- Apamée
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Apamée
Qal`at al-Madhīq, (ar) (قلعة المضيق) أفاميا
Le cardo d'Apamée, vu des thermesLocalisation Pays Syrie Gouvernorat Hama Coordonnées Altitude 171 m Apamée, (grec moderne : Απάμεια, Apameia ; arabe : آفاميا, Afamia), actuellement Qal`at al-Madhīq est un site archéologique en Syrie, située près de l'Oronte, à 55 km au nord-ouest de Hama.
Histoire
L'occupation du site remonte au Paléolithique. À l'Âge du bronze, on peut probablement identifier le site avec la cité de Nija, connue par des textes égyptiens, akkadiens et hittites[1]. À l'époque perse (Ve siècle av. J.‑C.), la ville s'appelait Pharnaké. Après la conquête de la région par Alexandre le Grand elle prit le nom macédonien de Pella. Pendant la période hellénistique, l'empereur séleucide Séleucos Nicator la rebaptisa en l'honneur de son épouse perse Apame. La ville se développa à l'époque romaine: lors du recensement de Quirinus, elle comptait 117 000 hommes libres, soit quelques 500 000 habitants au début de l'ère chrétienne et faisait partie de la Tétrapole avec Laodicée, Antioche et Séleucie de Piérie. En 115, Apamée fut victime d'un tremblement de terre. La ville abrita les quartiers d'hiver de la IIe légion parthique. Le philosophe Jamblique y fonda une école néoplatonicienne. Au Ve siècle, elle devint le chef-lieu de la province de Syrie Seconde. Pendant la période byzantine, elle devint un archevêché. La ville eut fort à souffrir de la guerre qui opposa les Perses aux Byzantins sous le règne de l'empereur Héraclius. Après sa conquête par les Arabes au VIIe siècle, elle déclina lentement. Au XIIe siècle, Croisés et Musulmans se disputèrent le site, connu sous le nom d'Afamya[2]. Deux séismes particulièrement violents (1152 et 1170) détruisirent pratiquement complètement le site antique. Ce qui restait d'habitants se réfugia sur l'acropole antique surplombant la plaine, où se situe le village de Qal`at al-Madhīq («citadelle du défilé»).
Le site
Les ruines occupent une superficie de 250 hectares, dont une partie seulement a été fouillée. Les fouilles d'Apamée ne commencèrent qu'au XXe siècle, à l'initative du Belge Franz Cumont, qui avait visité la région en 1928. Financée par le FNRS et le Musée du Cinquantenaire, la première mission archéologique belge eut lieu en 1930. D'autres campagnes de fouilles suivirent tout au long des années 1930, sous la direction de Fernand Mayence et d'Henri Lacoste.
Les ruines datent principalement de l'époque romaine. Les Romains conservèrent le plan orthogonal de la ville hellénistique.
- L'enceinte, longue de 7 kilomètres, est garnie de cinquante tours et de quatre portes. Elle date au moins partiellement de l'époque hellénistique avec des réfections à l'époque romaine et à l'époque byzantine. Elle a été restaurée à l'époque moderne.
- Le Cardo Maximus était l'axe principal de la ville. Long de près de deux kilomètres et large de 24 mètres, il est bordé des deux côtés d'un portique de 7 mètres de large, construit au lendemain du tremblement de terre de 115. Il est constitué de colonnes lisses, de colonnes rudentées à cannelures droites et de colonnes à cannelures torses. Au croisement du Cardo et d'une rue latérale se dresse une colonne votive de 14 mètres de haut.
- Le théâtre, d'un diamètre de 139 mètres est l'un des plus grands du monde antique[3]. Moins bien conservé que celui de Bosra, il servit de forteresse au Moyen Âge. On distingue encore la cavea et une partie du mur de scène.
- Parmi les demeures fouillées dans le quartier sud-est, on peut distinguer l'édifice « au triclinos », constitué d'un ensemble de près de 80 pièces autour d'un péristyle. Il servait peut-être de résidence au gouverneur de la Syrie seconde. Il est remarquable par ses nombreuses mosaïques : notamment la grande mosaïque de la Chasse ; la mosaïque des Amazones, en partie détruite et volée en 1968, restituée en 1974 ; une composition où apparaissent entre les Sept sages de la Grèce des paysages alexandrins ; une autre composition figurant Gê, allégorie de la Terre, entourée des Saisons.
- L'église à atrium fut bâtie en 420 à l'emplacement d'une synagogue qui possédait un pavement à mosaïques à décor géométrique. Elle doit son nom à l'atrium qui précède l'édifice.
Notes et références
- Jean-Charles balty, Guide d'apamée, Centre belge de recherches archéologiques à Apamée, 1981, p. 18
- Jean-charles Balty, op. cit., p. 34
- Jean-Charles Balty, op. cit. p. 148
Annexes
Articles connexes
- Roger de Foix de retour de croisade donna à la ville de Pamiers, en Ariège, en France, son nom actuel en souvenir de ses faits d'armes à Apamée.
Liens externes
- Apamée sur Clio la Muse
- Jean-Charles Balty, Professeur d'histoire et d'archéologie des civilisations antiques à l'université de Paris IV-Sorbonne, « Apamée-sur-l'Oronte, de Séleucos aux Ayyoubides » sur Clio
- Apamée (Afamia) sur UNESCO Centre du patrimoine mondial
- Apamée de Syrie sur Centre de recherches archéologiques (CReA) de l’Université libre de Bruxelles
- Apamée sur l'Oronte sur Antikforever
Bibliographie
- Guy Rachet, Dictionnaire de l'archéologie, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1994, 1060 p. (ISBN 978-2-221-07904-1), « Apamée », p. 69-70
- Jean-Charles Balty, Guide d'Apamée, Centre belge de recherches archéologiques à Apamée, 1981.
Notes et références
Catégories :- Ville de Syrie
- Site archéologique de Syrie
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