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Ouroboros
Ouroboros désigne le dessin d'un serpent ou d'un dragon qui se mord la queue. Il s'agit d'un mot de grec ancien οὐροϐóρος, latinisé sous la forme uroborus qui signifie littéralement « qui se mord la queue ».
Ce symbole apparaît souvent sous la forme d'un serpent se mordant la queue. Il représente le cycle éternel de la nature[1].
Sommaire
Origines
Antiquités occidentales et asiatiques
C'est un symbole très ancien que l'on rencontre dans plusieurs cultures sur tous les continents.
La représentation la plus ancienne connue est sans doute une représentation égyptienne datant du XVIe siècle avant notre ère :
« Attesté en Mésopotamie, l'ourobore se rencontre surtout en Égypte, et ce depuis une période très ancienne : il est déjà mentionné dans les textes des pyramides. »— Michèle Mertens
Les premières représentations figurées remontent à la XVIIIe dynastie : on en a notamment des exemples sur une des chapelles dorées de Toutânkhamon[2]. Par la suite, le motif est fréquemment employé : on le trouve sur les cercueils et sur les vignettes des papyrus dits mythologiques. Sa forme circulaire a suscité diverses interprétations de la part des Égyptiens. Il semblerait qu'à l'origine on ait considéré l'orobore comme marquant la limite entre le Noun et le monde ordonné ; entourant la totalité du monde existant, il en vient tout naturellement à symboliser le cycle du temps et de l'éternité[3],[4]. En outre, l'ourobore fut parfois représenté encerclant le soleil naissant à l'horizon du ciel, pour figurer la renaissance de l'astre du jour, chaque matin, au sortir du Noun. Il fut, dès lors, perçu comme un symbole de rajeunissement et de résurrection, d'où sa présence sur les cercueils. Il semble qu'on lui ait parfois attribué un rôle de protecteur. Par ailleurs, puisqu'il se mange la queue, on l'a aussi considéré comme un symbole d'autodestruction et d'anéantissement[5].
Cependant, les dragons de la culture chinoise Hongshan (-4700 / -2600), appelés dragon-cochon (猪龍, zhulong, en chinois et Pig dragon en anglais) faits en jade ont pu inspirer les représentations anciennes grâce aux échanges nés de la route de la soie.
Les Phéniciens ont probablement hérité ces représentations des Égyptiens, et les ont à leur tour transmises aux Grecs qui leur ont donné le nom qu'on leur connaît.
Mythologie nordique
Le serpent Jörmungand de la mythologie nordique est l'un des trois enfants de Loki. Il a grandi à un point tel qu'il encercle le monde et peut saisir sa queue dans sa bouche, maintenant ainsi les océans en place.
Dans les légendes de Ragnar Lodbrok, le roi de Götaland Herraud donne comme cadeau à sa fille Þora un petit dragon (Lindworm) qui, en grandissant, encercla le pavillon de la fille en avalant sa queue. Le serpent est tué par Ragnar Lodbrok qui se mariera avec Þora. Ragnar aura plus tard un fils (d'une autre femme, Kraka), qui naît avec l'image d'un serpent blanc dans un œil ; ce serpent encercle son iris en avalant sa queue, ce qui lui vaudra le nom de Siegfried Œil de Serpent.
On peut rajouter au niveau de la signification symbolique qu'il représente le début et la fin de toutes choses. C'est donc un symbole d'espoir et de renouveau.
Autres mythologies
Le dragon circulaire est aussi présent dans la mythologie indienne, en encerclant la tortue qui supporte les quatre éléphants qui portent le monde. L'Ouroboros apparait également dans les mythologies aztèques et nord-américaines, en Australie dans le Tjukurpa sous le nom de Waagal, Wagyl ou Yurlungur même si ce dernier ne se mord pas constamment la queue.
Enfin, pour les adeptes satanistes, l'ouroboros représente le démon-dieu Léviathan, le serpent du vide et du chaos initial.
