- Patañjali
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Patanjali
Patañjali est l'auteur réel ou mythique de la codification du yoga sous une forme écrite concise, les Yoga-Sûtra. Son existence est située entre 250 av. J.-C. et 400 après J.-C. ; les historiens retiennent souvent le IIe s. av. J.-C., sans certitude.
Sommaire
Le yogin
Patañjali a souvent été appelé le fondateur du yoga, mais celui-ci dépasse l'œuvre de Patañjali. Les Yoga-Sûtra, traité sur le yoga, reposent sur l'école Sâmkhya et les textes hindous de la Bhagavad-Gîtâ (voir aussi : Vyâsa). Le Yoga, science de l'union de la conscience, se retrouve aussi dans les Purânas, les Vedas et les Upanishads. Cependant son travail est une des écritures hindoues majeures, et sert de base à ce qu'on appelle le Râja-Yoga. Patañjali y analyse les principes et les techniques psycho-physiques sous forme de propositions aussi générales que possible. Ce n'est donc pas un manuel permettant de pratiquer le yoga. Le yoga de Patañjali est une des six écoles (ou darsanas) de la philosophie hindoue. Ses sûtras nous fournissent la référence la plus ancienne au terme ashtânga-yoga, littéralement « les huit membres du yoga » ; ce sont yama, niyama, âsana, prânâyâma, pratyâhâra, dhâranâ, dhyâna et samâdhi.
Parmi les plus importantes interprétations des Yoga-Sûtra, il faut citer le commentaire de Vyâsa, les gloses de Vācaspati Miśra, et aussi Bhoja, Vijnanabhikshu et Nagoji Bhatta.
Le grammairien
La tradition hindoue lui attribue encore le Mahâbhâshya (Grand commentaire) de la grammaire de Pânini. Ce commentaire ne fonde pas la grammaire sanskrite, mais fournit une méthode d'interprétation qui servira de modèle à toute la littérature de commentaire de la scolastique sanskrite. Il est composé de longs débats dialogués émanant de plusieurs interlocuteurs soutenant des thèses différentes.
Pami les thèses exposées par le Mahâbhâshya, figure la notion d'akriti analogue à la notion occidentale des universaux. L'akriti est le type général des choses d'une même espèce. La question discutée est de savoir si l'universel (l'élément commun dans la diversité des choses) n'est pas détruit quand elles sont détruites. Patanjali semble adopter avec hésitation l'idéalité et l'indestructibilité des universaux s'opposant au caractère éphémère des individualités concrètes. Le langage ne se rapporte donc pas aux individus passagers mais à des concepts englobant des classes d'objets. Les mots désignent donc les espèces, mais aussi les qualités, les actions et par convention tacite les êtres particuliers au moyen des noms propres. Le langage a donc (excepté les noms propres) un caractère permanent découlant de sa nature conceptuelle et le mot est indépendant de la phonation et des émissions sonores qui l'expriment à l'occasion. Cette théorie est à la base de la distinction entre dhvani, le son et sa perception acoustique, et sphota, le sens du mot qui illumine l'esprit des locuteurs ; distinction qui jouera un grand rôle dans les philosophies du langage développées plus tard en Inde.
Les théories de Patañjali sur le langage et la parole offrent de multiples résonances avec les théories linguistiques modernes ou celles de Bertrand Russell comme la théorie des classes ou la théorie des universaux du langage.
Le médecin
La tradition lui attribue enfin la rédaction finale du Carakasamhita, l'un des deux grands traités médicaux de l'Inde antique[réf. nécessaire].
Qui est Patañjali ?
Comme la rédaction de ces trois textes semble s'échelonner sur plusieurs siècles (du IIe av. J.C. au IVe siècle) et ne présente pas une unité de style, la critique textuelle moderne considère généralement que Patañjali est le nom d'auteurs différents. D'autre part, on ne dispose pas d'éléments concluants pour affirmer l'existence d'un auteur unique pour les Yoga-Sutra ; bien que l'uniformité de la structure, du langage et du style de ce texte, assez bref, plaide en ce sens ; certains parlent d'une lignée de 14 Patañjali. Cependant, l'étude du corps, de la parole et de l'esprit sont complémentaires et représentent un effort pour comprendre l'homme dans sa totalité. L'attribution de ces trois œuvres capitales à un seul auteur, si elle ne relève pas de la certitude historique, a donc une signification pour la tradition indienne.
Certaines légendes disent qu'il est devenu Âdinâga, le premier serpent, la partie inférieure de son corps étant celle d'un serpent, sur laquelle repose le grand Dieu hindou Vishnu[réf. nécessaire].
Bibliographie
Le Yoga-Sûtra
- Rama Prasada, Patanjali's Yoga-Sutra, with the commentary of Vyasa and the gloss of Vachaspatimiçra, Allahabad, 1910
- Patañjali, Yoga-Sutras (IIe s. av. J.-C. ?), Albin Michel, "Spiritualités vivantes", 1991. Trad. Françoise Mazet.
- Michel Angot, Le Yoga-Sûtra de Patañjali : Le Yoga-Bhasya de Vyâsa, Les Belles Lettres, 2008, 771 p.
- I.K. Taimni, "Science of Yoga, The Yoga Sûtras of Patanjali", Ed. Adyar, 2001.
Études sur Patañjali
- S. N. Dasgupta, A Study of Patañjali, Calcutta, 1920.
- Mircéa Eliade, Patañjali et le yoga, Seuil, collection microcosme Maîtres spirituels, Paris, 1962
- B. N. Puri, India in the Time of Patañjali, Bombay, 1968.
- J-H. Woods, The Yoga-System of Patañjali, Harvard Oriental Series, Cambridge (Mass.), 1914
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