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Perruque
Pour les articles homonymes, voir Perruque (homonymie).Une perruque est une coiffure de faux cheveux — d'origine humaine, chevaline ou synthétique — portée sur la tête pour des raisons liées à la mode, pour des considérations esthétiques ou professionnelles, ou pour se conformer à une prescription culturelle ou religieuse.
Certaines personnes portent une perruque pour cacher le fait qu'elles sont chauves. Les comédiens et les acteurs portent aussi des perruques pour s'approcher davantage du personnage qu'ils jouent. Les perruques sont aussi fréquemment utilisées pour mimer l'appartenance à un autre sexe.
Une perruque à fenêtre est une perruque où sont aménagées des ouvertures pour laisser passer les vrais cheveux.
Sommaire
Historique
Les perruques ont été portées depuis des milliers d'années ; dans l'Égypte ancienne, par exemple, les gens les portaient pour se protéger du soleil sur leurs crânes rasés. Dans d'autres civilisations anciennes, notamment chez les Assyriens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains, elles étaient d'usage courant. Curieusement, elles ont principalement été utilisées dans les civilisations occidentales ; en Extrême-Orient, elles sont presque inconnues, sauf dans le théâtre traditionnel de la Chine et du Japon.
Après la chute de l'empire romain, l'utilisation de cet accessoire a complètement disparu des habitudes de l'Europe occidentale pendant un millénaire, jusqu'à ce que cette mode soit remise au goût du jour au XVIe siècle comme un moyen de compenser la perte de cheveux ou d'améliorer son apparence personnelle. Elles ont aussi eu des emplois fonctionnels : ainsi, le manque d'hygiène de l'époque impliquait des infections capillaires, risque qui pouvait être amoindri si les cheveux étaient rasés et remplacés par une perruque qui pouvait être facilement retirée.
À cette époque, la mode était essentiellement dictée par la cour, c'est pourquoi son influence fut décisive dans la mode des perruques. Ainsi, en Angleterre, la reine Élisabeth Ire d'Angleterre portait une perruque rousse caractéristique, soi-disant conçue pour s'approcher des cheveux bouclés « à la romaine ». En France, ce fut Louis XIII qui, le premier, donna cours à la mode masculine de la perruque aux alentours des années 1620.
C'est ainsi que, progressivement, les perruques devinrent un accessoire obligatoire de l'habillement masculin pour les personnes d'un certain rang social. Les fabricants de celles-ci y gagnèrent un prestige considérable. La corporation des perruquiers fut créée en France en 1665, puis ce fut le cas partout en Europe. Il s'agissait d'un métier à haute qualification. Au XVIIe siècle, les perruques devinrent extrêmement compliquées et imposantes, couvrant le dos et les épaules ; sans surprise, elles furent de plus en plus lourdes et inconfortables à porter. Ce genre de perruque était très onéreuses à produire et les exemplaires les plus remarquables étaient fabriqués à base de véritables cheveux humains ; le crin de cheval était quant à lui utilisé comme une alternative à meilleur marché.
Au cours du XVIIIe siècle, les perruques acquirent une forme plus petite et plus formelle, elles furent aussi adoptées dans différentes professions, comme un des éléments du costume ou de l'uniforme (elles sont ainsi encore actuellement portées par les hommes de loi en audience dans certains pays de Common Law, notamment en Angleterre). Leur usage était largement répandu dans toute l'Europe occidentale et en Amérique du Nord. Elles étaient un important symbole du statut social sous l'Ancien Régime. Ce symbole fut éradiqué lors de la création des États-Unis d'Amérique et, en France, dès la révolution française, tandis qu'en Angleterre leur usage persista encore quelque temps.
Les perruques féminines eurent un développement quelque peu différent. Elles étaient portées depuis le XVIIIe siècle à l'avant. Des perruques complètes au XIXe et XXe siècles n'étaient plus à la mode. Elles étaient souvent portées par des dames âgées qui avaient perdu leurs cheveux.
Peu après la fin de la Terreur en France, sous le Directoire, les Merveilleuses — c'est ainsi qu'on appelle les beautés du temps — se coiffaient, parmi leurs autres extravagances, de perruques de types très variés. Il en existait ainsi pour toutes les heures du jour : généralement blondes, on en trouvait aussi des noires, des bleues, des vertes, etc. La cache-folies visait ainsi à cacher les cheveux courts à la Titus.
Vers la fin de la deuxième moitié du XXe siècle, les perruques connurent un sursaut de popularité. Ainsi, des compléments extravagants devinrent populaires dans les années 1960 et marquer un retour en force de cet accessoire dans la mode féminine. Ce phénomène fut encore accru par le développement de fibres en matière synthétique bons marchés qui permettent d'imiter les cheveux humains plus facilement et de manière plus commode.
Utilisations contemporaines
De nos jours, les perruques sont portées de manière quotidienne ou occasionnelle pour des raisons de convenance. Elles sont utilisées également par des personnes qui ont perdu leurs cheveux suite à un traitement médical (le plus souvent, il s'agit de personnes atteintes d'un cancer qui subisse une chimiothérapie ou de personnes qui souffrent d'une alopécie). Un certain nombre de célébrités ont également popularisé les perruques. C'est le cas de la chanteuse étasunienne Cher qui a porté toutes sortes de perruques au cours des 40 années de sa carrière, allant de blondes à noires, de bouclées à lisses.
Elles peuvent aussi être reportées pour s'amuser, comme déguisement.
En Grande-Bretagne et dans de nombreux pays du Commonwealth, des perruques spéciales sont portées par les avocats (barristers) et par les juges, ainsi que par certains fonctionnaires du Parlement ou de certaines charges publiques, comme signe de leur fonction. Jusqu'à 1823, les évêques anglicans du Royaume-Uni portaient également des perruques de cérémonie. Les perruques portées par les avocats sont héritées du style qui était à la mode à la fin du XVIIIe siècle. Celles que les juges portent quotidiennement à l'audience sont également courtes, comme celle des avocats (bien que d'un style légèrement différent), mais, lors de certaines cérémonies, les juges ainsi que les avocats ayant le titre de conseillers du souverain (QCs ou KCs pour Queen Counsels ou King Counsels) portent un modèle plus large. Au XVIIIe siècle, les perruques étaient faites de vrais cheveux humains et poudrées de telle sorte de qu'elles aient une couleur blanche marquée. Le poudrage des perruques étaient une opération incommode et le développement de perruques naturellement blanches en crin de cheval qui ne nécessitaient aucune poudre a certainement été la raison du fait que cette tradition du port de perruque comme un élément du costume d'audience a pu se maintenir en pratique. On peut noter que dans des pays qui étaient encore récemment dans le Commonwealth, comme Hong Kong, la tradition n'a pas été abolie.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- X., Observations politiques, morales, et surtout financières, sur l'origine de la perruque des dames de Paris, reprod. de l'éd. de Paris : [chez Germain Debray, libraire], an VIII [1800], 36 p. : document peu scientifique, mais daté, disponible sur Gallica.
- Department for Constitutional Affairs, Court Dress [PDF] [en], 2002.
- Free Hair Donation for cancer patients. Donation de cheveux gratuitement pour patient cancéreux
- Cancer Foundation Associate, Wigs et Perruques [en], 2008.
- Consultation avant réforme du costume en Angleterre : Department for Constitutional Affairs, A Lord Chancellor's Department Consultation Paper, Court Working Dress in England and Wales [en], May 2003.
- Judicial costume of the world
- Legal Habits; a brief sartorial history of wig, robe and gown Thomas Woodcock (2003)
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