- Mongibello
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Etna
Pour les articles homonymes, voir Etna (homonymie).Etna
L'Etna vu depuis Catane en décembre 2001.Géographie Altitude 3 350 m Massif Sicile Longueur km Largeur km Superficie km2 Coordonnées Administration Pays Italie ' ' Géologie Âge Roches Type Volcan rouge Activité En éruption Dernière éruption depuis le 13 mai 2008 Code [1] 0101-06= Observatoire Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologica - Sezione di Catania Géolocalisation sur la carte : Italie modifier L'Etna, également appelé Ætna, Etnea, Monte di Catania, Mongibello ou encore Mons Gibel Utlamat[1], en sicilien ’a muntagna[2] ou Mungibeddu, est un volcan d'Italie situé en Sicile, à proximité de la ville de Catane, la seconde ville la plus peuplée de Sicile[3]. Culminant à 3 350 mètres d'altitude, il est le volcan le plus haut d'Europe[3] et avec presque cent éruptions au cours du XXe siècle, l'un des plus actifs du monde[4],[2]. Sa forte activité éruptive, les coulées de lave très fluides et la proximité de zones densément peuplées ont décidé les volcanologues à l'inclure parmi la liste des volcans de la Décennie.
Sommaire
Étymologie
L'Etna tire son nom du terme grec Aitho qui signifie « qui brûle »[réf. nécessaire]. C'est aussi dans la mythologie grecque le nom d'Ætna, géant fils d'Ouranos[réf. nécessaire].
Géographie
Situation
L'Etna est un volcan situé en Italie, dans l'est de l'île et région de la Sicile[3], dans le nord de la province de Catane. Il est entouré par la mer Ionienne à l'Est, la ville de Catane et sa plaine au sud et les monts Nébrodes à l'ouest et au nord.
Topographie
L'Etna forme une montagne massive conique culminant à 3 350 mètres d'altitude et couvrant une superficie de 1 200 km2 ce qui en fait le volcan le plus haut d'Europe et la montagne la plus volumineuse d'Italie[3] avec 350 km3[2]. Durant le XXe siècle, son altitude a fréquemment varié d'environ cent mètres en fonction des coulées de lave et de boue[2]. Il s'élevait à 3 274 mètres en 1900, 3 290 mètres en 1956 et 3 345 mètres en 1978.
Ses pentes relativement raides sont interrompues par plusieurs bouches éruptives, notamment sur ses flancs sud et ouest, ainsi que par plusieurs caldeiras dont la plus grande est la Valle del Bove en forme de fer à cheval de cinq kilomètres de largeur pour dix kilomètres de longueur orientée vers l'est[3].
Climat et végétation
L'altitude élevée de l'Etna est à l'origine d'un microclimat relativement humide qui contraste avec le climat méditerranéen qui règne à ses pieds ce qui permet une agriculture fertile enrichie par les sols volcaniques, la présence d'une station de ski qui fonctionnait (en très grande partie détruite par l'éruption de 2003) grâce aux précipitations neigeuses de l'hiver, etc[2].
Les pentes du volcan sont couvertes de vergers de citronniers et d'orangers qui laissent leur place à une forêt et des genêts à partir de 800 mètres et jusqu'à 1 500 mètres d'altitude à partir de laquelle la végétation se fait plus rare jusqu'à devenir totalement absente[réf. nécessaire].
La combinaison de la haute altitude de la montagne, du climat relativement humide qui y règne et des chutes de cendres volcaniques au cours d'éruptions fréquentes permet le maintien de névés protégées du Soleil par les couches de cendres, chose rendue impossible sous cette latitude sans ces dernières[réf. nécessaire].
