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Moby Dick
Pour les articles homonymes, voir Moby Dick (homonymie).Moby-Dick Auteur Herman Melville Genre Roman d'aventure Version originale Titre original Moby-Dick Éditeur original Richard Bentley Langue originale Anglais Pays d'origine États-Unis Lieu de parution original Londres Date de parution originale 1851 Version française Traducteur Il existe cinq versions en français : - Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono,
- Armel Guerne,
- Georges Saint-Marnier,
- Henriette Guex-Rolle,
- Philippe Jaworski.
Moby Dick[1] est le nom donné à un cachalot blanc, animal au centre du célèbre roman d'Herman Melville.
Sommaire
Résumé
Le roman raconte comment Ismaël, le narrateur, attiré par la mer et le large, décide de partir à la chasse à la baleine. Il embarque sur le Pequod, baleinier commandé par le capitaine Achab. Ismaël se rend vite compte que le bateau ne chasse pas uniquement pour alimenter le marché de la baleine. Achab recherche Moby Dick, un cachalot blanc d'une taille impressionnante et particulièrement féroce, qui lui a arraché une jambe par le passé. Achab emmène son équipage dans un périple autour du monde à la poursuite du cachalot dont il a juré de se venger. Le Pequod finira par sombrer au large des îles Gilbert en laissant Ismaël seul survivant, flottant sur un cercueil.
Le roman est loin de se réduire à son aspect fictionnel : de nombreux chapitres sont consacrés à décrire minutieusement la technique de la chasse à la baleine ainsi qu'à s'interroger sur la nature (réelle ou symbolique) des cétacés, et peuvent se lire comme une seconde traque, spéculative et métaphysique[2].
Dans Moby Dick, Melville emploie un langage stylisé, symbolique et métaphorique pour explorer de nombreux et complexes thèmes qu'il estime universels. À travers le voyage de son personnage principal, les concepts de classe et de statut social, du bien et du mal et de l'existence de Dieu sont tous aussi bien explorés que les interrogations d'Ismaël sur ses convictions et sa place dans l'univers.
Ce Livre est souvent considéré comme l'emblème du romantisme américain. Bien que sa première édition n'ait pas soulevé l'enthousiasme de la critique, Moby Dick est aujourd'hui considéré comme l'un des plus importants romans de langue anglaise.
Origines du roman
Melville s'est inspiré de deux faits réels :
- le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir affronté un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l'Amérique du Sud. L'un des marins survivants, Owen Chase, consigna cette aventure dans un livre qui parut en 1821.
- l'existence d'une baleine blanche, dans les années 1830, souvent aperçue à proximité de l'île chilienne de Mocha. Criblée de harpons, Mocha Dick attaquait régulièrement les baleiniers.
Melville fut lui aussi marin comme la plupart de ses héros de roman. La rédaction du livre fut entamée en 1850. Le roman fut d'abord publié à Londres en octobre 1851 sous le titre The Whale (Le Cachalot) — cette édition était incomplète et le titre n'était pas celui voulu par Melville. C'est peu de temps après, lors de sa parution américaine, en novembre de la même année, que l'ouvrage prit le nom de Moby-Dick; or, The Whale (Moby-Dick ou le Cachalot).
Melville a été influencé par plusieurs écrivains romantiques (Sir Walter Scott, Washington Irving, Lord Byron, Mary Shelley) dans sa jeunesse. Il souhaitait les imiter dans un livre qui soit captivant et vivant, à la fois sur les plans de l'émotion et de la poésie.
Moby Dick est paru à un moment important de la littérature américaine. En 1850, son ami et voisin Nathaniel Hawthorne publiait la Lettre écarlate. En 1852, Harriet Beecher Stowe publia La case de l'Oncle Tom.
Thèmes principaux
Le symbolisme
Cétologie
La chasse à la baleine
Les personnages
Les membres de l'équipage du Péquod apparaissent comme autant des peintures détaillées de types et de comportements humains archétypaux ; les critiques ont pu décrire ces personnages du baleinier comme un univers clos et autonome.
Personnages principaux
- Ismaël (parfois Ishmael) : unique narrateur du livre, qui commence et finit avec lui. Son nom, tiré de la Bible, symbolise l'orphelin, l'exilé et le marginal qui souhaite fuir la société où il se sent aliéné.
