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Parc national d'Aigüestortes et lac Saint-Maurice
Parc national d'Aigüestortes et lac Saint-Maurice
Catégorie II de la CMAP (Parc national) [1]Emplacement Pyrénées (Espagne) Ville proche Lérida Coordonnées Superficie 408,52 km2 Création 1955 Site web (es) Parc national de Aigüestortes et lac Saint-Maurice Géolocalisation sur la carte : Pyrénées modifier Le parc national d'Aigüestortes et lac Saint-Maurice (en catalan: Parc Nacional d'Aigüestortes i Estany de Sant Maurici) fut créé en 1955. C'est le seul parc national espagnol situé dans la communauté autonome de Catalogne.
Il est situé dans la partie centrale de la chaîne pyrénéenne, à cheval sur quatre comarques (plus ou moins la notion de pays française), celles d'Alta Ribagorça, de Pallars Sobirà, de Pallars Jussá et du Val d'Aran, dans la province de Lérida et incluant les territoires d'Espot et de Barruera.
Il se partage en deux zones distinctes : la partie orientale, de climat continental, est arrosée par les affluents du Noguera Pallaresa qui alimentent le lac Saint-Maurice. La partie occidentale (Aigüestortes), de climat atlantique de haute montagne, est baignée par les tributaires du Noguera Ribagorzana.
La typologie du parc est typique de la haute montagne, une grande partie du parc étant située à une altitude supérieure à 1 000 mètres, avec des sommets qui dépassent les 3 000 mètres. On trouve en abondance des lacs d'origine glaciaire du quaternaire. Il faut retenir la présence de deux vallées remarquables : à l'ouest, la vallée de la rivière Saint-Nicolas avec ses plats caractéristiques et ses méandres qui ont laissé le nom d'Aigüestortes (cours tortueux) ; à l'est s'étend la vallée de l'Escrita, avec le lac Saint-Maurice.
Le parc présente une grande valeur biologique. Les grands dénivelés qu'on y trouve sont à l'origine des différents écosystèmes : prés, cultures et forêts de feuillus dans les parties les plus basses, forêts de résineux à moyenne altitude, et alpages et rochers de haute montagne dans les zones les plus hautes. Étant donné la création assez ancienne d'un espace protégé et son accès relativement difficile, le parc national a pu préserver une flore et une faune dans un état relativement sauvage. Malgré tout, la trace de l'homme est inévitable et le pastoralisme, le tourisme et la production d'hydro-électricité y sont toujours présents.Sommaire
Situation et emprise du parc
Le parc s'étend sur 40 852 ha avec deux zones de statuts différents, la zone centrale et la zone périphérique. La zone centrale constitue le parc proprement dit, et englobe 14 119 ha. Les 26 733 ha de la zone périphérique l'entourent et sont destinés à la protéger de l'influence humaine.
La zone centrale s'étend intégralement sur les territoires des municipalités de la vallée de Boí et d'Espot. Sur le versant de Boí, il faut remarquer la vallée du Saint-Nicolas et le début de la vallée du Noguera de Tor. Entre les lacs de Llong et de Llebreta, la rivière Saint-Nicolas forme les méandres caractéristiques à l'origine du nom Aigüestortes. Ces méandres ont été formés par l'accumulation de sédiments d'antiques lacs glaciaires.
Sur le versant d'Espot on découvre la rivière Escrita et le lac Saint-Maurice. Ce lac, comme beaucoup d'autres du parc, voit ses eaux libérées par un ensemble de retenues afin d'obtenir un meilleur rendement hydro-électrique. Le lac se trouve aux pieds des imposants Encantats. Cet ensemble formé par le lac Saint-Maurice et les Encantats est un autre exemple caractéristique de la beauté du parc.