Christianisme
Si l'on considère que le serpent symbolise les forces du mal, la démonité infernale (cf Genèse, le serpent a séduit Ève) et le cercle formé le monde céleste, l'ouroboros peut incarner l'alliance entre deux principes opposés comme la terre et le ciel.
Signification et symbolisme
Symbolisme
Le serpent (ou le dragon parfois) qui se mord la queue, symbolise un cycle d'évolution refermé sur lui-même.
Ce symbole renferme en même temps les idées de mouvement, de continuité, d'autofécondation et, en conséquence, d'éternel retour. Cette connotation de circularité et d'indécidabilité fit du serpent Ouroboros le symbole des paradoxes qui, comme lui, se « mangent la queue », comme dans la formule « Cette phrase est fausse », variante du paradoxe d'Épiménide-le-Crétois (Je mens) : il y a du vrai dans le faux, et du faux dans le vrai, un enchevêtrement indémaillable des causes et des conséquences.
La forme circulaire de l'image a donné lieu à une autre interprétation: l'union du monde chthonien (du grec khthôn : « qui est né de la terre », qualificatif appliqués aux dieux infernaux), figuré par le serpent, et celui du monde céleste, figuré par le cercle. Cette interprétation serait confirmée par le fait que l'ouroboros, dans certaines représentations serait moitié noir, moitié blanc. Il signifierait ainsi l'union de deux principes opposés, soit le ciel et la terre, soit le bien et le mal, soit le jour et la nuit, soit le Yang et le Yin chinois, et toutes les valeurs dont ces opposés sont les porteurs.
Une autre opposition apparait dans une interprétation à deux niveaux : le serpent qui se mord la queue, en dessinant une forme circulaire, rompt avec une évolution linéaire, marque un changement tel qu'il semble émerger à un niveau d'être supérieur, le niveau de l'être céleste ou spiritualisé, symbolisé par le cercle; il transcende ainsi le niveau de l'animalité, pour avancer dans le sens de la plus fondamentale pulsion de vie; mais cette interprétation ascendante ne repose que sur la symbolique du cercle, figure d'une perfection céleste. Au contraire, le serpent qui se mord la queue, qui ne cesse de tourner sur lui-même, s'enferme dans son propre cycle, évoque la roue des existences, le Samsâra, comme condamné à ne jamais échapper à son cycle pour s'élever à un niveau supérieur: il symbolise alors le perpétuel retour, le cercle indéfini des renaissances, la continuelle répétition, qui trahit la prédominance d'une fondamentale pulsion de mort.
Héraldique
En héraldique, on retrouve cette figure qui se blasonne : serpent ou plus rarement dragon plié en rond.
Alchimie gréco-égyptienne, et Kekulé
En alchimie, l'ouroboros est un sceau purificateur. Il symbolise en effet l'éternelle unité de toutes choses, incarnant le cycle de la vie (naissance) et la mort. On doit à Zosime de Panopolis, le premier grand alchimiste gréco-égyptien (vers 300) la fameuse formule :
« Un [est] le Tout, par lui le Tout et vers lui [retourne] le Tout ; ; et si l'Un ne contient pas le Tout, le Tout n'est rien (Ἓν τὸ πᾶν καὶ δι' αὐτοῦ τὸ πᾶν καὶ εἰς αὐτὸ τὸ πᾶν καὶ εἰ μὴ ἒχοι τὸ πᾶν οὐδέν ἐστιν τὸ πᾶν). Un est le serpent l'ouroboros, le serpent qui mord sa queue], celui qui possède l' ios [la teinture en violet ?, dernière étape de la transmutation après le noircissement, le blanchiment] après les deux traitements [noircissement et blanchissement ?]. Cette formule est accompagnée du diagramme de l'ouroboros[6]. »D'après Michèle Mertens[7] : « Attesté aussi en Mésopotamie, l'ourobore se rencontre surtout en Égypte, et ce depuis une période très ancienne : il est déjà mentionné dans les Textes des Pyramides. Les premières représentations figurées remontent à la XVIIIe dynastie. Selon Leisagang, il symbolise « le cycle de tout devenir avec son double rythme : le développement de l'Un dans le Tout et le retour du Tout à l'Un ». Zosime est le premier alchimiste à faire usage de l'ourobore. La formule Ἓν τὸ πᾶν n'est pas de Zosime. Zosime lui-même l'impute au fondateur éponyme de l'alchimie, le mythique Chymès ».