- Elijah
- Achab, tyrannique capitaine du Pequod. Il est cruel, grand et courageux. Il s’est fait arracher la jambe par Moby Dick et depuis lors, ne vit que pour le tuer.
- Moby Dick : le cachalot blanc, invincible cétacé solitaire.
Les officiers
- Starbuck est très courageux.
- Stubb est nonchalant, ni couard, ni vaillant, très calme.
- Flask est un jeune homme rougeaud, court et fort.
Les harponneurs
- Queequeg est un cannibale et ami d'Ismaël. Il est le harponneur de Starbuck.
- Tashtego est un indien.
- Daggoo est un nègre sauvage gigantesque.
- Fedallah sa présence était (au début du livre) inconnue des autres marins. Seul le capitaine du bateau savait qu'il était à bord. Il est apparu devant les autres lors de la 1ère chasse à la baleine.
Autres personnages
- Pip
- Gabriel jeune homme fou, appelé le pantin, se croyant le prophète des Shakerset ayant embarqué au Jéroboam.
Traduction en français
Liste des versions
Il existe 5 versions en français de Moby-Dick. Les traducteurs et les éditeurs sont, chronologiquement :
- Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono, Gallimard, 1941. Cette version est la plus répandue.
- Armel Guerne, Éditions du Sagittaire, 1954 ; rééd. Phébus en 2005.
- Georges Saint-Marnier, Éditions Walter Beckers, Kapellen-Anvers, 1967, en 2 vol.
- Henriette Guex-Rolle, Edito-Service, Genève, 1970. Reprise en poche chez Garnier/Flammarion.
- Philippe Jaworski, collection de la Pléiade, Gallimard, 2006.
Traduction de l'incipit
- « Call me Ishmael. Some years ago -never mind how long precisely- having little or no money in my purse, and nothing particular to interest me on shore, I thought I would sail about a little and see the watery part of the world. » Tels sont les premiers mots du roman d'Herman Melville.
- Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono les traduisent :
- « Je m'appelle Ishmaël. Mettons. Il y a quelques années, sans préciser davantage, n'ayant plus d'argent ou presque et rien de particulier à faire à terre, l'envie me prit de naviguer encore un peu et de revoir le monde de l'eau. »
- Armel Guerne les traduit :
- « Appelons-moi Ismahel. Il y a quelque temps - le nombre exact des années n'a aucune importance -, n'ayant que peu ou point d'argent en poche, et rien qui me retînt spécialement à terre, l'idée me vint et l'envie me prit de naviguer quelque peu et de m'en aller visitant les étendues marines de ce monde. »
- Georges Saint-Marnier les traduit :
- « Appelez-moi Ismaël. Il y quelques années de cela — peu importe le nombre exact — ayant peu ou prou d'argent en poche, et rien ne me retenant à terre, je décidai de naviguer un peu pour voir l'étendue océanique du globe. »
- Henriette Guex-Rolle les traduit :
- « Appelez-moi Ismaël. Voici quelques années — peu importe combien — le porte-monnaie vide ou presque, rien ne me retenant à terre, je songeai à naviguer un peu et à voir l'étendue liquide du globe. »
- Philippe Jaworski les traduit :
- « Appelez-moi Ismaël. Il y quelques années de cela — peu importe combien exactement — comme j'avais la bourse vide, ou presque, et que rien d'intéressant ne me retenait à terre, l'idée me vint de naviguer un peu et de revoir le monde marin. »
Adaptation
Adaptations cinématographiques
- En 1926 sort Moby Dick (The Sea Beast), film muet de 100 minutes réalisé par Millard Webb s'éloignant fort du roman original et dans lequel John Barrymore interprète un Achab héroïque entouré d'une fiancée et d'un frère diabolique[3].
- En 1930, Barrymore réendosse le rôle de Achab dans Jim le harponneur de Lloyd Bacon. Dans cette version parlante de 80 minutes, le capitaine du Pequod finit par tuer la baleine et rentre chez lui retrouver la femme qu'il aime (jouée par Joan Bennett. À noter que la Warner produit simultanément une version germanophone, Damon des Meeres, réalisée par Michael Curtiz, avec Wilhelm Dieterle dans le rôle d'Achab[4].
