Paul Ariès

Paul Ariès
Paul Ariès
Paul Ariès en 2008
Paul Ariès en 2008

Naissance 11 mai 1959 (1959-05-11) (52 ans)
Lyon (France)
Nationalité Flag of France.svg Française
Profession Professeur de science politique, d'histoire et de sociologie de l'alimentation.

Paul Ariès, né le 11 mai 1959 à Lyon (France) est un politologue et écrivain, spécialiste de phénomènes comme la malbouffe, les sectes, ou la pédophilie, qu'il lie à la mondialisation, et intellectuel de référence du courant de la décroissance[1].

Sommaire

Biographie

Paul Ariès fut durant sa jeunesse l'un des dirigeants de l'Union nationale des comités d'action lycéens (UNCAL) puis de l'UNEF - Renouveau, il a participé à des actions de soutien aux dissidents des pays de l'Est (notamment par le transfert clandestin de matériels militants pour l'opposition tchécoslovaque et d'Allemagne de l'Est).

Pendant treize ans, il est l'un des acteurs de la lutte anti-sectes, cherchant en particulier des liens entre celles-ci et la mondialisation capitaliste mais aussi avec l'extrême droite[2]. Il expose notamment dans « la Scientologie laboratoire du futur », la proximité entre ce groupe et le fonctionnement des grandes sociétés transnationales (site UNADFI, Paul Ariès, révolution et décroissance). Il considère que les sectes sont autant un danger pour la démocratie que pour les individus. Il condense sa pensée en expliquant que les sectes ne sont pas un cancer sur un corps sain mais les métastases d'une société malade. Son ouvrage La scientologie, une secte contre la république fut préfacé par Alain Vivien, ancien ministre, président de la « Mission interministérielle pour la lutte contre les sectes » (MILS). Ses travaux nourrissent largement les rapports parlementaires et ceux de la MILS qui le citent directement. Il dénonce à cette époque en reproduisant des documents originaux des liens entre la scientologie et les multinationales de la mondialisation telles que McDo et Coca-Cola [3].

Ces études, tant sur la scientologie[4] que sur le satanisme[5] se voient néanmoins reprocher par une partie de la critique un manque de rigueur au profit du sensationnalisme alarmiste, notamment par Nathalie Luca, membre de la MIVILUDES, qui quittera peu après cet organisme jugé lui aussi trop offensif (Le Monde du 20 décembre 2005). Paul Ariès poursuit ses relations avec les grandes associations anti-sectes comme le CCMM et l'UNADFI. Il collabore largement avec Mathieu Cossu responsable du principal site de lutte contre les sectes. Il assurera également des interventions au sein de l'Ecole nationale de la magistrature, de L'Ecole Nationale de Santé Publique et même du Centre national de formation de la police nationale (les préfaces de ces livres). Suite à ces travaux, il affirme avoir reçu des menaces de mort et déposera plainte à plusieurs reprises. Les quotidiens Le Monde et Libération en feront notamment état[2]. Il lança en 2005 un trimestriel, L'Immondialisation, dont le premier numéro était consacré à « la guerre perdue contre les sectes » et à une dénonciation de l'attitude gouvernementale depuis le 11 septembre 2001. Il affirme que depuis cette époque, pour la France, « l'islamisme a remplacé la Scientologie dans l'échelle des ennemis »[2]. Son dernier texte sur ce sujet est paru sous le titre « sectes, la guerre perdue » au sein de la revue de stratégie militaire dirigée par le général de la Maisonneuve (septembre 2007).

Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages concernant les « méfaits de la mondialisation ». Il est l'un des acteurs des grands mouvements sociaux de ces quinze dernières années : lutte contre la « malbouffe » et la « McDonaldisation », lutte contre le harcèlement au travail, lutte contre l'« agression publicitaire », lutte contre le Disneylandisation, lutte contre la TV-réalité, lutte contre les sectes et contre l'extrême droite, etc. Parmi ses livres, on trouve aussi Libération animale ou nouveaux terroristes ? (paru chez Golias en 1999), où il accuse le mouvement antispéciste de « saboter l'humanisme », de faire du « terrorisme », tout en critiquant les sévices subis par les animaux.

