- Pensée de gauche
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Gauche (politique)
Pour les articles homonymes, voir Gauche.En politique, la gauche désigne la partie gauche de l'hémicycle d'une assemblée parlementaire et les personnes et partis qui y siègent habituellement. Les partis de gauche se rassemblent généralement dans la promotion d'idéaux progressistes et de liberté, la critique de l'ordre social et la volonté de réformer celui-ci dans un sens égalitaire et rationnel. Elle comprend la social-démocratie, le radicalisme, le socialisme, le communisme et l'anarchisme[1].
Sommaire
Origine
La notion politique de gauche, par opposition à celle de droite, est née en France au moment de la Révolution française. À la Constituante, au moment des premières discussions constitutionnelles, les opposants au droit de veto royal se regroupaient à gauche de l'hémicycle, tandis que les partisans du pouvoir royal en formaient l'aile droite. Bien qu'historiquement datées et géographiquement situées, les notions de gauche et droite allaient rapidement se répandre au cours des XIXe et XXe siècles en Europe, pour ensuite structurer la vie politique de la plupart des pays démocratiques de la planète.
On notera toutefois que la première assemblée nationale française a aussi utilisé une autre disposition : la « plaine », ou marais, en bas, pour les proches du pouvoir et la « montagne », en haut, plus proche des tribunes du public sans-culotte dans l'hémicycle.
Autres tableaux sur le clivage gauche-droite de 1789 à nos jours.
Valeurs
Traditionnellement, les valeurs suivantes sont considérées comme étant caractéristiques de la gauche : - Egalité - Solidarité - Justice - Tolérance - Changement - Insoumission
Par opposition, les valeurs suivantes sont généralement considérées comme étant de droite : - Mérite - Travail - Ordre - Sécurité - Tradition - Loyauté
Certaines valeurs ont un caractère plus transversal et peuvent se retrouver, selon les cas, à droite comme à gauche. Il s'agit par exemple de la liberté ou de la nation.
Périmètre
Pour le sociologue Raymond Aron, la gauche est animée par trois idées différentes qui s'expriment plus ou moins fortement et peuvent entrer en contradiction :
- « liberté contre l'arbitraire des pouvoirs et pour la sécurité des personnes »,
- « organisation afin de substituer, à l'ordre spontané de la tradition ou à l'anarchie des initiatives individuelles, un ordre rationnel, »
- « égalité contre les privilèges de la naissance et de la richesse[2]. »
Pour cet auteur, la tendance libérale au sens large ou organisationnelle s'exprime le plus, selon les pays et les époques.
Cas particulier du libéralisme anglo-saxon
Selon les pays et les circonstances, le terme liberal ne prend pas le même sens. Un liberal anglo-saxon se situe à gauche sur l’échiquier politique. La liberté économique reste alors fondamentale, le clivage entre libéraux et conservateurs se situe au niveau des mœurs (cellules souches, clonage, droits des minorités aux États Unis ; multiculturalisme, services publics au Royaume Uni).
En Europe et surtout en France, un libéral est considéré à droite, car le terme est perçu dans un sens d’abord économique (désengagement de l’État, désendettement, baisses des impôts sur les entreprises…) ; la gauche à l’inverse prône une politique plus interventionniste, distributive, plus égalitaire. C’est la gauche qui met en place les avancées sur les mœurs (légalisation de l’homosexualité, PACS, etc.).On retrouve ici, sous-jacent, le vieux débat sur le rôle du travail dans l’existence des hommes : le travail libérateur et structurant dans une vision de droite depuis le début du XXe siècle, et un travail aliénant, facteur de domination, dans une vision socialiste et marxiste. Ce clivage tend à s’estomper depuis les années 1980, l’idée d’une « société de loisirs », et sans travail ayant quasiment disparu avec la fin des Trente Glorieuses.
Finalement, conservatisme et progressisme désignent aujourd’hui plutôt le positionnement quant aux mœurs. Le clivage droite/gauche (PS, SPD…) est depuis quelques années remis en cause sur les deux échelles (économie, société) concernant certains des anciens grands débats de société comme l’acceptation du capitalisme, l’Europe, l’insécurité ou le désendettement. Il reste souvent présent quant au travail (valeur, temps hebdomadaire), à la distribution des richesses, à l’écologie, à l’immigration…
Cartographie
En France
En France en 2009, les principaux partis classés à l'extrême gauche :
- le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
- Lutte ouvrière (LO)
- le Parti ouvrier indépendant (POI)
Les principaux partis classés à gauche :
- le Parti communiste français (PCF)
- le Parti de Gauche (PG)
- le Mouvement républicain et citoyen (MRC)
- le Parti socialiste (PS)
- les Verts
Les principaux partis classés au centre-gauche :
- le Parti Radical de Gauche (PRG)
Il existe d'autres partis ou mouvements non représentés au parlement :
- les Alternatifs, anciennement l'Alternative rouge et verte (AREV)
- Alternative libertaire
- Coordination des groupes anarchistes
- Fédération anarchiste
- l'Alternative unitaire pour une gauche antilibérale [1]
- Alternative citoyenne, en Île-de-France, et mouvements similaires dans certaines régions
D'autre part, il existe de nombreuses associations plus on moins importantes, comme le Mouvement de l'utopie concrète créé par Roland Castro, comportant (voire dirigées par) des militants politiques déclarés, ou au contraire méfiantes à l'égard du système politique actuel.
