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Château de Windsor
Château de Windsor Présentation Nom local Windsor Castle Période ou style Forteresse médiévale Architecte Jeffry Wyattville Propriétaire actuel Couronne d'Angleterre Site internet Consulter Géographie Latitude
LongitudePays Royaume-Uni Région historique Berkshire Commune Windsor Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni modifier Le château de Windsor (Windsor Castle en anglais), à Windsor dans le Berkshire, est le plus grand château habité au monde, mais aussi le plus ancien habité sans discontinuité. La surface au sol de l'édifice est d'environ 45 000 m2.[1]
Avec le palais de Buckingham à Londres et le palais de Holyrood à Édimbourg, c’est l’une des principales résidences officielles des membres de la famille royale du Royaume-Uni. La reine Élisabeth II y séjourne plusieurs week-ends dans l’année, l'utilisant à la fois comme résidence privée et comme résidence officielle. Ses deux autres propriétés, le château de Balmoral et Sandringham House, sont des résidences royales privées.
La plupart des rois et reines d'Angleterre ont eu une influence sur l'architecture du château, qui fut une forteresse, un manoir, une résidence royale et parfois même une prison. L'histoire du château est intimement liée à celle de la monarchie britannique. En temps de paix, on agrandissait le château de grands appartements, alors qu'en temps de guerre, on renforçait les fortifications. Ce constat se vérifie encore aujourd'hui.
Au nord du château se trouve l'école privée Saint-Georges, qui forme des choristes pour la chapelle du même nom.[2] Eton College se trouve à 1,5 km au nord du château.
Sommaire
Histoire
1070-1350
Au commencement de son règne (qui dura de 1066 à 1087), Guillaume le Conquérant prend possession d'un manoir (probablement une résidence royale saxonne), dans ce qui aujourd'hui constitue le Vieux Windsor. Plus tard, entre 1070 et 1086, il loue le site actuel du château au manoir de Clewer et construit le premier édifice en motte castrale à l'emplacement actuel de la tour Ronde (A). La motte, d'une hauteur de 15 mètres, est constituée de craie extraite d'une carrière des environs, et sera entourée par la suite de douves. Bénéficiant d'une position géographique stratégique, le château faisait partie de l'enceinte défensive des forteresses entourant la ville de Londres.
À cette époque, le château était protégé par des remparts en bois, à la place des épais murs de pierre d'aujourd'hui. Le plan originel est inconnu, mais on sait qu'il s'agissait d'une forteresse classique, même si rien de la structure d'origine n'a été préservé. Par la suite, on a continué à utiliser cette place comme base militaire en procédant toutefois à de nombreux agrandissements. Si Guillaume II améliora et élargit la structure, Henri Ier fut le premier monarque à y résider, puisqu'il y célébra la Pentecôte en 1110[3] et son mariage avec Adelaïde, la fille de Godefroid Ier de Louvain y fut célébré en 1121.
Les plus anciens bâtiments encore existants datent du règne d'Henri II (couronné en 1154). Celui-ci remplaça les remparts de bois entourant la forteresse par un mur en pierre espacé de tours carrées ; une partie restaurée de ce mur défensif peut être observée de nos jours depuis la terrasse est (D). Henri II construisit aussi le premier donjon de pierre sur la butte, au centre du château.
En 1189, Windsor fut assiégé pendant la « Révolte des barons anglais » contre Jean sans Terre. Les troupes du Prince de Galles prirent la fuite, et ce dernier dut s'enfuir en France. Plus tard, en 1215, à Runnymede, près du château, le même prince, désormais roi, fut contraint de signer la Magna carta ("Grande Charte"). En 1216, toujours durant la « Révolte des Barons », le château fut à nouveau assiégé, ce qui causa de sérieux dommages à la partie basse.