Il a été président du Centre Europe Tiers-Monde (ONG habilitée à la commission des droits de l'homme de l'ONU) pour la France. Paul Ariès fut l'un des « grands témoins » lors du procès de José Bové à Millau (« démontage » du restaurant McDonalds). Il est aussi en juin 2006 témoin au procès des « déboulonneurs » (antipub) de Montpellier. Paul Ariès lance en octobre 2006 un Manifeste pour une grève générale de la consommation (in No Conso, Golias, 2006) conçu comme un mouvement social. Il oppose à la figure du consommateur celle de « l'usager maître de ses usages » et du citoyen. Cette campagne est relayée par plusieurs mouvements et réseaux tant en France qu'à l'étranger.

Paul Ariès enseigne la science politique mais aussi l'histoire et la sociologie de l'alimentation (prix littéraire de l'Académie nationale de cuisine). Il a été membre du jury international de l'association Slow Food.

Paul Ariès est membre de plusieurs comités de rédaction dont le journal La Décroissance dont il assume depuis janvier 2007 la responsabilité des pages politiques et internationales et la revue catholique de gauche Golias (lui-même est athée[6]). Il collabore régulièrement avec Le Monde diplomatique, Alternatives non violentes et est l'auteur de la notice « scientologie » et « enfants : les nouveaux droits » de l'Encyclopædia Universalis. Il est avec le journal La Décroissance, l'un des co-organisateurs du contre-Grenelle de l'environnement[7] qui s'est tenu à Lyon le 6 octobre 2007 en réaction au Grenelle lancée par le Ministère de l'Ecologie, de l'Environnement, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire. Un second contre-Grenelle a été organisé à Lyon le 2 mai 2009 sur le thème Contre le capitalisme vert.

Il lance le 14 juillet 2007 un nouveau journal d'analyses politiques vendu en kiosque « Le Sarkophage, contre tous les sarkozysmes[8] » qui se donne pour objectif d'analyser l'imaginaire, la théorie et la politique du sarkozysme et de travailler à l'émergence d'une véritable alternative en lui opposant un autre imaginaire, d'autres théories, d'autres politiques. Ce journal comprend les signatures de représentants des milieux gaullistes de gauche, des gauches historiques, de la gauche de la gauche, de l'écologie, de la décroissance.

Paul Ariès est l'un des porte-parole du Mouvement pour une rentrée sans marques[9]. Il est aussi l'un des principaux animateurs du « Mouvement pour une décroissance équitable ». Il avait lancé en 2006 des États Généraux de la décroissance équitable (EGDE) en vue d'une participation des Objecteurs de croissance à l’élection présidentielle de 2007 sur le modèle de ce que fut la candidature René Dumont à l’élection présidentielle de 1974. Il a annoncé avoir renoncé à ce projet en raison de l'immaturité théorique et politique du mouvement. Il s'inscrit dans le cadre d'un accompagnement critique de la campagne de José Bové auquel il reproche d'être « seulement antilibéral » et de choisir une sur-médiatisation plutôt que la force des idées (dans Politis du 10 mars 2007).

Le 8 juillet, Martine Billard, députée démissionnaire des Verts présente, à l'occasion d'une conférence de presse, une offre de convergence[10] au Parti de gauche co-rédigée avec Paul Ariès[11]. Cette démarche s'inscrit dans une dynamique de rapprochement de la gauche anti-productiviste et de l'écologie antilibérale, à laquelle Paul Ariès œuvre notamment au sein du journal Le Sarkophage. Paul Ariès n'a cependant pas, contrairement à Martine Billard, rejoint le PG. Suite à un appel qui lui fut lancé en avril 2010 par divers réseaux de la décroissance, il avait dans un premier temps accepté de "faire campagne" (et non d'être candidat) d'ici 2012 autour de quatre thèmes (relocalisation, ralentissement, partage, choix d'une vie simple) (http://www.objecteursdecroissance2012.fr/) mais il vient de renoncer à faire campagne face à l'impossibilité de confédérer les diverses mouvances de la décroissance et de l'objection de croissance. Paul Ariès poursuit son combat pour la gratuité du bon usage, le renchérissement du mésusage en co-organisant le 26 novembre 2010 un grand colloque international sur la question de la gratuité des services publics locaux (avec la Communauté d'Agglomération les lacs de l'Essonne). Ce jour-là plusieurs municipalités annonceront leur décision d'avancer vers la gratuité des services publics locaux (eau, transports en commun, restauration scolaire, services funéraires) et Danielle Mitterrand inaugurera de nouvelles fontaines d'eau publiques et gratuites.