Géologie
L'Etna est un stratovolcan aux éruptions majoritairement effusives, ce qui le classe parmi les volcans rouges émettant des laves basaltiques très fluides. Ce volcan possède une structure interne complexe induite par ses différentes phases de formation[5]. Les éruptions effusives qui se déroulent généralement à partir de fissures éruptives ouvertes sur les flancs de la montagne sont toutefois moins fréquentes que les manifestations explosives de type strombolien qui se déroulent dans les quatre cratères sommitaux de l'Etna (Nord-Est, Bocca Nuova, Voragine et cône Sud-Est)[3],[4],[2]. La majorité des produits éruptifs de l'Etna sont émis sous forme de coulées de lave qui atteignent parfois la mer Méditerranée dans une zone très localisée située au sud-est du volcan[3]. Ce fut notamment le cas des coulées historiques de 1329, de 1381 et surtout de celle de 1669 qui détruisit une partie de la ville de Catane.
Avec près de 70 éruptions au cours du XXe siècle, l'Etna est un des volcans les plus actifs au monde[4],[2].
Histoire
Article détaillé : Histoire éruptive de l'Etna.Formation
L'origine du volcanisme qui alimente l'Etna, de même que celui des îles Éoliennes situées au nord de la Sicile ou celui des Cyclades en Grèce, est encore discutée et pourrait être engendrée, soit par la présence d'un point chaud, soit par la subduction de la plaque africaine sous la plaque eurasienne[2].
L'Etna actuel, appelé Mongibello pour le distinguer des autres phases de formation, est le résultat d'une construction qui s'est déroulée en quatre phases étalée sur 500 000 ans[6] :
- la période « pré-etnaenne », à l'activité essentiellement sous-marine, débute il y a environ 500 000 ans environ au sud-est de l'Etna actuel et a donné naissance aux récifs d'Acicastello composés de pillow lavas[6] ;
- la phase « Etna ancien », débutée il y a environ 168 000 ans, produit des éruptions localisées comme à Paternò (sud-sud-ouest) et est peut-être à l'origine du premier édifice à l'emplacement de l'Etna[6] ;
- la phase « Trifoglietto II », débutée il y a 80 000 ans, est caractérisée par l'édification de plusieurs stratovolcans construits par empilement successif[6] ;
- la phase « Mongibello », commencée il y a 35 000 ans et qui n'est pas encore terminée, a vu se construire le sommet actuel en trois étapes, Mongibello ancien, récent et moderne, définies par des effondrements majeurs[6].
La Valle del Bove, la caldeira de cinq kilomètres de largeur pour dix kilomètres de longueur orientée vers l'est[3], s'est formée à la suite de l'effondrement d'une autre caldeira durant la phase « Trifoglietto II »[7] mais sa forme définitive serait due à un effondrement datant d'environ 3 500 ans[6].
La croissance du sommet actuel de l'Etna a été interrompue il y a environ 2 000 ans par l'effondrement de la caldeira Piano à l'occasion d'un rare épisode explosif plinien en 122 av. J.-C.[4],[7] Cette caldeira de deux kilomètres et demi de diamètre est encore visible et son rebord culmine à 2 900 mètres d'altitude[réf. nécessaire].
Histoire récente
La première ascension répertoriée du volcan a été faite par le philosophe grec Empédocle entre 490 et 430 av. J.-C. ; l'histoire dit que l'on retrouva ses sandales au bord du cratère[réf. nécessaire]. À cette époque, on jetait des objets en or et en argent en guise d'offrandes au dieu Vulcain : si le volcan les recrachait, cela signifiait qu'il les refusait et le donateur était alors précipité dans la lave[réf. nécessaire]. Le géographe grec Strabon (mort vers 23) est un des premiers à décrire sérieusement l'aspect de l'Etna[8]. Dans son ouvrage intitulé Géographie[8], il montre l'étagement de la végétation et des activités sur les pentes du volcan[9]. Il indique que le sommet change fréquemment de forme et décrit la partie supérieure comme ayant une forme circulaire de vingt stades de circonférence (soit environ 3,6 kilomètres)[8]. Sainte Agathe, patronne de la ville de Catane située au pied de l'Etna, fut martyrisée par les Romains en 251[réf. nécessaire]. Sa mort fut accompagnée d'un tremblement de terre qui ébranla toute la ville[réf. nécessaire]. Un an après ces événements, l'Etna entra en éruption, déversant un flot de lave en direction de Catane[réf. nécessaire]. Les habitants s'emparèrent du voile qui recouvrait la sépulture de Sainte Agathe et le placèrent devant la lave qui s'arrêta aussitôt, épargnant ainsi la ville[réf. nécessaire]. Depuis, Sainte Agathe est invoquée pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ou des incendies provoqués par l'Etna[réf. nécessaire].
