- Migration des poissons
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La migration des poissons est un phénomène courant. En effet, peu de poissons sont réellement sédentaires, en dehors de ceux vivant dans des eaux fermés. La plupart des poissons, aussi bien de mer que de rivière, accomplissent en masse des déplacements saisonniers ou migrations.
Beaucoup de poissons migrent sur une base régulière qui peut être à l'échelle du jour ou de l'année, sur des distances de quelques mètres à des milliers de kilomètres. Le but habituel est en relation avec l'alimentation et la recherche de nourriture, les conditions de température, ou la vie sexuelle et la reproduction ; dans certains cas, le motif de la migration n'est pas connu.
Sommaire
Définitions des migrations
Dans le milieu aquatique, les zoologistes distinguent :
- les migrations holobiotiques qui ont lieu dans le même milieu, soit l'eau de mer, soit l'eau douce,
- les migrations amphibiotiques, qui au contraire changent de milieu, c'est-à-dire qu'elles mènent des eaux douces à la mer ou inversement du milieu marin vers les eaux continentales.
Dans les cours d'eau, les ichtyologistes définissent deux phases de migration :
- La montaison est l'action, pour un poisson migrateur, de remonter un cours d’eau afin de rejoindre son lieu de reproduction ou de développement.
- La dévalaison est l'action, pour un poisson migrateur, de descendre un cours d’eau pour retourner dans un lieu nécessaire à son développement ou à sa reproduction.
Classement des poissons migrateurs
Les poissons migrateurs sont classés selon le schéma suivant:
- Un poisson océanodrome migre en restant en eau de mer (grec: 'oceanos', océan)
- Un poisson potamodrome migre en restant en eau douce (grec: 'potamos', rivière)
- Un poisson diadrome est un poisson vivant alternativement en eau de mer et en eau douce (grec: 'dia', entre)
- Un poisson anadrome vit le plus souvent en eau de mer mais se reproduit en eau douce (grec: 'ana', vers le haut)
- Un poisson catadrome vit le plus souvent en eau douce mais se reproduit en eau de mer (grec: 'cata', vers le bas).
- Un poisson amphidrome se déplace entre eau de mer et eau douce, mais pas pour se reproduire (grec: 'amphi', les deux)
Le poisson anadrome le plus connu est le saumon qui nait dans les petits cours d'eau douce, migre ensuite vers l'océan où il vit pendant quelques années avant de retourner dans le cours d'eau où il est né pour se reproduire, puis mourir. Le saumon est capable de remonter un cours d'eau sur des centaines de kilomètres (ex: Rivière de l'Allier en France). Toutefois, la construction de nombreux barrages le long des cours d'eau a contribué à la dégradation de la migration du saumon (retard à la migration), malgré l'installation d'échelles à poissons ou passes à poissons sur certains barrages.
Le poisson catadrome le plus connu est l'anguille dont les larves vivent quelquefois pendant des mois ou des années en mer avant de remonter les cours d'eau où elles vont atteindre leur plein développement, y vivre puis retourner en mer pour y pondre et y mourir.
Monitoring
Dans le cadre d'une gestion durable et donc plus écosytémiques des pêches (Pêche durable), ainsi que de la Gestion intégrée des zones côtières, ou pour évaluer ou monitorer la biodiversité, de nombreux pays ont mis en place des systèmes de suivi des populations et remontées de certains poissons migrateurs (saumons, anguilles notamment).
En France, le Schéma national des données sur l'eau ou SNDE, dans son système d'information sur l'eau (SIE) [1], supervisé pour sa partie technique par l'ONEMA pour le compte du Ministère chargé de l'écologie et des Partenaires du SIE (depuis aout 2010) intègre depuis 2009 une base de données sur les poissons migrateurs, dite Base de données STACOMI. Celle-ci agrège les données des « stations de contrôle des migrateurs » et d’une partie de la base sur les pêches électriques et il est prévu en 2011[2] de bancariser les données anciennes et de lier entre elles les bases contribuant à la banque migrateurs afin qu'elle puisse alimenter le tableau de bord national de suivi des populations migratrices de France métropolitaine, avec la difficulté pour les salmonidés qui est qu'on ne peut différentier les populations résultant de nombreux lâchers de poissons d'élevages en rivière, des populations plus « sauvages ».
En France, l’activité de pêche ciblant les espèces migratrices amphihalines, circulant en mer comme dans les eaux continentales, concerne à la fois les pêcheurs professionnels et les pêcheurs amateurs (aux lignes, aux engins ou aux filets).
Les principales espèces migratrices ciblées par la pêche professionnelle en France métropolitaine sont : l’anguille européenne, le saumon atlantique, la truite de mer, la grande alose et l’alose feinte, la lamproie marine et la lamproie fluviatile, le mulet porc.
La pêche récréative concerne, quant à elle, toutes ces espèces auxquelles s’ajoutent l’éperlan et le flet.
Les principales espèces migratrices ciblées dans les départements français d’outre-mer par la pêche sont : les Gobiidés sicydiinae (ex. : bichiques), les anguilles.
Voir aussi
Articles connexes
- Migration animale
- Échelle à poissons
- Migration verticale, migration quotidienne de certains organismes marins
- Trame bleue; trame bleue marine,
- corridors biologiques sous-marin
- connectivité écologique
- fragmentation écologique
- environnement nocturne (une grande partie des migration se fait de nuit ou à l'aube ou au crépuscule)
Liens externes
Bibliographie
Références
- Schéma national des données sur l’eau (SNDE), 31 p.
- Source : Lettre Res'eau infos, La lettre des acteurs du Système d'information sur l'eau. N° zéro, juin 2011
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