Le chimiste August Kekulé a toujours affirmé que c'est un anneau en forme d'ouroboros qui a inspiré sa découverte de la structure du benzène, modèle qui lui aurait été inspiré par la vision onirique d'un Ouroboros. D'où son exhortation célèbre à ses collègues : « pour comprendre, apprenons à rêver! »
Satanisme
Parfois présent dans les symboliques satanistes, car d'après leurs adeptes, le serpent, en se mordant la queue, s'inocule son venin et donc s’assagit par lui-même, par l’absorption des connaissances fondamentales de toutes choses et de toute vraie vérité, le venin en est la substance figurée. De plus le caractère chthonien s'oppose avec le caractère céleste et donc s'assimile à l'opposition : Satan (monde souterrain) et Dieu (monde céleste).
Utilisations modernes
Littérature
The Worm Ouroboros, de E. R. Eddison (1922), est l'un des textes fondateurs de la fantasy américaine moderne.
L'ouroboros est également le titre d'un livre de Michel Rio.
Un ouroboros apparaît dans le conte de Johann Wolfgang von Goethe intitulé Le Serpent vert.
Dans le roman de Clive Barker Everville on retrouve des personnages non-humains appelés les iad ourouboros.
Dans la saga de fantasy La Roue du Temps de Robert Jordan, les Aes Sedai (une organisation de femmes dotées d'un pouvoir semblable à la magie) portent un anneau en forme d'ouroboros.
Dans le roman Kitty Lord et l'anneau Ourovore, de Mélusine Vaglio, un groupe de personnages portent des anneaux formés par un serpent qui se mord la queue.
Sans parler à proprement dit de l'Ourobouros, Irène Frain, dans son roman le Nabab, a cette phrase évocatrice: « Le temps, comme un serpent, parfois se mord la queue. »
Dans Grimpow l'élu des templiers, un livre de Raphaël Abalos, on utilise l'ourobore qui est aussi une marque d'alchimie et dont l'histoire tourne autour.
Louis Calaferte a écrit un livre portant le titre d'Ouroboros en 1964.
Dans l'œuvre de Michael Ende, L'histoire sans fin, la petite impératrice confie à Atreju, puis à Bastien, un médaillon appelé Auryn en forme de double Ouroboros. Le symbole se retrouve sur la couverture du livre trouvé au début par Bastien, et sous forme de fontaine, à la fin, et fait état de l'idée d'éternel recommencement et des mises en abîme présentes (entre autres) dans le livre.
Dans le livre de Raymond Khoury, Eternalis (2008), il est sujet d'un mystère autour de l'ouroboros.
Dans le Cycle du Monde comme mythe, de Robert A. Heinlein, et en particulier Au-delà du crépuscule, le "cercle de l'Ouroboros" est une assemblée de personnages de différents univers de fiction, en lutte contre le chaos introduit par les auteurs.
Séries télévisées, bandes dessinées et mangas
Ce signe occupe une grande place dans la série Millennium, où il sert de symbole à la destruction apocalyptique du monde avant sa renaissance. Ce symbole sert de logo pour la série.
Dans la série télévisée X-Files, l'agent spécial Dana Scully, interprété par Gillian Anderson, porte un ouroboros tatoué au bas du dos dans le 13e épisode de la 4e saison, Jamais plus (Never Again).