Avec plusieurs dizaines d'éruptions par siècle[4], la présence d'habitations et d'infrastructures agricoles, économiques et de transport aux pieds et sur les flancs même du volcan induit un enjeu humain élevé pour l'Etna[2] ce qui a décidé les volcanologues à l'inclure dans la liste des volcans de la Décennie. Ainsi, plusieurs éruptions de l'Etna ont provoqué des dégâts sur les installations humaines en détruisant parfois totalement des villages[2], ont menacé la vie de 3 000 000[réf. nécessaire] personnes et ont été à l'origine de presque cent morts qui se trouvaient pour la plupart trop près du lieu d'éruption ce qui ne leur permettait pas de s'échapper à temps[2]. Ce fut le cas des éruptions de 141 av. J.-C., 1329, 1536, 1669, 1689, 1832, 1843, 1928, 1929, 1979, 1984, 1985 et 1987[4].
Mythologie
L'origine mythologique de l'Etna est liée à la gigantomachie : le géant Encelade, puni par la déesse Athéna pour avoir déserté le champ de bataille contre les Titans, se retrouve écrasé sous l'île de Sicile où il reste emprisonné[réf. nécessaire]. Les coulées de lave du volcan correspondent à son haleine de feu et il provoque des séismes d'origine volcanique lorsqu'il se retourne[réf. nécessaire].
La mythologie grecque situe par ailleurs les forges du dieu Héphaïstos sous l'Etna où il y fabrique les armes des dieux de l'Olympe tels que le trident de Poséidon ou la foudre de Zeus avec l'aide des cyclopes forgerons, les bruits sourds s'échappant du volcan correspondant au martèlement des outils sur les enclumes[réf. nécessaire].
Les Romains pensaient quant à eux que Vulcain, l'équivalent d'Héphaïstos dans le panthéon romain, se trouvait dans l'île de Vulcano, dans l'archipel des Îles Éoliennes, au nord de la Sicile.
Selon le poète grec Pindare qui désigne l'Etna comme la « colonne du ciel »[10], Zeus a combattu puis enfermé le monstre Typhon, père de Cerbère et de la Chimère, sous l'Etna dont il cause les éruptions[11]. Gardé par Héphaïstos, il portait des ailes d'aigle et avait cent têtes de dragon dont les yeux lancent des flammes.
Annexes
Liens externes
- (it) Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologica - Etna
- (en) Global Volcanism Program - Etna
- (fr) - Etna Volcan Sicilien
Notes et références
- ↑ (en) Global Volcanism Program - Synonymes
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j et k (en) Italy's volcanoes : the gradle of volcanology - Etna
- ↑ a , b , c , d , e , f , g et h (en) Global Volcanism Program - Etna
- ↑ a , b , c , d , e et f (en) Global Volcanism Program - Histoire éruptive
- ↑ (en) Italy's volcanoes : the gradle of volcanology - Morphologie
- ↑ a , b , c , d , e et f (en) Italy's volcanoes : the gradle of volcanology - Formation
- ↑ a et b Italy's volcanoes : the gradle of volcanology - Géologie
- ↑ a , b et c Géographie, Strabon
- ↑ Géographie, Strabon, Livre VI, chapitre II, 8
- ↑ Pythiques, Pindare, I, 19
- ↑ Pythiques, Pindare, I, 15 sq.
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