Mouche de l'olive

Mouche de l'olive
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 Larve dans une olive
Larve dans une olive
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Ordre Diptera
Sous-ordre Brachycera
Infra-ordre Muscomorpha
Famille Tephritidae
Genre Bactrocera
Nom binominal
Bactrocera oleae
Gmelin, 1790
Synonymes
  • Dacus oleae
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La mouche de l’olive (Bactrocera oleae) est un ravageur de l'olive qui cause bien du souci aux oléiculteurs, autour du bassin méditerranéen et dans les zones du monde à climat méditerranéen où cette culture a été introduite.

Sommaire

Description

Accouplement et ponte

Les femelles nouvellement écloses émettent des phéromones qui attirent les mâles. Dès la fécondation, la femelle se met à la recherche d'olives. Elle incise la peau d'une olive de taille convenable avec l'extrémité de sa trompe, se désaltère avec le jus de l'olive puis, en se retournant, introduit l'œuf sous la peau avec son ovipositeur.

Elle marque l'olive avec le dépôt d'une substance odorante. Ce marquage a pour but d'empêcher la mouche de piquer la même olive deux fois mais n'empêche pas d'autres mouches de piquer.

De l’œuf à la pupe

À température moyenne de 25°, la larve éclot au bout de 2 jours. Cette larve est blanche dans les olives jeunes (vertes) et acquiert une teinte vineuse dans les olives mûres (noires). Elle creuse une galerie dans la pulpe de l'olive en restant à l'intérieur. L'olive attaquée vire au noir et peut tomber au sol.

Au bout de 9 jours, la larve se nymphose en une pupe. Au bout de 10 jours d'immobilité, la mouche adulte s'extirpe de la coque de la pupe, fore l'épiderme de l'olive avec un trou de 1 mm de diamètre, sort de l'olive, se sèche et s'envole. Le cycle aura duré 21 jours depuis la ponte.

En automne, quand les températures commencent à baisser, les olives piquées tombent. Les asticots s'enterrent à 10-15 cm dans le sol où ils se transforment en pupes. Ils passent l'hiver jusqu'à ce que la montée de température provoque le réveil et la sortie des mouches du sol, quand celui-ci atteint 25 °C (mi-juin).

L'adulte

À l'état adulte, les mouches mesurent 4 à 5 mm de long. L'abdomen est de couleur orangé avec deux striures noires. Les ailes sont transparentes, sauf une tache noire à chaque extrémité.

La femelle se distingue du mâle par son abdomen muni d'un ovipositeur. Elle perce la peau des olives pour déposer son œuf lorsque l'olive mesure 9 mm. Le trou est invisible à l'œil nu mais la mouche marque l'olive où elle ne pond qu'un œuf. Elle peut ainsi piquer jusqu'à 400 olives. Plusieurs femelles peuvent piquer la même olive en cas de pullulation de l'insecte.

Un adulte peut vivre jusqu'à 6 mois, se nourrissant de jus sucrés, de nectars, de rosée, de miellats de cochenilles ou de jus de décomposition de fruits et de fumiers. L'adulte est inhibé par les températures trop basses (moins de 25 °C). Sous toutes ses formes (œuf, asticot ou imago) la mouche est tuée à 0 °C ou par les fortes chaleurs (supérieures à 42 °C). L'adulte a besoin d'ombre pour s'abriter. Jusqu'à 5 générations peuvent se succéder entre juin et octobre voire novembre (une génération = un "vol").

Cycle

Le cycle annuel peut recommencer dès que les jeunes olives peuvent nourrir une larve. Dans les pays du Sud de la Méditerranée, on soupçonne que des adultes du dernier vol se réfugient au plus profond des creux de souches et se mettent en stase pour passer l'hiver. Le réchauffement climatique pourrait permettre ce phénomène au Nord de la Méditerranée.

La lutte contre le ravageur

Les variétés d'olives les plus sensibles sont la Lucques (olive précoce, Hérault)[1], la Bouteillan[2], la Verdale de l'Hérault[3]...

On distingue deux sortes de lutte :

  • la lutte préventive qui consiste à empêcher le parasite de se développer et d'attaquer les olives en le détruisant avant qu'il ne puisse pondre, par des moyens chimiques ou non chimiques (pièges);
  • la lutte curative qui consiste à tuer les vers dans l'olive, dès leur éclosion et ceux qui ont commencé à se développer.

