- Négrisme
-
Le négrisme est un courant politique issu de l'opéraïsme et du mouvement autonome et se réclamant de la pensée de Toni Negri. Le courant négriste est représenté en Italie par la revue Rosso et les Collectifs politiques ouvriers (1973-1979) [1].
En France, Yann Moulier-Boutang, Matériaux pour l'intervention (1972-1973), et Camarades (1974-1979), se réfèrent également aux thèses de Toni Negri. Après l'arrestation de Toni Negri en 1979, les militants regroupés autour de Yann Moulier s'investissent dans le Centre d'initiative pour de nouveaux espaces de liberté (CINEL) jusqu'en 1981.
Élu député aux élections législatives italiennes de juin 1983, Toni Negri est remis en liberté et parvient à s'enfuir en France avant la levée de son immunité parlementaire. Réfugié politique, il peut alors à nouveau enseigner à l'université Paris VIII (dont les locaux, initialement situés à Vincennes, ont entre temps été délocalisés à Saint-Denis). Les plus jeunes militants comme Aris Papathéodorou sont engagés dans le mouvement des squats (Centre Autonome pour des Espaces de Liberté (CAEL), 1984) ou dans le mouvement étudiant (Collectif Autonome de Tolbiac (CAT, 1976-1984) puis Collectif Étudiants Lycéens Autonomes (1992)) [2]. Les militants s'engagent par la suite dans des collectifs mettant l'accent sur la revendication du revenu garanti : Cash (1984-1989), Contre (1987-1989), Quilombo (1988-1993), Réseau Autonome Parisien (RAP, 1990-1993), CARGO (Collectif d'Agitation pour un revenu garanti optimal, 1994), puis AC! (1997-2003) et la Coordination des Intermittents et Précaires d'Ile-de-France (CIP-IDF, 2003).
En 1990, Toni Negri fonde avec Jean-Marie Vincent la revue Futur antérieur. Depuis 2000, les proches de Toni Negri et de Yann Moulier-Boutang se sont regroupés autour de la revue Multitudes. Les militants qui se réfèrent à ses thèses sont surtout présents dans les mouvements alternatifs, principalement en Italie et en Espagne.
En France, les négristes sont affiliés aux Verts (Yann Moulier-Boutang) et au NPA (Aris Papathéodorou). En Italie, ils participent à Rifondazione et ont une grande influence sur le mouvement des squats.
Certains militants rejettent cependant la qualification de « négriste » et considèrent que leur courant de pensée ne peut être réduit à celle d'un seul individu.
Références
- "Les opéraïstes", Le Mouvement autonome en Italie et en France (1973-1984), Université Paris VIII, 2008. Sébastien Schifres,
- Aris Papathéodorou, "Autoportrait", in Jean-Christophe Brochier et Hervé Delouche, Les nouveaux Sans-culottes, enquête sur l'extrême-gauche, Grasset, 2000.
Bibliographie
- Laurent Guilloteau, "Sur le mouvement des chômeurs de l'hiver 1997-1998", Futur Antérieur, avril 1998.
- Negrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche, Mutines Séditions, 2004.
Liens internes
Catégories :- Courant d'inspiration marxiste
- Extrême gauche
- Altermondialisme
Wikimedia Foundation. 2010.