Le successeur de Jean, Henri III fit réparer ces dommages et renforça la défense du château en construisant l'aile ouest encore partiellement existante aujourd'hui. Les plus vieilles parties de l'édifice encore visibles comprennent la tour du Couvre-feu (T), construite en 1227, et, à l'intérieur de la tour, l'ancienne prison ainsi que les vestiges d'une porte secrète permettant aux occupants de sortir pendant les sièges. Des cloches seront installées en haut de la tour en 1478, et seront suivies d'une horloge en 1689. Le toit conique à la française lui a été ajouté au XIXe siècle. Henri III y meurt en 1272. Peu de transformations auront lieu avant le règne d'Édouard III entre 1327 et 1377.
1350-1500
Le roi Édouard III naquit au château en 1312 et fut connu sous le nom d'Édouard de Windsor. En 1350, il entama un programme de reconstruction qui allait durer 24 ans. Le château d'alors fut démoli à l'exception de la Tour du Couvre-feu (T) et de quelques constructions d'importance secondaire. Il nomma William de Wykeham à la tête du chantier. Le donjon d'Henri II fut remplacé par le donjon actuel, même s'il n'atteindra pas la hauteur qu'on lui connaît aujourd'hui avant le XIXe siècle. Les fortifications furent également améliorées et la chapelle largement agrandie (la construction pourtant planifiée d'une nouvelle église ayant été annulée, probablement à cause du manque de main-d'œuvre et de moyens consécutif à l'épidémie de peste noire). C'est de cette époque que date également la porte des Normands (M) : cette porte monumentale située au pied de la tour Ronde est le dernier bastion avant la partie haute du château (B) où sont situés les appartements royaux.
En 1348, Édouard III instaure l’ordre de la Jarretière, dont la cérémonie annuelle, le lundi du Ascot Week, a lieu dans la chapelle Saint-Georges, le principale édifice religieux du château.
Cependant, en 1390, durant le règne de Richard II, on s’aperçut que celle-ci était sur le point de s’effondrer et qu'une restauration devait être entreprise. Geoffrey Chaucer, le conducteur des travaux, était à la fois écrivain, diplomate et grand architecte du roi, ainsi que l'un de ses favoris. Leur collaboration allait perdurer tout le long du règne de Richard. Avant la mort de Chaucer le 25 octobre 1400, le roi lui accorda plusieurs cadeaux et rentes, comme par exemple : en 1394 une rente de 20 Livres par an, ou encore en 1397, 252 gallons de vin. Quelle qu'ait été la qualité du travail de géomètre et d’architecte de Chaucer, la chapelle tombait de nouveau en ruines 50 ans après sa restauration.
Édouard IV (1461–1483), premier représentant de la Maison d'York commença la construction de l’actuelle chapelle Saint-Georges. En réalité, l'édifice de style gothique, commencée en 1475, est davantage une cathédrale miniature et un mausolée royal qu’une chapelle. Sa construction marque un tournant du point de vue architectural. Après la guerre des Roses, le climat politique devenu plus stable, le style et le confort des aménagements prennent le pas sur les fortifications. La finalité du château change : d'un bastion royal, il devient résidence des souverains. À tel point, par exemple, qu'un "Cloître en fer à cheval" (H) est construit à partir de 1480 près de la chapelle Saint-Georges pour y accueillir les ecclésiastiques. Ce bâtiment incurvé en briques a la forme d’un fer à cheval, un des insignes du roi Édouard. Cependant, durant le règne d’Henri VII, une partie de la chapelle sera détruite pour faire place à la "chapelle de la Vierge", le premier chef-d’œuvre architectural dans l’enceinte du château.
Néanmoins, les travaux de restauration entrepris en 1871 furent si imposants que la chapelle originale a presque complètement disparu.
De la forteresse au palais
Malgré la transformation par Edouard III du château en résidence royale comparable aux autres palais royaux tels que Whitehall ou Nonsuch, Windsor restait bien morne[4]. Henri VIII (qui régna de 1509 à 1547) a reconstruit l'entrée principale (K) vers 1510 de sorte qu'en cas d'attaque, une invasion du château aurait entraîné une difficile bataille. Les armoiries au-dessus du portail et de la herse portent l'insigne de la grenade, emblème de Catherine d'Aragon, la première épouse du roi.