Dans la série Invisible Man, le héros, Darien Fawkes (joué par Vincent Ventresca), possède un ouroboros sur le poignet qui se colore du vert au rouge lorsqu'il active la glande qui lui confère la capacité de devenir invisible.
De même, dans la série Le Caméléon, Mr Lyle a un ouroboros tatoué sur son bras dans l'épisode 14 Que la lumière soit (Agent of year zero) de la 4e saison. Ce tatouage lie Mr Lyle à un colonel cambodgien, Thon, qui fut assassin au service de Pol Pot, l'ouroboros étant, selon la série, le symbole cambodgien du cannibalisme.
Dans la bande dessinée Thorgal, il existe une bague en forme d'ouroboros qui sert à voyager dans le temps si on la porte à certains endroits précis. On la voit dans Le Maître des Montagnes. Hergé évoque aussi un ouroboros dans Tintin au Congo où Tintin force un boa à ingurgiter sa propre queue, en lui disant : « Ah ! Tu veux manger ?... Eh bien, mange !... »
Dans le manga Fullmetal alchemist, ce symbole est porté par les Homonculus comme marque de leur condition de non-humains et de leur immortalité. L'ouroboros s'oppose dans le dessin animé au symbole du serpent ailé sur une croix, allégorie de la fixité de la vie. Dans le long métrage animé, suite de l'anime, un des homonculus a la forme d'un dragon et il est utilisé pour ouvrir une porte entre deux mondes... en faisant un cercle sur lui-même ! Évidemment cette image renvoie directement au signe des homonculus, et donc à l'ouroboros.
Dans le manga Psyren, ouroboros est le nom donné à un météorite qui s'écrase sur la Terre.
Dans le manga Gunnm, c'est un programme de réalité virtuelle créé par Desty Nova pour contrôler l'esprit de Gally.
Également présent dans l'anime Noein désignant l'anneau qui apparaît lorsque l'espace temps est altéré.
Dans la série anglaise Red Dwarf, l'épisode de la saison 7 appelé Ouroboros nous conte comment le héros de la série est en fait son propre père.
Ouroboros est le nom du dernier épisode de la série Charlie Jade.
Jeux
- Dans le jeu de carte Magic, le symbole de l'extension "Tourment" (Turment en anglais) du bloc "Odyssée" est un Ouroboros, dans la storyline de ce bloc cela correspond à la capture d'un puissant artéfact : le Mirari par les forces de la Coterie (cartes noires).
- Le symbole apparaît dans le jeu vidéo Xenogears de Square, sur Playstation.
- De nombreux piliers du jeu vidéo Soul Reaver sont décorés d'un ouroboros.
- Le boss de la fin du premier niveau de Strider, jeu vidéo édité par Capcom, est appelé « Uroboros » (un serpent mécanique avec des lames à la place des bras).
- Dans le jeu vidéo Star Trek : 25e anniversaire de l'éditeur Interplay, Ouroborus est un virus mortel qui infecte les Vulcains.
- La version anglaise du jeu de rôle Rêve de Dragon s'intitule Rêve: the Dream Ouroboros.
- Dans le jeu de rôle Nephilim, les personnages subissent une suite d'incarnations humaines : L'Orouboros infini de l'Incarnae.
- C'est aussi le nouveau symbole des Thousand Sons dans le jeu Warhammer 40,000
- Ouroboros est aussi le nom de la miniature #27 de la série "Baxar's War" du jeu Dreamblade édité par Wizards of the Coast.
- Dans le jeu vidéo Final Fantasy VIII, Ouroboros est le nom donné à l'attaque de Bahamut, une G-Force représentée par un dragon géant, à partir de cet épisode jusqu'à Final Fantasy 9, l'invocation (G-Force ou Chimère selon l'épisode) Bahamut fera une attaque nommée Ouroboros ou Ourobouros.
