- Arc polylobé
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L'arc polylobé est un arc composé d'un nombre impair de petits arcs en plein cintre, apparu au Xe siècle à l'époque du Califat de Cordoue.
L'arc polylobé dans l'architecture omeyyade
L'arc polylobé est une innovation de l'architecture omeyyade tardive de l'époque du califat (Xe siècle).
Il fit son apparition sous des formes diverses dans la troisième extension de la Grande mosquée de Cordoue construite de 961 à 966 par le calife Al-Hakam II :
- arcatures aveugles d'arcs à trois lobes au-dessus de l'entrée du mihrab et à l'intérieur de celui-ci
- arcatures ajourées combinant arcs outrepassés et arcs à cinq lobes au niveau de la "maksourah" (enceinte réservée au calife) qui précède le mihrab
- arcatures ajourées d'arcs à cinq lobes surmontées d'un deuxième étage d'arcatures ajourées combinant arcs outrepassés, arcs à cinq lobes et arcs à treize lobes au niveau de la "chapelle de Villaviciosa" ou "Lucernario"
- arcs à cinq lobes surmontant les claustras qui encadrent les portes monumentales de la façade latérale de cette extension
On trouve également des arcatures aveugles d'arcs à trois lobes au-dessus des portes de l'extension construite par Al-Mansour en 987.
L'arc polylobé dans l'architecture des royaumes de Taïfa
L'arc polylobé connut une évolution spécifique dans l'architecture des royaumes de Taïfa : le grand arc polylobé brisé à treize ou quinze lobes qui apparut au XIe siècle dans le palais de l'Aljaferia de Saragosse et fut repris ensuite par l'architecture almohade et l'architecture mudéjare.
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Palais de l'Aljaferia de Saragosse
L'arc polylobé dans l'architecture almohade
L'arc polylobé a été repris par l'architecture almohade de la fin du XIIe siècle : il orne le niveau le plus bas ainsi que deux des trois niveaux supérieurs de la Giralda de Séville qui était jadis le minaret de la mosquée almohade de Séville (1182).
L'arc polylobé dans l'architecture romane
L'arc polylobé hérité de Cordoue fut transmis[1] à l'architecture romane du nord de l'Espagne.
De là, il se répandit dans l'architecture romane française par le biais de l'influence des pèlerins le long des grandes routes françaises du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle :
On observe deux types d'arc polylobé :
- le plus fréquent est l'arc à intrados polylobé
- le second, assez rare, est l'arc à archivolte polylobée (Église Sainte-Foy de Bains, Église Saint-Blaise de Dore-l'Église)
On voit également apparaître en Languedoc et en Provence, le long de la Via Tolosane et de la Via Francigena une variante : l'arc festonné et l'arc festonné brisé.
Voici une liste non-exhaustive des arcs polylobés que l'on rencontre le long des grandes routes du pèlerinage :
- Navarre
- Puente la Reina : iglesia de Santiago (début du XIIIe siècle)
- Via Podiensis
- Velay
- Cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation du Puy-en-Velay
- Église Saint-Michel d'Aiguilhe
- Chapelle Saint-Clair d'Aiguilhe (fenêtres polylobées)
- Église Sainte-Foy de Bains (variante : arc à archivolte polylobée)
- Prieuré de Chanteuges (fenêtres polylobées)
- Velay
- Via Lemovicensis
- Via Turonensis
- Saintonge
- Prieuré de Trizay : arcs polylobés des baies de la façade de la salle capitulaire
- Allas-Bocage
- Abbaye Notre-Dame de l'Assomption de Châtre (Saint-Brice)
- Poitou
- Saintonge
- Via Tolosane
- Via Francigena (Arles-Cavaillon-Sisteron-Turin)
- Provence
- Chapelle Saint-Marcellin de Boulbon (variante : arc à archivolte polylobée)
- Saignon : église Notre-Dame de Pitié
- Monastère de Ganagobie (variante : arc festonné brisé)
- Provence
L'arc polylobé dans l'architecture de transition roman-gothique
L'arc polylobé dans l'architecture gothique
Types d'arc dérivés
Références
- prétendument par le biais de l'architecture dite "mozarabe"
- le nord-ouest du Puy-de-Dôme est situé juste sous le tronçon Limoges-Moulins de la Via Lemovicensis
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