- Apollonie Sabatier
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Apollonie Sabatier, née Joséphine-Aglaé Savatier, née à Mézières le 7 avril 1822 et morte à Neuilly le 3 janvier 1890, est une peintre et salonnière française.
Sommaire
Biographie
Apollonie Sabatier est la fille illégitime d'Étienne Louis Harmant, vicomte d'Abancourt et d’une blanchisseuse nommée Marguerite[1] qui épousa peu de temps après la naissance de sa fille un soldat André Savatier. Apollonie Sabatier, trouvant ses prénoms vulgaires, se renomma Apollonie Aglaé.
Durant les décennies 1840 et 1850, elle est l'égérie des artistes et poètes modernes. Elle tenait salon à Paris, rue Frochot, où elle rencontra de nombreux artistes de l’époque et eut beaucoup d'admirateurs et soupirants dont les écrivains Maxime du Camp, Alexandre Dumas père, Ernest Feydeau, Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Edmond de Goncourt, Arsène Houssaye, Alfred de Musset, Gérard de Nerval; les peintres Ernest Meissonnier, Charles Jalabert, Gustave Ricard; les sculpteurs Auguste Préault et Auguste Clesinger.
Flaubert et Gautier ont écrit des articles sur elle. En 1850, Flaubert lui consacre sa Lettre à la Présidente, un écrit mémorable de littérature érotique dont le terme fut repris par Edmond de Goncourt fut le premier à la surnommer « la Présidente ».
Charles Baudelaire la rencontre en 1851 par l’intermédiaire de Gautier et lui voue une passion secrète, la considérant comme « son ange gardien ». Elle fut l’une des trois femmes (avec Jeanne Duval et Marie Daubrun) qui inspirèrent certains de ses poèmes. On peut distinguer un cycle « Madame Sabatier », au sein du recueil Les Fleurs du mal[2]. Ils devinrent amant le 30 août 1857, mais le poète se désintéressa peu à peu d'elle et cessera de la voir vers 1862[3].
Dans le tableau de Courbet l’Atelier du peintre, elle serait représentée avec son amant, l’homme d’affaires et collectionneur franco-belge Alfred Mosselman (1810-1867). Ce dernier désirait que ses amis mesurent son bonheur en constatant par eux-mêmes combien sa muse est séduisante. Il la fait donc mouler in extenso, puis sculpter par Auguste Clesinger, qui pour l'occasion crée sa célèbre et scandaleuse statue, initialement nommée Rêve d'amour, puis Femme piquée par un serpent (musée d'Orsay, Paris), exposée au Salon de 1847.
Elle serait aussi le modèle du fameux tableau de Courbet L'Origine du monde (1866) et non pas Joanna Hiffernan.
Après 1860 elle fut l’amante de Richard Wallace, employé puis héritier du richissime lord Hertford-Conway (1800-1870) le grand collectionneur d'art décoratif français du XVIIIe siècle. En 1870, Wallace lui aurait dit « si je deviens riche, je penserai à toi » et lui aurait fait remettre 50 000 livres de rente.
Notes
- Paul Jarry "Cénacles et vieux logis parisiens"
- Notamment les poèmes Que diras-tu ce soir ?, Harmonie du soir, Hymne, A une Madone, Tout entière , Confession, Le Flambeau Vivant, Réversibilité, L’Aube spirituelle
- http://baudelaire.litteratura.com
Œuvres
- Portrait de Mlle Marie L… ;
- Portrait de Mlle Jeanne F… ;
- Portrait de Mlle A. F… ;
- Portrait de l’auteur
Références
- Émile Bellier de la Chavignerie, Dictionnaire général des artistes de l’école française, Paris, Renouard, 1885, p. 444.
- André Billy, La Présidente et ses amis, Paris, Flammarion, 1945
- Pierre Dufay, Autour de Baudelaire: Poulet-Malassis, l’éditeur et l’ami ; Madame Sabatier, la muse et la madone, Paris, Cabinet du livre, 1931
- Théophile Gautier, Lettres à la Présidente & Poésies érotiques, Thierry Savatier, ed. Paris, Champion, 2002
- Paul Jarry Cénacles et vieux logis parisiens
- Armand Mauss, Baudelaire et madame Sabatier, Paris, A. G. Nizet, 1965
- Louis Mermaz, Madame Sabatier. Apollonie au pays des libertins, Lausanne: Éd. Rencontre, 1967
- Thierry Savatier, Une femme trop gaie, biographie d’un amour de Baudelaire, Paris, CNRS éditions, 2003
Catégories :- Peintre français du XIXe siècle
- Femme peintre
- Égérie
- Salonnière
- Naissance en 1822
- Décès en 1889
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