- Dans le jeux Rockman ZX Advent le Model V devient un vaisseau nommé « uroborosu » ouroboros en français.
- World of Warcraft : Instance Ahn Quiraj, l'un des Boss se nomme Ouro.
- Dans Ace Combat 3 il est l'emblème (et probablement le nom aussi) de l'organisation terroriste qui détruit Megafloat et conspire un coup d'état (notamment en montant Neuwork et General Resource l'une contre l'autre).
- Dans le jeu Devil May Cry 2 de Capcom, c'est le nom de l'organisation à laquelle appartient Arius. En effet, on peut lire ce nom sur la carlingue l'hélico qui le transporte.
- Dans la gamme de jeux de rôles Vampire : La Mascarade et Vampire : The Dark Ages, le symbole du clan Tzimisce est un dragon se mordant la queue, en accord avec leur philosophie (voie des métamorphoses).
- Dans le jeux vidéo Silent Hill de Konami, le héros doit collecter un artefact qui représente Ouroboros pour pouvoir délivrer sa fille Cheryl.
- Dans le MMORPG City of Heroes Ouroboros est un lieu hors de l'espace et du temps.
- Dans Breath of Fire 3, Ouroboros est le nom du meilleur bâton de Nina que l'ont peut acquérir dans le village des fées.
- Dans Resident Evil 5 le virus créé par la compagnie pharmaceutique TRICELL, dirigée par Excella Gionne, porte le nom d'Uroboros. C'est égalemment le nom d'un boss ayant l'apparence d'un être humain recouvert d'innombrables tentacules.
- Dans Monster Hunter Freedom Unite, l'Ouroboros Serpentblade est une lance ayant 506 de puissance d'attaque.
- Dans le jeu de rôle RuneQuest, et plus particulièrement dans son univers Glorantha, Greg Stafford fait plusieurs références à Ouroboros, principe draconique du cycle de la vie.
Musique
- Cynic, groupe américain de death/jazz, a enregistré le morceau "Uroboric Forms" sur son premier album "Focus" sorti en 1993.
- The Mars Volta ont réalisé une chanson Ouroboros, sur l'album The Bedlam in Goliath en 2008.
- Dir en grey sort le 12 novembre 2008 son septième album intitulé Uroboros.
- Gojira ont réalisé une chanson "Oroborus" sur l'album The Way Of All Flesh en 2008. L'image représentée sur le CD représente également l'Oroborus.
- The Alan Parsons Project montre un Ouroborus sur l'album Vulture Culture.
- Le label anglais World Serpent Distribution utilisait un Ouroboros comme logo.
Autres
- Oroborus est un gestionnaire de fenêtres (Window Manager) pour Linux.
- Ouroboros est aussi un appareil de plongée en circuit fermé à gestion électronique d'origine anglaise.
- Un Ouroboros est intégré dans la boucle d'oreille traditionnelle portée par les hommes apenzellois, boucle d'apparat du dimanche.
Notes et références
- ↑ L'Oroboros
- ↑ A. Pliankoff, Les chapelles de Tou-Ankh-Amon, II, Le Caire, 1951, pl. IV.
- ↑ E. Hornung, Der Eine und die Vielen, Darmstadt, 1971, p. 172-173.
- ↑ A. Niwinski, "Noch einmal über zwei Ewigkeitsbegriffe", Göttinger Miszemmen, 48 (1981), p. 42.
- ↑ Michèle Martens, in Zosime de Panopolis. Mémoires authentiques, Les Belles Lettres, 1995, p. 178
- ↑ Zosime de Panopolis, Mémoires authentiques, VI : Diagrammes ; Les Belles Lettres, p. 21 : texte grec ; p. 175-184 : traductions et commentaire.
- ↑ Michèle Mertens, in Zosime de Panopolis, Mémoires authentiques, Les Belles Lettres, 1995, p. 22, 175-184.
Liens externes
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