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Pitchfork Media
Pitchfork Media, ou communément Pitchfork est un magazine musical de langue anglaise, basé à Chicago, Illinois, États-Unis. Il est publié quotidiennement sur internet depuis 1996 et se spécialise dans la critique de musique indépendante, principalement rock (ou indie rock), mais aussi dans une moindre mesure folk, électro et hip hop. Le site web propose aussi des nouvelles sur la musique et des interviews, ainsi que des critiques occasionnelles de coffrets et de compilations particulières.
Les journalistes de Pitchfork ont acquis avec les années une réputation redoutable dans le monde de la musique indépendante, et leurs critiques sont aussi surveillées que celles des publications écrites traditionnelles comme Spin ou Rolling Stone.
Le nom Pitchfork fut inspiré par le tatouage qu'arbore le personnage de Tony Montana dans le film-culte Scarface.
Sommaire
Débuts
La version préliminaire de Pitchfork Media fut mise en ligne pour la première fois en 1995 par Ryan Schreiber, un étudiant de Minneapolis au Minnesota. Le site, appelé Turntable, proposait critiques et entrevues. Il n'était mis à jour que deux fois par mois.
En mai 1996, le site est rebaptisé Dotpitch, mais le nom sera rapidement changé en raison de la confusion créée chez certains internautes, qui tapaient 'www..pitch.com' dans leur fureteur (dot signifiant 'point' en anglais). C'est ainsi qu'à l'été 1996, le nom Pitchfork est choisi.
Début 1999, Ryan Schreiber déménage Pitchfork Media à Chicago. À ce moment, le site offre chaque jour quatre nouvelles critiques d'albums. La section des nouvelles musicales est ajoutée en juillet de la même année.
Lectorat et affluence
Dans un article publié dans son édition de septembre 2006, le magazine spécialisé Wired estimait à 150.000 visites par jour l'affluence sur Pitchfork[1].
Pitchfork a maintenant une audience de plus de 240.000 visites par jour et plus de 1,5 millions de visiteurs uniques par mois, ce qui en fait la publication musicale indépendante la plus populaire d'Internet[2].
Le 24 octobre 2003, le site Pitchformula.com nota que Pitchfork avait publié 5.575 critiques de 158 auteurs différents, d'une taille moyenne juste supérieure à 520 mots chacun, ce qui fait un total cumulé de 2.901.650 mots[3].
Influence et critiques envers Pitchfork
Influence
Lors de l'édition 2004 du CMJ Music Marathon à New York, des panelistes ont débattu, dans le volet conférence, le thème suivant: Is Pitchfork the new Rolling Stone (Pitchfork est-il le nouveau Rolling Stone ?), ce qui démontre l'importance qu'à pris le magazine web depuis le début de la décennie[4].
Bien qu'il soit toujours difficile de quantifier l'impact que peut avoir une publication, internet ou autre, sur la popularité d'un artiste ou les ventes de disque, la grande affluence sur le site permet de croire que Pitchfork a pu jouer un grand rôle pour plusieurs artistes indépendants ayant bénéficié d'une couverture favorable de la part de leurs journalistes. Parmi les exemples qui semblent les plus probants: The Arcade Fire, qui reçut une note quasi parfaite de 9.7 sur 10 pour son premier album, Funeral, en 2004; Clap Your Hands Say Yeah, une formation américaine ayant publié un album sans contrat de disque en 2005; ou encore le collectif canadien Broken Social Scene, mais aussi Sufjan Stevens, Interpol, The Go! Team, Junior Boys, The Books, Cold War Kids, Wolf Parade, Tapes 'n Tapes, No Age ou Titus Andronicus.
Comme baromètre de l'influence de Pitchfork, on peut aussi noter l'utilisation quasi systématique par les maisons de disques des critiques de Pitchfork (dès qu'elles sont bonnes) dans les dossiers de presse et comme stickers sur les albums mis à la vente.
Critiques
À l'opposé, Pitchfork est souvent taxé d'élitisme et accusé de n'en avoir que pour les groupes inconnus, peu populaires, avec lesquels la masse n'est pas familière.
De plus, Pitchfork est considéré comme favorisant les artistes à l'esthétique lo-fi par rapport aux autres genres du rock indépendant. On a aussi pu entendre certains qualifier Pitchfork de site bo-bo, en usant un peu trop souvent d'adjectifs tels cool ou pas cool pour qualifier des genres, des attitudes ou des artistes.
Enfin, beaucoup reprochent à Pitchfork d'abuser de la note 0,0, ce qui dénoterait un certain mépris envers le travail effectué par l'artiste[5].
Système de notation
La notation de Pitchfork repose sur deux modèles :
- les singles étaient anciennement notés par un nombre d'étoiles (de 1 étoile à 5 étoiles), mais, le 15 janvier 2007, le site a introduit un nouveau système reprenant celui des albums, avec une note sur 10. Toutefois, à la différence de ce qui est fait pour les albums, cette note est entière, sans décimale.
- les albums reçoivent eux une note de 0,0 à 10,0 avec une décimale.
Le site Pitchformula.com a fait une enquête sur les 5.575 critiques faites par Pitchfork en date du 24 octobre 2003[6]. Il en ressort que :
- la note moyenne pour les albums est de 6,7.
- 2.339 critiques ont attribué une note égale ou supérieure a 7,4.
- 2.362 critiques ont attribué une note entre 5,0 et 7,3.
