Pierre-Ulrich Dubuisson

Pierre-Ulrich Dubuisson

Pierre-Ulric Dubuisson

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Pierre-Ulric[1] Dubuisson, né à Laval le 23 janvier 1746 et mort à Paris le 24 mars 1794, est un auteur, acteur et directeur de théâtre français.

Sommaire

Biographie

Les Antilles

Fils de médecin, Dubuisson suit son père à la Martinique et Saint-Domingue vers 1766. Il rentra en France en 1770. De retour en Europe, il joue à Gand et à Maastricht en 1777, dans la même troupe que Fabre d'Églantine.

Il fit un nouveau voyage en Amérique d'où il rapporte le titre de directeur général de la poste royale à Saint-Domingue en 1778. Il y donne une pièce, L'École des pères ou les Effets de la prévention, représentée au Cap-Français le 21 mars 1778.

Entre Paris et Bruxelles

Devant l'échec retentissant, Dubuisson regagne Paris. Il compose quelques écrits sur les questions coloniales et s'essaie sans succès au théâtre. Sous la menace d'une lettre de cachet, il se réfugie à Bruxelles en 1783. Dès lors il compose ou traduit des libretti d'opéras (Le Roi Théodore à Venise, musique de Paisiello, le Directeur dans l'embarras ou l’impresario in angustie, musique de Cimarosa, etc.), allant et venant entre Bruxelles et Paris. De 1783 à 1790, sa vie se partage entre la Belgique et Paris, et il affirme que cet exil intermittent était motivé par la crainte de la Bastille dont le ministre l'aurait menacé à cause des allusions politiques de sa tragédie Constantin d’Écosse. Comme cette période est celle où l'auteur donne avec une fécondité exorbitante dans l’opérette alors en vogue, l’abbé Angot croit plutôt qu'il se livrait à ses allées et venues pour faire produire double mouture à ses œuvres, jouées alternativement à Bruxelles et à Paris ou Versailles. Il songe aussi à se faire directeur de théâtre à Bruxelles.

Avant que n’éclate la Révolution française, il s'était déjà mêlé aux évènements politiques de la Belgique, dont il connut alors les prisons[2].

La Révolution française

Rapatrié à la Révolution, il embrassa la cause de la révolution avec enthousiasme, dit la Biographie moderne mais désespérant de pouvoir jouer un rôle en France, il passa dans la Belgique alors en fermentation ; s’y prononça contre le parti de Van der Noot ; fut incarcéré, et mis en liberté en 1790.

De retour à Paris, il prend part au 10 août 1792 et se montre très assidu au club des Jacobins dont il est devenu le secrétaire, sans prendre encore parti dans le conflit Girondins-Montagnards. Envoyé vers la fin de 1792, à l’armée du nord, comme commissaire du pouvoir exécutif auprès du général Charles-François Dumouriez en Belgique, il se lie avec l’aventurier belge Pierre-Jean Berthold de Prosly (mars 1793). Il fit partie du Comité insurrectionnel secret dont étaient Marat, Hébert, Chaumette, etc., et qui s'occupe dans la nuit du 6 mars 1793 de faire assassiner 22 députés girondins, « ces hypocrites de patriotisme et de vertu », selon ses termes. une indiscrétion sauve pour cette fois ceux qui devaient périr le 31 octobre.

Il suivit Dumouriez dans la conquête des Pays-Bas ; et lors de sa défection, il eut avec lui une conférence dont il transmit le résultat à la Convemtion. Inculpé à ce sujet, il provoqua lui-même sa mise en jugement, et un décret du 6 avril 1793 approuva sa conduite. Il eut deux missions d’espionnage à Metz vers Custine, lui aussi suspect (mai-juillet 1793 et 22 août à fin septembre).

Quelques mois plus tard, il devient un hébertiste très actif. Il continua de figurer dans le parti révolutionnaire, parut tenir aux intrigues de Gusman et de Proly, et fut dénoncé par Robespierre comme ayant voulu semer la discorde parmi les jacobins, qui l’exclurent de leur société [3]. Il fut ainsi et Hébert du Père Duchesne, à qui Dubuisson s'était confié l'avertissant des projets de Robespierre applaudit.

4 mois plus tard, jugé par le Tribunal révolutionnaire, il est condamné à mort et guillotiné le 4 germinal an II et retrouve Jacques-René Hébert et sa faction.

Dubuisson avait divorcé le 7 septembre 1792, père de deux fillettes de quatre et onze ans.

Publications

Dubuisson a composé les ouvrages sont :

  1. Nadir ou Thamas Koulistan, tragédie en 5 actes et en vers, 1780, in-8°. L'auteur se vantait de l'avoir fait en dix-sept jours, d’où le jugement de La Harpe : « il n'y a pas la moindre connaissance ni du cœur humain, ni du théâtre, ni du style » ;
  2. Le Vieux garçon, comédie en 8 actes et en vers, 1783, in-8° ;
  3. L'Avare cru bienfaisant, comédie en 5 actes et en vers, 1784 ; non imprimée ;
  4. Albert et Émilie, tragédie tirée du théâtre allemand, 1783 ;
  5. Scanderberg, tragédie en 5 actes et en vers, in-8°. À cette époque, Dubuisson était déjà passé à Bruxelles ;
  6. Trasime et Timagène, tragédie ;
  7. Les Deux Frères, opéra, 1792 ;
  8. Flora, opéra en 3 actes, 1792 ;
  9. Zélia, opéra en 3 actes, tiré de la Stella de Goethe ;
  10. le Tableau de la volupté, ou les Quatre Parties du jour, poème envers libres, Cythère (Paris), 1771, in-8° ;
  11. Abrégé de la Révolution de l'Amérique Angloise, depuis le commencement de l'année 1774, jusqu'au premier janvier 1778. Par M. ***, Américain. Paris, Cellot & Jombert 1778. Première édition de ce récit détaillé des événements en Amérique. Deux éditions en français et une en allemand et italien ont paru.
  12. Nouvelles considérations sur Saint-Domingue, en réponse à celles de M. H. D., 1780, in-8° ;
  13. Lettres critiques et politiques sur les colonies et le commerce des villes maritimes de France, adressées à G. T. Raynal, Genève et Paris, 1785, in-8 ;
  14. Le Roi Théodore à Venise, opéra héroï-comique en 3 actes, Bruxelles (Paris), 1786, in-8°.
  15. Une quinzaine de pièces de théâtre, représentées à Paris, Bruxelles et Gand entre 1779 et 1794.

Notes et références

  1. Et non Paul-Ulric, comme beaucoup de biographes l'ont écrit.
  2. Paul Delaunay croit que ce fut plutôt en 1787 qu'en 1790.
  3. « Quel est cet homme, s'écrie-t-il, est-ce un aristocrate ? Il n'a porté ce titre que jusqu'aux trois quarts du chemin de la Révolution. Depuis cette époque, c'est un patriote, un jacobin très ardent ; il est membre de vos comités, il les dirige. Je demande que Dubuisson soit chassé de cette société ».

Liens externes

Source partielle

  • « Pierre-Ulric Dubuisson », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
  • « Pierre-Ulric Dubuisson », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition]
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