La zone périphérique inclut les municipalités de Vielha e Mijaran et de Vilamòs dans le Val d'Aran; de Vilaller et de la vallée de Boí dans la Alta Ribagorza ; La Torre de Cabdella du Pallars Jussá ; et Espot, Alto Aneu, Esterri de Aneu, la Guingueta de Aneu et Sort dans le Pallars Sobirà. Cette zone présente des recoins d'une grande beauté et où la nature est restée authentique, comme le bois de la Mata de Valencia de Aneu, les vallées de Gerber et de Cabanes, le cirque de Colomers, celui de Tord, ou de Saboredo, la plage de Valarties, les lacs de Cabdella, le pic de Montardo et de nombreux autres.
Histoire
Le peuplement humain des hautes vallées des Pyrénées s'est produit au fur et à mesure du recul des traces de la dernière glaciation. Dans les limites du parc, il n'y eut jamais de peuplement stable. Mais, durant le XIXe siècle et au début du XXe siècle, la pression de l'homme atteint son paroxysme, en raison de l'exploitation forestière constante et du début de l'hydro-électricité.
En 1932, le plan Maciá envisagea la création du parc national des hautes Pyrénées, mais ce fut un décret du ministère de l'agriculture, paru le 21 octobre 1955, qui établit le parc national en accord avec la loi sur les parcs nationaux de 1916, avec une emprise initiale de 9 851 ha. Il était le cinquième parc national d'Espagne et le second des Pyrénées après celui d'Ordesa.
L'approbation du statut d'autonomie de la Catalogne, en 1979, donna à celle-ci les compétences en matière de gestion et de réglementation des parcs naturels. Le 30 mars 1988, une requalification et une extension du parc furent proposées, réglementant les exploitations traditionnelles pour mieux protéger le parc.
La loi 22/90 du 28 décembre 1990 modifia partiellement les limites de la zone périphérique, la composition de l'organe de gestion du parc et les activités d'exploitation autorisées.Le 5 juillet 1996, la surface du parc fut à nouveau étendue et portée aux 14 119 ha actuels.
Géographie
Cours d'eau
- Bassin du Noguera de Tor
- Saint-Nicolas
- Saint-Martin
- Bassin de la Garonne
- Valarties
- Aiguamoix
- Garona de Ruda
- Bassin du Noguera Pallaresa
- Cabanes
- Escrita
- Flamisell
Lacs
- Dans la zone interne
Le parc englobe près de 80 lacs dont les principaux sont : Llebreta, Serrader, Contraig, Llong, Mussoles, Ribera, Mayor, Dellur, Redó, Negre de Portarró, Ratera, Barbs, Munyidera, les Grand, Petit et Moyen Amitges, Saint-Maurice, Negre de Peguera.
- Dans la zone périphérique
- Au nord : Rius, Tort de Rius, de Mar, Restanca, Monges, Travessany, Mangades, Majeur de Colomers, Obago, Majeur de Saboredo, Saboredo de Arriba, Saint-Gerber, Xemeneia, Negre ou de Cabanes.
- Au sud : Pesso, Castieso, Marto, Eixerola, Cubesso, Neriolo, Tort, Saburó, Vidal, Colomina, Frescau, Reguera, Fosser, Ribanegra, Salat, Morera et Gento.
Sommets
- Les plus hauts
- Pic de Comaloformo, 3 033 m
- Besiberri nord, 3 015 m
- Besiberri sud, 3 017 m
- Punta Alta, 3 014 m
- Les plus célèbres
- Montardo, 2 833 m
- Grand Tuc de Colomers, 2 933 m
- Grand Encantado, 2 747 m
- Tuc de Ratera, 2 857 m
- Pic de Peguera, 2 942 m
- Pic de Subenuix, 2 949 m
- Les sommets emblématiques
- Peguera, 2 982 m
- la Sierra de Los Encantados 2 745 m
Patrimoine biologique
Le patrimoine biologique du parc est très riche. Le géomorphisme des hautes Pyrénées autorise une grande variété d'écosystèmes à l'intérieur du parc, d'une part en raison des différentes altitudes, et d'autre part à cause de l'orientation des versants.