- 873 critiques ont attribué une note inférieure ou égale à 4,9.[7]
Trois albums ont eu une notation particulière. Il s'agit premièrement de In Rainbows de Radiohead. Cet album avait été offert par Radiohead en téléchargement légal contre une somme que les acheteurs fixaient eux-mêmes et qui pouvait être nulle. À l'instar de cela, la critique de cet album sur Pitchfork permettait au lecteur d'attribuer lui-même sa propre note. Toutefois, quand cela était effectué, un message apparaissait pour avertir le lecteur que la note donnée par la rédaction était de 9,3[8]. Lorsque Radiohead a arrêté ce mode particulier de diffusion pour reprendre une vente habituelle, la critique de Pitchfork a suivi le même chemin en donnant directement la note attribuée par la rédaction.
Ensuite, l'album Do You Like Rock Music? du groupe British Sea Power a reçu la note de U,2.[9]
Enfin, l'album Relaxation of the Asshole de Robert Pollard a reçu la note de (1)0,0, c'est-à-dire une double notation de 10,0 et de 0,0 à la fois[10].
On peut enfin noter que plusieurs groupes ont réussi à obtenir les notes maximale et minimale suivant leurs albums. C'est le cas de Sonic Youth (10,0 pour Daydream Nation et 0,0 pour NYC Ghosts & Flowers), de Kiss (10,0 pour Alive! et 0,0 à la fois pour Music from "The Elder" et pour Peter Criss) et de The Flaming Lips (10,0 pour The Soft Bulletin et 0,0 pour Zaireeka).
Albums ayant reçu la note de 10,0
- ...And You Will Know Us by the Trail of Dead - Source Tags & Codes
- 12 Rods - gay? (EP)
- Bonnie 'Prince' Billy - I See a Darkness
- Bob Dylan - The Bootleg Series Vol. 4: Bob Dylan Live 1966, The "Royal Albert Hall" Concert
- The Flaming Lips - The Soft Bulletin
- Robert Pollard - Relaxation of the Asshole
- Radiohead - Kid A
- Radiohead - OK Computer
- Amon Tobin - Bricolage
- Walt Mink - El Producto
- Wilco - Yankee Hotel Foxtrot
- Boards of Canada - Music Has the Right to Children
- Glenn Branca - The Ascension
- James Brown - Live at the Apollo (Expanded Edition)
- The Clash - The Essential Clash
- The Clash - London Calling (25th Anniversary Edition)
- John Coltrane - Olatunji Concert
- Elvis Costello & The Attractions - This Year's Model
- Miles Davis - Kind of Blue
- Miles Davis - Sketches of Spain
- DJ Shadow - Endtroducing..... (Deluxe Edition)
- The Fall - This Nation's Saving Grace
- Serge Gainsbourg - Histoire de Melody Nelson
- Iggy & The Stooges - Raw Power
- Joy Division - Closer
- Joy Division - Unknown Pleasures
- Kiss - Alive!
- Neutral Milk Hotel - In the Aeroplane over the Sea
- Pavement - Slanted and Enchanted: Luxe & Reduxe
- Pavement - Crooked Rain, Crooked Rain: LA's Desert Origins
- Pink Floyd - Animals
- Otis Redding - Otis Blue: Otis Redding Sings Soul Collector's Edition
- The Replacements - Let It Be
- Sonic Youth - Daydream Nation Deluxe Edition
- Bruce Springsteen - Born to Run 30th Anniversary Edition
- Television - Marquee Moon
- The Velvet Underground - Loaded
- The Velvet Underground & Nico - The Velvet Underground and Nico
- The Who - Odds & Sods
- Wire - Pink Flag
- Wire - Chairs Missing
- XTC - English Settlement
- Various artists - No Thanks!: The 70s Punk Rebellion
Albums ayant reçu la note de 0,0
- Bachman-Turner Overdrive - Remastered Hits: The Best of...
- The Flaming Lips - Zaireeka
- John Frusciante - Smile from the Streets You Hold
- Jet - Shine On
- Francisco López - Untitled 104
- Travis Morrison - Travistan
- Kiss - Music from "The Elder"
- Kiss & Peter Criss - Peter Criss
- Liz Phair - Liz Phair
- Robert Pollard - Relaxation of the Asshole
- Sonic Youth - NYC Ghosts & Flowers
- Various artists - This Is Next
Festival Pitchfork
Les 29 et 30 juillet 2006 eut lieu le premier festival organisé par Pitchfork. Une quarantaine d'artistes, dont Yo La Tengo, Spoon, The Futureheads, Os Mutantes, The Walkmen, Art Brut ou Ted Leo and the Pharmacists, se produisirent au Pitchfork Music Festival, qui reunit environ 18 mille spectateurs au Union Park de Chicago.
Références
- ↑ Wired - The Pitchfork Effect, 14 septembre 2006
- ↑ Audience de Pitchforkmedia.com par le site alexa.com
- ↑ Statistiques du site pitchformula.com
- ↑ Is Pitchfork the new Rolling Stone?, sur le site stereogum.com, 15 octobre 2004
- ↑ All Y'All Haters, sur le site du magazine Dusted, par Charlie Wilmoth
- ↑ Pitchformula.com
- ↑ Pitchformula.com
- ↑ Radiohead: In Rainbows: Critique par Pitchfork
- ↑ British Sea Power: Do You Like Rock Music?: Critique par Pitchfork
- ↑ Robert Pollard: Relaxation of the Asshole: Critique par Pitchfork
Liens externes
- PitchforkMedia.com
- Interview du Washington Post avec Ryan Schreiber
- Interview de Ryan Schreiber sur Télérama.fr (2009)
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