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Pixel art
Le pixel art qui se traduit simplement par l'art du pixel, désigne la réalisation d'une composition numérique (ou image numérique) pixel par pixel, en utilisant un nombre limité de couleurs.
Sommaire
La création
Le pixel art isométrique
Pixel art en perspective isométrique à gauche et plat à droite. Une des façons de « faire du pixel art », est de réaliser des compositions en utilisant la perspective isométrique.
Cette perspective a l'avantage de permettre des représentations de toutes tailles, et extensibles à l'infini. La perspective est différente de celle à point de fuite : si on compare deux objets de même taille, l'un placé au premier plan, et l'autre plus éloigné, tous deux conserveront sur la composition la même taille (ce qui est éloigné n'est ni plus petit ni moins visible).
Les plus grands artistes de pixel art utilisent tous la perspective isométrique. Parmi ceux-là, les plus populaires sont les créateurs d'Eboy, un groupe d'artistes qui recrée les villes les plus célèbres du monde telles New York, Hong Kong, Londres et Berlin.
Méthodes d'enregistrement
Pixel art au format GIF (à gauche, 318 octets) et au format JPEG (à droite, 706 octets). En général, les réalisations en pixel art sont enregistrées dans un format permettant de conserver chaque détail, au pixel près. Les formats GIF ou PNG sont préférés au format JPEG qui, spécialisé principalement dans la compression de photos, ajoute du bruit et compresse moins efficacement les petites images avec peu de couleurs caractérisant le pixel Art.
Sur l'exemple à droite, on voit que le dessin au format JPEG utilise deux fois plus de mémoire et que des impuretés apparaissent par rapport à celui au format GIF.
Outils
Le pixel-artiste utilise fréquemment des logiciels de dessin simples (il est possible de dessiner du bon pixel art avec Paint pour les utilisateurs de Windows par exemple), la création s’effectuant le plus souvent à partir de lignes droites et de retouches point par point. Ces techniques contrastent avec les autres courants de l'infographie qui utilisent des logiciels de création de plus en plus puissants comme Photoshop ou d'autres logiciels spécifiques comme PixelToolbox.
Cette position est même revendiquée par certains pixel-artistes qui n’apprécient pas le principe d’assistance à la création.
Pour les utilisateurs de Mac OS, un logiciel a été spécifiquement conçu pour la création et la retouche de pixel-art, Pixen.
Sous GNU/Linux, The GIMP est le logiciel le plus répandu (même si ses capacités sont comparables à des logiciels tel que Photoshop) mais il existe des logiciels plus simples tel que paint pour l'environnement de bureau GNOME et KolourPaint pour l'environnement de bureau KDE.
Techniques
Il existe deux principales techniques pour améliorer le rendu d'une image en pixel art.
Dégradés
À cause du faible nombre de couleurs généralement disponibles (ou par goût du challenge), le recours aux dégradés est une constante dans les œuvres pixel art. Il s'agit d'alterner les couleurs au niveau d'une jointure entre deux teintes relativement éloignées afin de créer un damier, qui perçu de loin, casse l'effet de rupture entre deux teintes.
La création de dégradés doit se faire de manière manuelle pour que l'œuvre soit considérée comme du vrai pixel art pur et dur.
Anticrénelage
Du fait des résolutions faibles utilisées dans le monde du pixel art, l'anticrénelage (ou antialiasing) est très utilisée afin de supprimer les effets d'escalier. Il s'agit là d'atténuer la frontière entre deux couleurs relativement différentes en utilisant des teintes intermédiaires de plus en plus rapprochées au fur et à mesure qu'on se rapproche de la jonction.
Comme les dégradés, les parties d'anticrènelage doivent être faites manuellement afin que l'œuvre soit réellement du pixel art.
Sprites
Les sprites sont des personnages dessinés en pixel art qui respectent le style des anciens jeux vidéos, notamment ceux des séries de consoles portables Game Boy. De nombreuses "pages" de sprites (aussi appelées sprite sheets) représentant des personnages en action peuvent être trouvées sur le net.
