Oraison dominicale

Oraison dominicale
Notre Père - Wikipédia

Notre Père

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Le Notre Père (aussi appelé par son nom latin, Pater Noster ou, par déformation phonétique, « patenôtre ») est la prière la plus connue de la religion chrétienne. Il est récité par les catholiques et les orthodoxes à chaque messe, par les protestants luthériens et réformés à chaque culte. Avec le baptême, cette prière est le lien d'unité le plus connu entre les différentes traditions chrétiennes : il est récité lors des assemblées œcuméniques.

Le Pater en Chant grégorien

Sommaire

Prière donnée par Jésus, origine, versions

Selon le Nouveau Testament, Jésus Christ a donné cette prière en réponse à une question des apôtres sur la façon de prier : Jésus leur a répondu « Quand vous priez, dites : "Notre Père…" ». Les évangiles de Matthieu (6: 9-13) et Luc (11: 2-4) citent ainsi cette prière, avec quelques différences selon les manuscrits.

Le début du Notre Père a des similarités avec le Kaddish juif (prière de sanctification du nom de Dieu), puis il s'en écarte et devient une prière originale sans exemple dans l'Ancien Testament.

La version française du texte a été adoptée en 1966 par l'Église catholique romaine et le Conseil œcuménique des Églises pour l'espace francophone.

Il subsiste cependant d'autres versions françaises. Les plus connues sont celles employées par les catholiques dans leurs prières personnelles entre le XVIIe siècle et 1970, qui emploient le vouvoiement[1], mais aussi la traduction orthodoxe qui date de 2004[2].

Observations sur la traduction de quelques phrases

Nos offenses

Le texte latin, correspondant à la majorité des manuscrits grecs, dit littéralement « Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi à nos débiteurs ». Le texte liturgique français, inspiré d'autres manuscrits grecs, dit « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». Dans d'autres langues, comme l'anglais, on a aussi choisi de s'écarter du texte latin.

Ne nous soumets pas à la tentation

La traduction de cette formule est un sujet de débat au sein de l'Église catholique[3]. Les orthodoxes ont tranché récemment et renoncé en 2004 à la traduction œcuménique[2].

La doxologie finale

La doxologie finale, « Car c'est à Toi qu'appartiennent, le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles », fut ajoutée à la prière dans les premiers temps de l'Église, bien qu'elle n'apparaisse habituellement pas dans les manuscrits de la Bible et qu'elle ne figure qu'en note dans la version standard révisée. Son emploi est attesté dès le Ier siècle par la version de la prière qui apparaît dans la Didachè, un bref manuel d'enseignement pour la conversion au christianisme.

Les protestants récitent généralement la doxologie comme partie intégrante du Notre Père ; les catholiques l'incluent de même parfois dans leur prière personnelle. Lors de la messe, le Notre Père est normalement séparé de la doxologie par une prière intermédiaire, l'embolisme, qui est récité par le prêtre seul. Cependant, certains prêtres ne respectent pas la norme du missel, et récitent la doxologie directement en omettant l'embolisme, rejoignant ainsi la pratique protestante.

La prière

Original grec

Πάτερ ημων ο εν τοις ουρανοις
αγιασθήτω το ονομά σου•
ελθέτω η βασιλεία σου•
γενηθήτω το θέλημά σου,
ως εν ουρανω και επι της γης•
τον αρτον ημων τον επιούσιον δος ημιν σήμερον•
και αφες ημιν τα οφειλήματα ημων ,
ως και ημεις αφίεμεν τοις οφειλέταις ημων •
και μη εισενέγκης ημας εις πειρασμόν,
αλλα ρυσαι ημας απο του πονηρου.
[οτι σου εστιν η βασιλεία και η δύναμις και η δόξα εις τους αιωνας•]
αμήν.

