- Philippe de Béthune
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Philippe de Béthune, baron puis comte de Selles, baron de Charost, de Mors, seigneur de Font-Moireau, est un homme d'armes, un gentilhomme de l'administration royale, ainsi qu'un diplomate français, né en 1565 et mort en 1649 en son château de Selles. Le marquis de Chabris et de Béthune est le sixième fils de François, baron de Rosny et de Charlotte Dauvert.
Philippe est donc le frère puîné du célèbre ministre de Henri IV, Maximilien de Béthune, marquis de Rosny, surintendant des finances, fait duc et pair en 1606, sous le nom de Sully. La prestigieuse fonction diplomatique sous Clément VIII à Rome lui a permis d'obtenir le titre de cardinal à la curie romaine. Homme de religion, le vieux Philippe l'est plus sûrement en fondant en sa ville de Selle(s) une congrégation de Feuillants, mais aussi une maison des Ursulines pour y accueillir des sœurs du couvent de Blois.
Sommaire
Une épée et une plume administrative au service des rois de France
Philippe de Béthune sert avec distinction Henri III puis Henri IV pendant les guerres de la ligue. Le jeune homme est d'abord formé au métier des armes. Il est surintendant de la maison du bailli de Mantes et Meulan. Il reçoit une charge de lieutenant de compagnie de gendarme. Chevalier des ordres du roi, il est nommé lieutenant général en Bretagne, puis gouverneur de la ville de Rennes.
En complément puis au terme de ses fonctions de police et d'administration, il occupe une place de conseiller au conseil d'état privé et au conseil des finances. Gentilhomme du roi, il est nommé chef du conseil des dépêches étrangères.
A la cour, il reçoit l'honneur d'être nommé gouverneur de la personne de Gaston d'Orléans, second fils de Henri IV.
Diplomate et collectionneur d'art
Premier gentilhomme de la chambre du roi, Philippe de Béthune, grand amateur d'art, est nommé ambassadeur en mission extraordinaire auprès de Jacques II, roi d'Écosse, puis de 1601 à 1605 ambassadeur ordinaire à Rome. Il se fait accompagner du jeune Mathurin Régnier, qui lui dédie sa sixième satire.
Il admire l'école naturaliste romaine, et sort de prison son peintre-phare, le maître lombard Michelangelo Merisi di Caravaggio.
Familier de Clément VIII, il prend part à l'élection de ses successeurs, Léon XI et Paul V. Il s'attache à une paix italienne en essayant de mettre fin à l'incessante guerilla entre les partisans du roi d'Espagne et ceux des ducs de Mantoue et de Savoie. Ce sont les prémisses du traité de Pavie qui se conclut tardivement entre 1617 et 1619. Il demeure jusqu'au 6 juin 1605 dans la cité papale.
Philippe est ensuite nommé ambassadeur en Savoie et en Allemagne sous les règnes de Henri IV et de Louis XIII, avant d'accéder à la charge de gouverneur de Gaston d'Orléans.
Il reçoit mission avec le cardinal de La Rochefoucault d'adoucir les griefs de la reine-mère Marie, alors retiré à Angoulême loin de la cour, envers le Roi son fils. Armand du Plessis, futur cardinal de Richelieu, y joue un rôle éminent.
Le duc d'Angoulême et lui sont nommés députés extraordinaires en 1624 vers l'Empereur et les Princes allemands. Il s'agit de prendre la mesure de la désagrégation du Saint Empire emporté dans la guerre de trente Ans.
Les années suivantes, Philippe de Béthune est accaparé par les affaires romaines. Une ambassade extraordinaire auprès du pape Urbain VIII lui permet de mettre fin à l'ancien litige de la Valteline. Devant le pape reconnaissant, il signe un traité avec l'ambassadeur d'Espagne. En 1629, il négocie afin d'empêcher la maison d'Autriche d'opprimer la maison de Mantoue et d'annexer Cazal. Un traité d'union, entre le Roi, sa Sainteté et la République de Venise est conclu.
Mais les évolutions de la politique interne française après 1628, en particulier la reconquête des lieux de sûreté prostestants par le Roi et Richelieu, suscitant l'hostilité d'une partie de sa large famille, l'éloigne des faveurs royales. Il reste toutefois proche des milieux diplomatiques qu'anime la pensée politique du cardinal Richelieu.
Il meurt retiré sur ses terres de Selles en 1649 à 88 ans.
Une partie de ses riches collections d'art, constituées de statues et de toiles du courant naturaliste que ce collectionneur avait vu naître, a attirée la convoitise de la reine Christine de Suède. Mais, apparemment préemptée, elle intègre les collections royales de Louis XIV.
Homme de plume, il a écrit des Observations pouvant servir au maniement des affaires publiques, à la suite de l'Ambassade de Monseigneur le duc d'Angoulême, publiée par Henri, comte de Béthune, en 1677.
Vie familiale
Philippe de Béthune épouse en 1600 Catherine le Bouteiller de Senlis, fille de Philippe, seigneur de Mouy. Les enfants du premier lit sont :
- Philippe né en 1601, décédé précocement.
- Marie née à Rome en 1602.
- Hypppolyte de Béthune né en 1603 à Rome
- Henri né à Rome en 1604. Aumonier de Gaston, frère du roi Louis XIII, Henri de Béthune devient archevêque de Bordeaux.
- Louis né le 5 février 1605 à Paris.
En secondes noces, il épouse Marie d'Alègre en 1608. Il n'aura pas d'enfant du second lit.
Source
- Dictionnaire de la noblesse par François-Aubert de la Chesnaye-desbois, rédition Berger-Levrault, Paris, 1980. ISBN 2-7013-0276-5
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Voir aussi
Catégories :- Maison de Béthune
- Diplomate français
- Décès en 1649
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