Le successeur d'Henri VIII, Édouard VI (qui régna de 1547 à 1553), écrit lors d'un séjour au château : « Il me semble que je suis dans une prison. Il n'y a ici ni galeries, ni jardins où l'on peut se promener » (en anglais « Methink I am in a prison, here are no galleries, nor no gardens to walk in »)."[4]
Élisabeth Ire (qui régna de 1558 à 1603) résida principalement à Windsor, jugeant cet endroit comme le plus sûr de son royaume. Elle s'y retira pendant les périodes troubles, « sachant qu'on peut y tenir un siège si nécessaire » selon ses propres mots (en anglais knowing it could stand a siege if need be)[4]. Si ces déclarations laissent à penser que le château était encore et toujours une forteresse, elle aussi contribua à sa transformation en ordonnant la construction de la terrasse nord (N) sur laquelle elle fit construire une promenade couverte, exemple précoce de ce qu'on appellera plus tard une serre. Ce bâtiment est resté relativement inchangé. Il accueille aujourd'hui la bibliothèque royale, qui abrite toujours une monumentale cheminée de style Tudor.
La guerre civile
Ni Jacques Ier, successeur d'Élisabeth Ire, ni son fils Charles Ier n'apporteront aucun changement significatif au château. Toutefois, après la déposition de Charles pendant la Guerre Civile anglaise, Windsor devint le quartier général des troupes d'Oliver Cromwell, la New Model Army. Le château tomba très vite aux mains des parlementaires de Cromwell grâce à l'ingéniosité du colonel John Venn. Le prince Rupert du Rhin arriva sur place quelques jours plus tard pour tenter de reprendre la ville et le château. Si la cité fut effectivement reconquise, il ne put reprendre la forteresse, dont John Venn resta gouverneur jusqu'en 1645.
Sous la juridiction des parlementaires, Windsor a subi quelques dommages ; toutefois, moins qu'on aurait pu s'y attendre pour un symbole de la monarchie. Les garnisons en place furent néanmoins autorisées à piller les trésors pour compenser leur rémunération insuffisante[5]. Pendant la période du Commonwealth de l'Angleterre, le château resta un quartier général ainsi qu'une prison pour les plus importants royalistes. Peu avant son exécution en 1649, Charles Ier y fut maintenu en résidence surveillée. Sa dépouille fut rapportée en catimini à Windsor pour y être enterrée sans cérémonie religieuse dans une crypte située sous le chœur de la chapelle Saint-George, juste à côté de la sépulture d'Henri VIII et de sa troisième femme Jeanne Seymour.
La Restauration
La restauration monarchique en 1660 est le témoin de la première grande période de modifications apportées au château depuis de nombreuses années. Charles II s'est efforcé de le restaurer et de le remeubler après les pillages subis lors de la guerre civile. À cette époque, on bâtissait le château de Versailles et Charles II s'en inspira pour faire construire l'avenue connue sous le nom de Long Walk (L). En provenance du sud, cette voie boisée de 75 mètres de large remonte sur 5 km. Les ormes que Charles avait fait planter le long de celle-ci ont été depuis remplacés par des noisetiers et des platanes. La Long Walk n'est d'ailleurs pas le seul élément inspiré par Versailles. Charles II chargea l'architecte Hugh May de reconstruire les appartements royaux et St George's Hall.
