations

Cinéma

Télévision

  • 1952 : Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice) de Campbell Logan
  • 1957 : Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice) de Cedric Wallis
  • 1967 : Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice) de Joan Craft
  • 1980 : Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice) de Cyril Coke
  • 1995 : Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice) de Simon Langton

Annexes

Notes

  1. Un reel est une danse écossaise très vive et très enlevée, qui se danse à un ou deux couples, et a de nettes connotations sexuelles : reel veut dire tournoyer, en anglais.

Références

Bibliographie

 

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