- Argot parisien
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L'argot parisien est l'argot en usage à Paris.
L'argot parisien a deux sources principales : l'argot des métiers et l'argot dit des voleurs.
C'est surtout la littérature qui diffuse « la langue verte »: *Essai sur l'argot, d’Honoré de Balzac, essai philosophique, linguistique et littéraire sur l’argot, les filles et les voleurs, 1834.
- Les Mémoires de l'ex-bagnard Vidocq
- Les Mystères de Paris d'Eugène Sue
- Victor Hugo, « L'argot, c'est le verbe devenu forçat[1] »
- Les Mohicans de Paris de Dumas
On peut également citer :
- Aristide Bruant
- Jehan-Rictus
- Émile Zola
- Francis Carco
- Louis-Ferdinand Céline
- Édouard Bourdet
- Jacques Perret
- Antoine Blondin
- Auguste Le Breton
- Pierre Mac-Orlan
- Mistinguett
- Fréhel
L'argot parisien reste très vivace dans les rues de la capitale jusqu'aux années 1970. L'évolution sociologique de la population parisienne explique en grande partie cette « mort » de l'argot parisien, qui ne se pratique plus que dans les vieux quartiers ou dans la banlieue de la capitale sous une forme ayant évolué.
Récemment, les plus grandes inventions argotiques reviennent à Frédéric Dard (San Antonio), au dialoguiste de films Michel Audiard, aux chanteurs Pierre Perret, Renaud, aux sketches comiques de Coluche.
Sommaire
Exemples de termes d'argot parisien
- Argent : artiche, as, aspine, aubert, avoine, balles, beurre, biftons, blanquette, blé, boules, braise, bulle, caire, carbure, carme, craisbi, douille, fafiots, fifrelins, flouze, fourrage, fraîche, fric, galette, galtouse, ganot, gen-ar, gen-gen, gibe, graisse, grisbi, japonais, love, maille, mornifle, némo, os, oseille, osier, pépètes, pèse, picaillons, pimpions, plâtre, pognon, radis, ronds, soudure, talbins, trêfle, thune, faf,...
- Boire : piave (tzigane), tiser, séti, pichtav (tzigane), bibiner, se mettre la tête, se pochtronner,
- Femme : bombe, fraicheur, frangine, feumeu, gamoss, gazelle, gerce, gisquette, gonzesse, greluche, greluse, grognasse, meuf, morceau, nana, nière, polka, poupée, sœur, souris, star, taupe, go, gnasse, sac, tas...
- Homme : branque, cave, gland, hottu, lavedu, pégreleu, gadjo, gonze, keum, keumé, mec, nombo, raclo...
- Manger : becqueter, bouffer, boulotter, briffer, casser la croûte, casser la graine, claper, croûter, galimafrer, grailler, grailletence, jaffer, mastéguer, morfiler, tortorer, damer, daller, casser la dalle...
- Policier : archer, bleu, bignolon, bourdille, chtar, chmits, cogne, condé, flic, képi, keuf, matuche, pandore, perdreau, poulet, poulagas, poulardin, pouleman, roussins, royco, schmitt, bourres...
- Siège de la PJ : grande volière, maison parapluie, maison poulaga, maison pullmann...
- Faire l'amour : baiser, cartoucher, dauffer, donner, démonter, ken (niquer, en verlan), kentance, niquer, pinner, forniquer, troncher, procréer, bourrer, défoncer, copuler, harponner, tringler, limer, fourrer, bouillave (tzigane), taraud, douiller, culbuter (derrière le buisson), tirer, sauter...
- Frapper : péta, pefra, marave (tzigane), défoncer, ruiner, éclater, terminer...
- Bar : troquet, rade
Note : Péta signifie plus communément voler.
Référence
- Victor Hugo, Les Misérables. L'auteur consacre le septième livre de la quatrième partie de son ouvrage à un brillant exposé sur l'argot.
Ouvrages
- Jacques Cellard et Alain Rey, Dictionnaire du français non conventionnel, Hachette, 1980, (ISBN 2010073827).
- Jacques Cellard, Anthologie de la littérature argotique des origines à nos jours, éditions Mazarine, 1985, (ISBN 2863742116).
Lien externe
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