À toute altitude il existe de petits écosystèmes produits par les ombrages, les rives des cours d'eau rapides ou les lacs aux eaux tranquilles.
La végétation
Dans la partie montagneuse, on trouve majoritairement des forêts de feuillus caducs (bouleau fastigié, chêne, peuplier tremble, hêtre, ainsi que des pinèdes (pin sylvestre et sapin blanc).
À l'étage sub-alpin, le pin noir (Pinus uncinata) constitue des bois peu denses avec une couche arbustive très importante (rhododendron, airelle, genévrier, busserole, Genêt), entre 1 700 m et 2 300 m d'altitude.
Dans les alpages, au-dessus de 2 300 m, les bois ont disparu mais on peut trouver quantité d'espèces de la flore alpine, comme par exemple la gentiane ou la renoncule. Bien sûr les espèces qui poussent dans les lacs ou les tourbières son moins nombreuses. La plupart des espèces que l'on peut trouver à cette altitude sont endémiques de l'environnement pyrénéen, et pour quelques une d'entre elles, de distribution boréo-alpine ou artico-alpine.
Pour plus d'information sur la flore et la végétation du parc, se référer à l'ouvrage :
- (ca) Carrillo Ortuño, Empar; Ninot Sugrañes, Josep Maria (1992), Flora i vegetació de les valls d'Espot i Boí. Vol. I: Flora. Vol II: Vegetació, Institut d'Estudis Catalans, Arxius Secció Ciències 99(1) y 99(2).
La faune
Près de 200 espèces dont deux tiers d'oiseaux ont élu domicile dans le parc. Il convient de souligner la présence du coq de bruyère, de l'aigle royal, du vautour fauve, le Gypaète barbu, la perdrix des neiges, et le pic noir. On rencontre facilement la mésange bleue, le moineau domestique, le faisan, la grue et la corneille.
Les mammifères les plus représentatifs sont l'isard, l'hermine, la marmotte (bien qu'elle ne soit pas autochtone), le sanglier et le chevreuil. On trouve également le desman des Pyrénées Galemys pyrenaicus.
Parmi les amphibiens, le triton pyrénéen Euproctus asper est significatif pour sa rareté. En revanche la grenouille rousse est très abondante. Les eaux du parc renferment de nombreuses truites.Géologie et climat
L'intérieur du parc offre une représentation magnifique de la géologie des Pyrénées. Les reliefs granitiques et d'autres roches métamorphiques sont un héritage de l'ère primaire.
Mais sans aucun doute, ce qui donne le caractère géologique des Pyrénées centrales est, d'une part, l'élévation de l'ère tertiaire, et d'autre part la glaciation de l'ère quaternaire. La forme en U des vallées constitue un magnifique exemple de l'action érosive de la glaciation du quaternaire.
L'eau est actuellement le principal acteur, tant par les méandres caractéristiques de la montagne d'altitude, que par la grande concentration de lacs. Le parc constitue la zone lacustre la plus importante des Pyrénées.
La température moyenne oscille entre zéro et cinq degrés. L'hiver en altitude est très froid et la température des parties hautes du parc ne dépasse pas le zéro durant quatre mois de l'année.
Les précipitations annuelles s'échelonnent entre 900 mm et 1 300 mm, pour 150 jours de précipitation dont 100 sous forme de neige.Exploitation
Les terres qui constituent le parc appartiennent soit à l'État, soit à des communes ou à des particuliers. Le plan directeur du parc établit les différentes utilisations possibles des ressources naturelles.
L'idée de base est que sont permises les exploitations traditionnelles antérieures à la création du parc, ainsi que le tourisme.Gestion
Le parc est régi par un plan directeur approuvé par le Parlement de Catalogne. L'organe directeur est constitué du comité (patronato) du parc et de la commission permanente (dont le siège est à Boí y Espot). L'organe de gestion est le département de l'environnement et de l'habitat, direction générale du milieu naturel, service des parcs.
