- Egerie
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Égérie
Égérie est une nymphe par qui le roi romain Numa Pompilius se prétendait inspiré lorsqu'il mit en place les institutions religieuses romaines. L'histoire est racontée par Tite-Live dans la première décade (I, 19, 5). Pour l'historien latin, « ce stratagème est une tromperie pure et simple destinée à impressionner un peuple fruste et crédule (simulat cum dea Egeria congressus nocturnos esse). » (R. Crescenzo).
Égérie, camène (nymphe) révérée des Romains comme déesse des sources, habitait le bois d'Aricie, voisin de Rome. Numa Pompilius s'enfonçait dans ce bois sous prétexte de consulter cette nymphe, afin de donner à ses desseins l'autorité de la religion. Selon Ovide, Égérie était une jeune femme que Numa épousa, et avec laquelle il partagea les soins du gouvernement.
En 2009, la grotte et la fontaine d'Égérie, près de l'ancienne porte Capène, dans le vallon de la Caffarella, existent encore.
Sommaire
Au figuré
La nymphe Égérie est à l'origine d'un nom commun : une égérie est une femme qui agit comme inspiratrice d'un homme de pouvoir, voire d'un écrivain, d'un artiste, etc.
Exemple : « Le défilé devait être suivi d'un concert animé notamment par Joan Baez, égérie de la mobilisation contre la guerre du Viêt Nam. »
Interprétation
- Selon Lactance, proche de Tite-Live, Numa Pompilius s'isolait pour penser aux innovations qu'il allait apporter et l'invention des entretiens avec la nymphe lui donnait un grand ascendant sur les Romains.
- Selon saint Augustin, le roi se livrait à l'hydromancie et conversait ainsi avec des démons.
Bibliographie
- Richard Crescenzo, « Numa et la nymphe Egérie : l'approche démonologique de la religion chez Blaise de Vigenère », Esculape et Dionysos. Mélanges en l'honneur de Jean Céard, Genève, Droz, 2008, p. 787-799.
Voir aussi
Articles connexes
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