May remplaça les appartements situés sur la terrasse nord des Plantagenêt par une grande construction cubique. L'intérieur de ces appartements fut décoré de plafonds signés Antonio Verrio et sculptés par Grinling Gibbons. Le roi acheta aussi des tapisseries et des peintures pour redécorer les pièces. Ces œuvres d'art forment ce qu'on appelle aujourd'hui la Royal Collection (collection des œuvres d'art de la famille royale britannique [2]). Trois des pièces de ces appartements sont restées relativement inchangées : la Queen's Presence Chamber et la Queen's Audience Chamber, toutes deux conçues pour l'épouse de Charles II Catherine de Bragance, et la King's Dining Room ("salle à manger royale"). Seules ces pièces ont conservé leurs plafonds et leurs boiseries d'origine. Autrefois, il y avait 20 pièces du même style. Certaines des sculptures sur bois de Gibbons ont été sauvées alors que des modifications étaient apportées aux Appartements. Au XIXe siècle, ces boiseries furent réutilisées dans la salle du trône de Windsor utilisée pour les cérémonies relatives à l'ordre de la Jarretière (Garter Throne Room [3]) et dans la Waterloo Chamber ("Chambre Waterloo" [4]).
Les XVIIIe et XIXe siècles
À la mort de Charles II en 1685, le château fut à nouveau négligé. Si le parc et les alentours restaient occupés, les monarques préféraient vivre ailleurs. Sous les règnes de Guillaume III et de Marie II (entre 1689 et 1702), le château de Hampton Court fut agrandi et transformé en un grand palais moderne. Plus tard, la reine Anne Ire a préféré habiter une petite maison à proximité de Windsor.
Ce n'est qu'à partir de 1804, que George III, père de 13 enfants, eut besoin d'une résidence plus grande. Il ne trouva pas d'autre endroit que Windsor pour loger toutes sa famille. Il jugea que le palladianisme introduit en Angleterre par Inigo Jones à l'époque de Charles Ier, n'était pas en harmonie avec le château ancien, et fit modifier la plupart des fenêtres de Charles II, leur donnant toutes la forme d'ogives gothique. C'est ainsi que Windsor retrouva une fois de plus son apparence médiévale originelle. En 1811, George III allait sombrer dans une complète et permanente aliénation. Il fut confiné au château pour sa propre sécurité. Durant les neuf dernières années de sa vie, il n'a quitté que très rarement ses appartements.
C'est au cours du règne de George IV entre 1820 et 1830, que le château va subir la plus importante transformation de son histoire. Le souverain connu pour les édifices fastueux qu'il avait fait commencés pendant la régence (Carlton House et le Royal Pavilion), a convaincu le parlement de lui allouer 300 000 livres pour la restauration de Windsor. Les travaux commencèrent en 1824 sous la direction de l'architecte Jeffry Wyattville.
Ceux-ci durèrent 12 ans et comprenaient le remaniement complet de la partie haute "le Upper Ward" (B), des appartements royaux privés (D), de la tour Ronde ("Round Tower") : (A) et de la façade extérieure de l'aile sud (E), donnant à cette dernière, la symétrie presque parfaite que l'on peut voir aujourd'hui depuis la Long Walk.
Wyatville fut le premier architecte à considérer le château comme un tout et non comme un ensemble de bâtiments d’époques et de styles différents. L'architecte imposa sa préférence à la symétrie, alors que l'édifice avait évolué par étapes au cours des siècles précédents, constituant donc un ensemble qui n'avait rien de symétrique.
Ainsi, la hauteur de certaines tours de la partie haute le Upper Ward furent augmentées pour égaler les autres, le Upper Ward et la chapelle Saint-Georges du Lower Ward furent revêtus de créneaux d’un style gothique pour les assortir aux édifices médiévaux.
La tour Ronde (Round Tower) qui fut depuis toujours un édifice ramassé, avait désormais un aspect trapu encore plus accentué du fait de l'augmentation de la hauteur des édifices de l’Upper Ward. Wyatville surmonta ce problème en construisant au sommet de la tour Ronde une couronne creuse en pierre qui fut en fait un faux étage supérieur. Avec ses 10 mètres de hauteur, cette couronne donne au château tout entier sa silhouette théâtrale qu'on peut observer désormais des kilomètres à la ronde.
