Néosocialisme

Néosocialisme

Néo-socialisme

Le néo-socialisme est une doctrine politique apparue au tournant des années 1920-1930 en France et en Belgique, visant à renouveler la pensée socialiste. Refusant à la fois la révolution marxiste et le réformisme au coup par coup, le néo-socialisme prônait une « révolution constructive » menée par l’État et les techniciens (ingénieurs, syndicalistes, etc.) par la planification (le planisme), le pilotage de l’économie (économie dirigée), etc. Sa recherche de solutions nouvelles conduisit une partie de ses promoteurs à regarder favorablement le fascisme, tandis que d’autres, ayant opté pour la Résistance, furent les promoteurs des grandes réformes des Quatrième et Cinquième Républiques: (Plan, régionalisme, aménagement du territoire, etc.).

Sommaire

Principaux groupes néo-socialistes et planistes

Histoire de la scission néo-socialiste de la SFIO[1]

Ce mouvement séparatiste de la SFIO naquit en 1933, et fut une rébellion de ceux qui voulaient que la SFIO participe aux gouvernements (les participationistes), alors que la direction du parti, en particulier Léon Blum, et les antiparticipationnistes refusaient systématiquement son soutien aux gouvernements, même de gauche comme ceux où participaient les radicaux tel Herriot. Ce mouvement fut particulièrement éprouvant pour la SFIO, et les opposants à Léon Blum furent souvent soupçonnés de sympathie pour les fascistes, à l'époque, mais surtout après la guerre.[réf. nécessaire]

1929 ─ Marcel Déat pose le problème de la non participation de la SFIO dans son étude Perspectives socialistes : depuis la première guerre mondiale, la société s'est modifiée et de nouvelles classes moyennes ont émergé ; la SFIO ne doit donc pas rester cantonnée sur un immobilisme sans aucune participation à des gouvernements de gauche qui tentent d'améliorer le sort de la classe ouvrière.[réf. nécessaire] Léon Blum répond par le mépris : il ne répond pas du tout.

5 février 1933 ─ Les idées participationnistes commençant à influencer les députés SFIO, le Conseil national de la SFIO publie un rappel à la discipline du parti qui provoque une réaction si violente que Léon Blum et Vincent Auriol démissionnent du groupe parlementaire et refusent de prendre la parole à la Chambre.

Avril 1933 ─ Pour désamorcer les risques d'une scission, le parti organise un congrès extraordinaire à Avignon. La motion de Léon Blum propose que les députés SFIO puissent voter des lois qui ne sont pas contraires au socialisme international mais doivent s'abstenir de voter le budget et des lois portant sur le réarmement.(Hitler est élu chancelier en Janvier 1933).

14 juillet 1933 ─ XXXe Congrès SFIO. Les députés participationnistes attaquent l'orthodoxie de Léon Blum. Les 15, 16 et 17 juillet, respectivement Barthélemy Montagnon, Adrien Marquet, et Marcel Déat prononcent des discours très agressifs contre ce qu'ils appellent l'immobilisme de Léon Blum qui ignore l'évolution de la société française. Ils proposent les bases d'un socialisme d'action, un néo-socialisme. Adrien Marquet est le plus virulent et utilise la maxime :" Ordre, Autorité, Nation", pour attirer la classe moyenne et prendre modèle sur les méthodes de Roosevelt ou de Mussolini (Léon Blum les mettait sur le même plan à l'époque[réf. nécessaire]). Durant la discussion qui suivit, Blum se dit épouvanté. Le congrès, convoqué pour ramener à l'ordre les néo-socialistes, se termine sur une scission.

6 novembre 1933 ─ Le conseil national constate (3046 mandats contre 843) que 7 députés se sont mis en dehors du parti : Déat, Cayrel, Marquet, Renaudel, Deschizeaux, Lafont et Montagnon. Le nouveau parti d'une quarantaine de députés "Union Jean Jaurès" est créé en décembre, dont Max Bonnafous est président.

Le nouveau parti ne vivra qu'un été. Les évènements  : l'affaire Stavisky et ses retombés en février 1934, puis le Front populaire, la guerre d'Espagne, Munich et la deuxième guerre mondiale, obligèrent Léon Blum à entrer dans l'action, bien au-delà des désirs des néo-socialistes.

Des historiens assimileront les néos à des fascistes, à cause de Marcel Déat qui fonda le parti Rassemblement national populaire (RNP), plus collaborationniste que le gouvernement de Vichy. Mais la scission entre les munichois et les antimunichois fut plus significative de l'esprit de la collaboration future. L'historien Serge Berstein, qui a les jugements les plus équilibrés sur l'histoire de la SFIO entre les deux guerres, parle d'un conflit de générations.

Confrontés à la Défaite de 1940, les néo-socialistes se dispersèrent dans l'éventail des attitudes possibles, de la collaboration totale à la Résistance de la première heure :

  • Marcel Déat fonda le Rassemblement national populaire, l'un des partis politiques les plus engagés dans la collaboration avec l'Allemagne nazie ;
  • Paul Faure, munichois notoire, vota la constitution de Vichy et sera membre du Conseil national, et il témoignera contre Léon Blum au procès de Riom.
  • Adrien Marquet, après avoir soutenu le Maréchal, se retira rapidement car il était opposé aux lois antisémites, avant même qu'il soit question de collaboration.
  • Max Bonnafous fut ministre de Pétain, mais aida la Résistance.
  • Barthélemy Montagnon, Henry Hauck, Louis Vallon et Max Hymans furent des Résistants.
  • Paul Ramadier vota avec les 80 contre la constitution de Vichy et entra immédiatement en Résistance.

Références

  1. Serge Bronstein, pages 328-381

Sources

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