- Divan (institution)
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Divan (ديوان, dīvān) est un mot arabe d'origine persane signifiant « registre », « bureau » ou « administration ».
Sommaire
Dans le monde arabo-perse
Une anecdote racontée par l'historien Ibn Khaldoun (1332 - 1406) laisse entendre que le mot est plutôt d'origine persane. En persan le mot divan et le mot fou se ressemblent (persan : ديوانه dīvāneh, fou et ديوان dīvān, recueil de poèmes ; tribunal) et peut faire penser au mot div qui désigne un démon (persan: ديو dīv, « démon », « gnome »). Le roi sassanide Khosro Ier (Chosroès) est émerveillé par l'habileté de ses secrétaires :
« C'est ce qui a fait dire à Khosrô, lorsqu'il a remarqué la perspicacité et l'intelligence de ses secrétaires : « Dîvâneh », c'est-à-dire qu'ils sont des démons et des fous... De là dérive le mot dîvân, qui désigne les secrétaires. »
— Ibn Khaldûn, le Livre des Exemples. Tome 1, Muqaddima V, XXXII, éditions la Pléiade
Dans ce premier sens, divan commence par désigner les gouvernements abbassides puis ottomans, mais aussi certains recueils de poèmes, dans ce cas on écrit parfois diwan. Par exemple, Le Divan occidental-oriental (West-östlicher Divan) est un recueil poétique de Goethe (1819), inspiré des poètes persans et arabes.
- Le Diwan al madhalim a été institué au Maroc, en 2001, comme équivalent d'un ombudsman.
- Le Diwan de la Cour royale joue un rôle semblable au Sultanat d'Oman, mais gère aussi les affaires personnelles du sultan.
Dans le monde indien
Dans le monde indien — on notera alors dîvân ou dîwân — le titre est utilisé pour désigner un ministre, généralement des Finances et des Impôts auprès des souverains musulmans et particulièrement moghols. Il a été utilisé aussi, plus rarement, sous les sultans de Delhi pour désigner le ministre des Armées. L'empereur moghol confiait au dîvân, lors de sa nomination, une écritoire portative en métal précieux, ornée de pierres précieuses ou un encrier en or, l'insigne de sa charge, qui était rendu au souverain lorsque le dîvân perdait sa charge.
Le terme va se décliner durant la période moghole, il désigne alors les ministres et leur ministère, Dîvân-i Âm, le Conseil de l'empereur, Dîvân-i Arz, le ministère des Armées, Dîvân-i Qâzî, le ministère de la Justice, Dîvân-i Bândâgan, le ministère des esclaves, etc.
Sa déclinaison en Dîvân-i Âm et Dîvân-i Khâs est la dénomination des salles d'audiences, publiques pour le premier, privées pour le deuxième que l'on trouve dans les forts moghols, comme le Fort Rouge d'Âgrâ ou celui de Delhi. Le Dîvân-i Khâs de Fatehpur-Sikrî est renommé pour son pilier central décoré dans le style goujeratî, complexe et fleuri.
Annexes
Liens externes
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