- Pommier de Sodome
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Calotropis procera Arbre en fleurs Classification classique Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Gentianales Famille Asclepiadaceae Genre Calotropis Nom binominal Calotropis procera
(Aiton) W.T.Aiton, 1811Classification phylogénétique Ordre Gentianales Famille Apocynaceae Sous-famille Asclepiadoideae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsCalotropis procera est un petit arbre très commun dans les régions arides d'Afrique et du Moyen-Orient, en particulier dans les oueds. On en trouve aussi au Maroc, notamment entre Rissani et Agdz. Il porte des noms vernaculaires différents, le plus connu étant pommier de Sodome. Autre nom : arbre à soie du Sénégal, et l'arbre de Satan (entendu au Maroc). Arabe dialectal ou berbère : torha ou torcha. Touareg : toumfafia. Wolof : faftan. Somali boah.
L'arbre est toxique dans toutes ses parties, notamment par son latex, ce qui ne l'empêche pas d'avoir de nombreuses utilisations, y compris médicinales. Ses fruits verts sont comparables à des petites pommes ovales, certains disent à des testicules (d'où les noms vulgaires de roustonnier ou encore d'arbre à couilles qui lui aurait été donné par les légionnaires).
Sommaire
Description
Écologie et habitat
Le pommier de Sodome pousse au nord et au sud du Sahara, mais aussi en Afrique orientale, en Israël, en Arabie saoudite, en Inde, au Pakistan, ainsi que dans plusieurs pays d'Amérique latine. Il est résistant à la sécheresse et tolérant au sel. Ses graines se répandent très rapidement, transportées par le vent et les animaux. L'arbuste se rencontre fréquemment sur les sols dégradés, en particulier les anciennes cultures et pâtures gagnées par le sable. Altitude : de 0 à 1300 mètres. Floraison surtout pendant la saison sèche. La tradition orale Touareg veut que la présence de cet arbuste signale une ancienne présence humaine enfouie sous les sables et éboulis de roches.
Morphologie générale et végétative
Arbrisseau ou petit arbre atteignant fréquemment plus de 2 mètres (hauteur maximale : 6 mètres). Le tronc est généralement simple, sans branches inférieures, recouvert d'une écorce brun grisâtre crevassée. Liber fibreux. Rameaux tomenteux à glabrescents (poils blancs). Les feuilles sont grandes, pouvant atteindre jusqu’à 30 centimètres. De couleur gris-vert, elles sont opposées, simples, subsessiles, cordées à la base, portant un duvet blanc quand elles sont jeunes. Toutes les parties de la plante exsudent un latex blanc à la cassure. On dit qu'un contact des yeux avec ce latex pourrait rendre aveugle.
Au printemps, un exsudat clair et brillant, visqueux à liquide, se dépose sur la face externe des feuilles poussant horizontalement. En même temps, des pucerons d'un jaune clair presque transparent pululent sur la face interne. Cet exsudat est-il rejeté par ces pucerons ou bien est-il produit par la plante ? En tous cas, il ne dure pas longtemps en l'état car vite sali par la poussière et les déjections des vers de la chenille à kranka (c'est le nom saharien de Calotropis procera) dont l'éclosion a coïncidé avec le début de printemps.
Dans certaines régions tassiliennes, et selon des nomades touaregs, il est constaté, dès le début de printemps, un dépôt de grains de sucre au pied de l'arbre ; ce sucre est mangé sur place avec plaisir par les enfants ou bien sert à sucrer un thé ou une tisane. Serait-il le sucre el ûshr signalé par Jamel Bellakhdar in La pharmacopée traditionnelle marocaine ? Certains savent avec précision les bons lieux et moments pour aller récolter ce sucre. Il faut rappeler de même que des petites fourmis signalent avant tous la présence de sucre dans les kranka par d'incessantes processions vers les jeunes rameaux, en direction de la base des feuilles et le sommet des bourgeons. J'ai moi-même constaté cette activité des fourmis sur quelques pieds de kranka poussant dans mon jardin ; mais là, point de sucre par terre (observations de Mr Saâdane Bahloul, Djanet-ILLIZI. Algérie).
Morphologie florale
Fleurs hermaphrodites, pentamères, groupées en cymes à l'apparence d'ombelles. Calice à 5 lobes soudés à la base. Corolle à cinq lobes généralement blancs à extrémités pointues pourpres ou violettes. Pollinisation par les insectes (papillons).
Fruit et graines
Le fruit est un follicule ovoïde à pulpe épaisse, de couleur verte à jaunâtre, pouvant atteindre 10 cm ou plus. L'intérieur est fibreux, les fibres enveloppant de nombreuses graines. Dissémination anémochore ou épizoochore. - A partir des graines, quelques rares tradipraticiens des environs de Djanet (région du Tassili N'Ajjer, Algérie) fabriquent un goudron (dans une marmite renversée qu'ils utilisent avec un autre goudron de graines de coloquintes; mais ils ne disent rien au sujet des maladies ou affections pour lesquelles ce goudron est préconisé.
Utilisations diverses
Le pommier de Sodome est une plante à la fois très toxique et très utile, dont les populations du Sahel savent exploiter toutes les possibilités.
- L'écorce et les rameaux pilés permettent de faire cailler le lait.
- Le latex, qui contient de la calotropine, est un dangereux cardiotoxique. Il a été utilisé pour la confection de flèches empoisonnées, mais permet aussi de soigner les plaies des chameaux, ou encore de débarrasser les animaux de leurs tiques. On l'utilise également comme antivomitif.
- Les chèvres, parfois aussi les moutons, mangent les feuilles desséchées et les fleurs.
- Le bois, à l'épreuve des termites, est utilisé pour la confection de huttes ou de toits. On en fait aussi des flotteurs pour la pêche ou des selles. C'est un combustible apprécié, dont la fumée permet le séchage du poisson.
- La fibre du liber, très résistante, permet de faire des cordages, des filets de pêche et diverses sortes de fils. Celle des fruits peut être utilisée comme bourre ou même comme substitut du coton hydrophile.
- Les propriétés médicinales, plus ou moins empreintes de magie, sont nombreuses, pas forcément vérifiées. On en trouvera une liste non exhaustive à l'adresse suivante
- Les abeilles viennent pondre leurs larves dans les branches creuses et leurs fournissent du miel que les Touaregs consomment. Ce miel se trouve en fendant les tiges creuses (attention aux piqures). De teinte foncée, d'aspect pâteux il a un gout très prononcé de pain d'épices.
Le fruit séché au soleil, calciné puis mélangé au beurre de Karité est un très bon remède contre la teigne et les dermatoses (surtout qui se situent entre les cuisses des gens). Contre les hémorroïdes (qui font sortir le rectum), bien bouillir les racines, laisser refroidir l'eau et s'asseoir dans cette eau. A répéter jusqu'à guérison complète.(Mali, BENGALY)
Pourquoi Sodome ?
Le terme pommier de Sodome semble faire référence à une phrase écrite par Flavius Josèphe dans l'ouvrage Bellum judaicum (IV-8.4), qui évoque les fruits poussant sur le territoire de l'ancienne Sodome : lorsqu'ils ont l'air mûrs et qu'on les cueille, ils se réduisent dans la main en fumée et en cendres. Il semble que le texte de Flavius Josèphe fasse référence à Calotropis procera, mais il pourrait aussi s'agir de Solanum linnaeanum, plante également appelée Solanum sodomeum et dont les fruits sont connus sous le nom de pommes de Sodome.
Notes et références
- référence, citation ou lien
Catégories :- Flore (nom vernaculaire)
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