La majeure partie de l'intérieur a subi également la même rénovation que l'extérieur. Les appartements d'État de Charles II remis à neuf par George III furent redessinés dans un style gothique, notamment le hall Saint-Georges (cf illustration à droite) dont la longueur fut doublée. Wyatville a également recouvert d'une cour afin de créer la chambre Waterloo (Waterloo Chamber). Ce vaste hall éclairé par une claire-voie fut conçu pour célébrer la victoire de la bataille de Waterloo et fut décoré des portraits des souverains et commandants alliés qui vainquirent Napoléon. L'imposante table au centre de la chambre peut accueillir 150 personnes.
Si les travaux étaient inachevés à la mort du roi George IV en 1830, ils furent presque terminés à la mort de Wyatville en 1840.
La période victorienne
Victoria et le Prince Albert de Saxe-Cobourg ont fait de Windsor leur résidence royale principale. Les améliorations qu'ils y ont apportées concernent davantage les jardins que le château en lui-même. En particulier, une loi votée par le parlement en 1848 (le Windsor Castle and Town Approaches Act) autorisait la fermeture ou la déviation des anciennes routes qui auparavant permettaient de relier Datchet et le Vieux Windsor en traversant le parc du château. Ces modifications permirent à la famille royale d'entreprendre la clôture d'une partie du jardin pour former un espace privé le "Home Park" interdit au public.
La reine Victoria se retira en toute intimité à Windsor après la mort de son époux le Prince Albert de Saxe-Cobourg survenue en 1861 au château. Albert fut inhumé dans un mausolée construit à Frogmore, au sein du Home Park (Victoria y a été inhumée à ses côtés).
Jusqu'à sa mort en 1901, Windsor fut la résidence principale de Victoria, qui n'allait que très rarement au palais de Buckingham. Les appartements du prince sont restés tels qu'ils étaient au moment de son décès. Bien qu'un air de mélancolie planât sur le château au XIXe siècle, cela n'a pas empêché la réalisation d'améliorations et de restaurations. En 1866, Anthony Salvin créa le grand escalier de pierre de style gothique situé dans les appartements d'État (C). Le haut de l'escalier est encadré par deux statues équestres grandeur nature montées par des chevaliers en armure. Celui-ci conduit sur un hall à deux étages éclairé par une tour-lanterne, décoré d'armes et d'armures, y compris de celles portées par Henri VIII, datant de 1540. Ce thème décoratif est repris dans la chambre des gardes de la reine et dans le grand vestibule. Salvin ajouta également à cette époque un toit conique à la Curfew Tower (T).
Le XXe siècle
Après l'accession au trône d'Édouard VII en 1901, le château resta bien souvent vide, le nouveau souverain préférant ses autres résidences. Le roi y séjournait seulement la semaine des courses hippiques d'Ascot et à Pâques. Une des modifications faites sous son règne fut de concevoir au château un parcours de golf.
Le successeur d'Édouard VII, le roi George V, qui régna de 1910 à 1936, préférait également ses autres résidences. Toutefois, son épouse, la reine Mary, férue d'art, a non seulement recherché et racheté des anciens meubles provenant du château mais aussi acheté de nouvelles œuvres d'art pour meubler les appartement d'État. Elle réorganisa également la manière d'utiliser le château, abandonnant le style baroque alors en usage dans la série d'appartements d'État situé du rez-de-chaussée et réservée aux invités prestigieux. Désormais, des chambres plus confortables avec salles de bain modernes furent installées aux étages supérieurs ce qui permettait d'utiliser les anciens appartements d'État pour les réceptions et les cérémonies de la Cour. La chambre à coucher des appartements d'État fut néanmoins conservée, pour des raisons historiques. En effet, elle n'était plus utilisée depuis 1909.
Pendant la première guerre mondiale, la famille royale ressentit le besoin de changer son nom (jusque-là germanique, « Maison de Saxe Cobourg-Gotha ») et prit le nom de « Maison de Windsor » (House of Windsor).
La reine Mary, qui était également une grande amatrice de miniatures, créa après la guerre, une grande maison de poupée (Queen Mary's Doll House [5]), un grand manoir dessiné par l'architecte Edwin Lutyens, abritant des meubles et peintures furent conçus par les plus grands créateurs et artisans des années 30. Cette maison de poupée est, de nos jours, l'une des attractions touristiques du château.