- En 1956 sort la version la plus célèbre : Moby Dick. Elle dure 116 minutes. Réalisée par John Huston sur un scénario de l'écrivain Ray Bradbury, on y voit Gregory Peck dans le rôle de l'inquiétant capitaine Achab, et Orson Welles inoubliable dans le second rôle de Mapple[5]. Cinq années de préparation furent nécessaire avant de porter ce chef-d'œuvre à l'écran.
- En 1965 le film Aux postes de combat (The Bedford incident) de James B. Harris avec Richard Widmark et Sidney Poitier, basé sur un roman de Mark Rascovich (lui-même inspiré de Moby Dick) retrace l'histoire d'un sous-marin soviétique (Moby Dick) poursuivi par un navire de l'US Navy[6].
- En 1978, un Moby Dick est réalisé par Paul Stanley[7], dans lequel l'acteur Jack Aranson interprète plusieurs rôles : Achab, Starbuck, Ishmael et Mapple[8].
- En 1998, une version de 240 minutes est tournée pour la télévision. Le réalisateur est Franc Roddam ; Patrick Stewart joue le rôle d'Achab ; et Gregory Peck, succèdant à Orson Welles dans le rôle de Mapple, y remporte le Golden Globe Award du meilleur second rôle dans un téléfilm en 1999[9].
- En 2000, l'artiste Guy Ben-Ner fait une adaptation libre du roman. D'une durée de 13 minutes, elle a pour unique décor la cuisine de l'artiste.
- En 2003 et 2007, Philippe Ramos fait une adaptation personnelle du roman dans un court (2003) puis un long métrage (2007) Capitaine Achab.
- En 2008, le roman a été adapté en dessin animé pour enfants et est diffusé le matin sur TF1
Adaptations en bande dessinée
On pourra noter également plusieurs versions en bande dessinée :
- 2005 : Moby Dick, scénario de Jean-Pierre Pécau, dessin de Zeljko Pahek. C'est une transposition futuriste du roman de Melville. Série en deux tomes parus en 2005 aux éditions Delcourt.
- 2007 : Moby Dick, scénario de Jean Rouaud, dessin de Denis Deprez. Jean Rouaud fait du capitaine Achab, une sorte de Don Quichotte des mers animé par sa quête obsessionnelle.
Adaptations en dessin-animé
Moby Dick et le Secret de Mu est un dessin-animé créé par Eric Paul Marais (textes) et Philippe Duchêne (dessins).
Adaptations en d'autres livres
- En 1992, Ray Bradbury en tire un nouveau roman, La Baleine de Dublin.
Adaptations en musique
- Le groupe américain de metal Mastodon sort en 2004 l'album-concept Leviathan centré sur la créature Moby Dick.
- Le groupe allemand de doom metal Ahab sort en 2006 l'album-concept The Call Of The Wretched Sea centré sur la créature Moby Dick.
- Moby Dick est aussi le titre d'un morceau instrumental du groupe anglais Led Zeppelin paru en 1969 sur l'album Led Zeppelin II
Voir aussi
- Mocha Dick, le réel cachalot blanc
Notes
- ↑ le titre du roman prend traditionnellement le trait d'union, contrairement au nom du cachalot.
- ↑ Cf. Philippe Jaworski, « Note sur la traduction [de Moby Dick] », in Hermann Melville, Œuvres III, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, p.1161.
- ↑ Source: la page The Sea Beast (1926) sur IMDB, consultée la dernière fois le 21 janvier 2007 et la version anglophone de cet article
- ↑ Source: la page Moby Dick (1930) sur IMDB, consultée la dernière fois le 21 janvier 2007 et la version anglophone de cet article
- ↑ Source: la page Moby Dick (1956) sur IMDB, consultée la dernière fois le 20 janvier 2006
- ↑ Source: la version anglophone de cet article
- ↑ Carrière de cet homonyme d'un chanteur célèbre sur le site anglophone IMDB.
- ↑ Source: la page Moby Dick (1978) sur IMDB, consultée la dernière fois le 21 janvier 2007 de cet article
- ↑ Source: la page Moby Dick (1978) sur IMDB, consultée la dernière fois le 21 janvier 2007 de cet article
Lien externe
- Biblioweb.
- Texte intégral en français sur le site Ebooks libres et gratuits (! : le copyright de ce texte est indéterminé)
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