Translittération

pater imôn ho en tois ouranoís,
hagiasthètô to ónomá sou;
elthetô hè basileía sou;
genèthètô to thélèmá sou,
hôs en ouranô kai epí tès gès;
ton arton hèmôn ton epiousion dos hèmin sèmeron;
kai aphes hèmín ta ophelèmata hèmón,
hôs kai hèmeís aphíemen tois opheiletais hèmón;
kai mè eisenenkè(i)s hèmás eis peirasmon,
allá rhusai hèmas apo tou ponèrou.
[hoti sou estin hè basileía kai hè dunamis kai hè doxa eis tous aiônas;]
amèn.

Traduction latine utilisée dans la liturgie catholique

Pater noster, qui es in caelis
Sanctificetur nomen tuum;
Adveniat regnum tuum;
Fiat voluntas tua
sicut in caelo et in terra.
Panem nostrum quotidianum da nobis hodie,
et dimitte nobis debita nostra
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris
et ne nos inducas in tentationem
sed libera nos a malo.
Amen

Traduction française utilisée dans l'Église catholique avant 1966

Notre Père, qui êtes aux cieux ;
Que votre nom soit sanctifié ;
Que votre règne arrive ;
Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien (ou : de chaque jour).
(Et) pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
(Et) ne nous laissez pas succomber à la tentation.
Mais délivrez-nous du mal.
Ainsi soit-il.

Traduction française dite « œcuménique »

Il s'agit de la version utilisée dans l'Église catholique et la plupart des communautés protestantes depuis 1966.

Notre Père, qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
Et ne nous soumets pas à la tentation,
Mais délivre-nous du mal.
(facultatif): Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles.
(Amen.)

Traduction française utilisée dans l'Église orthodoxe

Notre Père qui es aux cieux
Que Ton Nom soit sanctifié,
Que Ton Règne arrive,
Que Ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain substantiel
Et remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs,
Et ne nous soumets pas à l’épreuve,
Mais délivre nous du Malin.


Musique

Pater noster grégorien

Cette prière a donné lieu à de nombreuses mises en musique. La première dont on ait conservé la trace appartient au chant grégorien. Une des plus connues en français est le Notre Père dit « de Rimsky-Korsakoff ». On peut citer également la version d'André Caplet, les prières pour chant, harpe et quatuor à cordes. Et le choral pour orgue "Vater unser im himmelreich" de Georg Böhm au tout début du XVIIIème siècle repris ensuite par J.S. Bach, dont Böhm fut un des précurseurs nord-allemands.

Annexes

Notes et références

  1. Bible catholique, traduite par Louis-Isaac Lemaître de Sacy, 1667.
  2. a  et b Jean-Marie Gourvil, Ne nous laisse pas entrer dans l’épreuve. Une nouvelle traduction du Notre Père, Paris, François-Xavier de Guibert, 2004, 168 p.
  3. Mgr André-Mutien Léonard, Père, que ton règne vienne, Ed. de l’Emmanuel, 1998. 180 p.
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Symboles

Chrisme · Croix chrétiennes · Deo optimo maximo · Ichtus · Rose de Luther

Voir aussi
  • Catégories : Christianisme · Branche du christianisme
  • Portails : Religions et croyances · Christianisme
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Bibliographie

  • Christian Amphoux, « Histoire de quelques variantes : le Notre Père », Le Monde de la Bible, n° 113, septembre-octobre 1998
  • Leonardo Boff, Le "Notre Père" Une prière de libération intégrale, Coll. Théologies, Paris, Les éditions du Cerf, 1988, 167p.
  • Jean-Marie Gourvil, Ne nous laisse pas entrer dans l’épreuve. Une nouvelle traduction du Notre Père, Paris, François-Xavier de Guibert, 2004, 168 p.
  • Mgr André-Mutien Léonard, Père, que ton règne vienne, Ed. de l’Emmanuel, 1998. 180 p.
  • Jean Carmignac, A l’écoute du Notre Père, Œil 1984. 124 p.
  • Jean Carmignac, Recherches sur le "Notre Père", Paris, Letouzey, 1969. 608 p.
  • Lev Gillet, Notre Père, Introduction à la foi et à la vie chrétienne, Cerf, 1988.
  • Marcel Jousse, Les formules targoumiques du Pater dans le milieu ethnique palestinien. L'Ethnographie, n°42, Année 1944, p. 4-51.

Liens internes

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