George VI accéda au trône en 1936 après l'abdication de son frère Édouard VIII qui, le 11 décembre depuis Windsor, avait radiodiffusé pour tout l'empire britannique son discours d'abdication ; Au cours de son bref règne, Édouard préférait résider au Fort Belvédère situé dans le grand parc de Windsor.
George VI et sa femme la reine Élisabeth préféraient le Royal Lodge, cottage situé également dans le grand parc. Lorsque la guerre éclata en 1939, le château reprit son rôle de forteresse royale ; le roi, la reine et leurs deux enfants, le princesses Élisabeth (future Élisabeth II) et la princesses Margaret y résidèrent, pour leur sécurité. Le roi et la reine faisaient chaque jour le trajet en voiture pour Londres, retournant à Windsor pour y passer la nuit. À l'époque, il s'agissait d'un secret bien gardé car, à des fins de propagande et pour le moral de leurs sujets, on rapportait que le roi était resté en permanence à Buckingham Palace. À la fin des hostilités, en 1945, la famille royale quitta Windsor pour retourner au Royal Lodge.
En 1952, Élisabeth II accéda au trône et décida de faire de Windsor sa principale résidence de week-end. Les appartements privés ("D") qui n'avaient pas été occupés depuis l'époque de la reine Mary furent rénovés et modernisés afin que la reine, le prince Philip, et leurs deux enfants d'alors puissent les occuper. Cet agencement existe encore aujourd'hui.
Le 20 novembre 1992, un incendie déclaré dans la chapelle privée de la reine (entre "C" et "D" sur le plan) se propagea rapidement. Le feu fit rage pendant 15 heures, détruisant 9 des principales salles des appartements d'État et endommageant sérieusement plus de 100 pièces du Upper Ward. 1/5e du château fut endommagé, soit 9000 m2. Le programme de restauration ne se termina pas avant 1997, à 70% financé par la décision d'ouvrir à la visite les appartements d'État de Buckingham Palace. Le coût total des réparations s'élèvera à 37 millions de livres sterling. Cette restauration fut entreprise sans l'aide d'aucun impôt supplémentaire imputé aux contribuables britanniques.
La restauration, fidèle aux plans et décors originaux, fut si bien réussie, qu'il est difficile de distinguer les nouveaux éléments des anciens. Bien que certaines pièces qui avaient été ravagées par le feu aient été reconstruites dans un style plus moderne, la nouvelle décoration est d'un style gothique appelé gothique downesien (de l'architecte Giles Downes). Ces salles comprennent la nouvelle chapelle privée, le nouveau Lantern Lobby, et le nouveau plafond du hall Saint-Georges. Ce dernier est réalisé en chêne, technique utilisée au Moyen Âge.De nos jours, la reine utilise de plus en plus souvent le château aussi bien en tant que palais royal que pour sa résidence de week-end. Tout comme Buckingham Palace, il est souvent employé pour les banquets d'état et les cérémonies officielles. Alors que le prince Andrew, lors de l'incendie de 1992 était interviewé, celui-ci déclarait que la famille royale considérait le château de Windsor comme une résidence royale.
Beaucoup a été fait non seulement pour restaurer et entretenir l'édifice, mais aussi pour le transformer en un lieu touristique d'importance.[6] Ceci a été accompli en tenant compte du fait que Windsor est un palais royal en activité
En 1994, du pétrole fut découvert dans les parcs du château. La reine donna sa permission de forer pour une étude prospective afin d'évaluer les réserves d'hydrocarbures. Celles-ci sont estimées par les experts à une valeur d'un peu plus d'un milliard de dollars[7]Les profits engrangés seront divisés entre la compagnie pétrolière et l'état.[7].En juin 1999, la BBC annonça que le prince Charles envisagerait, une fois sur le trône, de déplacer la cour royale au château de Windsor en lieu et place de Buckingham Palace. On avance l'hypothèse que le prince essaierait alors d'obtenir plus d'indépendance comparativement à la cour traditionnelle de Buckingham. Le palais n'a apporté aucun commentaire même si on dit que Charles (tout comme le reste de la famille royale d'ailleurs), aime beaucoup le château de Windsor.