Tourisme
Actuellement, le parc national d'Aigüestortes et Lac Saint-Maurice est une destination touristique prisée, en particulier en été.
Toutes les activités touristiques sont encadrées. L'accès à pied est libre mais le camping est interdit, ainsi que la cueillette de tout type de plantes, la chasse et la pêche. L'accès en véhicule privé est également interdit, seuls les taxis d'Espot ou de l'entrée de la vallée de Boí possédant une autorisation.Randonnées
En été, le parc reçoit la visite de nombreux randonneurs qui parcourent tous les chemins. Le sentier de grande randonnée transpyrénéenne, le GR 11 traverse le parc d'un bord à l'autre.
Les itinéraires les plus faciles et recommandés sont :- Zone de Boí : depuis le lac de LLebreta jusqu'au lac de Llong en suivant la rivière Saint-Nicolas. Sur ce parcours, on peut admirer les magnifiques espaliers et méandres d'Aigüestortes.
- Zone du lac Saint-Maurice : depuis Saint-Maurice jusqu'au lac Ratera et jusqu'au point de vue du haut du lac. Ce point de vue présente le meilleur panorama sur le lac Saint-Maurice.
On peut également aller du lac de Saint-Maurice jusqu'à la vallée de Monestero, contempler d'impressionnantes pinèdes et des traces de cours d'eau similaires à ceux d'Aigüestortes.
Les itinéraires présentant une certaine difficulté sont :
- la traversée Espot-Boí, par le Portarro d'Espot, aux panoramas inoubliables
- la traversée Arties-Espot, qui monte jusqu'au refuge de la Restanca et qui passe ensuite par Colomers et Amitges, redescendant jusqu'au lac Saint-Maurice.
Enfin pour ceux qui oseront :
- le chemin appelé Carros de Fuego (charrettes de feu).
Réfuges
À l'intérieur du parc on peut passer la nuit dans les refuges suivants :
- Refuge de la Restanca
- Refuge de Colomers
- Refuge d'Ernesto Mallafré
- Refuge de José María Blanc
- Refuge de Ventosa y Calvell
- Refuge de Besiberri
- Refuge du lac Llong
- Refuge de Colomina
Pastoralime
Les alpages de haute montagne, qui font aujourd'hui partie du parc, ont été utilisés depuis des siècles par les bergers. La protection de l'économie locale n'est pas la seule raison pour laquelle le pastoralisme traditionnel est autorisé à l'intérieur du parc. Il faut comprendre que des siècles d'exploitation pastorale ont modelé les écosystèmes des alpages qui ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui sans le berger.
Hydroélectricité
Bien que dans le parc il n'y ait aucune centrale hydroélectrique, on utilise les eaux issues de ce dernier pour produire de l'électricité hors du secteur protégé. Dans ce but, il existe dans le parc de grandes canalisations enterrées.
Les centrales qui utilisent les eaux du parc sont :- la centrale hydroélectrique de Saint Maurice à Espot ; elle utilise les eaux en provenance du lac Saint-Maurice.
- la centrale hydroélectrique de Sallente-Lac Gento à Torre de Cabdella ; elle utilise les eaux recueillies par un réseau de canalisations souterraines immense, construit au début du XXe siècle. Ce réseau de canalisations collecte les eaux des lacs de Cubielo, Mariolo, Tort, Saburó, de Mar et d'autres plus petits. La centrale de Sallente-Lac Gento est réversible, c'est-à-dire qu'elle peut pomper l'eau du lac inférieur de Sallente jusqu'au niveau supérieur du lac Gento, pour pouvoir absorber une partie de la production électrique des centrales nucléaires durant les heures creuses.
- la centrale hydroélectrique de Caldes dans la vallée de Boí ; elle utilise les eaux de la retenue de Cavallers de la rivière Nicolau.
Liens internes
Liens externes
- (es) Parc national de Aigüestortes et lac Saint-Maurice
- (es) Web officiel du parc au Ministère de l'environnement
- (es) Décret de création du parc
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