- Javanais (argot)
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Le javanais ou langue de feu est un procédé de codage argotique utilisant une phonologie parasitaire [1] constituée par l'insertion d'une syllabe supplémentaire entre voyelles et consonnes, dans le but de rendre ce texte moins compréhensible aux non initiés. Cette syllabe comporte un son lié au nom de la variante : « ja » ou « av » dans la variante « javanaise » [2] et une syllabe comportant « f » dans la variante « langue de feu ».
La difficulté réside tout autant dans l'habileté à placer les syllabes supplémentaires de façon naturelle dans la conversation, qu'à la compréhension orale.
Sommaire
Règles
Les exemples sont donnés dans la variante « av ».
« Y »
S'il est suivi d'une voyelle, le « y » est traité comme une consonne. Le mot « moyen » est codé mavoyaven (pas mavoyen). S'il est lui-même prononcé comme « i », il est traité comme une consonne suivie de la voyelle « i ». Le mot « pays » est codé pavayavis (pas pavays).
Début des mots
Les monosyllabes (« a », « à », « en », « un ») ainsi que les mots commençant par une voyelle prennent une syllabe supplémentaire initiale. Ainsi, « abricot » est codé avabravicavot.
« E » muet
Le « e » muet n'impose pas la présence de syllabe supplémentaire : « tarte » est codé tavarte. La syllabe supplémentaire peut être ajoutée comme une forme d'insistance. Ainsi, « espèce de tarte » est codé avespavece dave tavarTAVE.
Historique
Le javanais fut inventé par René Luguet au début du Second Empire. Argot typiquement parisien, il est décrit dans les journaux de l'époque[Lesquels ?] comme une langue "mystico-blagoso-financiéro-amoureuse" et considérée comme "un charabia, le plus baragouinant, le plus traître, le plus gouailleur qui se puisse entendre" (H. de Villemessant et B.Jouvin). Il était alors utilisé dans les milieux artistiques.
Voir aussi
Autres procédés de déformation de mots à but cryptique :
Notes et références
- La Langue des faubourgs et des banlieues : de l'argot au français populaire, The French Review, Vol. 73, No. 6 (May, 2000), pp. 1179-1192 Albert Valdman,
- Le Phénomène de l'abréviation: une première approximation. The French Review, Vol. 60, No. 5 (Apr., 1987), pp. 592-603. Marguerite A. Mahler,
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