Le XXIe siècle
Le 30 septembre 2006, on annonce que la reine, conformément à la politique d'égalité des chances menée à Windsor, a autorisé, suite à la demande d'un employé musulman du château, l'utilisation d'un bureau du château comme salle de prière.[8]
Les dernières fouilles
Le château de Windsor fut un des trois sites royaux fouillés pendant 4 jours (entre le 25 août et le 28 août 2006) pour une émission de télévision Time Team dont l'équipe d'archéologues était conduite par Tony Robinson. Channel 4 diffusait le soir une émission consacrée aux découvertes réalisées chaque jour et proposait de suivre en direct les fouilles sur une chaîne satellite "More4" (les 2 programmes étant diffusés en simultané sur internet)[6].
Programmée pour célébrer le 80e anniversaire de la reine, parmi toutes les manifestations couvrant l'année 2006, cette fouille était la 150e menée par Time Team. Pour la première fois, la reine a donné son autorisation afin que des tranchées soient creusées dans les jardins de Buckingham Palace, du Château de Windsor et du Palais de Holyroodhouse à Édimbourg. La Big Royal Dig ( la grande fouille royale) est un exemple d'ouverture des maisons royales au public tel qu'elle a été menée lors de son jubilé en 2002 ou tout au long de 2006 pour son anniversaire.
Les archéologues ont eu l'occasion sans précédent d'explorer la géophysique et l'histoire de trois résidences royales pendant cette période de 4 jours, avec des équipes travaillant simultanément sur les trois sites.
Windsor fut le décor de deux découvertes remarquables :
- Dans le Upper Ward, les fondations de l'édifice de la table Ronde érigé en 1344 par Édouard III furent découvertes ainsi qu'entre autres, un carrelage décoré du Moyen Âge.[7] Du temps d'Édouard III, l'édifice de la table Ronde, 60 mètres de diamètre, était employé pour des fêtes et les promulgations(??) théâtrales des Chevaliers de la Table Ronde de la légende arthurienne.
- Dans le Lower Ward, le grand hall du palais d'Henri III fut localisé et l'un de ses murs, encore debout, fut découvert. Cela a aidé les archéologues à déterminer où le premier palais de Windsor se tenait vraiment.
Ces découvertes ont permis une meilleure connaissance du lieu, de son histoire et de l'utilisation de la table Ronde et du grand hall.[8]
Notes et références
- ↑ Calcul prenant en compte les parties détruites par l’incendie de 1992 soit 9 000 m2 ou 1/5 de la surface totale du château. Voir [1]
- ↑ Vue aérienne aerial photograph
- ↑ (en) Raymond South, The Book of Windsor, Barracuda Books, 1977 (ISBN 0-86023-038-4), p. p. 35 :
« Eodem anno [1110] rex curiam suam tenuit ad Pentecosam apud novam Windlesores »
- ↑ a , b et c (en) Neville Williams, Royal Homes, Lutterworth Press, 1971 (ISBN 0-7188-0803-7)
- ↑ (en) B J W Hill, Windsor Castle, Pitkin Pictorials Ltd., 1972
- ↑ 1994: Royal approval for oil drilling at Windsor, BBC. Consulté le 2007-07-22.
- ↑ a et b Queen Elizabeth, Wildcatter, Time Magazine (1994-12-19).
- ↑ Queen grants Muslim prayer room, BBC News Online (2006-09-30).
Liens internes
Liens externes
- Site officiel du château de Windsor
- Résidences royales : Windsor Castle
- Home Park
- Windsor Great Park
- Frogmore, le domaine, les jardins, les mausolées
- Histoire, articles, légendes, tourisme Comté du Berkshire
Galerie photos
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