Il faut mentionner aussi des associations de droit ou de fait qui ne veulent pas avoir de rôle électoral, mais ont contribué à la campagne pour le « non de gauche » au référendum sur le projet de Traité constitutionnel européen du 29 mai 2005 : Fondation Copernic, ATTAC, PRS, collectifs du non (dont certains s'intitulent maintenant « collectifs du 29 mai »), qui appartiennent à la gauche antilibérale.
Bien que cela fasse débat (nombre de personnalités politiques, notamment du PCF et de la gauche du PS, refusent de voir la gauche comme une entité scindée en plusieurs morceaux), certain distinguent actuellement deux ou trois gauches françaises. Chez les partisans de cette classification, on retrouve souvent :
- la gauche social-libérale (PS, PRG...), favorable à une République décentralisée et à un État arbitre entre les différentes forces sociales.
- la gauche anti-libérale (PCF, PG...), favorable à une République centralisée et à un État acteur de la vie économique et sociale
- la gauche anti-libérale et anti-capitaliste (NPA...), favorable à une République décentralisée et à un État moteur de la vie économique et sociale
Mais cela varie beaucoup selon les opinions.
Au Canada
Au Canada, on retrouve :
- Le Nouveau Parti démocratique
- Le Parti vert du Canada
- Le Parti marxiste-léniniste du Canada
- Le Parti communiste du Canada
- Le Bloc québécois[réf. nécessaire]
Au Québec, on retrouve :
- Le Parti québécois[réf. nécessaire]
- Le Parti communiste du Québec reconnu par le directeur des élections en 2006
- Le parti vert du Québec
- Le parti Québec solidaire
- Le Parti marxiste-léniniste du Québec
Autrefois :
En Belgique
Partis de la gauche radicale :
- Ligue Communiste révolutionnaire (LCR) : section belge de la IVe Internationale (Secrétariat unifié).
- Le Parti Socialiste de Lutte (PSL/ex-MAS) / LSP(linkse socialistich partij) (PSL néerlandophone= parti socialiste de gauche)
- Parti communiste belge (PC)
- Parti du travail de Belgique (PTB, PVDA en Flandre)
- Bloc marxiste-léniniste (Bloc-ML)
Sur la gauche radicale belge :
Partis de la gauche démocratique :
- Parti socialiste (PS)
- Ecolo
Aux États-Unis
Aux États-Unis, le système politique facilite la bipolarisation en faveur du Parti démocrate et du Parti républicain. Cette opposition se fait sur des thèmes variés qui ont évolué depuis les débats sur le fédéralisme et qui peuvent transcender les deux partis. Abraham Lincoln le républicain s'est opposé aux démocrates du Sud esclavagistes et le mouvement progressiste a soutenu Theodore Roosevelt.
On identifie ainsi généralement dans chacun des partis une « gauche » et une « droite » mais depuis les présidences de Franklin Delano Roosevelt et de John Fitzgerald Kennedy, le parti démocrate est globalement considéré comme plus progressiste que le parti républicain.
Notes et références
- ↑ Jean-Jacques Becker et Gilles Candar écrivent ainsi dans l'avant-propos à leur Histoire des gauches en France (La Découverte, Paris, 2004, p. 8) :
- « [...] l'histoire de la gauche n'a pu donner jusqu'à présent naissance ni à une synthèse pénétrante ni à une vaste analyse, qui s'imposerait avec le même caractère d'évidence à l'attention des étudiants ou du grand public. Cette absence peut paraître surprenante. Non pas que des auteurs se soient exercés à retracer l'histoire de la gauche, non pas qu'il n'y ait des ouvrages sur telle ou telle gauche à telle ou telle époque — ils sont même innombrables, et souvent décisifs. Le socialisme, le communisme, l'anarchie, le radicalisme ont eu et ont leurs histoires, leurs historiens, leurs revues, leurs centres de recherche et leurs colloques. Des synthèses ont marqué leurs époques. »
- ↑ L'opium des intellectuels, 1955, éditions Hachettes Littératures 2002, p. 43
Articles connexes
- Anarchisme
- Anti-capitalisme
- Communisme
- Droite
- Échiquier politique
- Écologisme
- Extrême gauche
- Féminisme
- Gauche caviar
- Gauche et droite en politique
- Histoire de la gauche française de 1919 à 1939
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