Œuvres

  • Le Retour du diable, éditions Golias, 1996.
  • La Fin des mangeurs, éditions Desclée de Brouwer, 1997.
  • Les Fils de MacDo, éditions L'Harmattan, 1997.
  • Déni d'enfance, éditions Golias, 1997.
  • La Scientologie, laboratoire du futur ?, éditions Golias, 1998.
  • Petit Manuel Anti-McDo à l'usage des petits et des grands, éditions Golias, 1999, (ISBN 2-911453-54-9).
  • La Scientologie, une secte contre la république, éditions Golias, 1999.
  • José Bové, la révolte d'un paysan, éditions Golias, 2000.
  • Libération animale ou nouveaux terroristes ?, éditions Golias, 2000.
  • Les Sectes à l'assaut de la santé, éditions Golias, 2000.
  • Avec Gong Gang, Le Goût, Paris et Shanghai, éditions Desclée de Brower, coll. « Proches Lointains », 2000, 122 p. (ISBN 2-22004-405-X).
    Collection publiée dans le cadre de l’Alliance des éditeurs indépendants
     
  • Anthroposophie : enquête sur un pouvoir occulte, éditions Golias, 2001, (ISBN 2-914475-19-5)
  • Disneyland, le royaume désenchanté, éditions Golias, 2002.
  • Harcèlement au travail ou nouveau management, éditions Golias, 2002.
  • Putain de ta marque, éditions Golias, 2003.
  • Satanisme et vampirisme, le livre noir, éditions Golias, 2004.
  • Décroissance ou barbarie, éditions Golias, 2005.
  • Misère du sarkozysme, éditions Parangon, 2005.
  • No Conso, manifeste pour une grève générale de la consommation, éditions Golias, 2006.
  • Le Mésusage, essai sur l'hypercapitalisme, éditions Parangon/Vs, 2007.
  • José Bové, un candidat condamné, la décroissance dans la campagne, éditions Golias, 2007.
  • Pour repolitiser l'écologie: le contre-Grenelle de l'environnement, éditions Parangon, 2007
  • La Décroissance : un nouveau projet politique, éditions Golias, 2008
  • (avec Bernadette Costa-Prades) Apprendre à faire le vide : Pour en finir avec le "toujours plus", éditions Milan, 2009
  • Desobeir et grandir - Vers une société de décroissance, éditions Ecosociete, 2009
  • La simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance, Les empêcheurs de penser en rond / La Découverte, 2010
  • (avec Florence Leray) Daniel Cohn-Bendit, l’imposture, éditions Max Milo, 2010

Notes et références

  1. Éric Dupin, « La décroissance, une idée qui chemine sous la récession », Le Monde diplomatique, août 2009, p. 20.
  2. a, b et c Interview dans S!lence, février 2007.
  3. « Scientologie McDo, même combat », L'Humanité, 9 septembre 1999.
  4. Critique de « La Scientologie : une secte contre la République » préfacé par Alain Vivien, Ancien Ministre, Président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes, Nathalie Luca, Archives de sciences sociales des religions, 120 (2002), Consulté le 27 janvier 2008
  5. Critique de "Satanisme et Vampyrisme. Le livre noir"
  6. Paul Ariès, Un procès de Moscou à Aix - La face cachée de l’ouvrage de Di Méo …, sur decroissance.org : « [...] moi qui ne suis à ce jour encarté nulle part, et reste, Dieu merci, totalement athée. »
  7. contre-Grenelle de l'environnement 3 sur www.contre-grenelle.org , consulté le 29/01/2011.
  8. Journal Le Sarkophage
  9. La rentrée sans marque dans les ouvrages scolaires sur www.casseursdepub.org , consulté le 29/01/2011.
  10. « Paul Ariès et Martine Billard : faire de la politique autrement ? », juillet 2009.
  11. « Pour un Parti de gauche écologiste », Politis, 9 juillet 2009.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Paul Ariès de Wikipédia en français (auteurs)

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