- Arme bactériologique
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Arme biologique
Arme de destruction massive Par type Armes biologiques
Armes chimiques
Armes nucléaires
Armes radiologiquesPar pays Albanie Algérie Bulgarie Argentine Australie Brésil Canada Chine France Allemagne Inde Iran Irak Israël Japon Pays-Bas Corée du Nord Pakistan Pologne Russie Afrique du Sud Syrie Taïwan Royaume-Uni États-Unis Une arme biologique est une arme utilisant des germes pathogènes destinés à affaiblir les armées ou les populations ennemies par la propagation de maladies pouvant être mortelles ou simplement incapacitantes. Leur potentiel de nuisance est tel qu'elles ont été classées dans les armes de destruction massive.
Les armes biologiques comprennent les armes bactériologiques et les armes virologiques.
Sommaire
Historique
En Chine, l'envoi de cadavres de pestiférés dans les villes assiégées constitua sans doute le premier exemple d'arme bactériologique, bien que personne ne sût à l'époque ce qu'était une bactérie.
Au cours du Moyen Âge, les techniques de poliorcétique pouvaient intégrer le lancement par-dessus les mur d'enceinte des villes assiégées de barils contenant des excréments ou des cadavres en putréfaction dans le but de démoraliser l'ennemi ainsi que d'y propager des maladies.
L'emploi de cette technique est illustré par le siège de Caffa (l'actuelle Théodosie en Crimée) en 1346. Ce comptoir génois de la mer Noire était en effet assiégé par une armée dite tatare, dirigée par le général Kiptchäk khän Jambeg. Une épidémie grave éclata durant l'été 1346 dans les rangs des assaillants, à la plus grande joie des défenseurs du port qui y virent leur salut. Mais le général tatare retourna cette situation à son avantage en décidant de projeter derrière les murs de la ville les cadavres de ses soldats contaminés, provoquant ainsi rapidement la mort de la plupart des assiégés. La célébrité de cet épisode vient du fait que les historiens pensent que ce sont les navires génois de retour de Caffa qui propagèrent une maladie qui décima près de la moitié des Européens à partir de 1347 : la peste noire.
Au XVIIIe siècle en Amérique du Nord britannique, le général Amherst autorisa la distribution de couvertures infestées de variole aux Amérindiens de la tribu des Delaware, dans le but qu'ils soient exterminés par la maladie. Cet événement constitue sans doute la première attaque biologique officielle perpétrée en Amérique.
À la fin du XIXe siècle, alors que la France pleure l'Alsace et la Moselle perdues, l'humoriste Alphonse Allais relance l'idée d'une guerre bactériologique : « au lieu de déclarer la guerre aux Allemands, on leur déclarera la peste ou le choléra ! ». La Grande Guerre, même sans utiliser cette arme, ira toutefois bien au-delà des évocations les plus folles de carnage.
Lors de de l'expansion de l'empire japonais pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945), Hirohito autorisa par mandat impérial la création d'une unité de recherche bactériologique qui pratiqua des expérimentations sur des milliers de cobayes humains. Ces armes furent employées à maintes reprises en extrême-orient par l'armée impériale jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Durant les premières décennies de la guerre froide, les grandes puissances ont continué leurs recherches dans ce domaine jusqu'à l'arrét unilatéral des États-Unis en 1968 et la signature de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques en 1975. Cependant, des programmes d’armes biologiques se poursuivent toujours. Des inspections internationales en Irak, menées dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu ayant mis fin à la seconde guerre du Golfe, ont révélé un programme de guerre biologique d’envergure, à un stade déjà avancé. En 1992, le président russe Boris Eltsine avait admis que l’Union soviétique avait mené un programme d’armes biologiques massives au cours des vingt années précédentes. Des rapports suggèrent que plusieurs pays continuent d’entreprendre recherche et développement dans les armes biologiques offensives [1].
Bibliographie
- Boyle Francis, Guerre Biologique et Terrorisme, Demi Lune, 2007, (ISBN 2952557195)
- Henri Mollaret, L'Arme biologique : Microbes, virus et terrorisme, Plon, 2002, (ISBN 2259196802)
- Judith Miller, Stephen Engelberg, William Broad, Germes : Les armes biologiques de la guerre secrète, Fayard, 2002, (ISBN 2213611858)
- Ken Alibek, La Guerre des germes, Presses de la Cité, 2000, (ISBN 2258053455)
- Peter Williams, David Wallace, La guerre bactériologique, Albin Michel, 1990, (ISBN 2226041192)
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Dossier de présentation du groupe Australie
Articles connexes
- Guerre biologique
- Armement
- Arme nucléaire
- Arme chimique
- Arme de destruction massive
- Bioterrorisme
- Colonia Dignidad (Chili)
- Convention sur l'interdiction des armes biologiques
- Plan Piratome
Liens externes
- Action commune de l'Europe 2008/858/PESC du Conseil du 10 novembre 2008 pour la convention sur l'interdiction des armes biologiques et à toxines (BTWC) dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de l'Union européenne contre la prolifération des armes de destruction massive.
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