- Mourad Bey (Tunisie)
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Mourad Ier
مراد الأولTitre 1er bey de Tunis 1613 – 1631 Prédécesseur Charge créée Successeur Hammouda Pacha Bey Biographie Dynastie Mouradites Nom de naissance Jacques Senti Date de naissance ? Lieu de naissance Corse (République de Gênes) Date de décès 1631 Lieu de décès Tunisie Père Youssef Dey (adoptif) Mère ? Conjoint Yasmine Enfants Sidi Hammouda Pacha Bey Monarques de Tunisie modifier Mourad Bey, décédé en 1631[1], est le premier bey héréditaire de Tunis, fondateur de la dynastie des Mouradites. Il a régné de 1613 à sa mort[2].
Originaire de Corse, de son vrai nom Jacques Senti, il est capturé par des corsaires tunisiens à l'âge de neuf ans et vendu au dey de Tunis. Élevé par Youssef Dey, il en fait son lieutenant et son second bey, en 1613, le chargeant de mener des missions de pacification de l'arrière-pays et de collecter des impôts à la tête d'une colonne armée, la mhalla. Il succède à Romdhane Bey, le premier véritable bey de Tunis. Il s'enrichit par la course et obtient par la suite le titre de pacha et le droit de transmettre sa charge de bey, avec l'accord de Youssef Dey, à son fils et héritier Hammouda[1]. C'est ainsi qu'est fondée la dynastie des beys mouradites dont les représentants vont joué un rôle prépondérant dans le gouvernement de la Tunisie[1].
Mourad Bey jouit de l'égard du sultan ottoman mais aussi d'une grande autonomie administrative et d'une singulière indépendance politique, sans doute en raison de l'éloignement géographique et du jihad que les corsaires tunisiens sont censés mener contre la chrétienté. En réalité, le gouvernement de Tunis — le dey, le bey et le diwan — s'autorise à conclure des traités de paix et de commerce avec les souverains des grands États de l'Europe à l'insu du sultan. Celui-ci se contente de donner l'investiture triennale au pacha, qui est supposé représenter le gouvernement ottoman à Tunis, et de recevoir à cette occasion, de la part du diwan, les cadeaux traditionnels en espèce et en nature.
Les hommes au pouvoir à Tunis ne demandent eux-mêmes aux villes et aux tribus de l'intérieur que le minimum de dépendance nécessaire au maintien de l'ordre et de la sécurité. Le bey du camp ne lève pas à proprement parler un impôt mais une sorte de tribut annuel qui, une fois acquitté par les intéressés, permet à ceux-ci de vivre selon leurs us et coutumes. La Tunisie acquiert sous les premiers beys mouradites une réelle prospérité avec les activités de négoce et de course et la levée régulière des impôts.
Dans le domaine de l'art, la Grande Mosquée de Kairouan connaît, sous le règne de Mourad Bey qui voulait laisser son empreinte dans le vénérable édifice, quelques travaux de restauration qui concernent principalement certaines parties des plafonds en bois peint de la salle de prière ; ces travaux sont datés de 1028 de l'hégire (correspondant à 1618)[3],[4].
Notes et références
- Ibn Abi Dhiaf, Présent des hommes de notre temps. Chroniques des rois de Tunis et du pacte fondamental, vol. II, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1990, p. 41
- Ibn Abi Dhiaf, op. cit, p. 40
- Fawzī Mahfūz, Architecture et urbanisme en Ifriqiya médiévale : proposition pour une nouvelle approche, éd. Centre de publication universitaire, Tunis, 2003, p. 140
- Georges Marçais, Coupole et plafonds de la Grande Mosquée de Kairouan, éd. Tournier, Paris, 1925, p. 59
Bibliographie
- Arthur Pellegrin, Histoire illustrée de Tunis et de sa banlieue. éd. Saliba, Tunis, 1955
Catégories :- Mouradites
- Date de naissance inconnue (XVIe siècle)
- Décès en 1631
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