Différentes utilisations possibles
Dans les interfaces
Le pixel art permet de réaliser des interfaces légères assez simplement, et est beaucoup utilisé sur le World Wide Web. Les icônes des systèmes d'exploitation ainsi que les favicon sont parfois du pixel art.
Dans les démos
Le pixel art artistique a été initié par les demomakers dans les années 1980. Les machines sur lesquelles tournaient ces démos (Atari ST, Amiga, C64...) avaient des systèmes d'affichage limités, autant en résolution qu'en nombre de couleurs affichables, ce qui obligeait les pixel artist à des prouesses, pour obtenir des graphismes convaincants.
Même si actuellement, le graphisme 3D est majoritairement utilisé dans les démos, certains groupes de demomakers continuent à sortir des productions sur des machines considérées comme obsolètes, et continuent donc à faire appel à des artistes pixel art de très bon niveau.
Dans les jeux vidéo
On considère parfois les graphismes des anciennes consoles de jeux vidéo ou des téléphones portables comme du pixel art. La création est alors limitée par le nombre de couleurs gérables par la machine, ainsi que par la résolution supportée, ou la résolution de l'écran.
La série de jeux vidéo Metal Slug, dont les graphismes sont considérés comme d'excellente qualité par beaucoup de personnes, est un bon exemple qui démontre, malgré les contraintes techniques liées à la discipline du pixel art, la qualité des compositions en général.
Aujourd'hui de nombreux jeux amateurs aux graphismes 2D font appel aux techniques du pixel art.
Le phénomène des dollz
Les avatars, notamment coréens (CandyBar, Sayclub, NetMarble...), mais aussi ceux d'origine américaine (DollPalace), ont donné naissance au phénomène des dollz, personnages en pixel-art.
Les dolleurs amateurs publient très largement leurs créations; il s'agit en effet de partager ses bases (corps du personnage sans vêtement, sans cheveux et parfois sans visage) pour que d'autres dolleurs puissent eux-mêmes créer le costume et la coiffure de la doll. Ces poupées virtuelles portent donc bien leur nom puisqu'il s'agit d'un jeu de poupée numérique, parfois décliné sous la forme d'un dollmaker (une page web utilisant un script drag'n'drop et proposant des bases et des items à assembler selon ses goûts).
La communauté (très féminine) des dollz organise à travers ses multiples forums des concours à thème, des projets communs et divers autres jeux.
Ce monde est bien souvent troublé par des « voleurs » (appelés frankendolleurs) qui prennent les parties de différentes dolls existantes pour n'en faire qu'une et ensuite s'attribuer le mérite de la création. Ce procédé, souvent le fait de newbies (débutants) ne connaissant pas les règles d'usage et de courtoisie ayant cours dans cette communauté, est violemment décrié par les dolleurs qui tentent de faire respecter leurs droits d'auteur.
Villes en pixel art
De nombreux projets collaboratifs sur le Web essayent de créer d'immenses villes en pixel art isométrique. Un autre projet propose de coloniser la lune avec des créations pixel art. La plus populaire à ce jour est LovePixel ([1]), immense ville totalement en pixel art isométrique.
Avatars et sprite comics
Dans certains forums internet, les membres se représentent à l'aide d'avatars représentant des personnages qu'ils ont inventés et qu'ils aiment bien. À cet effet, certains modifient des sprites de jeux vidéo trouvés sur des sites spécialisés ou extraits par eux mêmes des jeux vidéo. ze
Ce genre de pixel art permet aussi de créer des sprite comics : des bandes dessinées faites à partir de sprites modifiés ou non (d'une qualité très inégale selon les auteurs). On remarquera A modest Destiny de Squidi, une des plus travaillées du genre, en anglais. Ou Yaourt, en français.
Avatar X-Face
Les X-Face sont de petites images noir et blanc de dimension 48 x 48 pixels, attachées en en-tête de courriel ou d'article usenet.
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