- Paul Rosenberg (galeriste)
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Paul Rosenberg (1881-1959) est un marchand d'art et un galeriste, célèbre pour avoir représenté, en parallèle et, parfois, en concurrence avec le grand découvreur Daniel-Henry Kahnweiler, Picasso, Braque. Il représenta aussi Matisse.
Sommaire
Biographie
Paul Rosenberg débute en reprenant le magasin d'antiquités de son père, Alexandre Rosenberg. Il ouvre sa propre galerie d'art à Paris en 1911, puis une autre en Grande-Bretagne en 1935. Il part pour les États-Unis en 1940 afin d'échapper au nazisme. Il y ouvre une galerie à New York sur la 79e rue[1].
Spoliations nazies
Ce qui demeurait à Paris de sa collection de peintures fut spolié par les nazis pendant l'Occupation[2].
Toutes les œuvres volées n'auraient pas été restituées aux héritiers (comme le fut, par exemple, en 1999, un des Nymphéas de Claude Monet, issu de la collection de Joachim von Ribbentrop[3]). Sont réapparues lors de ventes aux enchères publiques Femme en rouge et vert de Fernand Léger vendue le 4 novembre 2003 pour 16 millions d'euros, L'Odalisque, harmonie bleue de Matisse, le 6 novembre 2007, vendue pour plus de 33 millions de dollars et, le 3 décembre 2007, plusieurs autres œuvres vendues par Christie's-Paris, pour la somme totale de 14 millions d'euros[1].
Famille
Paul Rosenberg est le frère de Léonce Rosenberg, marchand d'art lui aussi, mais dont les affaires ont été moins florissantes.
Parmi ses descendants, et détentrice d'une partie de sa collection, figure sa petite-fille, Anne Sinclair, franco-américaine, journaliste et épouse, successivement, d'Ivan Levaï et de Dominique Strauss-Kahn. Membre, depuis 2010, du conseil d'administration du musée Picasso à Paris, elle a cédé, en 2008, à l’État français sous forme de dation en paiement de la succession de sa mère, le tableau intitulé Portrait de Madame Rosenberg et de sa fille, qui représente sa grand-mère et sa mère[4].
Commentaire : l'œil de Jean Cocteau
Dans son journal[5] publié par Gallimard, Jean Cocteau raconte une scène avec Paul Rosenberg :
« Le jour de la mort de Renoir, je rencontre Paul Rosenberg. Il me dit : “Je suis marchand de tableaux, que voulez-vous, et je donne de petites sommes à la domestique de Renoir pour qu'elle m'annonce sa mort avant les autres. Elle me téléphone ce matin.”
Un monsieur arrive rue La Boétie et je devine tout de suite “qu'il sait” et qu'il imagine “que je ne sais pas”. Bref, il veut “acheter vivant” et moi je fais semblant de vendre vivant et je “vends mort”. Vous suivez ? Le monsieur croit qu'il me roule. Paul Rosenberg commence alors à se rendre compte, d'après ma tête, que son histoire est sordide. Et il ajoute : “Il y a quelqu'un qui a dû bien rire là-haut. C'est le père Renoir.”
“Croyez-vous qu'il y ait des gens ignobles, des gens qui profitent de tout et même des morts ?” »— Jean Cocteau, Le Passé défini, Gallimard, 1954, Tome III.
Bibliographie
- Pierre Assouline, L'Homme de l'art. D. H. Kahnweiler, 1884-1979, éd. Balland, 1988
Notes
- « Une héritière très réservée », Le Point, 10 février 2011. Judith Benhamou-Huet,
- sur le site du Centre Pompidou, mars-avril 1997. Le Musée disparu (1995) d'Hector Feliciano, cité dans Valeurs de l'art,
- Hitler. Ministre des Affaires étrangères d'
- « Anne Sinclair, une femme d'influence », L'Express, 13 avril 2011, p. 44. Elise Karlin,
- Jean Cocteau, Le Passé défini, Gallimard, 1954, tome III.
Catégories :- Naissance en 1881
- Décès en 1959
- Marchand d'art
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