La lutte non-chimique se fait par des pièges constitués par des bouteilles d'eau minérale récupérées percées de petits trous de 5 mm sur la collerette sous le bouchon (piège Olipe espagnol©®). Remplir la bouteille à demi d'une solution de phosphate d'ammoniaque à 50 g/L (le phosphate sert d'engrais pour jeunes oliviers). On peut ajouter par bouteille une grosse cuillerée de mélasse ou de miel et une cuillerée de vinaigre. Suspendre la bouteille dans l'arbre, vers le sud-ouest (vers la mer). Attention, en cas de fortes chaleurs, les mouches arrivent du côté nord de l'arbre (côté abrité du soleil). Pensez à changer les pièges de place ou à en rajouter. Pour la lutte chimique par produits phytosanitaires, consulter les législations nationales et/ou régionales (en France, un appât empoisonné commence à donner de bons résultats : homologué en 2006).

En Languedoc, lors des canicules des derniers étés (2005 et 2006), la chaleur extrême a inhibé l'activité des mouches de l'olive. La période critique pour les olives en cours de maturation se situe fin août-début septembre, après les premiers orages qui rafraîchissent et humidifient l'atmosphère. L'activité piqueuse atteint un sommet fin septembre et l'infestation maximale est atteinte début octobre.

Lutte biologique

Des parasitoïdes tels que Pnigalio mediterraneus, comme aussi qu'Eupelmus urozonus, ont été reconnus comme les parasitoïdes majeurs de la mouche de l'olive à Corfou, Gréce, selon les études conduites au début des années 1970 (Pappas et al. 1977 [4]). Néanmoins, les auteurs notent que la présence des deux parasitoïdes n'est pas suffisante pour produire, à long-terme une réduction du nombre des mouches de l'olive[5].

La lutte biologique se fait par l'entretien d'un environnement végétal adéquat autour des cultures rééquilibrage écologique d'une monoculture). Les oliveraies seront entourées de haies végétales[6]. Pnigalio mediterraneus est cité comme parasitoïde qui s'attaquant à Mouche de l'Olive[7]. Il parasite également Tischeria ekelbladella (sur Chêne vert, Apion croceifemoratum (sur Anagyris foetida), Phyllocnisis citrella (sur Citrus spp.), Phyllonorycter millierella (sur Micocoulier) et Lithocolletis blancardella (sur Malus spp.). Ces espèce sont à introduire dans les haies des oliveraies.

Dans la lutte contre la mouche de l'olive, c'est tout l'écosystème qui doit être pris en considération avec la flore et la faune du sol où hiverne Bactrocera.

Références

Notes

  1. voir Nathalie Moutier et al., p.68
  2. voir Nathalie Moutier et al., p. 48
  3. voir Nathalie Moutier et al., p. 88
  4. référence absente de Universal Chalcidioidea Database
  5. voir Bigler et al. (1986)
  6. voir François Warlop (2006) p. 454
  7. voir F. Warlopp (2006) p.451&454

Bibliographie

  • Raymond Gimilio, « L'inule visqueuse et la lutte biologique en oléiculture », dans Ann. Sté. Horti. et Hist. Nat. Hérault, vol. 150, 2010, p. 70-76 
  • Sol Franco-Mican et al. (trad. Raymond Gimilio), « Observation du complexe parasitaire de l'Inule visqueuse en Espagne et ses méthodes de propagation », dans Le Nouvel Olivier, vol. 66, 2008, p. 4-7 
  • Nathalie Moutier et al., Identification et catactéristiques des variètés d'Olivier cultivées en France, t. I, Naturalia publications, 2004, 248 p. (ISBN 2-909717-43-7) 
  • (en) M. Gebiolaa et al., « Pnigalio agraules (Walker) and Pnigalio mediterraneus Ferrière and Delucchi (Hymenoptera: Eulophidae): two closely related valid species », dans Journal of Natural History, vol. 43, Issue 39-40, 2009, p. 2465-2480 
  • François Warlop, « Limitation des populations de ravageurs de l'olivier par le recours à la lutte biologique par conservation », dans Cahiers Agricultures, vol. 5, septembre-octobre 2006, p. 449-455 
  • Bigler, F.; Neuenschwander, P.; Delucchi, V.; Michelakis, S. 1986 (31 Dec 1986), Natural enemies of preimaginal stages of Dacus oleae Gmel. (Diptera: Tephritidae) in western Crete. II. Impact on olive fly populations. Bollettino del Laboratorio di Entomologia Agraria 'Filippo Silvestri', Portici 43:79-96

Références taxonomiques

Liens externes

http://coip.free.fr/coip/articles.php?lng=fr&pg=103


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